BAPTÊME DE DÉSIR ET PRINCIPES THÉOLOGIQUES (2000) par l’abbé Anthony Cekada Que

BAPTÊME DE DÉSIR ET PRINCIPES THÉOLOGIQUES (2000) par l’abbé Anthony Cekada Quels principes les catholiques doivent-ils observer pour parvenir à la vérité ? Au fil des années, j’ai eu plusieurs occasions de rencontrer des traditionalistes – laïcs ou clercs – qui suivaient les enseignements de feu l’abbé Leonard Feeney et du St. Benedict Center relatifs à l’axiome « Hors de l’Église point de salut ». Ceux qui adhèrent entièrement à la position « feeneyite » rejettent l’enseignement ordinaire de l’Église touchant au baptême de désir et au baptême de sang. Les catholiques ne sont pourtant pas libres de rejeter cet enseignement, car il relève du magistère ordinaire universel de l’Église. Pie IX a déclaré que les catholiques sont astreints à croire tout enseignement que les théologiens considèrent comme « appartenant à la foi » et de se soumettre à ces formes de doctrine communément tenues pour des « vérités et conclusions théologiques ». En 1998, j’ai photocopié des textes sur le baptême de désir et le baptême de sang que j’avais extraits des travaux de vingt-cinq théologiens préconciliaires (y compris deux Docteurs de l’Église), et j’en ai fait un dossier. Naturellement, tous enseignent la même doctrine. Derrière le rejet de cette doctrine par les feeneyites se cache celui des principes énoncés par Pie IX et qui forment la base même de toute la science théologique. Quiconque rejette ces critères rejette aussi les fondements de la théologie catholique et échafaude une théologie à lui, dans laquelle sa propre interprétation des déclarations papales est en tous points aussi arbitraire et idiosyncratique que l’interprétation de la Bible par les libre-penseurs baptistes. Il est absolument vain de discuter du baptême de sang et du baptême de désir avec une telle personne, parce qu’elle n’accepte pas le seul critère d’après lequel doit être jugée une question théologique. On trouvera ci-après les notes d’un exposé que j’ai fait le 15 juillet 2000 quant aux principes à appliquer lorsqu’on étudie le baptême de désir et le baptême de sang. On peut se procurer le dossier susmentionné auprès de nos bureaux moyennant une somme modique. Section I Quels principes l’Église vous demande-t-elle d’observer ? 1. Vous devez croire les enseignements du magistère ordinaire de l’Église, qu’il soit solennel ou universel (Vatican I) A. Principe général : - « Or, on doit croire d’une foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans les Saintes Écritures et dans la tradition, et tout ce qui est proposé par l’Église comme vérité divinement révélée, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel. » (Concile Vatican I, Constitution dogmatique sur la foi catholique, 1870, DZ 1792). 1 B. Le Code de droit canon impose la même obligation : Canon 1323.1 C. Par conséquent, vous devez croire d’une foi divine et catholique ce qui est : 1. contenu dans les Écritures ou la tradition ; 2. ET proposé pour être cru comme divinement révélé par l’autorité de l’Église : a. soit par des déclarations solennelles (faites par des conciles œcuméniques ou par les papes ex cathedra : b. soit par le magistère ordinaire universel (enseignement des évêques en union avec le pape, soit en concile, soit dans leurs diocèses respectifs). D. Ce n’est ni « facultatif », ni « une question d’opinion » : - Cela définit l’objet de la foi – c’est-à-dire ce que vous êtes tenu de croire. - En outre, c’est de fide definita – autrement dit, c’est une déclaration infaillible, immuable et solennelle. II. Vous devez croire ces enseignements du magistère ordinaire universel considérés par les théologiens comme étant de foi (Pie IX) - « Car, même s’il s’agissait de cette mission qui doit se manifester par l’acte de foi divine, elle ne saurait être limitée à ce qui a été défini par les décrets exprès des conciles œcuméniques ou des pontifes romains de ce Siège apostolique, mais elle doit aussi s’étendre à ce que le magistère ordinaire de toute l’Église répandue dans l’univers transmet comme divinement révélé et, par conséquent, qui est retenu d’un consensus unanime et universel par les théologiens catholiques, comme appartenant à la foi » (Tuas Libenter, 1863, DZ 1683). III. Vous devez vous soumettre aux décisions doctrinales du Saint-Siège et aux autres formes de doctrine communément tenues pour des vérités théologiques et des conclusions (Pie IX). A. Principe général - « Mais quand il s’agit de cette soumission qui oblige en conscience tous les catholiques qui s’adonnent aux sciences de l’esprit, pour rendre de nouveaux services à l’Église par leurs écrits, les membres de ce congrès doivent reconnaître qu’il est absolument insuffisant pour des savants catholiques de recevoir et de révérer les dogmes de l’Église dont nous avons parlé, mais qu’il est aussi nécessaire de se soumettre aux décisions touchant la doctrine qui sont édictées par les congrégations pontificales, ainsi qu’aux points de doctrine que le consensus commun et constant des catholiques tient pour des vérités théologiques et des conclusions si certaines que les opinions qui leur sont contraires, même si elles ne peuvent être dites hérétiques, méritent cependant quelque censure théologique » (Tuas Libenter, 1863, DZ 1684). 