UNIL, DIHSR Louisa Diaz TP de méthodologie Manon Delay Hiver 2005 Amalia Terzid
UNIL, DIHSR Louisa Diaz TP de méthodologie Manon Delay Hiver 2005 Amalia Terzidis M.-A. Bubloz Mircea Eliade La religion sui generis et le sacré ontologique 2 PLAN I. Biographie a. Introduction b. Vie et parcours académique c. Œuvres et courants de pensée II. La nostalgie des origines a. Situation du texte dans l’Oeuvre d’Eliade b. Analyse du texte c. Synthèse des idées générales du texte III. Le sacré et le profane a. Situation du texte dans l’œuvre d’Eliade b. Analyse du texte c. Synthèse des idées générales du texte IV. Comparaisons a. Avec Malinowsky b. Avec quelques autres auteurs V. Conclusion a. Vision critique de l’apport d’Eliade à la discipline. b. Conclusion VI. Annexes a. glossaire b. bibliographie 3 Mircea Eliade occupe sans conteste une place importante au sein de l’Histoire des religions. Ce personnage, d’une érudition précoce et étonnante, à la fois auteur littéraire, philosophe, savant et historien des religions, a contribué de multiples façons à la discipline; en y introduisant de nouveaux concepts, en proposant une approche différente et en offrant une quantité impressionnante d’informations issues de ses études variées. Il continue de jouer un rôle important, non seulement par le biais de ces contributions, mais également à travers la discussion scientifique qu’il provoque. Deux notions importantes sont liées à la pensée d’Eliade, autour desquelles est construite son œuvre. La première est la notion de religion sui generis, c’est-à-dire la religion qui « se donne par elle-même », principe de base duquel il part pour étudier les religions : au lieu d’un approche analytique issue de l’étude académique traditionnelle, Eliade étudie les religions en tant que phénomènes vécus, de l’intérieur, indépendamment des autres phénomènes, et par l’historien lui-même. La deuxième notion est celle du sacré ontologique. Pour Eliade, la religion est issue d’une dimension primordiale, d’une essence originelle, existant objectivement, qui se manifeste à l’homme à travers les hiérophanies, qui serait commune à toutes les cultures, et que l’historien devrait tenter de retrouver en étudiant les différentes formes de religions. Ces deux notions sont les points d’orgue de l’œuvre d’Eliade, qui, par ailleurs, est fortement liée aux évènements de sa vie. 4 I. Biographie Mircea Eliade est né à Bucarest en 1907. Dès sa jeunesse il est un écrivain extrêmement fécond. A douze ans à peine, il écrit toute une séries de petits textes « contes et nouvelles » demeurés inédits. A quatorze ans, il publie son premier article, intitulé « Comment j’ai découvert la pierre philosophale »1. C’est article reflète l’intérêt du garçon pour les plantes, les animaux, et les insectes.2 En septembre 1917, il entre au lycée Spiru-Huret jusqu’en 1925. Durant ces années de lycée il se passionne pour la littérature, la philosophie, l’Orientalisme et l’histoire des religions. En 1923, il apprend l’italien pour lire Papini et l’anglais pour lire le « Rameau d’or » et « le Folklore dans l’ancien Testament » de Frazer3. Voici ici, une trace de ses intérêts naissants pour l’histoire des religions. Avant d’entrer à l’université de Bucarest, Eliade était le collaborateur régulier de bon nombre de journaux et de revues paraissant en Roumanie. Au cours des années 1922- 1923, il ne publie pas moins de trente-deux articles dans Zianrul Stiintelor populare (« le journal des sciences populaires »). Tout en suivant ses études universitaires à la faculté des lettres et philosophie, entre 1925 et 1928, Eliade est le collaborateur attitré d’un grand quotidien de Bucarest Cuvântul (« la Parole ») pour lequel il écrit deux articles par semaine. D’avril à juin 1928, il séjourne à Rome pour travailler sur son mémoire de licence intitulé « La Philosophie de la Renaissance Italienne de Marsile Ficini à Giordano Bruno »4. En étudiant la Renaissance italienne, Eliade découvre le concept de l’Humanisme, et il rêve d’un modèle d’un homme universel5. En octobre 1928, il passe sa licence en philosophie, et en novembre il part pour l’Inde.6 On remarque donc son intérêt pour les sciences naturelles, l’alchimie, la Renaissance, l’Orientalisme et l’histoire des religions. Notons aussi son admiration pour son professeur de philosophie, Nae Ionescu, et ses idées sur les expériences vitales, son engagement, ses intuitions et ses notions de réalité spirituelle ou psychologique du monde mental.7 Il reçoit par la suite une bourse du Maharaja de Kassimbazar pour étudier la philosophie avec Surendranah Dasgupta à l’université de Calcutta. En 1929, il séjourne à Calcutta où il étudie le sanskrit sous la direction du célèbre professeur et érudit Surendranah Dasgupta, auteur de cinq volumes d’ History of Indian Philosophy. Parallèlement à ses études, il écrit un roman en roumain Isabel apele 1 In Allen Douglas, Mircea Eliade et le phénomène religieux, Payot, Paris, 1982, p. 17. 