VIE POLITIQUE CONTEMPORAINE Introduction : la vie politique, d’une guerre à l’a
VIE POLITIQUE CONTEMPORAINE Introduction : la vie politique, d’une guerre à l’autre On peut dire que la guerre ne fait partie ni de notre environnement quotidien ni de notre horizon quotidien. Il faut faire un effort pour se représenter la vision du monde, les représentations du monde de ceux qui, à une époque proche de la nôtre, ont fait l’expérience de la guerre. Expérience sensible qui ne s’arrête pas une fois la guerre terminée parce que ces proches défunts reviennent dans un autre état, parfois amputés. Expérience qui s’inscrit donc dans les corps mais aussi dans les esprits, qui s’inscrit dans les récits quotidiens (ex. romans consacrés à la guerre). Ainsi, pendant l’entre-deux-guerres, une autre inscription : celle des 35 000 monuments aux morts érigés en France dans quasiment toutes les communes. De la même façon, c’est au “ soldat inconnu ” de 1914 qu’est dédiée la flamme de l’arc de triomphe à Paris et qui représente tous les disparus de la guerre dont les corps n’ont pas été reconnus. C’est à cet effort qu’il faut se livrer pour comprendre ce qu’à été l’entre-deux-guerres. Temps dans lequel le souvenir de la guerre est partout présent et qui, politiquement, est à l’origine des phénomènes qui se déroulent des années 20 aux années 30. C’est encore un effort d’imagination supplémentaire qu’il faut produire si l’on veut se représenter la place du mort dans la vie de ces hommes. Tous ces monuments cités, on ne les voit pas vraiment. La France des années 20 est paysanne. Comment comprendre ce qu’est la politique si on ne sait pas où elle se fait, pour qui elle se fait et qui la fait ? A cette époque, on ne va pas à la campagne mais on naît et on meurt à la terre. Seulement si on ne cultive pas la terre, on va à la ville. Au village, à la fin des années 20, il y a l’Eglise, la mairie, la boulangerie et le monument aux morts. Un temps dans lequel le souvenir de la guerre est partout présent et en même temps la perspective de la guerre est tout aussi présente. A des questions qui ont encore ajd leur actualité : qui est de Gaulle ? qui est Pétain ? Pourquoi Vichy ? Pourquoi l’Algérie ? Pourquoi le plan Marshall ? Il faut sans doute faire une place à part à la PG mondiale. 1. La Grande Guerre Commence le 1er août 1914. Se termine par l’Armistice (11 nov. 1918). 3 millions 700 milles hommes pour la France. Avant la fin de l’année 14, on comptera déjà 300 milles morts du côté français et 600 000 blessés ou prisonniers. 1 million 322 milles tués. 3 millions de blessés à la guerre. 680 milles veuves et 760 milles orphelins. La GG va entraîner quatre séries de transformations nées de la conjoncture de guerre mais dont certaines vont s’inscrire durablement et qui sont importantes pour comprendre la politique : - transformation des rapports entre politiques et militaires ; - transformation des rapports entre législatif et exécutif au sein du pouvoir politique ; - transformation appelée à se pérenniser entre rapports politiques et économiques ; - transformation durable de la structure sociale. Rapports entre politiques et militaires D’un point de vue politique, c’est Raymond Poincaré, Président de la République de 1913 à 1920 qui donnera le mot d’ordre de la GG en proclamant au début du conflit l’union sacrée de tous les 1 Français. Cette union se concrétise par la formation d’un gvt d’union nationale qui rallie notamment les socialistes, malgré l’assassinat de J. Jaurès en 1913, et exclue la droite nationale. L’union n’est pas sans conflits entre pouvoirs politiques. Mesures prises qui vont transformer les rapports entre le pv politique et le pv militaire : état de siège d’une part et état de guerre d’autre part. Ainsi, les pv de police générale qui sont ordinairement aux mains des maires et des préfets sont dévolus à l’autorité militaire. Les réunions sont interdites. Des pv de censure de la presse sont également conférés à l’autorité militaire ou préfectorale. Cette censure n’empêchera pas la création du Canard Enchaîné. Par ailleurs, des conseils de guerre sont institués pour se substituer aux juridictions ordinaires pour tout militaire ou civil à propos de toute cause qui intéresse la sûreté de l’Etat ou l’ordre public (virtuellement tout le monde). Il est bien entendu que ces pouvoirs exceptionnels ne dureront pas au-delà du conflit et que le pouvoir politique reprendra rapidement le dessus à l’issue de la guerre. Il est aussi entendu que le pouvoir politique n’a jamais véritablement perdu le contrôle, même pendant la guerre. Mais il faut noter que l’armée reste un acteur important de la vie politique dans la période d’après-guerre, du fait des tensions constantes sur les frontières entre la France et l’Allemagne. Il faut noter aussi que malgré le discrédit auprès de leurs troupes d’un certain nombre d’officiers dont les offensives ont été considérées comme particulièrement inefficaces et sanglantes l’armée, en général, reste un point de référence dans la société. Rapports entre exécutif et législatif La guerre emporte aussi une transformation des rapports entre l’exécutif et le législatif. Ainsi, dès le 4 août 1913, les chambres sont ajournées. Elles ne siégeront à nouveau qu’à partir de décembre pour décider de siéger en permanence jusqu’à la fin de la guerre. 