2 Fabrice Lextrait avec le concours de Marie Van Hamme et de Gwenaelle Groussar

2 Fabrice Lextrait avec le concours de Marie Van Hamme et de Gwenaelle Groussard DEUXIÈME VOLUME É tude R a p p o r t à M i c h e l D u f f o u r S e c r é t a r i a t d ’ É t a t a u P a t r i m o i n e e t à l a D é c e n t r a l i s a t i o n C u l t u r e l l e M a i 2 0 0 1 lieux espaces projets friches actions expériences aventures laboratoires fabriques démarches expérimentations intermédiaires interstitiels possibles improbables alternatifs ouverts transculturelpluridisciplinaire collectif système lieux espaces projets aventures friches actions expériences laboratoires fabriques démarches expérimentations intermédiaires interstitiels possibles improbables alternatifs ouverts transculturel u n e n o u v e l l e é p o q u e d e l ‘ a c t i o n c u l t u r e l l e pluridisciplinaire collectif système marseille mise en page : rouge - sparrow squats squats DEUXIÈME VOLUME ÉTUDE PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS COMMUNS ? S De la diversité des expériences S Fondements politiques et décentralisation S Fondements territoriaux, espace physique S Fondements culturels, espace historique S Fondements institutionnels, le rapport à l’institution S Fondements sociaux S Fondements locaux : Dans quel contexte local émergent et se développent ces expériences ? S Fondements structurels : qui est à l’origine de ces initiatives ? S Fondements artistiques : Les temps de travail Les espaces de travail et de diffusion Les modes relationnels aux populations S Autres fondements DEUXIÈME PARTIE : LA PROBLÉMATIQUE ARTISTIQUE ET PUBLIQUE 1 - Une nouvelle approche de la production artistique S La production S Œuvres et processus en question La question de la diffusion S La résidence S Exigence et excellence artistiques S Transversalité artistique et/ou culturelle S L’écriture des lieux et les lieux de l’écriture S Multimédia S Les réseaux S Les publics, les populations, les pratiquants 2 - L’organisation de ces expériences S Préambule S Diriger - piloter ? S Programmer ? S Comment sont structurées ces expériences ? S Quels modes de production des lieux ? S Quelle économie ? S Quelle politique de management ? S Évaluation 3 - Approche des fonctions S Nouvelle fonction S Les fonctions directement liées à la démarche artistique S Les fonctions économiques, sociales, éducatives et urbaines S Quatre démarches TROISIÈME PARTIE : ÉBAUCHE D’UN PROGRAMME S Les fondements et les principaux axes du programme Les territoires physiques de l’expérience Les accompagnements Une nouvelle politique de production artistique S Les partenaires du programme S Les moyens du programme ANNEXES Listes des personnes rencontrées Bibliographie Après l’approche du réel offerte par les monographies et les fiches d’expériences du premier volume, nous avons tenté, avec ce deuxième volume, consacré à l’étude de ces nouvelles démarches culturelles, d’organiser avec les deux premières parties une analyse sur les fondements et la problématique artistique et publique, puis d’aborder dans une troisième partie l’ébauche d’un programme. La première partie s’attache à identifier les fondements communs de ces expériences en appréhendant les fondements politiques, sociaux, territoriaux, culturels, institutionnels, locaux, structurels et artistiques au travers de leur diversité. La deuxième partie explore la problématique artistique et publique des espaces intermédiaires en interrogeant les questions de la production, de l’organisation et des fonctions que nous avons pu identifier comme déterminantes dans la compré- hension de ces espaces. La troisième partie propose l’ébauche d’un programme qui pourrait permettre d’“accompagner sans pour autant labelliser et enfermer dans une catégorie” cette nouvelle étape du développement culturel. Nb : Le premier volume contient la lettre de mission et l’introduction générale du travail, dont les éléments méthodologiques et une approche de la difficile dénomination de ces expériences. T DE LA DIVERSITÉ DES EXPÉRIENCES L’approche de ce champ nouveau nécessite de préciser que les expériences que nous avons décidé d’étudier sont d’une extrême diversité. De l’occupation par les squatters d’un immeuble du Consortium de Réalisation du Crédit Lyonnais au projet des Subsistances à Lyon, en passant par la Friche la Belle de Mai ou le Collectif 12, tout empêche à première vue de mener une quelconque analyse comparative ayant pour but de dresser une typologie des projets. La diversité des expériences se traduit par les origines, par les modes d’organisation, par la présence des différentes disciplines artistiques, par le rapport entretenu aux productions, aux populations, aux collectivités publiques, aux marchés, et bien sûr par la taille de chaque projet. “Arracher les panneaux indicateurs plantés dans le paysage”. Peter Handke1 Il est important de noter que l’approche de ces spécificités doit discerner une réalité et un discours. En