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 81(3(7,7(%285*(2,6,($832892,5 6XUOHUHQRXYHOOHPHQWGHV«OXVHQPLOLHXUXUDO ,YDQ%UXQHDX1LFRODV5HQDK\ /H6HXLO_m$FWHVGHODUHFKHUFKHHQVFLHQFHVVRFLDOHV} Qr  _SDJHV¢  ,661 ,6%1  $UWLFOHGLVSRQLEOHHQOLJQH¢O DGUHVVH  KWWSV ZZZFDLUQLQIRUHYXHDFWHVGHODUHFKHUFKHHQVFLHQFHV VRFLDOHVSDJHKWP  3RXUFLWHUFHWDUWLFOH  ,YDQ%UXQHDX1LFRODV5HQDK\m8QHSHWLWHERXUJHRLVLHDXSRXYRLU6XUOH UHQRXYHOOHPHQWGHV«OXVHQPLOLHXUXUDO}$FWHVGHODUHFKHUFKHHQVFLHQFHVVRFLDOHV  Qr   S '2, DUVV    'LVWULEXWLRQ«OHFWURQLTXH&DLUQLQIRSRXU/H6HXLO k/H6HXLO7RXVGURLWVU«VHUY«VSRXUWRXVSD\V /DUHSURGXFWLRQRXUHSU«VHQWDWLRQGHFHWDUWLFOHQRWDPPHQWSDUSKRWRFRSLHQ HVWDXWRULV«HTXHGDQVOHV OLPLWHVGHVFRQGLWLRQVJ«Q«UDOHVG XWLOLVDWLRQGXVLWHRXOHFDV«FK«DQWGHVFRQGLWLRQVJ«Q«UDOHVGHOD OLFHQFHVRXVFULWHSDUYRWUH«WDEOLVVHPHQW7RXWHDXWUHUHSURGXFWLRQRXUHSU«VHQWDWLRQHQWRXWRXSDUWLH VRXVTXHOTXHIRUPHHWGHTXHOTXHPDQLªUHTXHFHVRLWHVWLQWHUGLWHVDXIDFFRUGSU«DODEOHHW«FULWGH O «GLWHXUHQGHKRUVGHVFDVSU«YXVSDUODO«JLVODWLRQHQYLJXHXUHQ)UDQFH,OHVWSU«FLV«TXHVRQVWRFNDJH GDQVXQHEDVHGHGRQQ«HVHVW«JDOHPHQWLQWHUGLW Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Poitiers - - 195.220.223.38 - 19/09/2018 06h47. © Le Seuil Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Poitiers - - 195.220.223.38 - 19/09/2018 06h47. © Le Seuil 48 Ivan Bruneau et Nicolas Renahy GUY SIÉ, leader de la liste d’opposition à Fleury-d'Aude (Languedoc-Roussillon) en 2008. L’association des « compétences » comme mode de légitimation des prétentions à l’exercice du pouvoir municipal. Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Poitiers - - 195.220.223.38 - 19/09/2018 06h47. © Le Seuil Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Poitiers - - 195.220.223.38 - 19/09/2018 06h47. © Le Seuil 49 ACTES DE LA RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES numéro 191-192 p. 48-67 1. Susan Carol Rogers, « Natural histories: the rise and fall of French rural studies », French Historical Studies, 19(2), 1995, p. 381-397. 2. Michel Robert fait ce constat en forme de bilan en 1986 : « Pendant vingt ans, la sociologie rurale a été une sociologie des agriculteurs : il semble que c’était le noyau de sa spécificité, et que tout ce qui n’était pas paysan était hors sujet ou, pire, banal et déjà connu. Marxistes et empiristes s’enfermaient de concert, quoique pour des raisons différentes, dans ce ghetto labouré » (Michel Robert, Sociologie rurale, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1986, p. 6). 3. Daniel Halévy, La Fin des notables. Tome II : La République des ducs, Paris, Grasset, 1937 ; Eugen Weber, La Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale. 1870-1914, Paris, Fayard, 1983 [1re éd. 1976]. 4. Henri Mendras, Sociologie de la campagne française, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1959, p. 72-73. 5. Maurice Agulhon, La République au village. Les populations du Var de la Révo- lution à la IIe République, Paris, Seuil, coll. « L’univers historique », 1979 [1re éd., Plon, 1970), p. 255 ; Pierre Bourdieu, « Célibat et condition paysanne », Études rurales, 5-6, avril-septembre 1962, p. 32-136. 6. Patrick Champagne, « Les paysans à la plage », Actes de la recherche en sciences sociales, 2, mars 1975, p. 21-24. 7. Jean-Claude Chamboredon, « La dif- fusion de la chasse et la transformation des usages sociaux de l’espace rural », Études rurales, 87-88, 1982, p. 233-260. 8. Danièle Léger et Bertrand Hervieu, Le Retour à la nature. « Au fond de la forêt… l’État », Paris, Seuil, 1979. 