NOTICES SUR LES PRÊTRES, CLERCS ET FRÈRES DÉFUNTS DE LA CONGRÉGATION DE LA MISS
NOTICES SUR LES PRÊTRES, CLERCS ET FRÈRES DÉFUNTS DE LA CONGRÉGATION DE LA MISSION PREMIÈRE SÉRIE COMPAGNONS DE S. VINCENT TOME PREMIER PARIS IMPRIMÉ PAR PILLET ET DUMOULIN RUE DES GRANDS - AUGUSTINS, 5 1881 Tous droits réservés. Les Notices des premiers Compagnons de saint Vincent de Paul, qui paraissent aujourd’hui, étaient prêtes depuis trois ans et devaient précéder la publication des lettres de notre saint Fondateur. Ces lettres, inédites pour la plupart, donnaient à ce travail un intérêt tout particulier, en faisant connaître les premiers missionnaires et quelques-uns de leurs travaux. On les avait citées longuement, d’abord parce qu’il est toujours agréable pour les enfants de lire ce que leur Père a écrit, et puis parce que, pour quelques missionnaires, elles étaient l’unique source qui pût nous fournir des renseignements sur eux. La perte de nos archives, qui auraient pu nous mettre à même de faire revivre les premiers compagnons de saint Vincent, rend plus précieuses encore les lettres de notre saint Fondateur, qui nous parlent de ceux que nous aimerions tant à connaître. Quelques lettres de M. Portail et de M. d’Horgny, adressées soit à Mlle Le Gras, soit à quelques filles de la Charité, nous ont été heureusement conservées ; nous les citons à leur date, car elles n’avaient pas encore été publiées. Leur découverte a été une bonne fortune, et ce sera pour nos lecteurs une consolation de les pouvoir lire. [VI] Les sept premières notices ont été faites d’après les indications fournies par les lettres ou par l’histoire de saint Vincent. La notice de M. Pilé a été, selon toute apparence, écrite par saint Vincent. Notre bienheureux Père nous montre dans ce travail le pieux témoignage qu’il donnait aux morts de la Compagnie, en même temps qu’il faisait servir à l’éducation des vivants leurs exemples et leurs vertus. La notice du frère Jourdain, le premier frère coadjuteur admis dans la Campagnie, n’est autre chose que la reproduction des paroles prononcées par saint Vincent dans la conférence qui fut faite sur les vertus de ce frère après sa mort. Nous avons complété la notice de M. François Fournier en ajoutant quelques détails extraits de l’Histoire manuscrite de la Congrégation de la Mission, par M. Lacour, ancien supérieur du grand séminaire de Sens. Il résulte de ces indications que M. François Fournier est vraiment l’auteur de la Vie de saint Vincent, publiée sous le nom d’Abelly, — ou du moins qu’y a eu la plus grande part. La Vie de M. Jean Martin a été traduite de l’italien ; il existe deux Vies de cet admirable missionnaire. Celle que nous publions contient plusieurs lettres écrites à saint Vincent dans lesquelles le hélé missionnaire raconte ses travaux et les fruits merveilleux dont le Piémont et la Corse ont été longtemps témoins. Saint Vincent encourageait M. Martin par une correspondance fréquente, comme on peut le voir dans les volumes de ses Lettres. [VII] La dernière notice est celle du frère Bertrand Ducournau. Ce n’est que l’abrégé d’une Vie écrite par le frère Chollier, l’auteur de la Vie du frère Alexandre Véronne. Comme on le verra en lisant cette notice, le frère Ducournau a contribué plus que personne dans la Congrégation, à faire connaître notre bienheureux Père. ‘ Ce fut lui qui eut la pensée de recueillir les conférences que la communauté avait le bonheur d’entendre, afin de Pli- rien laisser perdre de cette parole si sage, si pieuse et si apostolique. Témoin assidu, pendant seize ans, de la vie de son vénérable Père, car il l’accompagnait dans tous ses voyages ; son secrétaire pendant ce même temps, il l’a certainement mieux connu que personne ; ce sont ses notes et ses mémoires qui ont surtout servi à M. Fournier pour la rédaction de lit Vie qui fut publiée en 1664. Enfin, nous ajoutons comme appendices à ce volume I le nom des prêtres et des frères entrés dans la Congrégation ; 2, la liste des maisons, l’historique de leur fondation et le nom des supérieurs depuis l’origine de la Compagnie jusqu’à la mort de saint Vincent. Le second volume de cette série contiendra la suite des notices et les mêmes appendices, se rapportant au généralat de M. Alméras. Paris, 13 juin 1881, fête de saint Antoine. LES PREMIERS COMPAGNONS DE VINCENT DE PAUL ANTOINE PORTAIL 1590 1660 I (1590 - 1626) Naissance de M. Portail. - Premiers rapports avec saint Vincent. - Jugement de Collet sur M. Portail. - Ses premières occupations. - il est ordonné pitre. - II remplace saint Vincent auprès des galériens. - Donation du collège des Bons-Enfants. - NI. Portail