2 In Kitagawa Joseph, Eliade Mircea in The Encyclopedia of Religion, editor in chief Mircea Eliade, Macmillan company, New-York, 1987. p. 85. 3 In Keshavjee Shafique, Mircea Eliade et la coïncidence des opposés ou l’existence en duel, Peter Lang SA, Berne, 1993, p. 12. 4 In Mircea Eliade et le phénomène religieux (op.cit.), p. 17 5 In Eliade Mircea in The Encyclopedia of Religion, (op.cit.) p. 85. 6 In Mircea Eliade et le phénomène religieux, (op.cit.) p. 17. 7 Ibid. 5 diavolului (« Isabel et les eaux du diable »). Ce roman est inspiré de son expérience indienne. Edité en 1930 en Roumanie, c’est le premier roman d’Eliade qui a été publié. En 1930, toujours sous la direction de Dasgupta, il travaille sur l’analyse du texte des commentaires de Patanjali et choisit comme sujet de thèse de doctorat l’histoire comparée des techniques du yoga. A partir d’octobre 1930, et durant six mois, Eliade pratique le yoga lors d’un séjour à Rishikesh dans l’Himalaya, sous la direction de swami Shivananda. Il pense qu’un mystère est caché en Inde ; mais, en fait, il se rend compte qu’il y trouve le mystère de sa propre existence. L’Inde lui révèle une signification profonde de la liberté qui peut être atteinte en abolissant la routine de la condition de l’existence humaine.1 En avril 1931, il retourne à Calcutta. Il passe son temps à faire des travaux de recherche à la bibliothèque de la Société asiatique du Bengale et à écrire sa thèse de doctorat.2 Le voyage en Inde lui ouvre les yeux sur l’existence d’éléments communs dans toutes cultures paysannes, par exemple, en Chine, au Sud-Est asiatique, en Inde aborigène pré-aryane, dans le monde méditerranéen, et dans la Péninsule ibérique. De ces éléments communs découleront ensuite la notion de « religion cosmique »3. Eliade obtient son doctorat en philosophie en 1933 puis est nommé maître-assistant à la chaire de Nae Ionesco à l’université de Bucarest. Entre 1935 et 1936, il publie ses premiers ouvrages d’érudition : Alchimia asiatica suivi de Yoga, essai sur les origines de la mystique indienne, sa thèse de doctorat. Il propose une nouvelle interprétation des mythes et des symboles des religions archaïques et orientales. Cette nouvelle interprétation attire l’attention de plusieurs éminents érudits européens4. Eliade est aussi actif dans le groupe Criterion, groupe de jeunes intellectuels. Les idées de ce groupe représentent la manifestation collective de la jeune génération roumaine. Le but qu’ils poursuivaient, selon Eliade, n’était pas seulement d’informer les gens, ils voulaient surtout réveiller l’audience, la confronter à leurs idées, pour finalement modifier leur mode de pensée.5 C’est à ce moment là qu’il montre son intérêt pour son identité roumaine et qu’il étudie l’histoire de son pays. Ce mouvement de patriotisme serait peut- être le miroir du nationalisme naissant en Europe centrale et de l’ouest. Certaines sources évoquent même un intérêt d’Eliade pour le fascisme. En dehors des frontières roumaines, on ignore généralement qu’Eliade a d’abord une réputation grâce à ses romans. Entre 1930 et 1940, il publie plus de quatorze romans et recueils d’articles. Plusieurs de ses romans ont été traduits et publiés à l’étranger. Avec la deuxième Guerre Mondiale, la vie de Mircea Eliade est menacée en Roumanie. Il est nommé attaché culturel à Londres en 1940, puis à Lisbonne de 1941 à 1945. Dès lors, il ne retournera plus jamais en Roumanie. 1 In Eliade Mircea in The Encyclopedia of Religion, (op.cit.)p. 85 2 In Mircea Eliade et le phénomène religieux (op.cit.), pp 17-18. 3 In Eliade Mircea in The Encyclopedia of Religion (op.cit.) p. 85. 4 Ibid, p. 86. 5 Ibid., 6 C’est alors que commence sa vie d’exil. En 1945, il habite à Paris où il vécut jusqu’en 1956. Il donne des cours à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes pendant plusieurs années. Durant ces années, il publie plusieurs articles dans Critique, Revue de l’histoire des religions et autres périodiques. Il participe à de nombreux congrès internationaux d’Histoire des religions. On peut dire que la majeure partie de l’ouvrage scientifique d’Eliade a été publiée en France de 1949 à 1954, à l’exception de trois volumes d’Histoire des croyances et des idées religieuses, ouvrages plus tardifs. C’est grâce à son Traité d’histoire des religions que Mircea Eliade acquiert sa réputation internationale et sa consécration de spécialiste d’histoire des religions.1 Le Traité d’histoire des religions est un ouvrage préfacé par Dumézil. C’est l’affirmation d’une uploads/Religion/ e-lliade.pdf
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- Publié le Dec 21, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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