LA VIE DE L’APÔTRE SAINT PIERRE - fêté le 29 juin Pierre eut trois noms : il s’

LA VIE DE L’APÔTRE SAINT PIERRE - fêté le 29 juin Pierre eut trois noms : il s’appela : 1° Simon Barjona. Simon veut dire obéissant, ou se livrant à la tristesse. Barjona, fils de colombe, en syrien bar veut dire fils, et en hébreu Jona signifie colombe. En effet, il fut obéissant ; quand JÉSUS-CHRIST l’appela, il obéit, au premier mot d’ordre du Seigneur : il se livra à la tristesse quand il renia JÉSUS-CHRIST « Il sortit dehors et pleura amèrement. » Il fut fils de colombe parce qu’il servit Dieu avec simplicité d’intention. 2° Il fut appelé Céphas, qui signifie chef ou pierre, ou blâmant de bouche : chef, en raison qu’il eut la primauté dans la prélature ; pierre, en raison de la fermeté dont il fit preuve dans sa passion ; blâmant de bouche, en raison de la constance de sa prédication. 3° Il fut appelé Pierre, qui veut dire connaissant, déchaussant, déliant : parce qu’il connut la divinité de JÉSUS-CHRIST quand il dit : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant » ; il se dépouilla de toute affection pour les siens, comme de toute œuvre morte et terrestre, lorsqu’il dit : « Voilà que nous avons tout quitté pour vous suivre » ; il nous délia des chaînes du péché par les clefs qu’il reçut du Seigneur. Il eut aussi trois surnoms : - a° on l’appela Simon Johanna, qui veut dire beauté du Seigneur ; - b Simon, fils de Jean, qui veut dire à qui il a été donné ; - c Simon Barjouay qui veut dire fils de colombe. Par ces différents surnoms on doit : entendre qu’il posséda la beauté de mœurs, les dons des vertus, l’abondance des larmes, car la colombe gémit au lieu de chanter. Quant au nom de Pierre, ce fut JÉSUS-CHRIST qui permit qu’on le lui donnât puisqu’il dit (Jean, I) : « Vous vous appellerez Céphas, qui veut dire Pierre. » 2° Ce fut encore JÉSUS-CHRIST qui le lui donna après le lui avoir promis, selon qu’il est dit dans saint Marc (III) : « Et il donna à Simon le nom de Pierre. » - d Ce fut JÉSUS-CHRIST qui le lui confirma, puisqu’il dit dans saint Mathieu (XVI) « Et moi je vous dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Son martyre fut écrit par saint Marcel, par saint Lin, pape, par Hégésippe et par le pape Léon. * La plupart des faits qui ont rapport à saint Pierre et que signalent les livres saints sont consignés ici. Le reste est tiré d’un livre connu sous le nom d’Itinéraire de saint Clément, regardé comme apocryphe, mais cité par un grand nombre d’auteurs des premiers siècles. Saint Pierre, fut celui de tous les Apôtres qui eut la plus grande ferveur : car il voulut connaître celui qui trahissait le Seigneur, en sorte que s’il l’eût connu, dit saint Augustin, il l’eût déchiré avec les dents : et c’est pour cela que le Seigneur ne voulait pas révéler le nom de ce traître. Saint Chrysostome dit aussi que si JÉSUS-CHRIST avait prononcé son nom, Pierre aussitôt se serait levé et l’aurait massacré sur l’heure. Il marcha sur la mer pour aller au-devant du Seigneur ; il fut choisi pour être le témoin de la Transfiguration de son Maître et pour assister à la résurrection de la fille de Jaïre ; il trouva, dans la bouche du poisson, la pièce d’argent de quatre dragmes pour le tribut ; il reçut du Seigneur les clefs du royaume des cieux ; il eut la commission de faire paître les brebis ; au jour de la Pentecôte, par sa prédication, il convertit trois mille hommes ; il prédit la mort d’Ananie et de Saphire : il guérit Énée de sa paralysie ; il baptisa Corneille ; il ressuscita Tabithe ; il rendit la santé aux infirmes par l’ombre de son corps ; mis en prison par Hérode, il fut délivré par un ange. Pour sa nourriture et son vêtement, il nous témoigne lui-même quels ils furent, au livre de saint Clément : « Je ne me nourris, dit-il, que de pain avec des olives et rarement avec des légumes ; quant à mon vêtement, vous le voyez, c’est une tunique et un manteau, et avec cela je ne demande rien autre chose. » On rapporte aussi qu’il portait toujours dans son sein un suaire pour essuyer les larmes qu’il versait fréquemment ; car quand la douce allocution du Seigneur et la présence de Dieu lui venaient à la mémoire, il ne pouvait