SEMINARIO INTERNACIONAL NUESTRA SEÑORA CORREDENTORA Robert de Langeac VIRGO FID
SEMINARIO INTERNACIONAL NUESTRA SEÑORA CORREDENTORA Robert de Langeac VIRGO FIDELIS Le prix de la Vie cachée Commentaire spirituel du Cantique des Cantiques P. LETHIELLEUX, LIBRAIRE-ÉDITEUR 10, RUE CASSETTE – PARIS (VIe) – 1936 Préface Ces pages nous ont été remises sans qu’on nous ait dit le nom de leur auteur ; après la lecture des premières nous n’avons pas tardé à y reconnaître la spiritualité souvent très haute d’un prêtre, visité de- puis longtemps par la souffrance, et qui tient à rester inconnu. Écri- tes au jour le jour, pendant l’heure consacrée à la lecture de l’Écriture sainte, elles constituent comme un commentaire spirituel du Cantique des Cantiques. Elles rappellent l’interprétation allégorique qu’en ont donnée saint Ambroise, saint Grégoire de Nysse et saint Basile, qui y ont vu surtout l’union de l’âme avec le Verbe de Dieu. Leur mérite est de s’élever très spontanément et tout de suite du symbole sensible à l’amour spirituel, qui est l’unique objet dont veut parler ici l’Esprit- Saint, auteur de ce livre inspiré. Sans difficulté aucune, l’interprète nous conduit à la réalité surnaturelle figurée, sans s’arrêter à la fi- gure. Rarement nous avons trouvé une explication si simple, si élevée et si belle de ces textes sacrés, qui reviennent assez souvent dans la li- turgie. C’est pour aider à mieux entendre ces parties de l’Office et des Messes de la Sainte Vierge que nous avons demandé l’autorisation de publier ce commentaire. Ceux qui le liront, comme il a été écrit, dans la solitude, le recueillement et la prière, y trouveront sans doute l’ex- pression d’une vie spirituelle profonde, qui suppose une grande puri- fication par la souffrance généreusement acceptée par amour. Cette lecture convient surtout à des âmes consacrées à Dieu, particulière- ment à des âmes contemplatives, dont la vie spirituelle, déjà dégagée du sensible, peut saisir, dans les symboles matériels dont s’est servi l’Esprit-Saint, ce qu’il avait véritablement en vue. L’amour humain n’intervient ici que pour prêter, non pas ses sen- timents, mais ses expressions toujours très imparfaites ; et moins on s’arrête à leur signification humaine, plus on s’élève vers le véritable sens du livre. De ce point de vue, comme le dit saint Paul : « Omnia munda mundis » (Tit., I, 15). L’œuvre de Dieu dans son ensemble ap- paraît ainsi plus belle ; on en voit mieux l’harmonie, telle qu’elle exis- tait sans dissonance aucune au jour de la Création, depuis les chœurs des esprits purs jusqu’aux derniers vestiges de la divine sagesse et de l’amour dans l’ordre sensible, tel qu’il a été fait par le Créateur, avant d’être troublé par le péché. * Le titre qui a été donné à ces pages, Virgo fidelis, exprime l’idée générale du livre, dont nous donnerons ici quelques extraits, pour en faire saisir l’unité. 4 VIRGO FIDELIS – LE PRIX DE LA VIE CACHÉE À propos du verset : « Aperi mihi, soror mea… immaculata », ch. V, 2, l’interprète, rapprochant ce dernier mot de l’invocation des Li- tanies de Notre-Dame : « Virgo fidelis », écrit : « Ce mot de FIDÉLITÉ a quelque chose d’attachant et de profond. Il parle au cœur, il l’attire. C’est que la fidélité dans l’affection est tout ce qu’il y a de plus précieux pour lui et dé plus difficile. Aimer toujours, toujours être ai- mé, voilà sa raison d’être, sa loi, sa vie. Or, la triste expérience de sa fai- blesse lui a révélé qu’il était capable de ne plus aimer son Dieu ou même seulement de moins l’aimer, et, par suite, d’obliger Dieu, si bon pourtant, ou à le rejeter ou à ne plus le regarder avec la même affection. Cette crainte déchire le cœur comme une flèche aux dards aigus et recourbés. Elle lui fait une blessure profonde que rien ne saurait guérir. Seule L’ASSURANCE de rester TOUJOURS FIDÈLE AU SAINT AMOUR pourrait la cicatriser. Mais c’est là une faveur à laquelle nul ne peut prétendre… Le seul moyen pratiqué que nous ayons, ô mon Dieu, pour vous rester fidèle, c’est, avec la prière, l’amour lui-même devenant chaque jour plus profond. Vous laissez en effet notre âme subir deux influences, qui s’exercent sur elle en deux sens dia- métralement opposés : celle des biens qui passent, celle du Bien qui ne passe pas et qui est Vous-même. ELLE A LE DEVOIR DE SE LAISSER GAGNER, ENTRAÎNER PAR LE CHARME DE VOTRE ADORABLE BONTÉ. Plus elle se soumet à votre douce