Vie et acathiste à saint Jean Cassien Monastère Saint-Victor, Marseille D’après

Vie et acathiste à saint Jean Cassien Monastère Saint-Victor, Marseille D’après une gravure d’Israël Sylvestre, 17e siècle  2  V Vi ie e e et t a ac ca at th hi is st te e à à s sa ai in nt t j je ea an n c ca as ss si ie en n 29 février 29 février 29 février 29 février Imprimé avec la bénédiction de Son Eminence le métropolite † JOSEPH d’Europe occidentale et méridionale Edité par les soins du hiéromoine Simeon Mureşan Paroisse orthodoxe roumaine de Marseille  3  Tropaire du Saint, en ton 1: Père saint de l’Église indivise et théologien des vertus chrétiennes; fils de la terre roumaine et maître des moines latins : Bienheureux Jean Cassien, prie le Christ Dieu pour nous! Kondakion, en ton 3: Au Seigneur Dieu pieusement tu t’es voué, et tu as resplendi par tes oeuvres de bien; comme un soleil, tu as irradié la lumière de tes divins enseignements et tu as éclairé le chemin des croyants qui sans cesse glorifient ton souvenir; prie le Christ notre Dieu pour qui célèbre ta louange de tout coeur.  4  Vie de saint Jean Cassien L’ancienne terre de Dobroudja – la Scythie mineure d’autrefois – évangélisée par André le „Premier appelé”, a produit non seulement un grand nombre de martyrs qui ont sacrifié leur vie pour le Christ, mais également quelques théologiens de grande renommée. Parmi ceux- ci, nous faisons mémoire avec vénération de notre saint Père Jean Cassien, qui vécut aux 4ème et 5ème siècles. L’un de ceux qui ont étudié sa vie et son ascèse, le prêtre Ghenade de Marseille, qui fut son fils spirituel, écrivait à son sujet qu’il était „de race scyte” donc daco-romaine, né dans la province romaine de Scytie mineure. Celle-ci était „sa patrie”, le Pont Euxin ou la Mère Noire, où vivaient surtout des Daco-romains, ainsi que des Grecs. En 1912, le savant archéologue Vasile Pârvan découvrit dans la forêt du village de Seremet (appelé aujourd’hui Cassien, dans la vallée de la rivière Casimcea), deux inscriptions qui mentionnaient des „décisions des Cassiens”. Cela signifie que le savant moine portait le nom de son lieu natal. Né en 360, dans une famille de personnes d’élite, il reçut une éducation choisie dans une  5  des villes grecques renommées du rivage oriental du Pont Euxin, probablement Tomis; il connaissait bien la culture grecque et latine. Il semble qu’il soit entré tout jeune dans une communauté monastique de la région, où il acquit également une culture théologique. Aux environs de l’année 380, accompagné par sa soeur et par un ami du nom de Germain, - que plus tard il appellera „saint” – il entreprend un long voyage en Orient, pour connaître les Lieux saints, où vécut et enseigna le Sauveur Jésus Christ. Après cinq ans, donc vers 385, voulant gagner de nouvelles connaissances et se fortifier dans les vertus, les deux moines se dirigèrent vers le désert d’Égypte, où vivaient de grands „pères du déset”: Paul de Thèbes, Antoine le Grand, Pacôme le Grand, auteurs des premières règles monastiques, et ils y restèrent sept ans. Suivit un court séjour à Bethléem, après quoi ils restèrent quelques années en Égypte, à chercher continuellement les sources de la perfection spirituelle. Contraints par des troubles survenus parmi les moines, autour de l’année 400, les deux amis, Jean et Germain, arrivent à Constantinople, dont le pasteur était alors le  6  grand maître et orateur saint Jean Chrysostome. Celui-ci ordonna Jean au diaconat, raison pour laquelle celui-ci témoigna plus tard qu’il se considérait son „disciple”. Ici non plus il ne connut pas le calme auquel il aspirait, car en 404 son grand père spirituel fut arrêté et exilé en Arménie, où il mourut († 407). Attristé par les évènements, en 405 Cassien et Germain partirent pour Rome, afin de présenter au pape Innocent I la requête du clergé et des fidèles de Constantinople en faveur de saint Jean Chrysostome. Mais leur médiation n’eut pas de suite. Les deux amis restèrent quelque temps à Rome: à partir de leur séjour dans ce lieu, nous n’avons plus de nouvelles de Germain; probablement mourut-il dans l’ancienne capitale de l’empire romain. Jean Cassien partit ensuite tout seul pour Massilia, dans le sud de la Gaule (aujourd’hui Marseille), où il fut ordonné prêtre et fonda deux monastères, un de moines et l’autre de moniales, en 415 environ. Il leur donna les règles de vie qu’il avait connues lui-même à Bethléem et dans les déserts d’Égypte. C’est là qu’il mourut, probablement en 435. Il fut aussitôt vénéré comme un saint, d’abord à  7  Marseille et dans le sud de la France, à la date du 23 juillet. Dans l’Église orientale (orthodoxe), il est fêté le 29 février, les années bissextiles, et les années non bissextiles l’office est chanté le 28 février à complies. En tant que théologien, saint Jean Cassien a combattu l’hérésie nestorienne, ainsi que certains enseignements erronnés du bienheureux Augustin, et a confirmé les vérités de l’Orthodoxie. Son oeuvre théologique est formée par trois ouvrages. Le premier est intitulé Institutions cénobitiques et remèdes aux huit principaux vices, en 12 livres. Il fut écrit à la demande de l’évêque Castor d’Apta Iulia (Apt), en Gaule, qui avait fondé un monastère dans son éparchie. Dans les premières parties du livre, l’auteur présente les règles monastiques proprement dites, et dans les huit dernières, il enseigne au moine comment lutter contre les huit péchés capitaux: gourmandise, luxure, amour de l’argent, colère, tristesse, paresse, vaine gloire, orgueil. Voici, par exemple, ce qu’il écrivait dans le quatrième livre au sujet de l’orgueil: „le remède idéal de cette maladie est de croire  8  qu’on n’a pas le droit de la réveiller, ni pour les causes justes, ni pour les causes injustes. Car l’esprit de la colère obscurcit notre raison parce qu’il chasse la lumière qui nous aide à séparer le mal du bien, qui détruit la résistance contre toute tentation malsaine, et la direction du droit chemin. Sous l’emprise de la colère, notre âme cessera d’être le temple du Saint-Esprit tant que la colère ombragera notre bon sens. Et en fin de compte, si on regarde en face l’image de la mort qui peut arriver à tout moment, il faut qu’on se tienne en garde contre la colère parce que finalement si on se laisse envahir par la colère, ni la pureté de l’âme, ni la fuite de tout péché mortel, ni les carêmes, ni les vêpres ne servent plus à rien, car, si nous nous laissons dominer par la haine et par la colère, nous nous rendons coupables et nous sommes voués au Jugement Divin”. Le deuxième livre, en 24 parties, est l’œuvre la plus importante. Il s’intitule Les Conférences. Ce livre présente les questions et les réponses que saint Jean Cassien ou plutôt  9  saint Germain ont posées aux ermites renommés d’Égypte sur la vocation et la mission du moine ; il s’agit donc d’un recueil de récits concernant ce mode de vie. Son dernier ouvrage s’intitule Sur l’Incarnation, contre Nestorius, œuvre en sept parties, dans laquelle il combat les idées hérétiques de Nestorius. Saint Jean Cassien apportait ici des preuves de la Bible et des saints Pères que Jésus, le Fils de Dieu, a été mis au monde par la Sainte Vierge Marie, qui doit être considérée comme celle qui a mis Dieu au monde, la Sainte Mère de Dieu. On a des raisons de croire que certaines copies de ses œuvres ont été connues par les prélats daco-romains de Tomis, et également par des théologiens de la Scythie mineure. Plus tard, son œuvre a été traduite en roumain par des moines érudits qui l’ont appelé „Casian Râmleanul”. Ainsi, des copies de son œuvre ont été distribuées pour qu’elle soit connue par beaucoup de monde. L’Église Orthodoxe  10  Roumaine revendique saint Jean Cassien pour son origine daco-romaine, pour son riche héritage culturel et spirituel, quoiqu’il appartienne à la chrétienté toute entière. D’ailleurs, il est connu partout dans le monde sous le nom de „Cassien le Roumain”. C’est à nous d’abord, les chrétiens roumains, d’honorer et apporter des louanges à saint Jean Cassien: „Par un profond consentement, tu t’es consacré à Dieu, tu brilles comme le soleil et tu éclaires sans cesse les cœurs de tous ceux qui te vénèrent pour la lumière de tes saintes connaissances. Prie sans cesse le Dieu de Bonté pour ceux qui te vénèrent d’un amour profond” (Sédalène des Matines, 29 février). Archiprêtre Mircea Păcurariu, Professeur universitaire et Docteur Saints daco-romains et romains, Iaşi, 1994.  11  Acathiste à saint Jean Cassien (29 février) Après le début habituel... Kondakion 1 Laissant, pour l’amour parfait, la vie corruptible, tu t’es offert tout entier au Christ bien aimé. Tu as reçu les arrhes de l’Esprit, tu as fortifié l’Église dans l’amour de la très sainte Trinité et tu as répandu l’image de la vie monastique comme un flambeau pour les uploads/Religion/ acathiste-a-saint-jean-cassien.pdf

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  • Publié le Nov 30, 2021
  • Catégorie Religion
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