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Version 1.0 PAGE 1 SUR 10 Note historique sur le Rite Français On entend par ‘‘Rite Français’’ le Rite consistant en les rituels et règlements élaborés dans les années 1780 et adoptés officiellement par le Grand Orient de France, en 1785 pour les trois grades ‘‘bleus’’ ou ‘‘symboliques’’ et en 1787 pour les hauts grades. Ce sont ces documents – essentiellement les rituels, retranscrits sous une forme plus adaptée à l’usage des Loges et des Chapitres d’aujourd’hui - qui sont la base de la pratique actuelle du Rite Français, à la GLNF en ce qui concerne les grades bleus, et dans le Grand Chapitre Français en ce qui concerne les hauts grades. Nous plaçant au point de vue historique, nous nous proposons de parler de ce Rite tel que nous l’avons défini sous ce point de vue, d’une part en présentant ses origines, et d’autre part en précisant, à partir de l’étude de celles-ci, sa place dans la Maçonnerie française actuelle. Un fait très important que nous voulons souligner d’entrée de jeu est le suivant. Les rituels dont nous venons de parler n’ont existé et n’ont été diffusés au XVIIIe siècle que sous forme manuscrite. En 1801 ils ont été imprimés sous le titre de Régulateur du Maçon pour les grades bleus et sous celui de Régulateur des Chevaliers Maçons pour les hauts grades. Il en résulte que le Rite Français, est souvent caractérisé, surtout en ce qui concerne les grades bleus, comme le Rite du Régulateur du Maçon de 1801. Cette appellation est malheureuse, en ce qu’elle semble indiquer que le Rite en question prend son origine en 1801 seulement. En réalité, comme nous l’avons dit en commençant, il date des années 1780. Il est difficile de lui assigner une date parfaitement déterminée, parce que l’élaboration des rituels et leur adoption par le Grand Orient de France constituent un processus qui s’est étendu sur plusieurs années. Il faut retenir les deux dates que j’ai indiquées ci-dessus pour leur adoption définitive par le Grand Orient : 1785 pour les grades bleus, 1787 pour les hauts grades. Cela tout en sachant que cette adoption définitive était l’aboutissement d’un processus de plusieurs d’années sur lequel nous donnerons davantage de précisions dans la suite de cet exposé. Il faut d’autre part noter qu’on entend parfois assigner au Rite Français une origine antérieure à 1780. Il nous est par exemple arrivé d’entendre dire que le Rite Français existait déjà vers 1760. Ce genre d’affirmations résulte d’une confusion sur ce que l’on entend par ‘‘Rite Français’’. La seule définition précise qu’on peut donner de ce Rite est celle que nous avons donnée au début de la présente note, et elle situe son origine historique dans les années 1780, pas avant. Bien entendu, lorsqu’il fut mis au point dans ces années-là, ce Rite ne fut pas une création ex nihilo. Avant 1780, il existait une pratique maçonnique française ayant des caractères relativement homogènes, et le Rite Français tel que nous l’avons défini est profondément enraciné dans cette pratique antérieure. En ce qui concerne plus particulièrement les hauts grades, tous les grades qui ont été adoptés comme hauts grades du Rite Français existaient avant 1780, et certains d’entre eux avant 1760, mais le Rite Français a intégré ces grades dans un système particulier qui seul peut être revêtu de l’appellation ‘‘Rite Français’’. Les mêmes grades ont été intégrés, par exemple, quoique dans des versions plus ou moins différentes de celles du Rite Français, dans le système du Rite Ecossais Ancien et Accepté. De façon générale, nous croyons pouvoir dire qu’aucun des Rites pratiqués aujourd’hui ne peut prétendre à une origine historique antérieure à 1780. En revanche, tous ces Rites sont plus ou moins fortement enracinés dans des traditions antérieures à 1780, dont chacun d’eux constitue une mise en œuvre particulière. Or un Rite ne peut pas être défini par les traditions dans lesquelles il s’enracine, comme si ces traditions étaient son bien propre, alors qu’il les partage avec d’autres Rites qui les mettent en œuvre d’une manière différente Version 1.0 PAGE 2 SUR 10 de la sienne. La définition d’un Rite inclut nécessairement la manière particulière dont il a mis en œuvre les traditions plus anciennes qui lui sont plus ou moins communes avec d’autres, et on ne peut lui assigner une origine historique antérieure à l’époque où cette mise en œuvre particulière a été réalisée. Ainsi, insistons-y encore avant de clore cette discussion, l’origine historique du Rite Français doit être située dans les années 1780, pas plus tôt et pas plus tard ; ce qui d’ailleurs suffit à faire de lui un des plus