1 THEME 2 : DE LA DECOLONISATION AUX EFFORTS D’ORGANISATION DE L’AFRIQUE Leçon

1 THEME 2 : DE LA DECOLONISATION AUX EFFORTS D’ORGANISATION DE L’AFRIQUE Leçon 2 : L’ACCESSION DE LA CÔTE D’IVOIRE A L’INDEPENDANCE ✓ Situation d’Apprentissage Vous, élèves en classe de terminale suivez la retransmission des festivités de l’indépendance de la Côte d’Ivoire à la télévision RTI1. Un journaliste tient les propos suivants : « l’accession à l’indépendance de la Côte d’Ivoire a certes connu des résistances, mais elle a été le point de départ de plusieurs réformes ». Cherchant à comprendre les propos du journaliste, vous exploitez divers documents afin d’identifier les acteurs de la lutte anticoloniale, montrer leur rôle et analyser les principales étapes de la lutte politique entre 1944 et 1960. Introduction Après la seconde guerre mondiale (1939- 1945), la décolonisation en Afrique devient un phénomène irréversible. L’émancipation de la Côte d’Ivoire s’inscrit dans le cadre général de celui de l’Afrique noire française. Elle est cependant marquée sur le plan interne par la personnalité de Félix Houphouët- Boigny. Comment se déroule donc cette décolonisation de la Côte d’Ivoire ? Nous allons l’analyser autour des grandes phases suivantes : la phase de l’espoir (1944- 1947), la phase de la lutte (1947-1950) et la phase de la collaboration (1950- 1960). I- LA PHASE DE L’ESPOIR (1944-1947) CÔTE D’IVOIRE – ÉCOLE NUMÉRIQUE CLASSE DE Tle HISTOIRE 2 1) Les réformes de la Conférence de Brazzaville (30 Janvier – 8 février 1944) • Le contexte En 1944, la 2e guerre mondiale tire à sa fin et le monde est de plus en plus favorable à la décolonisation. La France est affaiblie militairement et économiquement. Dans les colonies françaises, notamment en Afrique du nord, les mouvements nationalistes prennent de l’ampleur en Tunisie et en Algérie. Aussi, le Général De Gaulle, en vue de renforcer le pouvoir du Comité Français de Libération National (CFLN) basé à Alger et de préserver les colonies françaises, va-t-il convoquer la Conférence de Brazzaville. Elle va réunir du 30 Janvier au 08 Février essentiellement les hauts fonctionnaires de l’administration coloniale, soit 21 gouverneurs, 9 députés et 6 observateurs venus de la Tunisie et de l’Algérie. Aucune élite africaine de cette époque n’est invitée à cette Conférence. • Les recommandations de la Conférence Les recommandations visent à assouplir le système de l’administration directe de la colonie et à améliorer la vie socioéconomique des populations africaines. Ce sont entre autres : - La suppression progressive du travail forcé et du code de l’indigénat. - La possibilité pour les Indigènes de créer des Assemblées élues (Associations, syndicats, partis politiques, etc.). - Une plus large représentation des Indigènes dans les assemblées politiques françaises après la guerre (Assemblée Nationale, Assemblée Constituante, Gouvernement, Sénat…). - L’accès des « Indigènes » à tous les emplois. • L’impact des recommandations 3 En Côte d’Ivoire, le Gouverneur de l’époque André LATRILLE en poste depuis le 26 août 1943, va mettre en application les recommandations de cette Conférence. Il facilite les éléments suivants : - création du Syndicat Agricole Africain (SAA) le 08 août 1944 ; - élection de Félix Houphouët-Boigny (FHB) comme député au 2e collège électoral de Côte d’Ivoire à l’Assemblée constituante française le 21 octobre 1945 ; - amélioration des prix d’achat des produits agricoles ; - suppression des intermédiaires ; - possibilité pour les Africains de recruter une main-d’œuvre ; - création du PDCI le 09 avril 1946 et de plusieurs autres partis dont le parti progressiste le 29 mars 1946, le mouvement républicain populaire le 13 février 1946… 2) L’Union Française (UF) et l’évolution de la situation politique En octobre 1946, une nouvelle constitution est votée. Elle instaure la 4ème République qui crée l’Union Française, le 27 Octobre 1946. Elle regroupe en une seule entité politique la Métropole (France) les Départements d’Outre- Mer (DOM), les Territoires d’Outre-Mer (TOM) et les Territoires et Etats associés. L’expression « Empire Colonial » est supprimée et les ressortissants de l’Union Française ont désormais le même statut de citoyen. - C’est à cette Assemblée que Félix Houphouët-Boigny obtient la suppression du travail forcé le 11 Avril 1946 et les députés africains font leur entrée au Parlement français. En outre les Africains obtiennent d’autres avancées telles que : - La suppression du code de l’indigénat et l’accession des Indigènes à la citoyenneté française le 07 mai 1946 (Loi Lamine GUEYE). - L’élection de plusieurs députés (Félix HOUPHOUËT-BOIGNY ; OUEZZIN Coulibaly ; KABORE Zinda) au collège unique de Côte d’Ivoire à l’Assemblée constituante. UNION REPUBLIQUE FRANCAISE TERRITOIRES