PRIERE ET ORAISON PIERRE DE CLORIVIERE Texte revu en français d'aujourd'hui par
PRIERE ET ORAISON PIERRE DE CLORIVIERE Texte revu en français d'aujourd'hui par Yves Jausions 2 CONSIDERATIONS SUR L'EXERCICE DE LA PRIERE ET DE L'ORAISON 3 PRESENTATION L'auteur : Pierre-Joseph de CLORIVIERE Pierre-Joseph de CLORIVIERE naît à SAINT MALO en 1735 d'une famille de commerçants et de navigateurs. De sept à onze ans, il est à PARIS puis fait ses études secondaires à DOUAI. Après plusieurs voyages en mer, il entreprend des études de droit. Il choisit comme directeur l'abbé GRISEL, confesseur de l'Archevêque de Paris et fervent apôtre de la dévotion au Sacré-Cœur. Au cours d'une retraite, il éprouve ce qu'il appellera sa "conversion". "Depuis ce temps, je fus vraiment un autre homme." Il communie chaque jour. Il entre au noviciat des Jésuites en 1756 et fait ses études de théologie à LIEGE. Il est ordonné prêtre en 1763. Il séjourne quelque temps en Angleterre, puis à GAND et à BRUXELLES. Il prie et lit beaucoup. Le parlement de PARIS avait expulsé les Jésuites de France en 1762. Onze ans plus tard, le pape supprime l'ordre tout entier, sauf en Russie. L'ordre disparaît. Juste avant, Pierre- Joseph prononce les quatre vœux solennels, le 15 août 1773 Devenu prêtre diocésain, il exerce son ministère à PARIS. Malgré un bégaiement prononcé, il prêche beaucoup, confesse chez les religieux et religieuses, en particulier les carmélites. Également il est invité par un groupe d'une vingtaine d'ermites qui se livraient à la prière et au travail sur le mont Valérien, à l'ouest de PARIS. Fort de ses nombreuses lectures, mais surtout de sa propre expérience spirituelle, il leur donne des conférences d'une grande richesse. Le responsable de la communauté lui demande de mettre cela par écrit. Pierre- Joseph rédige les présentes "Considérations sur l'exercice de la prière et de l'oraison". Mais, retourné en Bretagne, il laissera de côté la question de l'édition et le livre ne sera imprimé qu'en 1802. L'évêque de SAINT MALO, dont CLORIVIERE dépend par ses origines, lui offre d'être curé de la paroisse de PARAME ; il l'administrera pendant quatre ans ; ensuite il est nommé supérieur du collège de DINAN. En 1787, il rencontre une jeune femme originaire de RENNES, Melle Adélaïde de CICE qui désirait se consacrer, avec des compagnes, au service des pauvres. La vie communautaire comprendrait l'office et l'oraison. On émettrait des vœux simples : chacune garderait la propriété de ses biens. CLORIVIERE l'encourage et l'aide à préciser son projet. Il insiste pour qu'il n'y ait pas de costume spécial et que les consacrées ne portent pas de nom de religion. L'essentiel reposerait sur trois points : obéissance, charité, oraison. Il donne des conseils pour la vie intérieure : "Ne vous faites pas un travail de l'oraison, c'est un échange de l'âme avec Dieu, de l'épouse avec son Époux. Il vaut mieux l'écouter que de lui parler". Pendant ce temps, la tension politique monte. Les États Généraux sont convoqués pour le 1er mai 1789. La réforme de l'État est dans l'air. Mais l'objectif des meneurs n'est pas seulement d'ordre social. L'Église est visée. Le 13 février 1790, la Constituante décrète la suppression des ordres et des congrégations. La loi ne reconnaît plus les vœux religieux. "Nous sommes dans un temps de guerre", dit CLORIVIERE. Il réagit avec force. Profitant de la prédication de carême, dans un sermon retentissant, le 25 mars, il affirme 4 l'excellence des vœux religieux approuvés par l'Église. L'État n'a aucune compétence dans ce domaine. Convoqué à la mairie, on lui montre le risque que sa déclaration lui fait courir. Pierre-Joseph quitte DINAN. Il prend du recul et profite de ce temps pour réfléchir. Il pense de plus en plus au rétablissement de la congrégation des Jésuites, peut-être aux États- Unis où il se propose d'aller. Le déclic se produit le 19 juillet. Au sortir de l'oraison, il entend une parole intérieure : "Pourquoi pas en France ? Pourquoi pas dans tout l'univers ?". En même temps lui vient l'idée d'un plan qui serait très utile à l'Église. Il a toujours cru que cette inspiration venait de Dieu. Aussitôt il rédige le projet d'une société religieuse qui serait adaptée aux besoins présents des prêtres et aussi des laïcs. On suivrait les conseils évangéliques tout en restant dans le monde. On serait à la fois pleinement au Seigneur et pleinement dans le monde. Peu de temps après, il songe à faire quelque chose d'analogue pour les femmes (18 au 27 août 1790). Et ce travail achevé, il le soumet à son évêque qui loue ces projets. Fort de cette approbation, déjà il commence à recruter des membres pour la société. Puis il monte à PARIS : "C'est de PARIS que vient le mal. C'est de là que doit venir le remède". Avec cinq compagnons, dont un laïc, il se rend à Montmartre, à la chapelle du martyrium de St Denis. Là, comme St Ignace et ses premiers compagnons, ils s'engagent dans la nouvelle Société qui s'appellera la Société du Cœur de Jésus. Le même jour, Adélaïde fait de même à ST MALO dans la société des Filles du Cœur de Marie (2 février 1791). CLORIVIERE va rester courageusement à PARIS pendant toute la révolution, au péril de sa vie. "Il fallait rester au milieu de l'orage". Il se cache rue Cassette pour échapper aux perquisitions et aux massacres. Adélaïde, vient également à PARIS. Le petit groupe des prêtres est actif. On imprime des livres et des brochures, on prête des livres. CLORIVIERE consolide les deux sociétés et les forme spirituellement. A la Pentecôte 1791, le P. de CLORIVIERE leur donne un nom : Prêtres du Cœur de Jésus, Filles du Cœur de Marie. Déjà, il y a des groupes à PARIS, CHARTRES, ROUEN, RENNES, St MALO, St BRIEUC. Le 2 septembre 1792 a lieu le massacre au couvent des Carmes. Entre1000 et 1400 personnes sont exécutées, dont 200 prêtres. Parmi eux, quatre membres de la Société. Madame des BAS SABLONS, qui cachait des prêtres, est guillotinée à PARIS (juin 1794). Le roi est exécuté le 21 janvier 1793. C'est la Terreur qui s'étend à la province. Pendant ces jours tragiques, CLORIVIERE compose des écrits de circonstance. Il consacre six cents pages à une lecture spirituelle de l'Apocalypse en rapport avec les événements : la lutte entre le Royaume et les forces du mal. C'est un traité de la vie chrétienne adaptée à une époque de persécution. Comment se comporter en chrétien en temps de guerre, assurer la fidélité des prêtres ? L'Église doit durer. Il rédige également un commentaire du Cantique des Cantiques : l’Église en marche est l'Épouse du Christ. Après la chute de ROBESPIERRE (juillet 1794), la liberté commence à revenir. Il visite les communautés. En 1799, il rédige trois "Lettres circulaires" destinées aux deux Compagnies. La première traite de la conformité avec le Cœur de Jésus. Les membres des Sociétés auront une dévotion spéciale au Cœur de Jésus, symbole de l'amour du Christ pour les hommes. La seconde porte sur la charité fraternelle. Les premiers chrétiens n'avaient "qu'un cœur et qu'une âme". Les deux Sociétés doivent être une image de l'Église naissante, 5 même si les membres vivent habituellement séparés les uns des autres. Les groupes devront s'inspirer de la vie des premiers chrétiens. La troisième circulaire concerne la pauvreté. CLORIVIERE désire avoir l'approbation des évêques, mais tous ont émigré dès 1791. Il faudra attendre le Concordat, et encore la plupart sont réticents à cause de leur soumission aux décrets du Premier Consul. CLORIVIERE entreprend un voyage long et fatigant : MARSEILLE, AIX, LYON, BESANÇON, AUTUN, MELUN, ORLEANS, TOURS, POITIERS, CHARTRES, enfin PARIS. Il visite les communautés et prêche partout où on le demande. "La passion de la Parole de Dieu le dévore." Le 24 décembre 1800 a lieu l'attentat de la "machine infernale" contre le Premier Consul. Un proche de Clorivière faisait partie du complot. CLORIVIERE est soupçonné par la police. Adélaïde est arrêtée et emprisonnée en janvier 1801, à cause des allées et venues suspectes dans la rue Cassette. Convoquée devant le tribunal à propos du complot, elle refuse de donner un nom, au risque de sa vie. Elle, plutôt timide, fait preuve d'un grand courage. Comme elle s'occupe de nombreux pauvres, ceux-ci viennent témoigner en sa faveur. On a parlé d'un "vrai procès en canonisation". Elle est libérée le 6 avril 1801. Quant à CLORIVIERE, impliqué à tort dans cette affaire, il est longuement recherché par la police et finalement interné à la prison du Temple de 1804 à 1809. Dans cette épreuve, il fait preuve d'une grande patience. Il profite de ce repos forcé pour écrire. Il reçoit des visites d'Adélaïde et d'autres personnes qui l'interrogent sur la conduite des groupes. Adélaïde prend en charge la responsabilité des deux Sociétés. Dès qu'il est libéré, CLORIVIERE reprend ses activités "comme si on s'était vu la veille". Mais la Société du Cœur de Jésus connaît des difficultés ; des soixante-dix membres, il ne reste plus que trente. CLORIVIERE n'a pas trouvé de successeur. Il est toujours supérieur général. La Société uploads/Religion/ clo-riviere.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 24, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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