N° 363 - Janvier 2021 - 2,50 € Parution le premier dimanche du mois Cette nouve

N° 363 - Janvier 2021 - 2,50 € Parution le premier dimanche du mois Cette nouvelle année, que je vous souhaite sainte et heureuse, est marquée par le 150ème anniver- saire de l’apparition de Pontmain. Notre Supérieur, M. l’abbé Benoît de Jorna, veut organiser à cette occasion un pèlerinage national, le 13 mars, et nous avons choisi de consacrer notre Chardonnet de ce mois à cette apparition assez peu connue. En 1971, c’est la guerre fran- co-prussienne. Le Second Empire est tombé et les troupes ennemies occupent une grande partie du territoire français. Elles arrivent aux portes de Laval, à une cin- quantaine de kilomètres de Pont- main. En outre, une épidémie de typhoïde s’est déclarée dans la région. Les habitants de Pontmain, petit hameau de moins de cent âmes, sont dans l’inquiétude ; ils craignent surtout pour trente-huit de leurs enfants qui ont dû partir à la guerre. Cependant, ils sont profondément catholiques et, sous l’impulsion du bon curé Michel Guérin, on prie chaque soir le chapelet dans les familles. Le soir du 17 janvier 1871, la Sainte Vierge apparaît à sept enfants, qui la voient dans le ciel, vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles. Sur la tête, elle a un voile noir surmonté d’une couronne d’or. Son message s’inscrit dans le Ciel : « MAIS PRIEZ, MES ENFANTS, DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS. MON FILS SE LAISSE TOUCHER ». Cette promesse se réalisera à la lettre. Les armées allemandes qui se préparaient à prendre Laval, se retirent. Le 28 janvier l'armistice sera signé. Tous les jeunes du vil- lage partis à la guerre rentreront les uns après les autres, sains et saufs. Très vite une enquête canonique est ouverte et un an plus tard, Mgr Casimir Wicart, évêque de Laval, reconnaît officiellement l'apparition et autorise sa dévo- tion. La Vierge Marie veille sur le peuple chrétien qui la prie et le protège dans sa marche vers le Ciel. Notre vie est une « milice sur terre », comme nous dit le pro- phète Job, et saint Paul nous rap- SOMMAIRE PAGE 1 - Éditorial par M. l’abbé Pierpaolo Petrucci PAGE 2 - La vie de paroisse : les maraudes par Louis Fatz PAGE 3 - Que s’est-il passé à Pontmain ? par M. l’abbé Guillaume d'Orsanne PAGE 6 - L’habit de la Vierge par M. l’abbé François-Marie Chautard PAGE 9 - Michel Guérin, « le petit curé de Pontmain » par Anne Bernet PAGE 11 - Les atteintes au culte catholique à travers l'histoire par Vincent Ossadzow PAGE 14 - L’homme rétréci par M. l’abbé Philippe Bourrat PAGE 15 - Le terrorisme dans la Capitale par M. l’abbé Philippe Bourrat PAGE 16 - Vie de la paroisse Les 150 ans de Pontmain CHARDONNET LE “Tout ce qui est catholique est nôtre” Louis Veuillot Pontmain aujourd'hui 2 Le Chardonnet n° 363 - janvier 2021 Éditorial 2 pelle que « nous n'avons pas à lut- ter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Eph 6,12). Dans ce combat surnaturel, Dieu a choisi la Vierge Marie, terrible comme une armée rangée en bataille, pour écraser la tête du serpent et terrasser les puissances infernales. À Pontmain, la Mère de Dieu, dans son message si sobre, nous indique les vertus indispensables pour parvenir à la victoire : la pureté et l’humilité. Jésus avait déjà dit dans l’Évangile : « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! » (Mt 5,8). À Pontmain la Vierge apparaît, mais seuls les enfants peuvent la voir : « Je vous loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre - dit encore le Sauveur - de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que vous les as révélées aux enfants » (Mt 11,25). La Mère du Ciel nous apprend aussi l’efficacité de la prière, en particulier du rosaire, vraie arme spirituelle contre les ennemis de notre âme. À nous de faire trésor de cet enseignement et de le mettre en pratique dans notre vie quo- tidienne. Alors nous pourrons affronter les tempêtes de la vie, aussi terribles soient-elles, avec confiance et fermeté puisque l’Étoile du Matin guidera tou- jours notre route et veillera ma- ternellement sur nous. Abbé Pierpaolo Maria PETRUCCI « Châtelet, partez avec 3 thermos cette fois-ci, 2 c’était trop juste la dernière fois ! » « Jussieu, je t’ai mis 4 sandwichs pour ce soir, il y a moins de monde sur ton parcours en ce moment ! » « Les Halles, n’hésitez pas à embarquer beaucoup de vêtements, ils