1 1) Les grands penseurs du Moyen Age Saint Augustin Théologien, prédicateur, p
1 1) Les grands penseurs du Moyen Age Saint Augustin Théologien, prédicateur, père et docteur de l’Eglise, né à Tagaste en 354 et mort en 430 à Hippone (province romaine de Numidie, Afrique du Nord, actuelle Algérie). Dans son jardin, il entend une voix qui dit "Prends et lis". Il lit Romains 13 :13-14 et se convertit ! Pour Augustin, l’homme a besoin de la grâce de Dieu pour sortir de son péché. Il coopère avec l’action divine en lui. Suite à la con troverse avec les "pélagiens" (partisans de Pélage qui pensaient que l’homme pouvait parvenir au salut par ses seules forces, et qu’il n’avait pas besoin de la grâce de Dieu), Augustin développa ses doctrines sur le péché originel, la grâce, la prédestination et le libre arbitre. La relation et la rencontre entre l’homme et Dieu est au centre de sa pensée. Au 12ème siècle déjà mais surtout au 13ème, naît un mouvement qui renouvelle la pensée chrétienne : la "scolastique". 1. Anselme de Canterbury (1033-1109). Archevêque de Canterbury en Angleterre dès 1063, il est surtout connu comme théologien et philosophe, considéré comme le premier maître "scolastique". Il enseignait que la foi conduit au bon usage de la raison ; il disait : "je crois, pour comprendre". Ce fut Anselme qui le premier, avança la "preuve ontologique" de l’existence de Dieu. C’était une tentative pour prouver l’existence de Dieu au moyen de la seule raison, partant de l’idée que l’être le plus parfait, Dieu, est "tel que rien de plus grand ne peut être conçu"1. C’est une foi en quête d’intelligence : l’insensé ne nie-t-il pas Dieu dans sa pensée (Ps 14) ? Anselme croit que la rédemption du péché par le Christ était nécessaire, l’homme ayant accumulé une dette envers Dieu qu’il ne pourra jamais payer lui-même. Mais il introduit aussi l’idée de mérite et récompense : le Christ en mourant sur la croix "a eu un tel mérite qu’il a satisfait la majesté offensée de Dieu et gagné une récompense"2. Cette citation d’Anselme de Canterbury illustre sa recherche de Dieu : "Tu nous invites à te regarder. Aide-moi, apprends-moi à te chercher. Car je ne peux le faire si tu ne me l’apprends pas. Ni te trouver si tu ne te montres pas à moi. Fais qu’en t’aimant je te trouve Et que je t’aime en te trouvant." 2. Abélard (1079-1142), philosophe et théologien français, enseigne à Paris et attire de nombreux étudiants. Il affirme que "la vérité doit être obtenue en pesant soigneusement tous les aspects de chaque question" 3. Son livre le Sic et Non (1122) ouvre le débat sur le rapport de la foi à la raison. Il veut d’abord comprendre avant de croire, mettant parfois en doute l’autorité de l’Eglise. L’œuvre d’Abé lard annonce également l’influence grandissante de la philosophie d’Aristote, sur la pensée de Thomas d’Aquin et sur la théologie du Moyen Age. 3. Bonaventure (1221-1274), théologien, supérieur général des franciscains, pense que la connaissance de Dieu ne pouvait être appro chée que par analogie : l’homme trouve des reflets ou des traces de Dieu dans les choses matérielles. Un exemple d’analogie a été donné dans la fiche C3 : selon Saint Augustin, l’homme créé à l’image de Dieu est par sa mémoire, son intelligence et sa volonté une analogie de la Trinité (v. triangle de la fiche C3). 4. Thomas d’Aquin (1224-1274), dominicain italien. Il est le plus connu des maîtres de la scolastique. On le surnomme "le docteur angélique". Il est l’auteur de la Somme Théologique (ouvrage de référence en théologie jusqu’à nos jours). Il y fait une présentation systématique et raisonnée de la foi chrétienne. Pour lui, l’homme est le lien entre la création et les êtres supérieurs. Il est le plus faible des esprits, lié à la matière et le plus fort des êtres inférieurs. L’âme et le corps sont intimement liés. La raison humaine utilise les sens (le corps) pour parvenir à la connaissance. Thomas est influencé par la pensée d’Aristote. Il ne déprécie pas la nature humaine mais il affirme sa bonté, elle est un reflet de la cause première divine. Cela le conduit à un lien nouveau entre la nature et le surnaturel. La nature a été affectée par le péché, mais le péché n’a pas détruit la nature qui est comme malade mais pas anéantie. Thomas d’Aquin l’exprime dans la formule suivante "gratia naturam non tollit sed perficit" : "La grâce n’abolit pas la nature mais la conduit à sa perfec tion". LA RUPTURE E2 …et les croyances du Moyen Age But : Présenter la conception de la doctrine du péché et de la rédemption au Moyen Age et ses implications dans la vie de la société de l’époque. A) EXPLICATION DE LA FICHE-PARTICIPANT 1. Colin BROWN, « Saint Anselme », cf. C. EHLINGER, sous dir., Guide illustré de l’histoire du christianisme, (Paris, le Centurion, 1982), p. 276. 