attraction et plus elle s’éloigne des choses d’ici-bas, moins elle en subit l’influence. L’AMOUR, QUI LA REND DE PLUS EN PLUS CAPTIVE, LA REND AUSSI DE PLUS EN PLUS LIBRE, de cette sainte et véritable « liberté des enfants de Dieu ». Elle se détache et elle s’attache. Avec une accélération mysté- rieuse à partir surtout d’un certain point de sa course, elle se rapproche de vous, s’unit à vous, s’enfonce en vous, de manière à ne plus faire qu’un, en un sens, avec vous. Son amour l’a entraînée dans les profondeurs de votre Être. Elle s’y cache et s’y tient à l’abri des coups de ses ennemis ». C’est cette ascension de la vierge fidèle que nous décrit ce livre en redisant, sans se répéter, le prix de la vie cachée. « Quand on rencontre une âme que l’on croit appelée par vous, ô mon Dieu, à la vraie vie, on se sent poussé intérieurement à faire une auda- cieuse prière : « Voilà une de vos enfants, ô Père ! Accordez-lui en ce mo- ment une marque nouvelle de votre affection. Vous lui avez déjà tant don- né ! S’il manque quelque chose à sa préparation, ajoutez ce qui lui manque, afin qu’elle soit digne de vous ! Purifiez-la ; ornez-la ; embrasez-la de votre amour. Puis prenez-la comme dans vos bras, prenez-la sur votre Cœur si bon… J’ose vous le dire, ô Père, respectueusement, humblement… mais je n’aurai pas de paix que vous n’ayez réalisé mon désir : il est juste, il est lé- gitime, c’est pour votre gloire et pour le bonheur de cette âme que je vous l’exprime. C’est aussi pour moi, ô mon Dieu ! Souvenez-vous, ô Jésus, de la parole de votre saint Précurseur : « Qui habet sponsam sponsus est ; ami- cus autem sponsi, qui stat et audit eum, gaudio gaudet propter vocem sponsi » et faites que je puisse dire comme lui : « Hoc ergo gaudium meum impletum est » (Joan., III, 29) ». PRÉFACE 5 Ce qui invitera à lire ces pages, c’est ce qui s’y trouve, ibid., sur l’apostolat de la vie intérieure et les conditions requises pour cet apostolat : « Il semble qu’elles se ramènent à deux : un désir ardent d’être soi-même une âme de vie cachée, une parfaite docilité à la grâce, afin de lui servir d’instrument auprès des autres, quand l’Esprit-Saint juge à propos de nous employer. Pour parler aux âmes avec fruit des choses de la vie intérieure, de ce qui la prépare, de ce qui la constitue, de ce qui la couronne et l’achève, il faut plus qu’une connaissance scientifique de ces mystérieuses réalités, telle que peut la donner une sérieuse étude des maîtres. En cette matière, l’expérience personnelle ajoute beaucoup. Elle met au point la doctrine, commune. Elle donne à la parole ce je ne sais quoi de persuasif, qui vient de ce que l’âme qui parle est en contact immédiat avec la réalité qu’elle décrit. Non seulement elle la connaît, cette réalité, mais elle la vit ; en un sens, elle l’est et elle la fait passer sans peine dans les mots. Sous l’action de la grâce, les mots deviennent lumière pour l’auditeur. Plus que cela, ils portent avec eux la chaleur et la vie… C’est là un don de Dieu et pour l’ordinaire une récompense, toujours non méritée, de longs et pa- tients efforts personnels. Il faut savoir attendre l’heure de Dieu, l’automne de l’âme. Agir trop tôt serait manger son blé en herbe, s’exposer à ne pas nourrir les autres et peut-être, hélas ! à mourir de faim soi-même… Mais aussi quand le moment est venu de le faire, refuser par fausse humilité ou fausse prudence de donner de son bien aux autres, serait mettre la lumière sous le boisseau, le feu sous la cendre, et laisser sans pain les enfants du Père céleste, qui ont vraiment faim de lui… Voilà pourquoi la docilité à la grâce est si nécessaire à l’apôtre de la vie cachée. Il ne doit rien faire de lui- même et par son propre mouvement. Il n’est qu’un instrument entre les mains du divin ouvrier… Ce n’est qu’à de certaines heures et dans certaines rencontres que l’Esprit Saint le meut, sans qu’il ait pris l’initiative de son action… Dans tous les autres cas, son unique souci doit être de se montrer collaborateur désintéressé, intelligent et souple de la grâce. Dieu seul sait ce qu’il attend de telle ou telle âme, ce qu’il veut faire d’elle… Rien ne sau- rait prévaloir contre cette divine volonté… uploads/Religion/ langeac-virgo-fidelis.pdf
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- Publié le Nov 01, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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