Article d’histoire présenté par José Machado (2M01) 28.02.22 Navalny peut-il fa

Article d’histoire présenté par José Machado (2M01) 28.02.22 Navalny peut-il faire basculer la Russie ? « Navalny peut-il faire basculer la Russie ? », dossier réalisé par Claire Carrard, regroupant plusieurs articles tirés de Vedomosti (RU, publié le 03.02), Expert (RU, publié le 29.01), Novaïa Gazeta (RU, publié le 03.02) ainsi que The Daily Telegraph (UK, publié le 27.01), repris dans le courrier international nº 1580 du 11 au 17 février 2021, p. 26 à 32 Choix de l’article J’ai choisi cet article car, ayant déjà brièvement entendu des dires sur l’affaire, je ne m’étais pas intéressé plus que cela aux raisons de son empoisonnement. Lors de ma lecture de l’article, j’ai découvert de nombreuses affaires compromettantes sur le Kremlin : cela m’a captivé. Je me suis rendu compte de l’envers du décor du régime russe, et cela m’a surpris, car je ne le pensais pas ainsi. J’ai donc voulu partager mon ressenti quant à ce système. Mots-clés Politique - Corruption - Révolte - Liberté Résumé de l’article Après avoir frôlé la mort suite à un empoisonnement attribué au Kremlin en août 2020, Alexeï Navalny, politicien russe et opposant à Poutine et à son équipe, est tout de même retourné en Russie en début d’année 2021, tout en ayant conscience de la peine qui lui serait infligée, à savoir un emprisonnement. Cependant, le jour de la sentence, son équipe publia une enquête de deux heures sur la plateforme YouTube où ils révèlent l’existence d’un « palais secret » avec une propriété de 7800 hectares appartenant au président Poutine et financé par de la corruption : La vidéo récolta plus de 200 millions de vues en seulement un jour, et provoqua des révoltes à travers toute la Russie. L’article de Vedomosti met en avant les problèmes de la révolte actuelle : premièrement, il n’y a, selon eux, pas eu assez de manifestants pour que les oligarques prennent peur. Ensuite, ils jugent l’équipe de Navalny trop égoïste car elle veut garder le monopole à elle seule, alors qu’une grande coalition d’opposants de diverses sensibilités politiques pourrait considérablement élargir la base du mouvement. L’article d’Expert, magazine conservateur, évoque-lui le fait que Navalny soit un simple produit marketing engagé par les services secrets occidentaux ou des États-Unis. Ils l’accusent de faire usage de propagande médiatique. Ils avancent son manque d’expérience, puisque ce dernier, qu’ils appellent par ailleurs « notre patient berlinois », a été mis en marge du système politique peu de temps après son entrée. Novaïa Gazeta, journal d’opposition, a interviewé l’ancien dissident Gleb Pavlovski : selon lui, Navalny restera en prison tant que le régime actuel est au pouvoir. Il se réjouit malgré tout de l’effet qu’il produit, car selon lui, c'est le seul à avoir réussi à faire trembler, ne serait-ce qu'un peu, le Kremlin. Enfin, le quotidien anglais The Daily Telegraph confirme lui qu'une réelle menace pour le régime est incarnée par Navalny. Il explique que l’UE pourrait imposer des sanctions à de hauts responsables du Kremlin si Navalny n'était pas libéré. Commentaire Avant de donner mon avis sur cet article, je vais d’abord poser un contexte de la situation politique en Russie. Je vais ensuite donner mon avis sur les différents articles regroupés dans le dossier. 1 Article d’histoire présenté par José Machado (2M01) 28.02.22 Il faut en premier lieu savoir que Poutine et son équipe dirigent la Russie depuis l’an 2000, en obtenant des énormes scores (généralement entre 70 et 80% des voix). On ne peut là-bas qu’enchaîner deux mandats de six ans depuis la réforme de 2008, avant laquelle il s’agissait de seulement quatre ans. Pour contourner cette limite, c’est le premier ministre de Poutine, Dmitri Medvedev, qui s’est présenté aux élections de 2008 et qui a présidé la Russie jusqu’en 2012, année où Poutine a repris la tête du pays. En 2020, il a présenté une réforme constitutionnelle visant à abolir cette limite : celle-ci a été acceptée. Poutine semble donc bien parti pour présider la Russie jusqu’à la fin de ses jours. On peut donc se poser une question : comment Poutine, un président si controversé peut-il être autant apprécié par les Russes, puisque seuls une infime partie d’entre eux s’y opposent ? À mon avis, c’est parce que les médias russes le mettent en avant seulement sous son plus beau jour : depuis qu’il dirige la Russie, le PIB n’a pas cessé d’augmenter. De plus, ses agissements dans l’ombre sont bien plus discrets : personne n’avait jamais entendu parler de ce palais secret, qui pourtant semble être construit depuis maintenant un moment. Ainsi, même s’il est perçu comme un tsar postmoderne par l’occident, il ne demeure pas moins bénéfique pour la croissance russe. Les différents articles évoquent tous un point similaire : la crédibilité de Navalny. Certains affirment qu’un individu si peu expérimenté dans la sphère politique ne peut mener à rien ne bénéfique pour leur pays, alors que d’autres le voient comme un héros qui va pouvoir sauver la Russie de ce régime oligarque : personnellement, je pense que Navalny seul ne parviendra pas à grand-chose face à cette puissance. Cette dernière a, selon moi, trop d’adhérents par rapport au faible nombre de pros-Navalny. De plus, comme souligné dans l’article du journal Vedomosti, Navalny se veut seul opposant à Poutine : à mon sens il s’entrave lui-même, car une opposition bien montée est la seule solution pour réellement les faire trembler. Car oui, si lors de la publication de la vidéo, puis des manifestations, ils ont dû trembler, cela ne suffira de loin pas à aboutir à quoi que ce soit, autant par le manque de preuves concrètes ou par le faible pourcentage de participants. Enfin, The Daily Telegraph avance que l’UE va permettre à Navalny d’être libéré. Personnellement, je n’y crois pas. Il faut savoir que ce n’est pas la première fois que le Kremlin s’en prend à un opposant : jusqu'à aujourd'hui, on ne leur attribue pas moins de sept assassinats, quatre emprisonnés ou exilés (dont Navalny), ainsi que deux morts suspectes. L’UE le sait très bien, mais n’a jamais agi. Ainsi, l’UE ne peut que, selon moi, éviter son assassinat. Même si le Kremlin agissait à nouveau dans l’ombre, le risque que l’équipe de Navalny le découvre serait trop grand et ferait risquer gros à la Russie tout entière, entre les manifestations qui auraient lieu et les sanctions de l’UE notamment. Ainsi, comme le craint Gleb Pavlovski lors de son interview dans Novaïa Gazeta, il y a à mon sens de fortes chances pour que Navalny reste un bon moment emprisonné dans son camp de travail, ou tout au plus, reclus de la société. Le but de ce dossier était de démontrer si Navalny a pu et peut encore faire trembler le Kremlin. À mes yeux, oui il a pu le faire trembler, tout au moins un peu. Or il sera plus compliqué de réitérer cet exploit dans le futur. Poutine et ses collaborateurs ont dorénavant l’ascendant sur lui, donc il est difficile d’imaginer comment il pourrait plus pousser à la révolte qu’à travers la révélation du palais, financé par les citoyens russes en personne. 2 uploads/Politique/ navalny.pdf

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