sont demandeurs ! » 19h28, lundi 23 novembre dans la crypte saint Germain de Saint Nicolas. La petite salle ressemble à une ruche en pleine effervescence : les derniers préparatifs pour la maraude traditionnelle du lundi soir vont bon train sous la direction de Marie-Gab et de Pascal. Prépa- ration des sacs pour chaque équipe tournante ainsi que du repas pour l’équipe sur le parvis de l’église, confection des sacs avec quelques vêtements à dis- tribuer, tout est (presque) prêt quand l’abbé Petrucci arrive pour prononcer une petite allocution avant le départ des maraudeurs ! Le prieur dit alors quelques mots pour remettre Dieu sur le devant de la scène de cette œuvre sociale puis les équipes partent sur leurs différentes zones de responsabilité. Chacune d’entre elles est constituée de 3 ou 4 maraudeurs qui suivront un parcours identifié. Elles y distribuent du café, de la soupe, des sandwichs et des vêtements (récupérés grâce à la protection civile et au vestiaire de Saint Ni- colas) aux sans-abris qu’elles croisent. Avec le temps, les habitués d’un parcours spécifique arrivent même à créer des liens avec les sans-abris qui ont occupent le même endroit tous les jours. De maraude en maraude, ils peuvent ainsi suivre « leurs » SDF et répondre de leur mieux à leurs attentes. Renforcées depuis le premier confinement du mois de mars, les maraudes comptent maintenant une quaran- taine de fidèles qui viennent régulièrement apporter un peu de réconfort aux SDF du 5e arrondissement : pen- dant le confinement du mois d’octobre, 2 maraudes étaient organisées chaque semaine et comptaient à chaque fois une vingtaine de maraudeurs. Louis Fatz La vie de paroisse : les maraudes 3 Le Chardonnet n° 363 - janvier 2021 Dossier : les 150 ans de Pontmain Que s’est-il passé à Pontmain ? Par l'abbé Guillaume d'Orsanne En ce soir du 17 janvier 1871, la France a perdu, sinon l’espérance, du moins l’espoir de gagner la guerre. Les Prussiens sont partout, et partout victorieux… À Paris, quelques sœurs observent le ciel, étrangement coloré ce soir-là. L’une d’elles s’écrie : - Regardez le ciel ! Il se passe certainement quelque chose que nous ne voyons pas ! La sainte Vierge apparaît peut-être quelque part pour nous consoler… - Peut-être, murmure avec un petit sourire une sœur nommée… Catherine Labouré. Elles ne se trompent pas. Le premier à voir : Eugène Pontmain, c’est alors un petit hameau d’une quinzaine de mai- sons regroupées autour d’une petite église dont le curé, l’abbé Guérin, est un saint. Point de mécréant en ce lieu : tout le monde prie, se confesse, communie. Et pourtant, le sentiment chez quelques-uns, c’est que Dieu n’écoute pas les prières de tous pour obtenir la paix. Ce 17 janvier 1871 est une journée ordinaire à Pontmain. Après la classe, dans la grange des Barbe- dette, on pile des ajoncs pour la nourriture des animaux, on prie pour Auguste, le frère aîné parti à la guerre. La vie est rude. Vers six heures du soir, le petit Eugène interrompt son travail et sort de la grange, afin de voir le temps qu’il fait ; peut-être aussi pour vérifier si la mystérieuse aurore boréale du 11 janvier se reproduit. Le voilà dehors, dans le froid glacial. Mais qu’y a-t-il au-dessus de la maison d’en face ? À vingt pieds du toit enneigé, une belle dame est là, immobile, souriante, vêtue d’une robe bleue parsemée d’étoiles : elle regarde le petit garçon, et semble éprouver beaucoup de joie. De larges manches couvrent ses mains abaissées. Pas de ceinture, ce qui laisse la tunique bleue retomber sur les chaussons à ruban d’or. Un voile noir sur la tête, couvrant le front, cachant les oreilles et les che- veux, retombant en arrière jusqu’à la taille. Sur la tête, une couronne assez simple, avec un liséré rouge horizontal. Eugène est donc le premier voyant. Il reste là silencieusement près d’un quart d’heure, seul avec la dame qui ne dit rien. Les enfants seulement Une jeune fille sort alors de la grange. - Jeannette, voyez-vous ce qu’il y a de beau sur la grange Guidecocq ? - Ma foi, mon pauvre Eugène, je ne vois rien du tout. Le père et le petit Joseph sortent à leur tour et regardent au-dessus de la maison : immédiatement, le uploads/Religion/ chardonnet-363.pdf

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  • Publié le Sep 29, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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