Chapitre 1 : L’époque de l’ignorance A/ LES CONDITIONS RELIGIEUSES Avant l’époq

Chapitre 1 : L’époque de l’ignorance A/ LES CONDITIONS RELIGIEUSES Avant l’époque islamique, les grandes religions du monde avaient illuminé celui-ci de la lumière de la foi, de la moralité et du savoir ; mais dès le sixième siècle de l’ère chrétienne, chacune d’elles avait déjà déshonoré son nom. Avec le temps, des innovateurs perfides, des dissimulateurs sans scrupules, des prêtres et des prédicateurs impies avaient tant et si bien altéré les écritures et faussé les enseignements et les commandements de leurs religions respectives qu’il était devenu quasi impossible de se rappeler leur forme et leur contenu d’origine. Si le prophète de l’une ou l’autre de ces religions était revenu sur terre, il aurait sans aucun doute rejeté sa prétendue religion et accusé ses fidèles d’apostasie et d’idolâtrie. À cette époque, le judaïsme avait été réduit à un amalgame de rituels et de sacrements ternes et sans vie, dénués de toute signification. De plus, en tant que religion soutenant la division raciale, il n’avait jamais eu aucun message à transmettre aux autres nations ou destiné au bien- être de l’humanité en général. Il n’était pas même resté fidèle à sa croyance en l’unité de Dieu (croyance qui avait constitué, par le passé, sa principale caractéristique et qui avait élevé ses fidèles à un niveau supérieur à celui des adeptes des anciens cultes polythéistes), telle qu’enjointe par le prophète Abraham à ses fils et à son petit-fils, Jacob. Sous l’influence de leurs puissants voisins et conquérants, les juifs avaient adopté de nombreuses croyances et pratiques idolâtres, ce que les autorités juives modernes reconnaissent : La colère des prophètes contre l’idolâtrie démontre, cependant, que le culte des déités était profondément ancré dans le cœur du peuple israélite, et il semble qu’il n’ait été totalement supprimé qu’après le retour de l’exil babylonien… À travers le mysticisme et la magie, plusieurs idées polythéistes se sont de nouveau immiscées parmi le peuple, et le Talmud confirme le fait que l’adoration idolâtrique est séduisante. La Gemara babylonienne (si populaire au cours du sixième siècle qu’elle était souvent préférée à la Torah par les juifs orthodoxes) illustre de façon typique le caractère rudimentaire de la compréhension intellectuelle et religieuse des juifs du sixième siècle, et cela en raison des commentaires facétieux et imprudents sur Dieu, ainsi que des nombreuses croyances et idées totalement absurdes et scandaleuses que l’on y retrouve, ce qui dénote non seulement un manque de sensibilité, mais aussi un manque de consistance avec la croyance monothéique juive. Dès ses débuts, la chrétienté était livrée à la ferveur de ses évangélistes trop zélés, à l’interprétation arbitraire de ses principes par des pères de l’Église ignorants, et à l’iconolâtrie des païens convertis à la chrétienté. La doctrine de la trinité, qui s’est accaparée la première du dogme chrétien dès la fin du quatrième siècle a été décrite ainsi dans la New Catholic Encyclopedia : Il est difficile, dans la seconde moitié du 20e siècle, de présenter un exposé clair, objectif et honnête de la révélation, de l’évolution doctrinale et de la conception théologique du mystère de la trinité. Le débat trinitaire, tel que conçu par les catholiques romains ou par d’autres dénominations, n’est pas aussi homogène qu’on le croit. Deux choses se sont produites. Une entente entre les exégètes et les théologiens bibliques, incluant un nombre croissant de catholiques romains, selon laquelle nul ne doit discuter de la trinité telle que présentée dans le Nouveau Testament sans être réellement qualifié. Et une entente parallèle entre les historiens du dogme trinitaire et les théologiens méthodiques selon laquelle lorsque quelqu’un parle de trinitarisme non-qualifié, il fait alors référence à la période comprise entre les origines de la chrétienté jusqu’au dernier quart du 4ème siècle. Car ce n’est qu’à ce moment-là que ce qui pourrait être appelé le dogme trinitaire définitif « un Dieu en trois personnes » a été profondément assimilé à la vie chrétienne et au mode de pensée chrétien. Retraçant les origines des coutumes, rites, festivals et offices religieux païens chez les idolâtres convertis au christianisme, un autre historien de l’Église chrétienne nous fait un compte rendu explicite démontrant à quel point les premiers chrétiens s’efforçaient d’imiter les nations païennes. Le révérend James Houston Baxter, professeur d’histoire ecclésiastique à l’Université de St. Andrews, écrit, dans son ouvrage intitulé The History of Christianity in the Light of Modern Knowledge (L’histoire de la chrétienté à la lumière des connaissances modernes) : Si le paganisme a disparu, c’est moins par anéantissement que par absorption. Presque tout ce qui était païen a survécu en étant transmis au christianisme, qui lui a donné une appellation chrétienne. Privés de leurs faux dieux et héros, les hommes ont facilement et plus ou moins consciemment revêtu des attributs de ces dieux et héros un martyr local, en plus de donner son nom à une de leurs statues, reportant sur lui le culte et la mythologie associés aux déités païennes. Avant même la fin du siècle, le culte du martyr était devenu universel et ce fut le premier pas vers l ‘imposition d’un être humain déifié comme intérmédiaire entre Dieu et l’homme qui, d’une part, était une conséquence de l’arianisme et qui, d’autre part, allait être à l’origine de nombreuses pratiques et de la foi typiques de l’époque médiévale. Plusieurs festivals païens furent adoptés et renommés ; dès l’an 400, le jour de Noël, qui était en fait l’ancien festival du soleil, était devenu le jour de naissance de Jésus. Dès le début du sixième siècle, l’antagonisme entre les chrétiens de Syrie, d’Irak et d’Égypte sur la question des natures humaine et divine de Jésus les a poussés à des empoignades féroces. Le conflit avait pratiquement transformé chaque maison, église et séminaire chrétiens en camp ennemi, chacun condamnant et houspillant son adversaire tout en nourrissant envers lui des pensées sanguinaires. Les hommes débattaient avec acharnement à propos des nuances les plus subtiles de la foi et jouaient leur vie sur les questions les plus insignifiantes, comme si ces différences équivalaient à une confrontation entre deux religions ou deux nations antagonistes. Par conséquent, même pour le salut de l’humanité, les chrétiens n’étaient point disposés à mettre de l’ordre dans leurs affaires ni à contenir la méchanceté toujours croissante dans le monde, pas plus qu’ils n’en avaient le temps. Dès les temps les plus reculés, en Iran, les mages adoraient, dans les oratoires ou dans les temples du feu, quatre éléments (parmi lesquels le feu était le principal objet de dévotion) pour lesquels ils avaient élaboré tout un ensemble de rituels et de commandements. En pratique, cette populaire religion ne comportait que l’adoration du feu et l’adoration de Houare-kishaeta, ou le Soleil Brillant. Certains rituels accomplis dans un lieu de culte, voilà tout ce qu’exigeait d’eux cette religion ; dès qu’ils s’en étaient acquittés, ils étaient libres de vivre comme bon leur semblait. Rien ne pouvait donc distinguer un mage d’un semblable non-consciencieux et perfide. Dans L’Iran Sous les Sassanides, Arthur Christensen écrit : Il incombait aux fonctionnaires de prier le soleil quatre fois par jour, en plus du feu et de l’eau. Des hymnes différents étaient prescrits pour le lever et pour le coucher, pour le moment de prendre un bain, pour manger, boire, renifler, se coiffer, se couper les ongles, se soulager et allumer les bougies ; chacun de ces hymnes devait être récité à chacune de ces occasions avec la plus grande attention. C’est aux prêtres que revenait le devoir d’entretenir, de purifier et de surveiller le feu sacré qui jamais ne devait s’éteindre et qui jamais ne devait entrer en contact avec de l’eau. Par ailleurs, aucun métal ne devait jamais rouiller car les métaux étaient, eux aussi, révérés dans cette religion. Pour faire leurs prières, les fidèles devaient toujours faire face au feu sacré. Le dernier empereur iranien, Yozdégard III, fit un jour un serment en disant : « Par le soleil, qui est le plus grand de tous les dieux ! ». Il avait ordonné à ceux qui avaient renoncé à la chrétienté pour revenir à leur religion première d’adorer le soleil publiquement afin de prouver qu’ils étaient sincères. Le dualisme, i.e. le conflit des principes du Bien et du Mal, avait été défendu pendant si longtemps par les Iraniens qu’il était devenu la marque, ou le symbole de leur credo national. Ils croyaient que Ormuzd était celui qui créait tout ce qui était bien et bon et que Ahriman créait tout ce qui était mauvais, que les deux étaient en guerre constante et qu’ils gagnaient une bataille à tour de rôle. Les légendes zoroastriennes décrites par les historiens des religions ont une grande ressemblance avec la hiérarchie de dieux et de déesses et le côté fabuleux des mythologies hindoue et grecque. De l’Inde à l’Asie centrale, le bouddhisme a été transformé en religion idolâtre. Partout où les bouddhistes allaient, ils y amenaient leurs statues de Bouddha et les y installaient. Bien que la religion tout entière, de même que la vie culturelle des bouddhistes, ait été éclipsée par l’idolâtrie, les uploads/Religion/ chapitre-1-l-x27-epoque-de-l-x27-ignorance.pdf

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  • Publié le Aoû 08, 2022
  • Catégorie Religion
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