ETUDE SUR ORIGÈNE PAR x^'a.:b:bé de. jtoi-,"*' LICENCIÉ EN THÉOLOGIE Professeur

ETUDE SUR ORIGÈNE PAR x^'a.:b:bé de. jtoi-,"*' LICENCIÉ EN THÉOLOGIE Professeur de rhétorique au petit Séminaire de Plombiéres-lez-lDiJon. Yalt aliqais laudarc Origenem : landet, ut laado : Magnus rir ab infaotia , et vere marlyria filius. 8. BiBB. PEUTET-POMMEY, IMPRIMEUR DE L'ÉVÉCHÉ. 1860 f ETUDE SLR RI GENE. p ETUDE SUR ORIGÈNE PA K LICENCIE EN TIIKOl.OCilK Professeur de rhétorique au petit Séminaire de Plombières-lez-DiJon. Vult aliquis laudare Origenem - laudet , ut laudo : Mat^nus vir ab lafantia , et s ère riartyris filios. S. Hier. DIJO]V. PEUTET-POMMEY. IMPRIMEUR DE L ÉVtCHÉ \ ' •» A SA GRANDEUR MO.VSEIGNEIR I^'KV^DÊQXJE xyiE 13IjrOIV HOMMAGF, Du plus profond respect et faible gage de la plus vivo reconnaissance. E. JOLY. Dijon, le 24 juillet 1859. Mon cher abbé , j'ai lu avec le plus grand intérêt les cinq cahiers de votre thèse sur Origène. La disposition m'en a paru bien ordonnée ; la doctrine en est or- thodoxe, nettement exposée, fortement établie. Omne tulit punctum ! J'accepte de grand cœur la dédicace de cette thèse, qui ne peut que faire honneur à notre cher .abbé Joly, que je bénis en Notre- Seigneur. t FRANÇOIS, Evéque de Dijon. Lyon, le G aoiM 1859. Mon cher arbe , J'ai lu votre llièsc pour le iloctoratavec beaucoup fl'inteiéf. C'est un beau travail sur un i\c^ jilus grands p'uies des preiiuers sircles de l'KpIise, et j'y donne bien volontiers mon approbation. Veuillez agréer l'aSvSurance de mes sentiments les plus distingués. A. HAHIUCAM), Dovon do la facii'tr dr throlnc-jr. PRÉFACE. Depuis quelques années , le nom d'Origène a été invoqué à l'appui de doctrines impies ou hérétiques par les philosophes et par les dissidents. Certains philosophes , se refusant avec la plus insigne mauvaise foi à voir dans nos mystères des dogmes révélés, accusent nos écri- vains sacrés de les avoir empruntés à la philosophie platonicienne et aux fausses reUgions de l'Inde ou de la Perse. La philosophie chrétienne , comme ils disent , s'est enrichie de toutes les autres , et elle n'est que le résultat d'un éclectisme prudent opéré par le génie de plusieurs hommes , et que l'imposture a réussi à faire re- garder comme une révélation divine. Malgré tout, ce système de dogmes religieux a eu le sort des autres , et chacun de ceux quo l'on nomme Pères de l'EgUse y a ajouté ou l'a modiflé en s'in- spirant des idées de son époque. Mais aucun ne sest avance aussi loin qu'Origène ; il a même compromis l'œuvre de ceux qui le précédèrent, en adoptant, sans examiner assez, les opinions de Philon et d'Ammonius. Quant aux hérétiques, ils ne pouvaient manquer de voir dans Origène un de leurs devanciers dans la libre interprétation de IGlô TEcriUire sainte , un docteur qui protestait par ses allures indépen- dantes contre l'enseignement arbitraire des Evêques . le Jurieu du in« siècle , acceptant certains dogmes comme incontestables et né- cessaires au salut ; mais se réservant pour tout le reste de ne croire qu'a l'évidence obtenue par un sérieux examen. Et cependant Origène n"est point ce philosophe chrétien cher- chant dans le platonisme un développement du christianisme , ni ce protestant de la primitive Eghse. Ces erreurs, que l'on traiterait de naïves , si elles ne partaient de la haine , trouveront leur réfutation dans notre thèse. Toutefois nous ne nous sommes point proposé directement ce but. La mauvaise foi des philosophes et des hérétiques en ce qui concerne Origène a été plutôt la cause déterminante de notre choix que l'objet de nos attaques, et nous avons dirigé tous nos efforts vers l'appréciation de ce docteur. On a beaucoup écrit sur cet homme. Outre les histoires ecclésias- tiques qui donnent plus ou moins de détails sur sa vie, des écrivains d'un remarquable mérite ont analysé ou critiqué ses ouvrages et ses doctrines, et les travaux d'Huet, de Delarue et de Mœhler sont certes admirables d'érudition et de logique. Mais si admirables qu'ils soient , on n'y retrouve point la physionomie vivante d'Ori- gène : ce sont des textes isolés que l'on commente avec le com- mentateur, dont on discute le sens, dont on apprécie la portée. L'intelligence d'Origène ne s'y révèle pas tout entière ; son cœur surtout, son zèle, son'activité morale et religieuse, son éloquence, n'y enflamment point l'âme du lecteur. C'est cette lacune que nous nous sommes proposé de combler , autant du moins que nos forces et nos loisirs pouvaient nous le permettre. L'intelligence d'un homme ne se mesure pas seulement au nom- bre des problèmes quelle pose et qu'elle résout , ni même