ET ETATS ASSOCIES 4 FRANCAISE Schéma fonctionnel de l’Union Française Les attentes d’indépendance réelle n’étant pas honorées à cause du caractère assimilationniste de la Constitution de 1946, les leaders africains engagent une lutte coloniale. Félix HOUPHOUËT - BOIGNY, une fois à l’Assemblée Nationale, propose aux autres députés (52) et conseillers (44) de parler d’une seule voix par la mise en place d’un vaste mouvement anticolonial. Cela se traduit par la création du Rassemblement Démocratique Africain (R D A) à Bamako, le 18 octobre 1946. Il fut décidé que le R D A aurait des sections dans chaque territoire pour une communauté d’action d’où l’affiliation du PDCI au RDA. Le premier président du RDA est Félix HOUPHOUËT - BOIGNY qui avait pour Secrétaire Général Fily Dabo CISSOKO. Le siège est fixé à Abidjan. Dès lors s’ouvre la période de la lutte. Activité d’Application n°1 Relie chaque événement de la liste A à la date correspondante dans la liste B : Liste A Liste B Création du PDCI • • 11 Avril 1946 Conférence de Brazzaville • • 18 Octobre 1946 - France - DOM (Algérie, Antilles) - TOM (AOF, AEF, Madagascar) T.A (Togo, Cameroun) E.A (Tunisie, Maroc, Fédération Indochinoise) 5 Création du Syndicat Agricole Africain • • 9 Avril 1946 Création du R D A • • 8 Février 1944 Union Française • • 8 Août 1944 Suppression du travail forcé • • 27 Octobre 1946 II- LA PHASE DE LA LUTTE (1947 – 1950) 1) L’apparentement Dans le contexte de la lutte coloniale, le RDA confirme son appartenance au groupe parlementaire communiste. Il s’apparente au Parti Communiste Français (PCF) qui répond mieux à ses aspirations en vue de rendre plus vive sa lutte. Le RDA et ses sections vont donc bénéficier du soutien des communistes dans toutes leurs actions (financement, formation, vote des lois…). Cette affiliation au PCF, à un moment où le communisme est combattu en Europe occidentale, va apparaître comme un danger pour la France. Dès lors, s’amorce une lutte féroce des députés du Mouvement Républicain Populaire (MRP) et de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) contre le PDCI. 2) La lutte du PDCI et la répression de Laurent Elisée Péchoux. 6 La résistance du PDCI sous le leadership de Félix Houphouët-Boigny s’organise sous plusieurs formes : - la création de journaux ; - les tenues de meetings ; - les marches de protestation ; - le boycott du travail chez les colons blancs ; - le boycott de l’achat des produits dans les magasins appartenant aux occupants coloniaux ; - le boycott des réunions politiques avec les colons … Face aux agissements du RDA et du PDCI, des difficultés apparaissent dans la colonie (les colons perdent leurs privilèges). Ils décident donc de passer à l’offensive. Profitant des incidents d’Abengourou (problème de succession du roi de l’Indénié), l’administration coloniale remplace André LATRILLE jugé trop favorable aux Noirs, par Laurent PECHOUX. Le rôle de ce nouveau gouverneur est de réprimer le militantisme indépendantiste du PDCI-RDA taxé de communiste. Ainsi, le pouvoir central soutient les partis rivaux ou suscite la création de nouveaux partis : - le BDE (Bloc Démocratique Eburnéen d’Etienne DJAUMENT le 30 décembre1948). Il réussit à opposer les anciens partis au PDCI. C’est dans ces conditions que de nombreux dirigeants sont arrêtés et condamnés à la suite d’incidents à Treichville le 6 Février 1949 (30 arrestations dont 8 membres du comité directeur : M. EKRA, J- B MOCKEY, B. B. DADIE, J. WILLIAMS, .PARAISO, L. CAMARA, SERY KORE, Philippe VIEYRA), suivis de la marche des femmes sur la prison de Grand-Bassam ; d’autres incidents ont eu lieu à Bouaflé, Séguéla et Dimbokro en Janvier 1950. Le bilan de la lutte de 1950 est lourd : 52 morts et environ 3000 blessés. Le PDCI est interdit de réunion dans la colonie. Le parti est désormais dans la clandestinité ; il va donc changer sa stratégie de lutte et collaborer avec l’administration coloniale. 7 Activité d’Application n°2 Mets les mots suivants dans le texte à la place qui convient : réprimer ; Houphouët-Boigny ; communiste français ; communistes ; l’apparentement ; RDA. La création du……. fut une surprise pour les dirigeants français. Des hommes politiques africains étaient capables de s’entendre sur un programme commun. ……………… de plusieurs députés au parti ……………. irrita les autorités françaises. Les élections au conseil général du 15 novembre 1946 avaient confirmé la popularité d’……………. en donnant à ses partisans, une large majorité. L’exclusion des ………………..du gouvernement français laissa aux dirigeants les mains libres pour …………….les mouvements nationalistes. III- LA PHASE DE LA COLLABORATION A L’INDEPENDANCE (1950 – uploads/Politique/ tle-h5-laccession-de-la-ca-te-divoire-a-lindacpendance.pdf

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