« Lorsqu'un homme va quitter le monde, l'Ange de la Mort apparaît pour conduire
« Lorsqu'un homme va quitter le monde, l'Ange de la Mort apparaît pour conduire son Ame où elle doit aller... » « Ceux qui ont vu l'Ange de la Mort disent qu'il possède des yeux le couvrant tout entier... » (Midrachim : Pesikta 41) (1) L'Institut de Recherches Métapsychiques du regretté Docteur Osty a souvent publié le résultat de ses expériences. Les revues spirites le font fort souvent pour celles relevant de leur enseignement et des pratiques en dérivant. Parfois même, les ethnographes publient des comptes rendus fort intéressants de cérémonies s'insérant dans le vaste domaine de la magie des primitifs. Seule, la vieille Magie d'Occident dissimule le résultat de ses mystérieuses "opérations" sous le voile d'une discrétion absolue. Et si l'on excepte la célèbre évocation d'Apollonius de Tyane par le mage Eliphas Lévi, et qu'il a lui-mème relatée, vers la fin du siècle dernier, puis le récit (authentiquement vécu), de Noël de La Houssaye : L'Apparition d'Arsinoë, (Paris 1948, La Colombe édit.), et celui donné par P. Piobb dans la revue Consolation, avant la guerre, on a rapidement fait le tour des évocations magiques relatées, tout au moins ayant trait à des évocations provoquées expérimentalement (2). Le présent récit a trait à une évocation non provoquée, soit à une apparition, consécutive à la mise en œuvre d'un rituel à forme magique, mais mise en œuvre qui ne supposait ni n'imaginait pas d'avance un tel résultat. Elle a précédé celle relatée dans notre ouvrage Templiers et Rose+Croix, (Adyar édit. - Paris 1955), aux pages 99 à 117. Elle eut pour sujet le même martiniste dissimulé sous le nom d'ordre d'Aurifer, et c'est donc lui-même qui parle dans la relation qui suit. Aurifer atteste encore aujourd'hui, sur son honneur, que rien n'y est inventé, et que tout se déroula exactement comme dans ce récit. Laissons-lui maintenant la parole. * * * « J'ai toujours aimé la Géomancie. Je l'ai aimée pour sa sècheresse, dépouillée de ce que les tarots, le cristal, la rabdomancie et l'astrologie, peuvent conserver de romantique. Et aussi pour son caractère mathématique, pour ses Figures qui naissent de calculs aussi simples que la banale notion du pair et de l'impair. Je l'ai aimée également pour cette démonstration extraordinaire qu'elle nous donne d'un manichéisme bien compris : en haut, l'Absolu, le Divin, nécessairement unique. En bas, le Dualisme, l'opposition de deux principes métaphysiques : nécessairement contradictoires et opposés. Un jour vint où, mis en présence de l'existence, autrefois, d'un rituel géomancique à forme magique, je compris qu'il pouvait avoir un intérêt prodigieux, et je résolus de le mettre en action. Par de providentielles relations, je parvins à faire copier au Maroc un très ancien "almadel", géomancique arabe, grand plateau de cuivre rouge gravé d'inscriptions rituelles. Je fis venir, recueilli dans les formes anciennes, la quantité de sable nécessaire (la géomancie arabe est d'abord "l'art-du-sable"), la baguette de frappe en bois de cèdre. Le reste fut confectionné à Paris. Comme on ne doit jamais interroger "le sable" a par simple curiosité, j'attendis d'en avoir un motif, sans aucune impatience. Et ce jour vint... (3). Chez des amis communs, nous rencontrions chaque semaine une jeune femme charmante, mais à tête légère, laquelle vivait en concubinage avec un jeune ingénieur de grand avenir. Un jour, ayant reçu une demande en mariage, elle mit son ami en mesure de lui donner l'assurance d'un mariage prochain. Sinon, elle lui déclara vouloir vivre une vie régulière, et épouser le nouveau prétendant. Fort ennuyé (car il l'aimait sincèrement), le jeune ingénieur tenta de lui faire comprendre que les différences sociales entre eux étaient fort mal vues par sa mère et toute sa famille, qu'il valait mieux attendre, que de toutes manières, il n'avait nulle envie d'en épouser une autre. Furieuse, la jeune femme vint nous demander de lui dire, par le truchement de l'Astrologie Horaire (4), ce qu'il fallait tirer de cette vague promesse. Nous acceptâmes. Mais, à tête reposée, nous estimâmes que la question méritait d'être éclaircie par la Géomancie plutôt que par l'Astrologie des Interrogations. Et un mardi soir, à la neuvième heure (heure de Mars), la question fut posée selon les règles du vieux rituel arabe (5). Sur une grande table octogonale, servant d'autel, orientée vers le Nord, une grande nappe noire, portant brodés en rouge, les Noms Divins de la Kabbale, les "Sceaux de Salomon", la "Croix" centrale, et le célèbre "A. G. L. A." (6). Sur la nappe noire, le grand plateau carré de cuivre rouge, empli du sable sacré, ramassé sur les flancs duSinaï. Aux angles de l'almadel, quatre flambeaux d'étain, garnis d'une cire noire chacun. (On