LA GRANDE VIE DE JÉSUS-CHRIST PAR LUDOLPHE LE CHARTREUX TOME : SIXIÈME NOUVELLE
LA GRANDE VIE DE JÉSUS-CHRIST PAR LUDOLPHE LE CHARTREUX TOME : SIXIÈME NOUVELLE TRADUCTION INTÉGRALE AVEC PRÉFACE ET NOTES PAR LE P. DOM FLORENT BROQUIN Religieux du même Ordre Deuxième édition PARIS C. DILLET, LIBRAIRE - ÉDITEUR 15, RUE DE SEVRES, 15 1883 Nous avons fait examiner avec soin la GRANDE VIE DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, par Ludolphe le Chartreux, traduite et annotée par le Père dom Florent Broquiny religieux de notre Ordre. Sur le rapport favorable qui nous a été fait, nous en autorisons l'impression, A la Grande-Chartreuse, le 19 juin 1869. FR. CHARLES-MARIE, prieur de Chartreuse. IMPRIMATUR FR. ANSELMUS MARIA Prior Cartusiae et Vic. gen. Gratianop. 22a Xbris 1882 Paris-Auteil. - Impr. des Apprentis Orphelins - Roussel - 40, rue La Fontaine 1 TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE L De la Pâque et des diverses significations de ce nom....................................................................................................................................................3 CHAPITRE LI Quand et pourquoi Judas vendit il le Seigneur Jésus.....................................................................................................................................................7 CHAPITRE LIII Manducation de l'agneau pascal dans la dernière cène du Sauveur.............................................................................................................................11 CHAPITRE LIV Lavement des pieds des apôtres...................................................................................................................................................................................15 CHAPITRE LV Reproche charitable adressé au traitre Judas à son départ...........................................................................................................................................21 CHAPITRE LVI Institution de l'Eucharistie...........................................................................................................................................................................................27 CHAPITRE LVII Discours et prières de Jésus Christ en la dernière Cène..............................................................................................................................................33 CHAPITRE LVIII Pourquoi et comment il faut méditer la passion du Sauveur.......................................................................................................................................43 CHAPITRE LIX Premières complies de la Passion Agonie du Seigneur et trahison de Judas dans le jardin.......................................................................................................................................51 CHAPITRE LX Matines de la Passion Jésus chez Anne, puis chez Caïphe - Reniement de Pierre...................................................................................................................................67 CHAPITRE LXI Prime de la Passion Jésus devant le conseil des juifs, dans le prétoire de Pilate, et à la cour d'Hérode - Désespoir de Judas.............................................................79 CHAPITRE LXII Tierce de la Passion Préférence donnée à Barabbas - Jésus est flagellé, couronné d'épines et condamné à mort - Il porte sa croix....................................................89 CHAPITRE LXIII Sexte de la Passion Jésus est crucifie sur le calvaire entre deux voleurs - Paroles qu'il prononce avant de mourir..........................................................................109 CHAPITRE LXIV None de la Passion Mort de Jésus - Blessure de son côté - Martyre de sa Mère...............................................................................................................................129 CHAPITRE LXV Secondes vêpres de la Passion Le corps de Jésus est descendu de la Croix par Joseph d'Arimathie et Nicodème.............................................................................................137 CHAPITRE LXVI Secondes complies de la Passion Le corps du sauveur est emmené et enseveli - Son tombeau est gardé et scellé par les juifs.............................................................................141 CHAPITRE LXVII Épilogue de la Passion - Éloge de la Croix.........................................................................................................................................................147 CHAPITRE LXVIII Lendemain de la Passion - Espérance de Marie -Descente du sauveur dans les limbes, délivrance des justes. . . . 153 2 CHAPITRE L De la Pâque et des diverses significations de ce nom Matt. XXVI « Voici, dit saint Jérôme, le temps de tremper notre plume dans le sang, d'en arroser les pages de notre livre, et, à l'exemple des Israélites, d'en marquer les portes de notre demeure ; maintenant, comme Rahab, attachons à nos fenêtres le cordon d'écarlate, et, comme Zara, tenons en nos mains le ruban de couleur rouge, afin que nous puissions raconter convenablement le sacrifice sanglant de la victime sans tache immolée hors du camp. » Nous arrivons enfin à la Passion du Sauveur que nous devons considérer avec amour et imiter avec courage, suivant cette recommandation de Dieu même : Regardez et faites selon le modèle qui vous a été montré sur la montagne (Exod. XXV, 40). Jésus-Christ, en effet, est comme un livre modèle, d'après lequel nous devons régler et corriger toute notre vie. Dans la sainte Écriture il est souvent désigné sous la figure