2 B. Vous devez donc adhérer : 1. aux décisions doctrinales des congrégations vaticanes (par exemple, le Saint Office). 2. aux formes de doctrines considérées comme : a. des vérités théologiques et des conclusions ; b. si certaines que s’y opposer mérite quelque censure théologique, à défaut d’être qualifié d’« hérétique ». IV. Vous devez rejeter, en la matière, les propositions condamnées que voici : A. Les théologiens ont « obscurci » les principales vérités de la foi (proposition condamnée par Pie VI) - La proposition selon laquelle « dans ces derniers siècles, a été répandu un obscurcissement général sur des vérités de grande importance relatives à la religion et qui sont à la base de la foi et de la doctrine morale de Jésus-Christ » est HÉRÉTIQUE (Auctorem Fidei, 1794, DZ 1501). B. Les catholiques ne sont obligés de croire que ce qui est infailliblement proposé comme dogme (proposition condamnée par Pie IX) - « En conséquence, toutes et chacune des opinions déréglées et des doctrines rappelées en détail dans ces Lettres, Nous les réprouvons, proscrivons et condamnons de Notre Autorité Apostolique ; et Nous voulons et ordonnons que tous les fils de l’Église catholique les tiennent absolument pour réprouvées, proscrites et condamnées » (Quanta Cura, 1864, DZ 1699). PROPOSITION CONDAMNÉE. « 22. L’obligation qui concerne les maîtres et les écrivains catholiques, se borne aux choses qui ont été définies par le jugement infaillible de l’Église, comme des dogmes de foi qui doivent être crus par tous » (Syllabus, 1864, DZ 1722). PROPOSITION CONDAMNÉE. C. Les encycliques ne commandent pas l’assentiment, car les papes n’y exercent pas leur pouvoir suprême (proposition condamnée par Pie XII). - « Et l’on ne doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres Encycliques n’exige pas de soi l’assentiment, sous le prétexte que les Papes n’y exerceraient pas le pouvoir suprême de leur magistère. C’est bien, en effet, du magistère ordinaire que relève cet enseignement, et pour ce magistère vaut aussi la parole : “Qui vous écoute, m’écoute…”, et le plus souvent, ce qui est proposé et imposé par les Encycliques appartient depuis longtemps d’ailleurs à la doctrine catholique » (Humani Generis, 1950, DZ 2313). Section II Pourquoi l’Église vous demande d’ajouter foi ou assentiment 3 aux doctrines communément enseignées par ses théologiens Traduction résumée, par l’abbé Cekada, du livre du Rév. Père Reginald-Maria SCHULTES OP intitulé De Ecclesia Catholica : Praelectiones Apologeticae (Conférences apologétiques sur l’Église catholique), 2ème éd., Paris, Lethielleux 1931, pp. 667 et suivantes). Cet ouvrage servait aux doctorants en théologie des université romaines au début des années 1900. Le Rév. Père Schultes, titulaire du diplôme le plus élevé en théologie au sein de l’Ordre dominicain (magister), était professeur à l’Université pontificale de l’Angelicum, à Rome. Les parties signalées par des astérisques (*) dont des commentaires de l’abbé Cekada. I. Notions introductives A. Définition du théologien : « érudit qui, après l’époque des Pères de l’Église, enseignait scientifiquement la doctrine sacrée de l’Église ». 1. au sein de l’Église : en union avec l’Église, soit en vertu d’une mission spécifique assignée par l’Église, soit avec le consentement exprès ou tacite de celle-ci. 2. doctrine : relevant du dogme ou de la morale. B. Types généraux de théologie : 1. positive : recherchant et exposant le contenu de l’Écriture et les écrits des Pères. 2. scholastique : cherchant à comprendre la foi en recourant à l’Écriture, aux écrits des Pères, à la raison (syllogismes) ou aux principes philosophiques (en expliquant la révélation, en tirant des conclusions et en formulant des définitions. C. * Formation et carrière d’un théologien * - Petit séminaire : six ans ; latin et humanités - Philosophie : deux ou trois ans ; logique, métaphysique, cosmologie, psychologie, critériologie, etc. - Théologie : étudiée dans une université pontificale ; cours dogmatiques, moraux, pastoraux suivis par le clergé ordinaire pendant quatre ou cinq ans (en première année, étude uploads/Religion/ abbe-anthony-cekada-bapteme-de-desir-et-principes-theologiques 1 .pdf

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  • Publié le Nov 03, 2021
  • Catégorie Religion
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