SERGE CAILLET MONSIEUR PHILIPPE L’AMI DE DIEU 2e édition revue, corrigée et aug
SERGE CAILLET MONSIEUR PHILIPPE L’AMI DE DIEU 2e édition revue, corrigée et augmentée Suivi du Recueil de Papus et d’un journal de séances DU MÊME AUTEUR L’Ordre de la Rose-Croix. Entretien avec Raymond Bernard sur le rosicrucianisme contemporain, Villeneuve- Saint-Georges, Editions rosicruciennes, 1983. Sâr Hiéronymus et la FUDOSI, préface de Robert Amadou, avec le compte rendu inédit de deux convents. Paris, Cariscript, 1986 ; nouv. éd. refondue à paraître sous le titre : Les Sârs de la Rose-Croix. La Franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm, préface par Robert Amadou, Paris, Cariscript, 1988 ; nouv. éd. revue, corrigée et augmentée, Paris, Dervy, 2003. Arcanes et rituels de la maçonnerie égyptienne, Paris, Guy Trédaniel, 1994. L’Ordre rénové du Temple. Aux racines du Temple solaire. Suivi du témoignage de Raymond Bernard, préface de Jean- François Mayer, Paris, Dervy, 1997. Collaboration à : Les Marges du christianisme, « sectes », dissidences, ésotérisme, sous la direction de Jean-Pierre Chantin, Paris, Beauchesne, 2001. Edition de : Dr Fernad Rozier, Cours de haute magie. L’exploration du monde invisible, Grenoble, Le Mercure Dauphinois, 2001. Martines de Pasqually, le théurge de Bordeaux, textes choisis et présentés par Serge Caillet, Montélimar, Signatura, 2009. Dom Antoine-Joseph Pernéty, théosophe et alchimiste, textes choisis et présentés par Serge Caillet, Montélimar, Signatura, 2009. Les Sept sceaux des élus coëns, Grenoble, Le Mercure dauphinois, 2011. Les Hommes de désir. Entretiens sur le martinisme (en collaboration avec Xavier Cuvelier-Roy), Grenoble, Le Mercure dauphinois, 2012. SOMMAIRE Avant-propos Chapitre 1 Le garçon boucher Portrait d’un « homme ordinaire ». Fils de Joseph et de Marie. Dès l’âge de six ans. Apprenti à Lyon. Chapitre 2 Le père des pauvres Les débuts d’un guérisseur. Étudiant à l’Hôtel-Dieu. Un heureux mariage. Un singulier capitaine des pompiers. Rue Tête d’Or. « Exercice illégal de la médecine ». Chapitre 3 Le maître inconnu Papus, le « petit fermier ». L’École de magnétisme de Lyon. Du magnétisme animal au magnétisme spirituel. Les apprentis fermiers. « Orando laborando ». Chapitre 4 Le premier ami du tsar Confident des souverains. La Russie de Papus. Chez les grands-ducs. La rencontre du couple impérial. Paul Brouardel mène l’enquête. Docteur en médecine à Saint-Pétersbourg. Chapitre 5 Le suspect de la république Une odieuse campagne de presse. Sous surveillance policière. À l’œuvre dans la tourmente. L’affaire Ratchkovsky. Dans l’intimité de l’aristocratie russe. La nourriture de l’âme. Chapitre 6 Les soldats de l’ami L’héritage et les héritiers. Jean Chapas, « le Caporal ». Marc Haven, le fidèle. Les messagers martinistes. La Voie de l’Évangile. Épilogue Deux témoignages d’importance Recueil de Papus Monsieur Philippe devant l’astrologie I. Le destin singulier de Maître Philippe selon les astres par Gilles Verneret II Philippe de Lyon (1849-1905) par Dominique Dubois Index bibliographique « Est-ce le Christ qui est votre ami ? » demandai-je à Monsieur Philippe. « Oui », me répondit-il. SÉDIR AVANT-PROPOS « Monsieur Philippe », comme l’appelaient respec- tueusement jadis ses proches et ses admirateurs, {1} ou « Maître Philippe », comme on dit généralement aujourd’hui – et souvent avec une capitale à « Maître » – voire « le mage Philippe », et même « le docteur Philippe », ou encore « le père Philippe {2} », comme il advint qu’on le qualifiât aussi, a troublé parfois et fasciné souvent en son temps des occultistes qui l’avaient approché sans peut-être toujours le comprendre. Et il captive encore de nos jours beaucoup de cherchants. Parce qu’il visitait, recevait et, aux dires de beaucoup, soulageait ou guérissait des souffrances physiques et morales de ses contemporains, Monsieur Philippe, que des médecins occultistes protégeaient et que des malades vénéraient, a très tôt inquiété la médecine officielle au point qu’à plusieurs reprises – nous verrons dans quelles circonstances – la justice s’en mêla. Surtout, par ses relations avec certains souverains d’Europe, principalement le tsar Nicolas II et son épouse Alexandra Feodorovna, Monsieur Philippe inquiéta plus encore, quoique ce fut sans raison, la police politique russe et le gouvernement français, incapables l’un et l’autre d’appréhender des réalités spirituelles, inaptes à comprendre le rôle joué par le thaumaturge de Lyon à la cour de Russie ou auprès d’autres monarques. On le soupçonna d’activisme politique, on l’accusa de fomenter des intrigues, et aussi de charlatanisme, et l’Église russe elle-même fit peut-être pression pour qu’on l’écartât de la cour impériale. De nos jours encore, les accusations les plus grossières, les allégations les plus fantaisistes, les ragots colportés par la presse européenne au tout début de 1900, et