Thème 6- Alexis de Tocqueville - Egalisation des conditions et démocratie En ou

Thème 6- Alexis de Tocqueville - Egalisation des conditions et démocratie En ouverture pour les plus motivés : Conférences sur Tocqueville Partie 1- L’analyse de Tocqueville Introduction : Biographie et contexte A. Un auteur Document 1 : Biographie p 364 du livre. Questions : - Caractérisez la vie de Tocqueville, comment a- t’elle influencé son oeuvre ? • Tocqueville est issu d’une grande famille de l’aristocratie française, il a été élevé par un prêtre réfractaire donc très hostile à la révolution française, et pourtant malgré le poids de la tradition familiale Tocqueville ne va pas être un partisan acharné des régimes monarchiques ou aristocratiques. • Au contraire, il va lors d’un voyage d’étude aux USA,, comparer les systèmes américains et français et montrer qu’il existe une tendance structurelle à l’égalisation des conditions qui n’est pas sans dangers. • Tocqueville qui a combattu la politique conservatrice de la restauration monarchique de Charles X, va s’opposer à la politique libérale de Guizot (ministre de Louis Philippe) qui est l’auteur de la maxime « enrichissez vous « . Selon Tocqueville : « Ce gouvernement avait pris sur la fin les allures d’une compagnie industrielle, où toutes les opérations se font en vue du bénéfice que les sociétaires en peuvent retirer ». • Tocqueville qui se lance dans la vie politique en 1836, devient député en 1839 et va être ministre lors la révolution de 1848 va s’opposer au coup d’Etat anti-démocratique de Napoléon III. B. Un contexte Document 2 : Tocqueville a ses entrées partout, mais n'est prisonnier de rien ni de personne. Il n'est pas un nostalgique de l'Ancien Régime, et il connaît les erreurs de la Restauration, mais il n'aime pas le dur monde bourgeois de l'industrie et de l'argent qui s'installe sous ses yeux. Il a, pour parler des affaires de son temps, non pas des passions, des préjugés ou des intérêts (bien que ces passions, ces préjugés ou ces intérêts soient manifestes dans sa vie), mais des concepts, et des concepts à lui, qu'on chercherait en vain ailleurs, chez les intellectuels ou les hommes politiques qui sont ses contemporains. Ainsi de la "Démocratie", entendue à la fois comme l'égalité de plus en plus grande des conditions et comme un état de société qui peut permettre une participation des citoyens à la gestion de leurs affaires. C'est un concept difficile, malgré son apparente clarté, parce que les deux contenus ne sont pas forcément liés. Le premier seuil est ce qui pour Tocqueville définit le sens de l'évolution historique, mis en évidence (mais non pas créé) par la Révolution française. Mais cette égalité civile et sociale, qui succède au monde aristocratique dans les valeurs et dans les faits, comme légitimité et comme agent de nivellement, il n'en recherche pas systématiquement les raisons, ou la nécessité qui le Concepts : liberté/égalité, individualisme, despotisme démocratique, tyrannie de la majorité Actualité et prolongement : représentation politique, société démocratique et uniformisation des comportements, opinion publique pousse en avant : c'est une Donnée, l’objet d’un constat, un phénomène irréversible, peut-être la manière dont cette intelligence abstraite imagine le fameux « destin » des romantiques Mais ce qu'il cherche à comprendre, en revanche, et qui constitue la réflexion de sa vie, ce sont les conséquences de l'égalité : -Pour quoi Dieu nous entraîne-t-il ainsi vers la démocratie, je l'ignore ; mais embarqué sur un vaisseau que je n'ai pas construit, je cherche au moins à m'en servir pour gagner le port le plus proche" (lettre à Louis de Kergoriay, janvier 1835). D'où le glissement constant de sa pensée vers l'autre contenu de la démocratie, qui n'est pas, lui, de l'ordre du seul constat, mais aussi de l'action : l'égalité des conditions, qui est contradictoire avec le gouvernement aristocratique, peut amener, selon les circonstances et les pays, au gouvernement démocratique ou au gouvernement despotique. Il s'agit d'éviter le second et d'obtenir le premier. Tocqueville offre ainsi l'exemple, à nouveau exceptionnel dans le XIXe sièck français, d'une pensée libérale qui ne cesse d'aborder ensemble le politique et le social, alors que l'époque où il vit, et où peut-être nous sommes encore, tend à les dissocier comme des préoccupations incompatibles, où à simplement déduire l'une de l'autre, ce qui revient au même (en niant l'une ou l'autre). Alors que le libéralisme classique n'envisage que le politique, et que la pensée socialiste est obsédée par la question sociale, le problème de Tocqueville est de comprendre à quelles conditions historiques l’égalité est compatible avec la liberté. Source : F Furet, in J Le Goff, la nouvelle histoire, Retz, 1978. Questions : - Quelle est la grande question qui traverse l’œuvre de Tocqueville ? Constat : Tocqueville va être influencé par le contexte dans lequel il a vécu : • Issu de l’aristocratie il n’en est pas prisonnier, • Il est au contraire un héritier de la révolution française qu’il va étudier dans un de ses principaux livres • Mais il gardera tout au long de sa vie un mépris pour les affaire d’argent et pour la bourgeoisie dure et égoïste. Conséquences : Cela va le conduire à se demander pourquoi il est si difficile en France d’établir des institutions démocratiques, libres et durables sans connaître de révolutions (Tocqueville va en vivre 2 celle de 1830 et celle de 1848) qui risquent de conduire au despotisme. Problématique du thème : Alexis de Tocqueville, né le 29 juillet 1805 d'une famille de vieille noblesse normande, fut un acteur mais surtout un témoin et un analyste des transformations qui touchèrent les sociétés occidentales dans le prolongement des grandes révolutions de la fin du XVIIIe siècle. À travers ses deux oeuvres majeures, De la démocratie en Amérique (D.A.) - 1835 et L'Ancien Régime et la Révolution (A.R.) - 1856, il met en évidence : le processus d'égalisation des conditions. Cette marche vers l'égalité des conditions engendre ainsi une nouvelle société que Tocqueville voit naître et se développer sous ses yeux ; il la qualifie de « Démocratie », ou mieux de « société démocratique », puisque l'analyse va bien au-delà des institutions politiques. Cette nouvelle société dont il a déjà l'intuition, Tocqueville la décèle et la caractérise au cours d'un séjour aux États-Unis où il la découvre dans sa forme américaine, la plus achevée parce que la plus libre visà-vis des pesanteurs historiques. En effet, la société démocratique se met également en place en Europe, notamment en France et en Angleterre mais en y rencontrant plus de difficultés. Le projet de Tocqueville est de construire et de développer le concept de société démocratique. Tocqueville cherche à travers des observations minutieuses sur le terrain et des recherches historiques à dégager les caractéristiques fondamentales de cette forme de société ainsi que ses limites. En effet, à travers le processus qu'il analyse, Tocqueville propose une grille de lecture du changement social et de la modernité. En ce sens, il rentre dans une logique évolutionniste : le mouvement vers l'égalité, commencé bien avant les révolutions américaine et française, a un caractère inéluctable. La réflexion de Tocqueville nous amène naturellement à étudier quelles sont les conditions et les conséquences de la démocratie et comment rendre compatible l’idéal d’égalité et la liberté. Dans une perspective plus proche de nous, on peut se demander sir la montée de l’individualisme à laquelle nous assistons aujourd’hui Section I - L’irresistible marche vers la démocratie. I. Le triomphe inéluctable de la democratie : l’analyse de Tocqueville pour la France. Document 3: A : 3 p 385 B : Lorsqu'on parcourt les pages de notre histoire, on ne rencontre pour ainsi dire pas de grands événements qui depuis sept cents ans n'aient tourné au profit de l'égalité. (....) Si, à partir du XI siècle, vous examinez ce qui se passe en France de cinquante en cinquante années, au bout de chacune de ces périodes, vous ne manquerez point d'apercevoir qu'une double révolution s'est opérée dans l'état de la société. Le noble aura baissé dans l'échelle sociale, le roturier s'y sera élevé ; l'un descend, l'autre monte Chaque demi-siècle les rapproche et bientôt ils vont se toucher. (...) Partout, on a vu les divers incidents de la vie des peuples tourner au profit de la démocratie (....).Le développement graduel de l'égalité des conditions est donc un fait providentiel, il en a les principaux caractères : il est universel, il est durable, il échappe chaque jour à la puissance humaine ; tous les évènements , comme tous les hommes, servent à son développement. Serait-il sage de croire qu'un mouvement social qui vient de si loin pourra être suspendu par les efforts d’une génération? Pense-t-on qu'après avoir détruit la féodalité et vaincu les rois, la démocratie reculera devant les bourgeois et les riches ? Source : A de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, GF, 1981. Questions : - Quel est le rôle joué par la révolution française dans le processus d’égalisation des conditions ? - Que veut dire Tocqueville quand il écrit que le développement graduel de l’égalité est un fait providentiel ? Constat : Tocqueville mène une étude uploads/Politique/ theme-alexis-de-tocqueville-egalisation-des-conditions-et-democratie.pdf

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