retenir ses pleurs, tant était grande la tendresse de son amour. Mais quand il se rappelait la faute qu’il commit en reniant JÉSUS-CHRIST, il répandait des torrents de larmes : il en contracta tellement l’habitude de pleurer, que sa figure paraissait toute brûlée, selon l’expression de saint Clément. Le même saint rapporte qu’en entendant le chant du coq, saint Pierre avait coutume de se lever pour faire oraison et de pleurer abondamment. Saint Clément dit encore, comme on le trouve dans l’Histoire ecclésiastique(1), que lorsqu’on menait au martyre la femme de saint Pierre, celui-ci tressaillit d’une extraordinaire joie, et l’appelant par son propre nom, il lui cria : « Ô ma femme, souvenez-vous du Seigneur. » Une fois, saint Pierre avait envoyé deux de ses disciples prêcher ; après avoir cheminé pendant vingt jours, l’un d’eux mourut, et l’autre revint trouver saint Pierre, et lui raconter l’accident qui était arrivé (on dit que ce fut saint Martial, ou selon quelques autres, saint Materné. On lit ailleurs que le premier fut saint Front, et que son compagnon, celui qui était mort, c’est-à-dire le second, fut le prêtre Georges). Alors saint Pierre lui donna soli bâton avec ordre d’aller retrouver son compagnon et de poser ce bâton sur le cadavre. Quand il l’eut fait, ce mort de quarante jours se leva tout vivant(2). (1) Eusèbe, lib. III, c. XXX ; - Clément d’Alexand., l. VII. Ses paroles à sa femme qu’on menait au martyre. (2) Harigarus, c. VI ; - Orton de Friocesque, Chronique, III., XV ; - Pierre de Cluny, Contre les Petrobrusiens. En ce temps-la, il se trouvait à Jérusalem un magicien, nommé Simon, qui se disait être la première vérité ; il avançait que ceux qui croyaient en lui devenaient immortels ; enfin il prétendait que rien ne lui était impossible. On lit aussi, dans le livre de saint Clément ; que Simon avait dit : « Je serai adoré comme un Dieu ; on me rendra publiquement les honneurs divins ; et tout ce que j’aurai voulu faire, je le pourrai. Un jour que ma mère Rachel m’ordonnait d’aller dans les champs pour faire la moisson, je vis une faux parterre à laquelle je commandai de faucher d’elle-même : et elle faucha dix fois plus que les autres moissonneurs. » Il ajouta, d’après saint Jérôme : « Je suis la parole de Dieu ; je suis beau, je suis le paraclet, je suis tout-puissant, je suis le. tout de Dieu. » Il faisait aussi mouvoir des serpents d’airain ; rire des statues de bronze ou de pierre, et chanter des chiens : Simon donc, comme le dit saint Lin, voulant discuter avec saint Pierre et montrer qu’il. était Dieu, saint Pierre vint le jour indiqué, au lieu de la conférence, et dit aux assistants : « La paix soit avec vous, mes frères, qui aimez la vérité. » Simon lui dit : « Nous n’avons pas besoin de la paix, nous : car si la paix et la concorde existent ici, nous ne pourrons parvenir à trouver la vérité : ce sont les larrons qui ont la paix entre eux ; n’invoque donc pas la paix, mais la lutte : entre deux champions il y aura paix, quand l’un aura été supérieur à l’autre. » Et Pierre répondit : « Qu’as-tu à craindre d’entendre parler de paix ? C’est du péché que naît la guerre, et là où n’existe pas le péché, règne la paix. On trouve la vérité dans les discussions et la justice dans les œuvres. » Et Simon reprit : « Ce que tu avances n’a pas de valeur, mais je te montrerai la puissance de ma divinité afin que tu m’adores aussitôt. Je suis la première vertu et je puis voler parles airs, créer de nouveaux arbres, changer les pierres en pain, rester dans le feu sans en être endommagé et tout ce que je veux, je le puis faire. » Saint Pierre donc discutait contre lui et découvrait tous ses maléfices. Alors Simon, voyant qu’il ne pouvait résister au saint Apôtre, jeta dans la mer tous ses livres de magie, de crainte d’être dénoncé comme magicien ; et alla à Rome afin de s’y faire passer pour Dieu. Aussitôt que saint Pierre eut découvert cela, il le suivit et partit pour Rome. La quatrième année de l’empire de Claude, uploads/Religion/ apotre-pierre.pdf

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  • Publié le Sep 02, 2022
  • Catégorie Religion
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