qui sont le plus souvent sans le moindre fondement, se retrouvent encore accrédités par des auteurs réputés sérieux. Et combien de biographes de Nicolas II, d’Alexandra ou de Raspoutine, que le cas de Monsieur Philippe intéresse accessoirement, recopient à leur tour ces sornettes, quand ils n’y ajoutent pas des erreurs de leur cru. {3} Monsieur Philippe, charlatan pour la médecine officielle qui, échouant à le comprendre, chercha en vain à l’interdire d’exercer et à le discréditer jusqu’après la tombe ; Monsieur Philippe imposteur pour la police française, et intriguant aux yeux des hommes politiques et des journalistes, répondait de son mieux à la vocation que le destin lui avait fixée. Soignant souvent avec succès les âmes et les corps, reconnu par les souverains russes comme Ami de Dieu dans une tradition qui remonte au XVIIe siècle, il a vécu, œuvré, prié sur terre, certes comme un fort brave homme, mais plus encore, conscient d’être à sa façon un messager des Cieux. En tête d’un petit livre de souvenirs, Marie Emmanuel Lalande, qui avait bien connu Monsieur Philippe avant d’épouser son gendre en secondes noces, avoue son embarras : « Je ne voulais pas écrire ce livre, sachant bien qu’il est impossible de rendre la personnalité de Monsieur Philippe telle qu’elle était. {4} » Son disciple Yvon Le Loup, dit Paul Sédir, confie lui aussi : « C’est une entreprise ardue que de peindre une personnalité aussi rare et aussi complexe. {5} » D’où la difficulté de l’historien, que la vie pourtant toute simple de Monsieur Philippe embarrasse en effet, parce qu’elle est entourée de mystères, quand elle n’est pas l’expression du mystère lui-même. Du reste, nombre de documents, de témoignages aujourd’hui accessibles au chercheur, sont à prendre avec réserve. Au seuil du livre magistral qu’il a consacré à Cagliostro, et qui n’est pas, nous le verrons, sans rapport avec notre homme, le Dr Marc Haven, gendre de Monsieur Philippe, s’insurge : « Je me souviens toujours d’un article de journal paru au XXe siècle et donnant d’un contemporain une biographie ornée de la reproduction de sa photographie. Celui qui, s’occupant du personnage en question, retrouvera dans cent ans ce journal, pourra-t-il ne pas classer cette étude parmi les plus importants de ses documents ? Or, le cliché était celui d’un inconnu, ne ressemblant même pas au héros de l’histoire, et la biographie faisait naître à Constantinople, dans un harem, celui qui avait vu le jour, fils de simples cultivateurs, dans un village, en France. {6} » Or, le personnage allégué par Marc Haven n’est autre que Monsieur Philippe, sur lequel, en effet, tant d’erreurs grossières, tant de propos abjects ont été répandus de son vivant même, rendant plus difficile encore, un siècle plus tard, l’indispensable séparation du bon grain de l’ivraie. Nous savons aussi que des propos apocryphes de Monsieur Philippe – qui n’a rien écrit ou presque – se sont glissés un peu partout, et il s’avère bien difficile de les extraire aujourd’hui de la masse considérable de citations qui lui sont attribuées. Il est bien laborieux aussi de discerner des faits historiques d’éléments légendaires ou symboliques qui, s’ils n’en sont pas moins dignes d’intérêt et porteurs de sens, doivent être situés sur un autre plan que celui de la réalité historique. Car certains disciples ont pu interpréter à leur façon des propos tout symboliques de leur maître. D’autres auditeurs ont pu ne pas comprendre ce qu’il leur disait, ou encore généraliser un mot qui n’était adressé qu’à eux seuls, ou un message personnel auquel Monsieur Philippe avait donné une forme allégorique qui a pu leur échapper. Enfin, des disciples trop zélés ont pu de bonne fois amplifier ou déformer des faits. Qui fut, qui est Monsieur Philippe ? À cette question, maintes fois posées depuis un siècle, des réponses très diverses, parfois contradictoires, ont été apportées. En 1904, le Dr Gérard Encausse, autrement dit le mage Papus, le premier, le dépeint sans le nommer sous les traits du « maître inconnu {7} ». En 1913, Marc Haven filigrane à son tour Monsieur Philippe à travers Le Maître inconnu Cagliostro. Dix ans plus tard, Paul Sédir accroche le portrait de son maître défunt dans la galerie merveilleuse de Quelques Amis de Dieu. Mais, dès 1901, son roman Initiations l’avait dépeint sous les traits énigmatiques des personnages d’Andréas et de Théophane. Dans un tout autre genre, dès 1920, Louis Maniguet consacre à Un empirique lyonnais : Philippe, une thèse de doctorat en médecine, présentée devant la Faculté de Lyon {8}. En dépit de l’incompréhension manifeste de l’homme de science, la documentation et les témoignages exploités uploads/Religion/ caillet-serge-monsieur-philippe-l-ami-de-dieu.pdf
Documents similaires
-
12
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 20, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
- Taille du fichier 3.8808MB