anciens Rites actuellement pratiqués, puisque aucun Rite actuellement pratiqué ne peut prétendre à une origine historique plus ancienne. Faisons maintenant quelques remarques sur l’appellation « Rite Français ». Cette appellation ne remonte pas à l’origine historique du Rite telle que nous venons de la préciser. Encore moins remonte-t-elle, bien sûr, aux origines de la Maçonnerie française. Elle n’apparaît pas, en fait, avant les dernières années du XVIIIe siècle. A partir de cette époque, et tout au long du XIXe siècle, elle désigne le « Rite Français » tel que nous l’avons défini, c’est-à-dire le système adopté par le Grand Orient de France aux dates que nous avons dites. Toutefois, le Grand Orient lui-même n’a pas dès l’origine baptisé son système « Rite Français ». Cette appellation n’apparaît jamais ni dans les rituels et règlements originels, ni dans les délibérations au cours desquelles ces rituels et règlements ont été approuvés. La plus ancienne occurrence que nous connaissions de l’appellation « Rite Français » se trouve dans un procès-verbal de délibération de la Chambre d’Administration du Grand Orient en date du 25 décembre 1799, où il est question d’une loge constituée à l’orient de New York « sous le Rit français ». Toutefois cette appellation n’était pas encore bien fixée à ce moment, puisqu’une autre délibération, du 24 mars 1800, parle encore simplement du « système du Grand Orient ». En fait, l’appellation semble avoir été forgée par opposition à celle de ‘‘Rite Ecossais’’. Le terme ‘‘écossais’’ renvoie à l’origine aux hauts grades : il a d’abord qualifié une certaine classe de hauts grades. Par la suite, son sens a parfois été étendu pour désigner – ainsi que le terme ‘‘Ecossisme’’ – l’ensemble de la Maçonnerie des hauts grades. Et enfin, comme il n’y avait pas au XVIIIe siècle la séparation stricte qui existe aujourd’hui entre hauts grades et grades bleus, l’appellation d’ « Ecossais » en est venue à être appliquée par certains Rites à l’ensemble de leur système, y compris les grades bleus. C’est ainsi qu’il existait dans les dernières années de l’Ancien Régime un système qui n’est plus pratiqué aujourd’hui en France1 et qui s’intitulait officiellement Rite Ecossais Philosophique – appellation qui apparaît dans des documents avignonnais des années 1780, car ce Rite avait été élaboré en Avignon. Ce Rite, tel qu’il était pratiqué dans ces années-là, différait assez peu de celui du Grand Orient dans les grades bleus, il en différait surtout dans les hauts grades. En ce qui concerne le Rite que nous appelons « Rite Ecossais Rectifié », il existait également dans les années 1780, mais ne s’appelait pas encore ainsi, il s’appelait seulement « Rite Rectifié ». Cependant, il était gouverné, y compris dans ses grades bleus, par des organismes qui s’intitulaient « Directoires Ecossais », ce qui permettait de concevoir ce Rite comme étant « écossais » dans l’ensemble de ses grades, et explique qu’il ait été finalement appelé ‘‘Rite Ecossais Rectifié’’. Ainsi, en face de Rites qui s’intitulaient « écossais » ou se prêtaient à être conçus comme tels, on comprend que le système du Grand Orient de France ait été appelé « français »2. Mais ce n’est pas là une appellation officielle qui lui aurait été donnée dès l’origine, c’est une appellation accidentelle qui s’est peu à peu imposée dans l’usage. 1 Une version de ses grades bleus remontant au début du XIXe siècle est pratiquée dans certaines loges belges. 2 Nous n’avons pas parlé ici du Rite Ecossais Ancien et Accepté car il n’est arrivé en France, venant d’Amérique, qu’au début du XIXe siècle. De plus, ce n’était à l’origine qu’un système de hauts grades, bien qu’il se soit assez vite doté, après son arrivée en France, de rituels bleus qui lui furent propres. Version 1.0 PAGE 3 SUR 10 Les Rituels adoptés officiellement par le Grand Orient de France en 1785 et 1787 n’ont été imprimés, nous l’avons dit, qu’en 1801, mais il en existe plusieurs manuscrits antérieurs à la Révolution. Dans les vingt dernières années, d’ailleurs, certains de ces manuscrits ont été publiés en fac-similés. Pour les grades bleus d’abord, ces rituels n’étaient eux-mêmes que le résultat de l’uniformisation et de la codification des pratiques des loges françaises, en prenant ici le mot ‘‘françaises’’ en son sens géographique et national et non en référence à un Rite quelconque. Ces pratiques, antérieurement à 1780, nous sont assez bien connues par différentes sources. uploads/Religion/ le-rite-francais.pdf

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  • Publié le Aoû 10, 2021
  • Catégorie Religion
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