d'une montagne, à raison de sa grandeur divine et de sa sublime perfection ; mais c'est surtout lorsqu'il nous apparaît élevé sur la croix qu'il mérite ce nom de montagne, à cause des mérites excellents de sa très-sainte Passion. En lui donc, comme sur le sommet éminent de toutes les vertus, nous est proposé le type que nous devons non-seulement examiner, mais reproduire avec soin. Car il ne suffit pas au Chrétien de contempler Jésus accablé de douleurs et d'ignominies, comme le virent ses bourreaux ; mais il faut en outre qu'il s'efforce de lui ressembler en ses sentiments et en ses actes. C'est ce que signifient les paroles précédentes appliquées à chaque fidèle : Regarde et fais ! comme si le Seigneur lui disait : Considère la Passion du Sauveur, afin de la graver profondément en ton cœur par une vive compassion ; puis essaie de la retracer exactement en ta conduite par une continuelle imitation. Tel est le double devoir que saint Pierre nous rappelle en ces termes : Le Christ a souffert pour nous vous laissant un exemple afin que vous marchiez sur ses traces (I Ep. II, 21). Relativement au premier devoir, si nous entreprenions de raconter en détail tout ce que Jésus-Christ a souffert en ce monde, nous ne pourrions y suffire, puisque toute sa vie mortelle fut une Passion continuelle. Si, comme le dit saint Augustin (Serm. II, de Verbis Dom. ), la vie entière du Chrétien, quand elle est conforme à toutes les prescriptions de l'Évangile, est une croix permanente et un martyre prolongé, à plus forte raison en fut-il ainsi de la vie du Sauveur qui institua et accomplit parfaitement cet Évangile. Remontant jusqu'à sa naissance, remarquez l'extrême indigence à laquelle il est réduit : il n'a ni demeure ni vêtement ; il est né en une étable, il est couché dans une crèche sur un peu de foin, et au milieu de grossiers animaux ; il est emmailloté de viles langes. Au huitième jour, en la circoncision, il commence à répandre son sang précieux pour notre salut ; bientôt après, pour échapper à la persécution d'Hérode, il est transporté en Égypte ; puis au retour de son exil, il passe toute son enfance et son adolescence dans une complète soumission et sans doute aussi dans une grande pauvreté. Plus tard, quand vint le temps où il devait se manifester au monde, il alla par la plus froide saison se plonger dans le Jourdain pour y recevoir le baptême ; il jeûna ensuite sans prendre aucune nourriture pendant quarante jours et quarante nuits. Quelles tentations il soutint contre Satan dans le désert ! que d'injures et d'affronts il subit de la part des Juifs qui le traitèrent de samaritain, de démoniaque, d'homme livré à la bonne chère, de blasphémateur et de séducteur du peuple ! Non contents de vomir contre lui toutes sortes d'outrages, ses compatriotes attentèrent plusieurs fois à sa liberté et à sa vie, ils voulurent souvent l'arrêter, tantôt le lapider et tantôt le précipiter d'un rocher. Observez à combien de pénibles labeurs il s'est condamné pendant tout le cours de sa carrière publique : chaque jour il prêche dans le temple ou dans les synagogues, et il va de ville en ville, de contrée en contrée ; il passe des nuits entières en oraison, guérit d'innombrables infirmes, délivre les possédés, ressuscite les morts, nourrit miraculeusement des multitudes affamées ; au milieu de toutes ces fatigues, lui-même n'en est pas moins assujetti à tous les besoins de notre nature, à la faim, à la soif et à toutes les autres faiblesses humaines, excepté toutefois le péché. Voilà comment toute la vie de notre divin Sauveur fut remplie de travaux et de souffrances jusqu'aux derniers jours de sa Passion qui doit seule nous occuper maintenant ; arrêtons-nous donc à considérer toutes les principales circonstances dans lesquelles il a daigné endurer alors pour nous les plus horribles tourments. Selon la remarque de saint Augustin (Serm. de Vigilia Pentec. ) nous devons trouver une règle de conduite non- seulement en tout ce que Jésus-Christ a fait de bien, mais aussi en tout ce qu'il a supporté de mal. Ainsi sa douloureuse Passion renferme en elle seule toutes les vertus que l'homme peut pratiquer ici-bas ; car le Sauveur accomplit alors de la manière la plus excellente tout ce qu'il enseigne dans son Évangile, relativement à la perfection. Sa croix est la fin de la Loi et de l'Écriture, sa Passion est l'abrégé de toutes ses vertus, sa mort la consommation de tous ses enseignements. Voilà pourquoi saint Paul disait aux Corinthiens (I Ep. II, 2) : Je n'ai point estimé savoir autre chose parmi vous que Jésus et Jésus crucifié, parce qu'en lui est renfermé tout ce qu'il est nécessaire de savoir pour arriver au salut. — S'agit-il de la pauvreté volontaire ? fut-il jamais un homme plus dépouillé que Jésus-Christ, suspendu tout nu sur l'arbre de la croix où il ne pouvait pas même reposer sa tête endolorie ? Voulez-vous parler de l'obéissance et de l'humilité ? Quelqu'un s'est-il abaissé et anéanti comme le Fils de Dieu qui, prenant la forme d'esclave, s'est soumis à la mort de la croix et s'est exposé à toutes sortes d'opprobres ? Si vous faites mention de la chasteté virginale, qui peut-on comparer à Celui dont la mère est toujours restée vierge et dont le père est la pureté même? S'il est question de la charité, personne a-t-il jamais surpassé ou même égalé le Rédempteur, qui a donné sa vie non-seulement uploads/Religion/ la-grande-vie-de-jesus-christ-tome-6-ludolphe-le-chartreux-vita-christi.pdf
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- Publié le Dec 16, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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