Les politiques agraires au Maroc 1956-2006 Un témoignage engagé Grigori Lazarev

Les politiques agraires au Maroc 1956-2006 Un témoignage engagé Grigori Lazarev Les politiques agraires au Maroc 1956-2006 Un témoignage engagé « Economie critique » est une collection de la revue Critique économique. Sa vocation est de produire des analyses approfondies et originales sur les problématiques théoriques et empiriques de l’économie d’aujourd’hui. Privilégiant le champ de l’économie nationale, la collection propose un décryptage des fonction- nements macro-économiques institutionnels et réels, des comportements des acteurs, des configurations des entreprises, des grands enjeux nationaux et internationaux. Au-delà des éclairages pertinents qu’elle apporte, « Economie critique » vise également à susciter le débat et à animer la vie intellectuelle nationale. Economie critique dirigée par Noureddine El Aoufi Dans la même collection Noureddine El Aoufi (dir), le Maroc solidaire. Projet pour une société de confiance (2011) Noureddine El Aoufi, Mohammed Bensaïd, les Jeunes, mode d’emploi. Chômage et employabilité au Maroc (2008) Najib Akesbi, Driss Benatya, Noureddine El Aoufi, L'agriculture marocaine à l'épreuve de la libéralisation (2008) Michel Hollard, Une petite désillusion. Comment peut-on être coopérant au Maroc ? Journal, 2001-2002 (2006) En co-édition avec l’Harmattan, Paris Mohammed Bensaïd, Noureddine El Aoufi, Michel Hollard (dir.), Economie des organisations. Tendances actuelles (2007) Jean Lapèze (dir.), Apport de l’approche territoriale à l’économie du développement (2007) Jean Lapèze, Nacer El Kadiri, Nouzha Lamrani (dir.), Eléments d’analyse sur le développement territorial. Aspects théoriques et empiriques (2007) Claude Courlet (dir.), Territoire et développement économique au Maroc. Le cas des systèmes productifs localisés (2006) © Economie critique, 2012 Contact : Babel com : Tél. : 05 37 77 92 74, e-mail : babel.come@gmail.com Les politiques agraires au Maroc 1956-2006 Un témoignage engagé Grigori Lazarev Préface de Mohamed Aït Kadi Postface de Mohamed Naciri Maquette et pré-presse : Babel com Impression : El Maârif Al Jadida Cet ouvrage est publié avec le concours de la Fondation Mémoire pour l’Avenir Grigori Lazarev a réussi dans ce livre non seulement à exposer clairement l’essentiel d’une vie de travail et d’engagement en faveur du développement agricole et rural dans notre pays, mais aussi à transmettre d’une façon lumineuse un savoir et une expérience immenses ainsi qu’une réflexion de fond sur le sujet. Il énonce une « théorie du changement » qui insiste sur l’importance du contexte historique : le stade de développement où se trouve le pays influe sur la direction qu’il peut prendre en matière de développement agricole et rural. Il montre que les réformes doivent être mises en place de façon pragmatique, en s’attachant à ce qui peut être fait concrètement plutôt qu’à ce qu’il faudrait faire dans un monde idéal. Il montre aussi que le rythme du changement est fonction de facteurs sociaux et politiques et que des réformes radicales ne sont pas toujours possibles. Il importe d’agir dans des domaines où des opportunités se présentent : chaque initiative prise peut faire progresser le changement si elle est correctement conçue. Mais le changement doit être le résultat d’un processus auquel participent les acteurs en tant que citoyens et en tant qu’opérateurs susceptibles de prendre des initiatives, de formuler des projets et de les réaliser. En quelque sorte, il doit devenir un « fait de société » dont l’Etat, en tant que représentation du corps collectif de la nation, donne les orientations et que son administration soutient là ou elle le peut et là ou elle le doit. Ces grands enseignements, ainsi que les analyses détaillées et les nombreux exemples qui figurent tout au long du livre en font véritablement un ouvrage de référence. Oui, ce livre est un itinéraire de vie, une vie dont de nombreuses périodes ont croisé des moments importants de l’histoire agraire du Maroc. Cet itinéraire est aussi celui d’une longue amitié avec notre pays, celui d’un intérêt profond pour ses hommes et pour ses territoires. Les circonstances ont amené l’auteur à être un observateur des politiques agraires qui ont, au cours de cinq décennies, façonné l’agriculture et le monde rural du Maroc d’aujourd’hui. Mais elles l’ont, aussi, souvent amené à être un témoin engagé dans les événements, les réflexions et les processus qui ont orienté son évolution. Le livre qu’il nous propose prend sa propre expérience comme fil conducteur, mais il n’est pas, pour autant, un essai biographique. Les étapes de sa vie, qui donnent Préface 6 Les politiques agraires au Maroc, 1956-2006. Un témoignage engagé leur sens à la succession des chapitres, sont en effet un prétexte pour nous restituer le contexte historique des politiques agraires qu’il a rencontrées. En un sens, ce livre apparaît plus comme un exercice de mémoire collective que comme un souvenir de vie. Grigori Lazarev nous le dit bien