sait que le noir est la couleur traditionnelle de la Terre.) Devant l'almadel, un gros brûle-parfum de cuivre, garni de braises ; dans le brûle- parfum, se consume le parfum rituel, mélange d'encens d'oliban et de galbanum, auxquels on adjoint une certaine quantité de feuilles de datura stramonium pulvérisées. Au milieu de l'almadel, posé à même le sable, le cristal. Et ainsi, nous attendîmes que l'heure planétaire soit venue (7). Nous n'avions encore proféré aucune parole rituelle, aucun appel, aucune question. Pour nous, le moment n'était pas encore venu, rien n'était commencé. et par conséquent rien ne devait se passer. Nous tenons à souligner ce fait, il a son importance. C'est alors que se produisit un phénomène absolument inattendu. A notre droite, presque contre nous, venant de derrière nous, une haute silhouette sombre glissait lentement et sans bruit. Silhouette humaine, sans doute, d'une taille d'environ un mètre quatre-vingt-cinq de hauteur, totalement coiffée et revêtue d'un voile de crêpe noir tombant jusqu'à terre. A hauteur du front, sous le voile, deux yeux rayonnaient d'une vague lueur bleuâtre, reflétant un sourire intérieur à la fois indulgent et ironique. Et sous le crêpe tombant jusqu'à terre, mouvantes, étincelaient comme des paillettes d'or. La silhouette glissait toujours, lentement, sans un mouvement ; à travers elle, je pouvais distinguer vaguement les meubles de l'oratoire, devant lesquels elle passait. Finalement elle s'immobilisa en face de moi, de l'autre c6té de la table octogonale, avec le même énigmatique sourire immobile, irradiant des yeux sous le crêpe. Persuadé que les fumigations rituelles, trop tôt commencées, étaient la cause de ce que je considérais déjà comme une hallucination, je m'arrachais à cette vision d'un effort de volonté, et, aussitôt, elle disparut. L'heure était venue de commencer l'interrogation. Lorsque toutes les oraisons propitiatoires furent dites (8), vint la jetée des points dans le sable, l'apparition des Figures Géomanciques, et leur interprétation. La réponse n'était pas encourageante, le mariage était douteux, et si mariage il y avait, il avait lieu loin dans le temps... Bien loin ! Il convenait alors d'interroger la boule de cristal posée ait centre du sable. La prière rituelle prononcée, sur notre droite, (à la gauche de la sphère par conséquent), une scène colorée se déroula aussitôt. Nous vimes d'abord la place d'Armes, à Versailles, et dès que nous eûmes identifié l'endroit, mentalement (comme si l'opérateur invisible avait, percé notre pensée), la scène disparut. Un ravissant visage de jeune fille parut alors, couché sur le côté et les yeux clos, portant des nattes tressées en couronne sur chaque oreille. Puis tout disparut. Nous reprîmes alors conscience avec la réalité, et, avec surprise, nous constatâmes que l'horloge marquait dix heures du soir. Tout ceci avait pris une heure, et semblait s'être déroulé en quelques minutes... (9). La jeune femme fut mise au courant de tout ce qui avait été retenu de l'opération quant à la possibilité de son mariage. Nous la mîmes en garde contre une rivale possible, fort jeune, habitant Versailles, place d'Armes, et portant des nattes roulées "en coque" sur chaque oreille... Le soir même, le jeune ingénieur devait, bien entendu, fournir des explications ! Et elles furent, à proprement parler, ahurissantes. Certes, il avait été question deux années auparavant, en sa famille, d'un mariage possible avec une jeune fille, portant des cheveux tressés et roulés en "coque" sur les oreilles. Et cette jeune fille habitait bien alors Versailles, place d'Armes. Vais elle était morte à cette époque même, emportée par une péritonite foudroyante (10). « Tu n'as donc rien à craindre d'elle, ajoutat-il... » Malgré cette assurance, la jeune femme rompit et se maria avec le candidat qui avait été à l'origine de toute cette affaire. Nous ne la vîmes plus, et elle ne paraîtra plus en ce récit. * * * Bien entendu, nous fûmes amené à conter la chose à des amis occultistes. L'un d'eux, Jules Boucher, conclut ainsi : « Tu es certainement passé sur in autre plan, dans une autre "dimension", ce qui explique l'apparition étrange et inattendue, et la différence entre le "temps" ressenti et le temps réel écoulé... Des expériences de ce genre sont fort rares dans les annales de la Magie... Nous étions alors en 1937. Deux années plus tard, les Editions Adyar publiaient La Cabale Mystique de Dion Fortune. Constitué de divers enseignements venant de la célèbre école initiatique anglaise Golden Dawn, l'ouvrage et son auteur, (élève du célèbre occultiste uploads/Religion/ ange-de-la-mort.pdf
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- Publié le Dec 11, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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