Mme Germaine Dieterlen Claude Tardits Luc De Heusch Religions de l'Afrique Noir

Mme Germaine Dieterlen Claude Tardits Luc De Heusch Religions de l'Afrique Noire In: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1968-1969. Tome 76. 1967. pp. 69-85. Citer ce document / Cite this document : Dieterlen Germaine, Tardits Claude, De Heusch Luc. Religions de l'Afrique Noire. In: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1968-1969. Tome 76. 1967. pp. 69-85. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ephe_0000-0002_1967_num_80_76_16475 — 69 — RELIGIONS DE L'AMÉRIQUE PRÉCOLOMBIENNE Directeur d'études : M. Guy STRESSER-PEAN Le directeur d'études, en mission, n'a pas donné de conférences pendant l'année universitaire 1967-68. RELIGIONS DE L'AFRIQUE NOIRE Directeurs d'études : Mme Germaine DIETERLEN, M. Claude TARDITS Directeur d'études associé étranger : M. Luc DE HEUSCH Conférence de Mme G. DIETERLEN Les premières conférences ont été consacrées par le directeur d'études à l'examen des informations recueillies chez les Dogon du Mali sur la morphologie des serrures et de leurs clefs, qui font l'objet d'un article actuellement sous presse W. Un certain nombre de ces objets ont été présentés aux auditeurs, ainsi que de très nombreux dessins. Les sculptures et gravures qui ornent les coffres et les pênes des serrures, taillées dans le bois de divers végétaux obéissent à des impératifs : d'une part en raison de leurs affectations (portes des habitations de fonction, des sanctuaires, des demeures privées, des greniers, des réduits, etc.) ; d'autre part des liens de ces divers décors avec l'organisation socio-religieuse et la cosmologie des Dogon. Le choix du végétal utilisé est également fonction de l'habitation à laquelle est destinée la serrure et de l'orientation de la porte. Une véritable systématique de l'ensemble de ces représentations a pu être dégagée ; elle englobe également celles qui sont associées au nombre et aux positions des dents des clefs. Les conférences qui ont suivi ont été entièrement consacrées à des exposés d'auditeurs. (1) Mélanges Lévi-Strauss, Mouton, Paris (sous presse). — 70 — a) Certains d'entre eux ont présenté les résultats de leurs recherches personnelles : M. A. Néron de Surgy : vie sociale et économique des pêcheurs lagunaires de la Côte d'Ivoire (3 exposés). Mlle S. Lallemand : vie socio-religieuse et politique des Kotokoli du Togo (2 exposés). M. Guérin : la notion de personne et les représentations rela tives à la mort chez les Tahitiens (1 exposé) ; b) La plupart des auditeurs présents devaient participer à un Colloque sur « les phénomènes et les cultes de possession en Afrique Noire » qui devait se tenir au C.N.R.S. au mois de juin 1968, présidé par le Professeur R. Bastide et dirigé par M. J. Rouch. Les participants ont demandé qu'il soit possible d'exposer les données relatives au Colloque pour chacune des ethnies dans lesquelles étaient menées leurs enquêtes. Les séminaires ont donc été consacrés à des exposés comparatifs, suivis d'analyses et de discussions. Le problème a fait tout d'abord l'objet d'une introduction de M. J. Rouch. Se référant aux travaux de recherches de Frobénius et de Marcel Griaule, M. J. Rouch indique que les cultes de possession auraient eu leur origine dans le bassin méditerranéen. De là, passant par l'Abyssinie d'une part, le Niger d'autre part ils auraient atteint la population Yorouba, qui les exporta par la suite au Brésil (Caraïbes). Ils se diffusèrent également en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tripolitaine) et jusqu'à la Mekke pour atteindre le monde Arabe. A la Mekke, comme ailleurs, la possession fut pratiquée par des Noirs. La traite aurait été l'un des agents de diffusion de ces cultes, auxquels rendent témoignage des textes du xvie siècle où l'on trouve d'abondantes références aux « mondes des génies ». Un schéma d'analyse a été ensuite proposé par M. Piault pour les exposés, tenant compte du caractère des cérémonies (obligatoires régulières, obligatoires aléatoires, privées, propres à une société ou congrégation, publiques, etc.) des époques où elles ont lieu, des groupes sociaux intéressés, etc. Les participants aux séminaires et les chercheurs ayant recueilli une documentation sur les cultes de possession ont apporté tour à tour leur contribution à la connaissance de cette forme originale de vie religieuse. — Mlle N. Echard et M. M. Piault ont exposé le résultat de leur enquête sur le culte des génies chez les Mauri, Ader et — 71 — Haoussa de l'Afrique Occidentale. Les prêtres s'identifient aux « esprits » ou aux « génies » (1 exposé). — M. 0. Gollnhofer a parlé des cas de possession collective chez les Mitsogho au