dans son introduction, il a en effet souhaité partager le capital de son passé avec les générations plus jeunes qui ne connaissent souvent pas les efforts, les problèmes et les réussites qui ont jalonné le difficile chemin de la transformation du monde rural marocain. Il m’a souvent dit que ce chemin de mémoire, il le faisait surtout pour payer sa dette envers un pays qui lui avait apporté la plus grande richesse de son parcours personnel et professionnel. Les lecteurs liront avec intérêt ce qu’il nous rapporte sur des moments oubliés ou peu connus de l’histoire agraire de notre pays, souvent en y apportant l’éclairage de l’expérience vécue. Avec lui, on revivra les derniers moments du Protectorat et les premiers pas des politiques agraires de l’Indépendance. On sera entraîné dans son évocation des débats de l’époque sur la question agraire et dans celle de la genèse du premier plan quinquennal. On le suivra dans ce qu’il nous rapporte de la grande aventure de l’Office national des irrigations, puis de celle qu’il a vécue avec le Projet Sebou. Ses fonctions auprès de la FAO le conduisirent, plus tard, à un engagement dans plusieurs grands projets qui ont marqué des changements importants dans les approches du développement agraire de notre pays. La dernière partie de son livre me touche plus particulièrement, car nous l’avons vécue ensemble depuis 1998. Notre collaboration commença dans le contexte, novateur pour le Maroc, de l’alternance dite consensuelle. Celle-ci fut le point de départ d’un processus de changement qui trouve aujourd’hui une incontestable affirmation dans la réforme constitutionnelle de juillet 2011. L’alternance fut marquée par le lancement d’une réflexion sur le devenir possible du monde rural, si longtemps marginalisé dans une économie pourtant largement dominée par l’activité agricole. Ce fut le temps de la Stratégie 2020 de développement rural dont le ministre de l’Agriculture et du Développement rural confia la responsabilité au Conseil général du développement agricole. J’eus le privilège d’être assisté par une petite équipe d’hommes d’expérience et d’indépendance d’esprit dont Grigori Lazarev fut l’un des pivots. Notre travail s’acheva lorsqu’il fut présenté, en juillet 2000, au colloque national de l’agriculture qui fut l’occasion d’une rencontre exceptionnelle de personnalités de la profession, d’élus et de cadres de l’administration de l’Agriculture. Je ne résiste pas au souvenir d’un rappel, tant ce que nous avancions alors demeure d’actualité. Les politiques proposées pour le développement rural impliquaient une démarche nouvelle pour le Maroc et, en particulier, celle d’une mise en cohérence “horizontale” des programmes sectoriels, alors conçus et gérés à partir du centre. Un cadre territorial multidimensionnel était mis en avant comme la structure d’accueil la plus adaptée pour mettre en œuvre cette transversalité. La Stratégie 2020 donnait également une importance cardinale aux approches qui favorisaient la responsabilisation des acteurs et leur implication, par la “participation”, 7 Préface dans les processus de programmation, de décision et d’exécution des actions de développement. Elle prônait de nouveaux types de rapport entre les administrations et les autres acteurs du développement, principalement en instaurant des formules de partenariat, un changement profond dans les pratiques de l’État. La mise en pratique effective du concept d’intégration et d’adaptation des politiques selon la différenciation des situations locales était recommandée comme une expérience novatrice, en rupture avec l’expérience passée. Mais ce qui apparaissait comme le plus nouveau et le plus immédiatement perceptible pour les acteurs et l’opinion publique tenait dans la manifestation concrète de deux changements de méthode, l’un concernant les méthodes de travail de l’administration, l’autre la reconnaissance, par l’action, du rôle déterminant des hommes dans la mise en œuvre des politiques de développement rural. L’Administration avait, jusqu’alors, été le principal acteur des politiques de développement. Pour que quelque chose change, il fallait d’abord qu’elle apprenne à changer. Ceci signifiait beaucoup plus qu’une refonte des programmes, mais bien une réelle réforme des mentalités. Pour cela, la condition première, pour la Stratégie 2020, était de développer chez les cadres de l’Administration de nouvelles aptitudes pour comprendre la nécessité et les voies du changement et pour en devenir des agents actifs. Parmi les premières exigences figurait l’affirmation d’une continuité des politiques. Le développement rural est un processus de longue durée, il était donc essentiel que les politiques qui l’accompagnent aient une même continuité. Il était également indispensable de confronter ces politiques à leurs résultats, de les évaluer en permanence et d’en débattre avec les intéressés. Le discours devait être vérifié par l’action. Le uploads/Politique/ politiques-agraires-lazarev-1.pdf

  • 35
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager