DISSERTATION FAUT-IL OPPOSER FOI ET RAISON ? La raison et la foi semblent s’ins

DISSERTATION FAUT-IL OPPOSER FOI ET RAISON ? La raison et la foi semblent s’installer dans une suspicieuse rivalité et une conflictuelle mutualité depuis des millénaires. Certains mouvements extrémistes religieux utilisent des moyens violents pour arriver à leurs fins, ce qui est contradictoire puisque leur religion prône la paix. Cela est révélateur d’une opposition entre pensée rationnelle et croyance religieuse. Il convient tout de même de se demander si la raison s’oppose vraiment à la foi. Depuis les origines, raison et croyance religieuse ne s’opposent-elles pas ? Au contraire, n’iraient-elles pas de pair ? Foi et raison apparaissent tout d’abord comme opposés. Il convient d’aborder les critiques de la foi qui ont été faîtes, ses distinctions avec la raison, mais avant cela de voir quels sont les liens entre foi et religion. Tout d’abord définissons les termes en question. La foi est une forme de croyance, elle se distingue du savoir : celui qui dit « je ne crois que ce que je vois » est sot, car voir est savoir, et non croire. La religion selon le Larousse 2010 désigne « un ensemble donné de croyances et de pratiques culturelles qui fondent les rapports entre les hommes et le sacré ». La religion semble donc fondée sur la foi du pratiquant. Seulement son rôle est de la structurer, dans le cas contraire chacun aurait une perception individuelle du divin et des moyens différents d’entrer en contact avec lui. Elle se présente donc généralement comme étant une organisation de la foi au niveau social, intellectuel et spirituel. Dans les religions révélées on a des rites qui se rattachent à des personnes qui ont vraiment existé. Moïse avec le judaïsme, Jésus avec le christianisme, Mahomet et l’islamisme ou même le Siddhârta avec le Bouddhisme. Ces personnages ont réellement vécus, leur existence historique n’est pas mis en doute, cependant leurs actions religieuses sont de l’ordre de la foi. Saint Augustin écrit qu’il y a une visée morale dans la religion, qui donne le chemin de vie au croyant, non pas pour lui interdire des choses, mais pour le rendre heureux. La religion organise donc la foi du religieux dans le but de le rendre heureux. La foi a cependant été critiquée par certains pour son manque de raisonnement. L’athée, qui est celui qui ne croit en rien, pense généralement que la foi est un refuge pour supporter les épreuves de la vie. On dira même que la foi est une forme d’aveuglement quand on constate tout le mal qui existe sur Terre, apparaitra alors la théodicée censée défendre Dieu. Sartre par exemple, considère Dieu comme un alibi. Selon lui, l’homme est parfaitement responsable de ses actes, cette responsabilité lui fait peur, c’est pour cela qu’il se crée des alibis : parmi l’idée de Dieu. On retrouve autrement une critique de la foi à travers la philosophie de Freud. Dieu est à l’adulte ce que le père est à l’enfant. En effet l’enfant éprouve un sentiment un peu mêlé à l’égard du père : c’est ce que le fidèle ressent à travers son culte et ce que le théologue Rudolf Otto appelle le numineux, un sentiment hétéroclite composé d’amour, de confiance et de crainte. Quand l’enfant devient adulte, il va symboliquement tuer le père. L’image du père va alors être vide, il la remplira donc par Dieu. Le père va rassurer l’enfant, et Dieu va calmer les angoisses métaphysiques qu’on n’a pas en bas âge. Quand l’humanité sera adulte, on n’aura plus besoin de l’idée de Dieu car l’homme arrivera à gérer ses angoisses. La foi est donc provisoire selon Freud. Finalement, Selon Pascal, les critiques de la foi sont légitimes, mais preuves d’un manque de réflexion. Il définit l’athéisme comme « marque d’une force d’esprit, mais jusqu’à un certain degré seulement ». En effet l’athée a une certaine force d’esprit parce qu’il a le courage d’affronter l’opinion commune, il va faire face aux épreuves de la vie sans s’appuyer sur sa foi et créer une morale et des principes par lui-même. L’athée va également devoir résoudre des par lui-même les problèmes résolus par la Bible. Si l’athée réfléchissait encore plus, il prendrait conscience de l’infinie petitesse de sa pensée et de sa raison, par rapport à l’infinie complexité de l’univers. On a donc de nombreuses critiques de la foi, qui est souvent présentée comme incompatible avec la raison. La distinction entre ces deux termes est souvent réalisée. Si les deux entraient en conflit, sans doute le croyant choisirait la foi. Dans le livre de la Genèse, Abraham veut une descendance nombreuse, mais il ne peut plus avoir d’enfants. Dieu lui dit alors « si tu veux avoir une descendance nombreuse, tu dois tuer ta descendance », il y a donc un choix contradictoire, Abraham devait donc choisir entre foi et raison. Il prend alors un couteau et s’engage dans le sacrifice de son fils Isaac, mais Dieu le retint : c’était un test. Si jamais il devait y avoir contradiction, le croyant choisirait la foi car il fait confiance au divin. Une religion est formée de dogmes, choses que l’on demande de croire sans comprendre. Dans le cas contraire, la religion serait une philosophie ou même une science. L’herméneutique est justement la théologie basée sur le texte, qui interprète les écrits. La distinction que l’on fait entre foi et raison passe également par la différence entre sacré et profane. Le sacré qui étymologiquement signifie « séparé » est une réalité qu’on éloigne du reste parce qu’elle inspire un respect particulier car elle est en relation avec le divin. Le sacré inspire le sentiment mêlé du numineux expliqué plus haut, c’est ce que doit éprouver la créature face à son créateur. Tout ce qui n’est pas sacré est profane : pour passer du profane au sacré, il faut procéder à des rites qui ont pour fonction d’assurer un passage. On distingue donc bien la foi de la raison. Ainsi, la foi apparaît premièrement comme opposée à la raison puisqu’elle s’appuie sur des faits n’ont pas véritablement de preuve rationnelle, elle a été critiquée par de nombreux penseurs et est fondamentalement distincte de la raison. Cependant croyance religieuse et raison peuvent parfois avoir des rapports étroits. La foi peut être ainsi renforcée par la raison. En effet, c’est une croyance qui donne un sentiment de certitude équivalent à celui que l’on peut ressentir à l’issue d’une démonstration mathématique, ce sentiment est issu de trois sources distinctes : le cœur, l’expérience et la raison. Cette troisième source est donc liée à la foi. Plus que ça, elle la construit. La métaphysique classique a essayé de montrer que la foi peut être confortée par la raison : plusieurs théologues et philosophes ont tenté de consolider leur foi avec des raisonnements logiques à travers la preuve de l’existence de Dieu. Il y a des preuves à priori, et à posteriori de l’existence, parmi elles on compte les principales : la preuve ontologique de Saint-Antoine, la preuve par l’infini et le parfait de Descartes, la preuve par la contingence du monde ou même la preuve téléologique. Cette dernière raisonne à travers l’étude des fins de la nature. Selon la téléologie, tout dans la nature concours à des buts de manière si complexe que cela ne peut être le fruit que d’un Dieu architecte. Kant a réfuté cette théorie, il pense que le principe de finalité est introduit par l’être humain après observation pour pouvoir expliquer et comprendre, mais rien ne prouve que ce principe existe dans la réalité. Autrement dit pour le philosophe la preuve téléologique est anthropomorphique, c’est-à-dire qu’elle personnifie l’idée de Dieu. Il y a également d’autres preuves morales de l’existence de Dieu, mais toutes sont réfutées par Kant, il a fait cela pour renforcer la foi. En effet, les preuves n’ont pas montré que Dieu existe, mais n’ont pas montré le contraire. Elles sont réfutables, et si on avait prouvé l’existence de Dieu, la foi se transformerait en savoir, et s’éteindrait : la religion serait alors une science. Pascal avait déjà plus ou moins pressenti qu’on ne pouvait pas réellement prouver l’existence de Dieu, et quand bien même on l’aurait démontré, ce n’est pas ce Dieu qui nous intéresse. En effet l’architecte à moins d’importance selon lui qu’un Dieu du cœur, qui puisse nous réconforter et nous suivre dans notre vivant. Il va donc réfléchir sur l’attitude la plus rationnelle à adopter sur notre incertitude relative à l’existence de Dieu. Le philosophe affirme qu’on va être à un moment donné obligé de faire un pari, puisque la vie en est faite. Ce pari porte sur la vie éternelle promise par la religion, et sur notre chemin de vie. Pour l’éternité de l’âme, si je parie que Dieu n’existe pas, je n’ai pas de vie éternelle, que j’ai raison ou que j’ai tort. Mais si je parie que Dieu existe, j’ai toujours l’espoir d’être dans le vrai pour avoir la vie éternelle. Il est donc pour Pascal plus raisonnable de parier sur l’existence de Dieu. Concernant le uploads/Religion/ disser.pdf

  • 32
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jan 14, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.0466MB