prend possession au nom de saint Vincent. - Mort de Mme de Gondi. - Premières missions. - Comment elles se faisaient. - Origine de la Congrégation de la Mission. -Approbation de l’archevêque. - Deux disciples viennent s’adjoindre à saint Vincent. -Engagement contracté par acte notarié. - Nouveaux compagnons. - Leurs qualités. Antoine Portail naquit à Beaucaire, diocèse d’Arles en Provence, le 22 novembre 1 59o. Nous ne savons rien de son enfance ni de sa jeunesse. Il vint à Paris, attiré sans doute, comme tant d’autres, par la réputation bien méritée dont l’université jouissait alors. Dès son arrivée, vers 16io, et n’ayant alors que vingt ans, il s’était mis sous la direction spirituelle de saint Vincent. II fut son premier disciple, comme il devint plus tard son premier compagnon.” [2] Le premier compagnon de saint Vincent n’eut pas plutôt goûté la pureté et l’élévation de ses maximes, qu’il s’attacha vivement à lui, et la mort seule fut capable de l’en séparer. Il avait beaucoup de rapports avec son père spirituel, et il l’imitait principalement dans son humilité. Il fit de si grands progrès dans cette vertu, que, quoiqu’il eût beaucoup de mérite, qu’il eût fait de fort bonnes études en Sorbonne, et qu’il écrivît parfaitement bien, il ne cherchait qu’à être inconnu ou méprisé 1” Humble comme son maître, qui, en arrivant à Paris, s’était logé à l’hospice de la Charité, M. Portail restait au faubourg Saint - Honoré2 dans le local adopté pour les galériens, et qui leur servait à la fois d’hospice et de prison. Initié par saint Vincent aux œuvres de charité, M. Portail, à son exemple, s’occupait avec bonheur de cette classe de malheureux, alors si délaissée. Témoin des premiers efforts de son maître auprès des galériens de Paris, et compagnon ordinaire de ses visites, il l’aidait à les instruire et à les consoler. Aussi, quand, au commencement de 1629, saint Vincent partit pour Marseille, où l’appelait son titre d’aumônier royal des galères, il laissa en ses lieu et place, M. Antoine Portail3. Récemment élevé à l’honneur du sacerdoce4, il consacra aux galériens les prémices de son ministère ; il habitait toujours au milieu d’eux, ne cessant de leur prodiguer ses soins les plus assidus jusqu’au jour où il dut se retirer au collège des Bons-Enfants (6 mars 1624.) Mais avant de le voir entrer dans ce collège, qui devait être le berceau d’une nouvelle’famille religieuse, résumons en quelques mots, les circonstances qui donnèrent lieu à cette fondation. [3] Saint Vincent de Paul, depuis son retour dans la maison de Gondi (Décembre 1617), ne s’était occupé que d’œuvres charitables, et de missions dans les campagnes. Or, les fruits de salut produits par les premières missions de saint Vincent donnèrent à Mme de Gondi, qui en avait été témoin, et même coopératrice, la pensée de les étendre et de les perpétuer. Dès 1617, elle avait disposé de 16,000 livres pour faire prêcher de cinq ans en cinq ans, des missions dans ses terres. Saint Vincent, chargé par elle de régler cette affaire, s’était inutilement adressé aux Pères Jésuites, à ceux de l’Oratoire et à plusieurs autres communautés religieuses. Mais la Providence réservait cette œuvre à notre saint lui-même, car Mme de Gondi se demanda avec raison pourquoi elle allait chercher au loin ce qu’elle avait, en quelque sorte, sous la main. Que fallait-il pour la communauté des prêtres qu’elle rêvait ? N’existait-elle pas déjà dans ces prêtres vertueux, amis de saint Vincent5, qui l’aidaient dans ses missions ? il ne fallait qu’une maison et l’approbation de l’autorité ecclésiastique. Le comte de Joigny6 confirma Mme de Gondi dans cette pensée, et s’offrit à partager avec elle, le titre de fondateur du nouvel institut. Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris7, frère du général, se fit un devoir d’approuver un établissement dont son diocèse allait merveilleusement profiter. Il fit plus, il offrit une maison, dont il pouvait disposer. L’archevêque, le général des galères et la comtesse de Joigny ayant conféré sur les moyens de faire prospérer l’œuvre projetée, en parlèrent à saint Vincent. Voici les propositions qu’ils lui soumirent : 1 Collet, t. I, p. 118, 2 Abelly, t. I, p. 65. 3 Ristretto, p. 29. 4 1622 5 Entre autres M. Belin, aumônier à Villepreux, Vie de saint Vincent, en italien. 6 Le général des galères était duc de Gondi et comte de Joigny. 7 Ce fut en 1622 que uploads/Religion/ notices-cm-tomo-primero-frances.pdf
Documents similaires










-
51
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 08, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
- Taille du fichier 1.8388MB