effet, le modèle d’intervention de l’action publique étant depuis plusieurs dizaines d’années basé sur la reproduction de cahiers des charges normatifs, il s’est développé dans ce champ tout un discours fondé sur l’“incompa- rabilité” et l’“indicible”. Ce discours, indispensable dans la première période afin de ne pas être enfermé dans une labellisation, a aujourd’hui atteint ses limites, car il contraint les possibilités d’accompagnement et de développement. L’ambition que nous avons est donc de pouvoir esquisser un ensemble de “réponses” fondées sur l’observation d’un terrain particulièrement riche et changeant. Nous n’envisageons pas ces “réponses” comme une somme figée et indiscutable, mais plutôt comme une première tentative de situer chaque expérience par rapport à des balises et de valoriser les spécificités réelles de chaque lieu. Cette démarche vise à “sortir du relativisme pour comparer, spécifier, trouver des mots”, même si “c’est une tâche aveugle, un impossible à dire”. L’objectif que nous nous donnons est de pouvoir faire progresser le niveau d’information existant sur ces lieux, pour donner des clefs de compréhension aux citoyens, aux techniciens, aux élus et aux autres opérateurs économiques, culturels et sociaux en proposant de “refonder un référentiel de caractéristiques qui ne soit pas normatif, un dispositif référentiel multidimensionnel” qui garantisse que les nécessaires repères de l’action publique ne soient pas autant de bornes limitant l’action et la réflexion de cette nouvelle génération de projets culturels. T FONDEMENTS POLITIQUES L’analyse du terrain et l’histoire récente de ce mouvement nous amènent à constater que le phénomène qui a commencé en France dans les années 80 s’est prodigieusement accéléré dans les cinq dernières années. Les raisons de cette accélération sont nombreuses, mais elles croisent toutes une réalité incontournable. Les expériences que nous avons décidé d’étudier sont d’une extrême diversité , par les origines, par les modes d’organisation, par la présence des différentes disciplines artistiques, par le rapport entretenu aux productions, aux populations, aux collectivités publiques, aux marchés, et bien sûr par la taille de chaque projet. L’ambition de ce travail est de pouvoir esquisser un ensemble de “réponses” fondées sur l’observation d’un terrain particulièrement riche et changeant, une première tentative de situer chaque expérience par rapport à des balises et de valoriser ainsi les spécificités réelles de chaque lieu. 4 1- Peter Handke et Herbert Gamper - Les espaces intermédiaires - Flammarion Fondements communs VOL.2/ÉTUDE T Fondements communs ? PREMIÈRE PARTIE “Il faut toujours préférer à la norme une particularité marquante. Un pré-langage qui fait toujours apparaître ce qui est dit comme provisoire”. Herbert Gamper Si des artistes, des publics, des opérateurs, des décideurs politiques et institutionnels ont décidé de s’engager dans ces expériences, c’est parce qu’ils ne trouvaient pas dans les lieux et les pratiques institués la possibilité d’inventer de nouvelles aventures. Comme le souligne Philippe Henry2 , “ces pratiques artistiques ne sont pas à prendre comme un simple complément au système artistique, professionnel institué, un ailleurs innovant qui aurait comme fonction de régénérer le domaine institué. Les pratiques artistiques dont nous parlons se définissent désormais bien moins comme marges alternatives et radicales à un système artistique institué que comme processus et projet revendiquant leurs propres natures artistiques et professionnelles. Ce qui est en cause, c’est la redéfinition du périmètre d’intérêt public de la notion de champ artistique, comme du paradigme qui serait adapté à la pluralité et à l’inter-actionnisme contemporain.” Les ressorts de cette évolution du paysage culturel sont éminemment politiques, car les lieux intermédiaires sont depuis quinze ans, les lieux du possible, les lieux de rencontre, les lieux de doute et d’expérimentation du rapport art-société. Le développement culturel entre aujourd’hui dans une nouvelle époque où l’œuvre, le produit, ne peuvent plus être les seules valeurs appréhendées, les seules valeurs recherchées. Créateurs et publics cherchent d’autres formes de relations fondées sur la permanence artistique dans la cité. Chaque territoire génère ainsi son propre processus actif, en s’appuyant sur des logiques différentes. Cette nouvelle dynamique n’est pas le fruit d’une politique d’animation des territoires, mais le résultat d’une urgence politique et poétique de réinscription de l’artiste dans la cité, vécue et révélée par les artistes eux-mêmes. Ce qui est travaillé par cette nouvelle forme d’engagement des artistes et des populations, c’est une autre définition de l’art. Face à la marchandisation de l’art, à la patrimonialisation des arts vivants uploads/Politique/ une-nouvelle-epoque-de-l-action-culturelle-2.pdf

  • 25
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager