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L Le e S SO OU UF FI IS SM ME E M My ys st ti iq qu ue e d de e l l’ ’I IS SL LA AM M 1 Le Soufisme, une voie pour l’Esprit Le Soufisme peut être défini comme l’appréhension spirituelle, voire mystique, du texte coranique. Il est avant tout une expérience qui relève d’un monde personnel très particulier. Des soufis ont tenté de décrire ce qu’ils éprouvaient lors de leur approche de Dieu, et il faut admettre que la lecture de ces textes nous fait prendre conscience de la difficulté, voire de l’impossibilité d’exprimer en termes de conscience une expérience qui ne relève pas de la conscience. Cet intérêt pour le Soufisme est aussi déterminé par sa présence dans l’Histoire du monde musulman car il est impossible de passer sous silence le rôle et l’impact de la religion dans le quotidien, dans le politique, et à ce titre, les Soufis, surtout lorsqu’ils sont regroupés en confréries, ont joué un rôle fondamental dans cette Histoire. Il faut rappeler, à titre d’exemple, que l’homme qui a symbolisé l’opposition à la conquête française en Algérie, Abdelqader, était soufi, et que, à l’heure actuelle, la contestation politique dans certains pays musulmans est menée par des Soufis. Qui plus est, le monde arabe tel qu’il est présenté par les médias, compte tenu des événements récents que nous connaissons, n’a pas une image particulièrement positive, et peut être serait-il bon d’en montrer un aspect peu connu du monde occidental. Définitions : Beaucoup d’auteurs utilisent à propos du mot soufisme, le terme de mystique musulmane. Cela est un peu gênant car le mot mystique renvoie à une réalité occidentale très connotée. On pense alors à la vie et aux textes de Saint Jean de la Croix, Sainte Thérèse d’Avila, Maître Eckart etc. On imagine les mystiques dans leur couvent, vivant une vie ascétique, remplie de prières et d’oraisons, dans la chasteté la plus totale, au sein de leur communauté. Telle est la vision classique du mystique que l’homme d’occident a gravé dans son imaginaire. Rien de comparable dans l’ISLAM, et ce pour des raisons historiques, mais aussi religieuses. Le Soufi est un homme comme les autres, qui vit dans la communauté musulmane, avec son travail, sa femme, ses enfants. Aucune marque extérieure ne le distingue des autres… Etant musulman avant tout, il se doit d’assumer la place que Dieu lui a assignée sur terre, et de mettre au service de la communauté musulmane dans laquelle il vit les qualités qui sont les siennes. D’autre part, il ne faut pas confondre l’ascèse morale avec la vie mystique. Si le mystique va vivre selon les exigences de la voie qu’il a choisie, le croyant pieux et zélé, qui pratique une certaine ascèse, peut lui aussi, à propos de certains textes, donner la primauté à l’esprit sur la lettre, mais cela ne fait pas de lui obligatoirement un mystique. Revenons rapidement sur les fondements de l’Islam, contenus dans le CORAN, car la psalmodie du CORAN est un acte que va accomplir le soufi. Le CORAN 2 Il fut révélé progressivement au prophète MOHAMMED. Né aux environs de 570, Mohammed fut élevé par son oncle avec son cousin ALI. Ali et Mohammed vont grandir ensemble, et Ali épousera plus tard Fatima, une des filles du prophète. Très jeune, Mohammed fut engagé par une riche veuve de la Mecque, Khadija, pour diriger ses caravanes. Il faut se souvenir que, à cette époque, La Mecque était déjà un haut lieu de pèlerinage, car les caravanes avaient l’habitude de s’y arrêter lors des jours de marché et des foires annuelles qui s’y tenaient. Les caravanes constituaient la principale ressource des gens, mais elles constituaient aussi une proie pour les tribus ennemies. Lors des foires, une trêve était instituée pour permettre à tous de s’y rendre. Trois déesses soumises à un Dieu appelé Allah étaient l’objet d’un culte de la part des Bédouins. Mohammed épousa Khadija à 23 ans, et devint ainsi riche et considéré. C’est à partir de la quarantaine que la révélation lui fut apportée par l’ange Gabriel, qui lui donna l’ordre de prêcher la nouvelle religion. Précisons que pour la tradition musulmane, Mohammed était illettré. En effet il était nécessaire que son esprit fût vierge de toute connaissance pour transmettre le message divin dans sa pureté et son originalité. La prédication de Mohammed se heurta à de nombreux obstacles, et fut même rejetée car son message allait à l’encontre des croyances et des intérêts de la société dans laquelle il vivait. En effet, il mettait l’accent sur une plus grande générosité à l’égard des pauvres. La solidarité entre les tribus devait céder la place à une communauté de croyants tous égaux devant un Dieu Unique. Les idoles devaient donc disparaître, ce qui compromettait les revenus des pèlerinages. Qui plus est, il interdisait tout affrontement entre musulmans, ce qui supprimait les ressources rapportées par les razzias... L’hostilité à son égard devint de plus en plus grande, voire dangereuse, ce d’autant qu’il perdit en 619 sa femme et son plus fidèle allié, son oncle Abu Talib. Il quitta La Mecque en 622, pour s’installer dans l’oasis de Yathrib. Celle-ci devint « La ville du Prophète » , « Madinat en nabi « en arabe, ce qui fait que toutes les villes du monde arabe ont une « médina « , en fait la ville ancienne. Cet exil, en arabe « Hijra « , marque l’an 1 de l’Hégire. Mohammed organisa une nouvelle société centrée sur la notion de « Oumma » ou communauté des croyants, qui coiffe tribus et clans et en abolit toutes les traditions antérieures. Seuls les impératifs de l’Islam devront être appliqués. En 624, il décida que la direction de la prière serait La Mecque et non plus Jérusalem. De même les razzias - aspect du « djihad » (guerre sainte contre les ennemis d’Allah) - auront pour cibles uniquement les tribus non musulmanes, et les infidèles. En 632 il rentre en vainqueur à La Mecque, où il meurt en juin de la même année. C’est donc la parole de DIEU qui s’exprime, dans le CORAN, à travers 114 sourates, totalisant 6211 versets. Elles furent consignées sous le règne du 3e calife, OTHMAN, qui voulut établir un corpus définitif. On peut regretter que ce ne soit pas l’ordre chronologique qui ait été choisi, car on distingue une évolution dans le message, certains versets en annulant d’autres, et l’orientation allant vers un durcissement des préceptes moraux. Le CORAN rétablit dans sa pureté originelle le message de Dieu - toujours le même depuis Abraham - lequel message fut d’abord envoyé aux Juifs, puis aux Chrétiens. Mais Juifs et Chrétiens l’ont faussé et falsifié. Il fallait donc qu’il fût donné aux hommes une dernière fois. MOHAMMED est l’ultime prophète envoyé au monde. Il scelle la prophétie et ne peut avoir de successeur. L’Islam est ainsi la meilleure des religions puisqu’elle parachève et précise d’une façon définitive toutes celles qui l’ont précédée. 3 Cela explique que toute apostasie d’un musulman représente une régression, une insulte à Dieu et elle doit être punie de la peine de mort. Pour la même raison, les pays musulmans ont refusé de signer le préambule de la charte des Nations Unies qui fait de la liberté de conscience un droit imprescriptible. Un musulman ne peut pas- officiellement- changer de religion. L’Islam, qui signifie se confier à Dieu, s’abandonner à sa volonté, possède un Credo très simple, résumé dans la profession de foi : la Shahada du verbe Shuhud : témoigner, attester. « La Illaha illa Allah oua Mohammed rassul Allah « « Il n’y a pas d’autre divinité que Dieu, et Mohammed est son prophète « . Pour l’Islam, il n’y a ni incarnation, ni trinité, ni rédemption. La notion de péché originel n’existe pas : le Christ n’est donc pas mort sur la croix pour le rachat des hommes. La création est bonne, et l’homme doit jouir, sans excès, des ressources que Dieu lui octroie. La mort, ressortissant du décret divin doit être acceptée sans révolte car la Résurrection précédera l’entrée des croyants au Paradis. Etre musulman consiste donc à vivre en conformité avec la Loi, que ses prescriptions soient religieuses ou sociales. En effet, l’Islam a cette particularité d’englober autant le spirituel que le temporel. Tout acte, quel qu’il soit, a une double résonance. Vis-à-vis de Dieu certes, mais aussi vis-à-vis des êtres humains. Les Piliers de l’Islam sont au nombre de cinq : 1- la « shahada « ou profession de foi 2- la prière. Il y en a cinq par jour. 3- la « zakat » ou aumône légale. 4- le « ramadan » qui est un jeûne diurne, durant le 9e mois de l’année musulmane. 5- le pèlerinage à la Mecque. Il semble donc que cette religion soit relativement simple si l’on s’en tient à ses aspects formels. Mohammed est un annonciateur, un homme comme les autres. Il veut ramener ses compatriotes au vrai Dieu, dans un contexte uploads/Religion/ 168-soufismemystique.pdf
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- Publié le Mai 08, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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