9. Ibid. Une petite bourgeoisie au pouvoir Sur le renouvellement des élus en milieu rural Ivan Bruneau et Nicolas Renahy La sociologie rurale française, avant de se « désagré- ger1 » au début des années 1980, avait tendance à prendre pour objet central la paysannerie et les agricul- teurs et s’intéressait peu aux autres groupes sociaux2. Les études ruralistes ne mentionnaient l’existence d’une notabilité rurale (châtelain, grands propriétaires fonciers, curé, médecin, notaire, instituteur) que pour en souligner le déclin depuis la fin du XIXe siècle3 et la réduire, dans une perspective fonctionnaliste, à un rôle d’« intermédiaire » entre « société locale » et « société globale »4. Quelques travaux d’historiens ou de sociologues se sont néanmoins démarqués de cette posture et ont mis l’accent sur la présence d’une petite bourgeoisie rurale et sur les relations entre les personnes instruites – et/ou passées par la ville – et les ruraux alentour5, inscrivant ainsi le monde agricole dans une structure sociale plus large. Ainsi Patrick Champagne s’était-il intéressé à la consommation culturelle et estivale de la « petite bourgeoisie locale6 », soit les « quelques salariés de la fonction publique installés au village, comme l’employé des postes […] ou l’instituteur », qui partent en vacances l’été. Dans ces mêmes années 1970, Jean-Claude Chamboredon analysait la façon dont les instituteurs, avec d’autres professions de techniciens ou d’encadrement, se distin- guaient par une perception alternative « de l’espace campagnard, du devenir du village, des usages de la nature7 ». Les travaux sur les migrations de certaines catégories de la « petite bourgeoisie nouvelle » vers les campagnes en voie de désertification, dans le sud de la France en particulier8, attiraient également l’attention sur des groupes non agricoles. La recherche présentée ici renoue avec cet intérêt pour les catégories moyennes et supérieures de la struc- ture sociale des mondes ruraux, encore trop souvent réduits aux professions de l’agriculture. Cette enquête sur la petite bourgeoisie rurale, réalisée en Bourgogne et sur un territoire qui n’a pas été concerné par les « exodes utopiques9 » des années 1970, répond au souci de procéder à une analyse fine de la stratification sociale, qui paraît d’autant plus nécessaire que les zones rurales ont été touchées, comme les espaces urbains, par des transformations structurelles importantes. On pense en particulier à la forte augmentation des effectifs de l’enseignement secondaire et du nombre d’enseignants consécutive aux politiques scolaires mises en œuvre dans les années 1960 et 1970 et à l’instauration du « collège unique ». Cette évolution de longue durée Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Poitiers - - 195.220.223.38 - 19/09/2018 06h47. © Le Seuil Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Poitiers - - 195.220.223.38 - 19/09/2018 06h47. © Le Seuil 50 10. Pour une synthèse, voir Serge Bosc, Sociologie des classes moyennes, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2008. 11. Louis Chauvel, Les Classes moyennes à la dérive, Paris, Seuil, 2006. 12. Bernard Lahire, « Petits et grands déplacements sociaux », La Culture des individus, Paris, La Découverte, 2004, p. 411-470. 13. Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Yasmine Siblot, La France des « petits-moyens ». Enquête sur la banlieue pavillonnaire, Paris, La Découverte, coll. « Textes à l’appui », 2008. 