seule- ment à la manière dont elle les résout. Ce double emploi de l'esprit atteste sa fécondité, sa puissance d'invention. Mais il ne faut point négliger ce jugement pratique qui choisit ses sujets en harmonie avec les besoins d'une époque , qui saisit promptement et sûrement des sophismes dangereux à la société : cette pénétration qui va jus- qu'au principe de l'erreur pour l'anéantir dans sa racine avant d'en couper les rameaux , et remonte aux propositions fondamentales pour en déduire les conséquences ; qui ensuite met toutes ses pen- sées dans un ordre lumineux et irréprochable. Voilà, ce nous sem- ble, les principaux phénomènes d'une haute inteUigence. Quant au cœur, il se manifeste par l'amour, par le courage, par l'éloquence. Il est le mobile des grandes actions et des grandes pen- sées; mais il en accompagne l'accompUssement et l'expression , et on le retrouve dans chaque circonstance et dans chaque mot. Il n'est rien de plus intéressant que de suivre un grand philoso- phe ou un grand théologien dans ses travaux intellectuels ; que de saisir dans ses œuvres sa pensée intime depuis son premier élan jusqu'aux développements extrêmes qu'elle produit; que d'en- tendre les accents de son ardente éloquence, et de contempler la poésie qui déborde parfois à grands flots de son imagination. L'étude d'Origèue,à ce point de vue, nous a fortement attaché. L'analyse de ses doctrines, nous l'aurions trouvée toute faite ; nous n'aurions eu qu'à traduire, si nous n'avions voulu l'extraire de ses œuvres. Mais nous sentions que notre travail , c'était la mise en relief de la puis- sance intellectuelle d'Origène , de sa méthode , de son but ; la révé- lation de l'énergie de son âme par certains traits de sa vie et certains passages de ses œuvres ; et c'est à cela surtout que nous nous sommes appliqué. Nous ne nous sommes point dissimulé les écarts de ce grand homme, et nous ne les dissimulons point dans notre thèse : avant tout nous avons voulu être impartial. Les opinions sont partagées SOT deux points fort importants : Origène a-t-il erré touchant la sainte Trinité ? et à supposer qu'il ait erré , doit-on l'accuser de mauvaise foi'^ Nous soutenons qu'Origène erra sur la Trinité; mais nous prenons le parti de son innocence, et nous refusons de découvrir en lui la tache de Thérésie. Tel est le dessein de notre étude sur Origène , et comme le pro- gramme de notre thèse. Puissions-nous n'être pas demeuré trop au- dessous d'un tel sujet! puisse notre travail faire suffisamment connaître un des plus illustres défenseurs de la religion chrétienne et de la doctrine catholique ! CHAPITRE PREJIIER JUt^ dhirétleu. § I. Origènc , surnommé Adamantins, naquit à Alexandrie en 185. Fils de parents chrétiens, il appartenait, d'après Eusèbe, à une famille distinguée. Aux dons (ju*il avait reçus de la nature vinrent se joindre une exeellente éducation et une instruction variée. « Léonidc, son père, ne s'était point contenté d'orner son esprit des premières sciences qu'apprennent les enli\nts; il lui expliquait l'Ecriture sainte, et voulait qu'il en récitât tous les jours quelques passages. Origène s'occupait avec joie de ce travail; mais, ne s'arrêtant pas aux sens les plus simples des livres sacrés, il en recherchait de plus pro- fonds, et embarrassait quelquefois son père par les ques- tions qu'il lui adressait. Léonide se croyait obligé de le reprendre et de lui dire qu'il devait s'en tenir au sens de la lettre, sans vouloir pénétrer plus avant; mais il ne laissait pas de se réjouir en lui-même de cette élévation Mi CHAPITRE PREMIER. d'esprit qu'il remarquait dans son fils, et il remerciait Dieu , comme d'une très-grande grâce , de lui avoir donné un tel enfant. Souvent même, lorsque son fils dormait, il lui découvrait la poitrine et la baisait avec respect, comme un sanctuaire où résidait l'esprit de Dieu (1). Cette éducation portera ses fruits. Une intelligence qui se révèle avec tant d'énergie ne peut manquer d'étonner un jour le monde par le vif éclat de ses lumières ; une ardeur si précoce pour les grandes choses promet une vertu sinon toujours réglée , du moins toujours enthou- siaste et toujours héroïque. Nous ne nous proposons point de raconter la vie d'Ori- gène. On trouvera dans les histoires de l'Eglise tous les détails que nous pourrions donner ici. Ce que nous dési- rons , c'est de faire ressortir la foi vive et le zèle uploads/Religion/ joly-etude-sur-origene-1860.pdf

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  • Publié le Oct 15, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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