2. Ibid., p. 276. 3. Encarta 2003. 2 Pour Thomas d’Aquin, on peut donc "connaître Dieu par la raison humaine". "D’après lui la raison est toutefois confrontée à certaines limites. (…) Il y a des vérités auxquelles on accède seulement par le biais de la révélation, par exemple celle de la Trinité et de l’Incarnation." 4 5. Duns Scot (1266-1308), franciscain britannique. Grand critique de Thomas d’Aquin, Scot attribue un rôle important à la volonté (pri mauté de la volonté et de l’amour sur l’intellect). "Pour Scot, la volonté est libre, car nous déterminons le choix de nos idées avant d’être conduits par elles ; la volonté porte donc la responsabilité de la décision" 5. Il sépare théologie et philosophie : "pour connaître la vérité dans toute sa plénitude et pour accomplir sa destinée éternelle, Duns Scot estime que l’homme ne doit pas s’en remettre à la réflexion ou à la philosophie, mais doit faire appel à la révélation divine. La révélation complète et parachève la connaissance naturelle sans générer la moindre contradiction avec celle-ci" ; "Par la foi, on peut atteindre la certitude absolue que l’âme humaine est incorruptible et immortelle ; la raison peut produire des arguments en faveur d’une telle hypo thèse, mais elle ne peut pas la démontrer rigoureusement" 6. 6. Guillaume d’Occam (1300 environ -1350), franciscain anglais reconnaît "une certaine limite de la faculté humaine de connaître"7. "Il renvoie donc à la lecture de la Bible et à l’exemple des saints" 8. Pour lui, Dieu se révèle par la Parole (connaître Dieu grâce à la révélation)9. La révélation "tombe du ciel" , elle s’impose par sa seule autorité (fidéisme). La foi repose sur elle-même et ne cherche pas l’appui de la raison. Guillaume d’Occam sépare la méthodologie de la science de celle de la foi. "Le rasoir d’Occam" : principe méthodologique de la science. "Raser" les hypothèses compliquées, choisir l’hypothèse la plus sim ple… Dans les cases horizontales, placer le mot d’ordre de chacun des six théologiens ci-contre (mots en gras dans le texte). Six lettres du mot connaître apparaîtront verticalement et permettront de découvrir l’objectif commun des maîtres scolastiques : CONNAÎTRE DIEU. 2) Le Moyen Age et le combat contre le mal • Combattre le mal en vivant de manière différente, avec des convictions particulières : Les Cathares : du grec, katharos : pur. En France, c’est surtout dans le Sud-Ouest que le mouvement cathare s’implante. On les appelle aussi "Albigeois" car ils étaient nom breux dans la région d’Albi. Pour eux, l’esprit est bon et la matière est mauvaise. Les Cathares ont une conception dualiste fondée sur le manichéisme : la croyance en l’affrontement de deux principes : le Bien et le Mal, reflet d’un univers composé d’un monde spirituel créé par Dieu opposé au monde matériel créé par Satan. Ils nient l’Incarnation parce qu’ils refusent que Jésus puisse avoir une nature matérielle. La mort et la résurrection du Christ sont pour eux des figures et des symboles. Ils ne croient pas non plus à la création de l’univers par Dieu puisque la matière est mauvaise… Ils pensaient que le monde avait été créé par un dieu inférieur. Ils se séparent en deux groupes : > Les "Parfaits", des ascètes qui font vœu de célibat, ne mangent pas de viande, renoncent à porter les armes et reçoivent une sorte d’ordination (le consolamentum) par imposition des mains pour la venue du Saint-Esprit. Ils rejettent les images, les reliques, les sacrements. Ils vivent dans la pauvreté. 4. Paul DELIUS, sous dir. , Histoire de la philosophie de l’antiquité à nos jours, (Cologne, Könenmamn, 2000), p. 24. 5. K. HEUSSI et E. PETER, Précis d’histoire de l’Eglise, (Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1967), p. 114. 6. Encarta 2003. 7. Paul DELIUS, Histoire de la philosophie, p. 25. 8. Jean COMBY, Pour lire l’histoire de l’Eglise, tome 1, (Paris, Cerf, 1984), p. 189. 9. Pierre Chaunu précise en parlant de la théologie de Guillaume d’Occam : "l’Ecriture, dans la pratique du XIVe siècle…se confond avec le magistère de l’Eglise." v. Pierre CHAUNU, Le temps des réformes, (Paris, Fayard, 1982), p. 131-132. C C uploads/Religion/ fiche-e2.pdf
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- Publié le Mai 26, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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