220 députés sont alors mobilisés et font la navette entre le front et la chambre. Toutes les élections sont suspendues pdt toute la durée de la guerre. Une part importante des conflits entre les pouvoirs naîtra du fait de savoir qui doit contrôler les militaires et montre en fait la volonté des chambres d’exercer un contrôle réel sur l’exercice de la guerre. Même pdt la guerre, il y aura des remaniements ministériels. Ainsi, par ex., Viviani sera remplacé par Aristide Briand, nom que l’on retrouvera en oct. 1915. Briand a dû accepter la création de comités secrets, comités de contrôle parlementaire et qui siégeaient en secret pour éviter les fuites militaires. Ces conflits ont laissé des traces dans l’esprit des militaires mais aussi des politiques. Les premiers seront tjs méfiants vis-à-vis des politiques, une méfiance qui se donnera notamment à voir durant la seconde GM. Dans l’ensemble, et pour tout ce qui concerne l’organisation essentielle du social, l’exécutif verra son rôle s’accroître tout au long de l’entre-deux- guerres, tout particulièrement dans le domaine économique. Rapports économiques Durant cette période, le gvt verra le nombre de ses membres considérablement augmenter, de même que le nombre des directions et sous-directions des ministères. => augmentation de l’emprise gouvernementale sur la vie économique. Dans le même temps, on observe la naissance de nouveaux organismes, comités, commissions. D’un point de vue politique, le ministère de Clémenceau arrive au pouvoir en 1917 (après avoir présidé pdt des années la commission de l’armée au Sénat) dans un contexte de crise politique. Première expérience de gvt personnel où l’exécutif prendra le pas sur le législatif. D’un point de vue économique, la production en vue de soutenir l’effort de guerre va prendre un tour imprévu. Nouvelle forme d’organisation de l’économie impliquant une plus grande intervention de l’Etat voit le jour avec l’effort de guerre et notamment dans le domaine de l’armement. Le budget de l’Etat connaît une augmentation très importante. Endettements intérieur et extérieur atteignent 40% et 21% sur la durée de la guerre. L’impôt sur le revenu voté en 1914, 2 mis en place en 1916, permettra de rapporter 15% des ressources nécessaires. Les achats d’armement orientent la production. Enfin, une nouvelle organisation du travail, la collaboration des classes en vue d’une plus grande production, le taylorisme et la rationalisation sur la chaîne de travail, etc. sont mis en place. C’est un socialiste, Albert Thomas, qui sera le principal instigateur, de 1915 à 1917, de cette révolution économique. Politique qui sera poursuivie jusqu’en 1920 et qui anticipe très largement le mouvement technocratique des années 30. Il revient à ces deux hommes d’avoir énoncé et mis en place pour la première fois, la notion d’une économie organisée qui tourne le dos au libéralisme de la belle époque. La question de la direction de l’économie, la question de la collaboration des classes à la production, la question de l’organisation du patronat et des syndicats, la question de la productivité vont devenir des questions récurrentes tout au long des années 30 et seront un des enjeux du régime de Vichy. La question du monde social Cette augmentation de la production et la mobilisation des hommes au front impliquent aussi une transformation de la structure de la main d’œuvre dans l’économie. Les hommes qui sont en âge de travailler sont au front, donc une nouvelle main d’œuvre se révèle soudainement disponible : les femmes. Les ¾ de la main d’œuvre disponible, notamment dans l’agriculture, vont être mobilisés pour l’effort de guerre. C’est donc aux femmes qu’il sera désormais fait appel pour diriger l’exploitation et travailler dans les industries. En 1918, la structure d’un emploi de l’industrie se compose de 15% de femmes. Pourtant, uploads/Politique/ vie-politique-contemporaine.pdf
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- Publié le Jan 18, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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