Gabon. Celle-ci s'effectue au niveau des sociétés initiatiques (2 exposés). — M. P. Verger a traité des phénomènes de possession chez les Yorouba et Haoussa du Nigeria (1 exposé). — M. Laënnec Hurbon : phénomènes et cultes de possession à Haiti (3 exposés). — M. J. G. Bahoken a traité de la possession individuelle (nyonyo) chez les Banen, au Cameroun. L'auteur a expliqué les causes qui la provoquent, affirmant que le possédé passe seul plusieurs jours dans la forêt. On a tenté d'examiner la question de savoir si le possédé n'était pas un malade. M. Bahoken a évoqué aussi un autre type de possession, dans le cadre de la société secrète dite hikilek (5 exposés). — M. P. Mahend a proposé un plan général de recherches sur ces phénomènes en Afrique Équatoriale, lesquels se présentent sous quatre types différents : a) Le type de possession de naissance ; b) Le type de possession spontanée ; c) Le type de possession provoquée ou volontaire ; d) Le type de possession accidentelle. Il a insisté sur la nature et les catégories des « esprits » qui possèdent (ou peuvent posséder) un individu, d'après les Bantu. Chacun de ces types de possession s'effectue dans les sociétés secrètes dont l'analyse a été faite en distinguant les sociétés qui pratiquent les possessions individuelles ou collectives. M. Mahend a enfin exposé deux cas de cérémonie collective de possession, l'un dans le cadre de la société secrète muel et l'autre dans le bisim. — Mme Bot Banjok a fait un exposé sur la possession individuelle chez les Bassa (Cameroun). — M. Mbende, sur un cas de possession collective dans le cadre de société secrète esunkan chez les Douala, Cameroun (1 exposé). — M. Kamngan, sur les quatre types de possession exposés par M. Mahend chez les Bamiléké, Cameroun (1 exposé). Les études menées collectivement par les chercheurs s'intéressant aux populations du Cameroun, ont permis une — 72 — synthèse mettant en parallèle les types de possession et les sociétés initiatiques dans lesquelles se développent les cultes, et en proposant pour ces derniers le tableau synoptique suivant W : Banen et apparentés 1) Esomba musiq. (N) 2)Nisis(S) 3) BEndomndom(S). 4) Mmjiyi (S) 5) MunEmEniko (S). 6) MueZ(P) 7)Bisim(P) 8)Ndindi(P) 9) Hikitek (PS) 10) NELEmb (NSPA) U)BokawjE(NSP).. Douala etapp. Musinga (N) Bejongo (S) — — — Mungi (P) Esunkan (P) — — Lemba (NSPA) Bassa et app. Nsinga (N) Minkuki (S) — — — Ngué (P) Jingo (P) — — LiEmb (NSP) Bamiléké _ — — (NSA) Poepuh — Fufu (P) — Mkamsi (P) Ekan (P) Esua (P) Fang-Beti _ — — — — — Sô (P) Ngwanga (P) nEm (NSPA) Le directeur d'études a commenté le sujet, observé chez les Dogon et les Bambara, en insistant sur leurs caractères spécifiques (la possession est épisodique pour les prêtres toté- miques dogon, comme pour les chefs responsables des sociétés initiatiques Bambara) et en posant le problème des liens du phénomène et de ses manifestations avec les composantes de la personne, telle qu'elle est conçue au sein de ces ethnies (âmes, principe vital, contenu claviculaire, etc.). Pendant l'absence du directeur d'études, au mois de février, en mission au Mali pour étudier les cérémonies soixantenaires du Sigui qui se déroulaient cette année dans d'autres agglomérations que celles où elles avaient été observées en 1967, les conférences ont été dirigées par M. M. Piault et J. Bahoken. Les exposés et les débats ont été entièrement enregistrés sur bandes magnétiques. Une synthèse devait être, en fin de session, présentée par M. A. Szendi en vue de propositions à faire pour (1) S. = spontanée; N. = de naissance; P. = provoquée; A. = acci dentelle. — 73 — la tenue du Colloque. Cet exposé n'a pu avoir lieu en raison des événements de mai ; le Colloque a été remis et s'est tenu au mois d'octobre 1968. Nombre d'inscrits : 34. Auditeurs assidus : Mmes E. Banner, W. Bot Ba Njock, N. Echard, S. Lallemand, A. Palteau, A. Thoyer-Rozat. MM. J. C. Bahoken, Brunet, Y. Cisse, 0. Gollnhoffer, M. Guerin, M. Nkamgang, P. Mahend, M. Mbende, N. Néron DE SURGY, M. PlAULT, R. SlLLANS, A. SzENDI, P. VERGER. Élève diplômé : M. René Luneau : Le mariage coutumier dans la Société Bambara (Les traditions du village de Beleko, Mali). Publication du directeur d'études G. Dieterlen et Z. Ligers : Les lengere, instruments de musique Bozo. Objets et Mondes, Tome VII, fasc. 3. 1967, p. 185 à 216. — 74 Conférence de M. Claude TARDITS Le Directeur d'études en mission à l'Université fédérale du Cameroun a créé le département de sociologie de uploads/Religion/ article-ephe-0000-0002-1967-num-80-76-16475.pdf

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  • Publié le Oct 23, 2022
  • Catégorie Religion
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