14. Violaine Girard, « Une notabilisation sous contrôle : la trajectoire d’un maire rural face à un professionnel de la poli- tique sur la scène intercommunale (1971- 1995) », Politix, 83, 2008, p. 49-74. 15. Ce n’est pas l’objet de ce texte, mais mentionnons le fait que penser relation- nellement la structure sociale à partir d’enquêtes localisées conduit à mener parallèlement une ethnographie réflexive. Un certain nombre de propriétés com- munes avec nos enquêtés a engagé une forme de familiarité avec certains, liée à nos propres origines petites-bourgeoises. Voir Nicolas Renahy, « Mondes ruraux et classes populaires », mémoire pour l’habi- litation à diriger des recherches, Nantes, université de Nantes, 2011. 16. Les noms de lieux et de personnes ont été modifiés, afin de respecter l’anonymat des enquêtés. 17. Voir Jacques Lagroye, Patrick Lehin- gue et Frédéric Sawicki (dir.), Mobilisations électorales. Le cas des élections muni- cipales de 2001, Paris, PUF, CERAPS/ CURAPP, 2005, et notamment les cha- pitres consacrés aux villes de Lille, Rennes et Rouen, et aux communes périurbaines de l’agglomération lilloise. Voir aussi Éric Agrikoliansky, Jérôme Heurtaux et Brigitte Le Grignou (dir.), Paris en campagne. Les élections municipales de mars 2008 dans deux arrondissements parisiens, Belle- combe-en-Bauges, Éd. du Croquant, 2011. 18. Daniel Gaxie et Patrick Lehingue, Enjeux municipaux. La constitution des enjeux politiques dans une élection muni- cipale, Paris, PUF/CURAPP, 1984. 19. Voir notamment : Marc Abélès, « Le degré zéro de la politique », Études rurales, 101-102, 1986, p. 231-269 ; Jean-Louis Briquet, La Tradition en mouvement. Clien- télisme et politique en Corse, Paris, Belin, 1997 ; Nicolas Mariot et Florence Weber, « “Honneur à notre élu”. Analyse ethnogra- phique d’une coutume post-électorale en Dordogne », Politix, 45, 1999, p. 21-37 ; Sébastien Vignon, « Des maires en cam- pagne. Les logiques de (re)construction d’un rôle politique spécifique », thèse de doctorat en science politique, Amiens, université d’Amiens, 2009. 20. Daniel Gaxie, La Démocratie représen- tative, Paris, Montchrestien, coll. « Clefs », 1993, p. 17. 21. Ibid., p. 18. a très probablement modifié la structure sociale de zones rurales relativement pauvres et les rapports entre groupes sociaux, mais les modalités concrètes et localisées de ces processus n’ont pas été étudiées. Parallèlement, cette analyse de la petite bourgeoisie rurale et des positions qu’elle occupe vise aussi à contri- buer à une sociologie contextualisée des strates intermé- diaires de la structure sociale. La sociologie des « classes moyennes » a fait l’objet de recherches récentes, souvent dans une perspective stratificationniste à une échelle macro10. De façon agrégée et décontextualisante, Louis Chauvel identifie par exemple quatre classes moyennes, toutes affectées – mais inégalement – par la « menace du déclassement11 ». D’autres travaux récents complexifient les analyses surplombantes en mettant en évidence les « petits déplacements sociaux12 » qui se produisent au sein de fractions de classes singulières, comme chez ces « petits-moyens13 » de la banlieue parisienne pavillonnaire en quête de stabilisation, ou chez ces salariés de l’indus- trie d’État qui, appartenant aux fractions supérieures des classes populaires, accèdent au pouvoir local dans les limites que leur assigne une élite bourgeoise14. Les aspirations de la petite bourgeoisie rurale uploads/Politique/bruneau-renahy-une-petite-bourgeoisie-au-pouvoir.pdf

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