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Introduction Table des matières Cours de Philosophie Lecture suivie Bibliographie Index Chercher PhiloLog Cours de philosophie Flux pour Articles Commentaires « La science est-elle incompatible avec la religion? Suffit-il de communiquer pour dialoguer? » Quel est le rôle de la religion? Freud. 5 Avr 2008 par Simone MANON « Pour bien se représenter le rôle immense de la religion, il faut envisager tout ce qu'elle entreprend de donner aux hommes ; elle les éclaire sur l'origine et la formation de l'univers, leur assure, au milieu des vicissitudes de l'existence, la protection divine et la béatitude finale, enfin elle règle leurs opinions et leurs actes en appuyant ses prescriptions de son autorité. Ainsi remplit-elle une triple fonction. En premier lieu tout comme la science mais par d'autres procédés, elle satisfait la curiosité humaine et c'est d'ailleurs par là qu'elle entre en conflit avec la science. C'est sans doute à sa seconde mission que la religion doit la plus grande partie de son influence. La science en effet ne peut rivaliser avec elle, quand il s'agit d'apaiser la crainte de l'homme devant les dangers et les hasards de la vie ou de lui apporter quelque consolation dans les épreuves. La science enseigne, il est vrai, à éviter certains périls, à lutter victorieusement contre certains maux : impossible de nier l'aide qu'elle apporte aux humains, mais dans bien des cas elle ne peut supprimer la souffrance, et doit se contenter de leur conseiller la résignation ». Freud. Nouvelles conférences sur la psychanalyse. 1915.1917. Objet du texte : « Bien se représenter » c'est se faire une idée claire et distincte de quelque chose. Freud invite d'abord à bien se représenter un fait : le phénomène religieux a un poids énorme dans le monde. Les religions sont des grands faits collectifs contribuant puissamment à donner au monde sa forme et sa couleur, sans doute à déterminer son destin. Au fond Freud demande de prendre acte d'un fait : politiquement, géopolitiquement le fait religieux a une importance majeure. Pour se faire une idée très claire de cette réalité ; entendons pour en prendre la mesure exacte il convient d'articuler ce fait à un autre fait, peut-être moins donné à l'observation naïve : « il faut, dit le texte, envisager tout ce que la religion entreprend de donner aux hommes ». «Il faut » c'est-à-dire : il est absolument nécessaire de comprendre que la force de la religion tient à la force des intérêts humains qu'elle a pour mission de satisfaire. La religion est au service des besoins, des affects des hommes. Elle a une dimension utilitaire. L'immensité de son rôle sur le théâtre des affaires humaines est proportionnelle à l'immensité des services qu'elle rend. Freud montre qu'ils sont de trois ordres : Une religion propose une conception du monde. En ce sens elle remplit une fonction théorique par où elle entre en conflit avec la science. Elle apaise les craintes et nourrit les espoirs d'un être confronté à l'angoisse de sa finitude et de sa misère existentielle. Freud précise que « c'est sans doute à (cette) seconde mission que la religion doit la plus grande partie de son influence ». Il souligne ainsi la souveraineté des affects dans la vie des hommes. Leur puissance est sans commune mesure avec les exigences pures de l'esprit telle que, par exemple l'exigence de vérité. Voilà pourquoi les hommes confondent d'ordinaire ce qui est vrai ou juste avec ce qu'il leur est utile ou agréable de croire tel. Là est le ressort de l'efficacité psychologique de toutes les idéologies et de toutes les religions. Elles sont infiniment plus influentes que la science car celle-ci n'est pas au service des affects (au contraire la science requiert pour être élaborée une ascèse, un effort pour s'arracher à ce que Platon définit métaphoriquement comme la prison du corps afin de faire triompher les requêtes de l'esprit) et elle est beaucoup moins capable de rendre aux hommes les services que leur rend la religion. Les hommes, en effet, sont majoritairement des êtres sensibles ne poursuivant pas de manière désintéressée la vérité et le bien. Les systèmes de représentation ordonnés à la satisfaction de leurs intérêts sensibles ont donc infiniment plus de prestige à leurs yeux que les savoirs élaborés de manière désintéressée. Elle donne à ses adeptes un code de conduite et un système de pensée d'autant plus aptes à les cohérer qu'ils procèdent de l'autorité du sacré. Les religions ont en effet le pouvoir de cimenter idéologiquement les membres d'un groupe. Elles définissent une orthopraxie (ce qu'il convient de faire) adossée à une orthodoxie (ce qu'il convient de croire) dont le mérite est d'échapper à la délibération collective. Pas de conflits d'opinions, pas de débats dans les systèmes politiques fondés sur le théologique. Elles assurent ainsi une stabilité et une cohésion du corps politique qu'il est bien difficile d'obtenir là où les hommes sont reconnus comme les seuls instituteurs des savoirs et des lois. La religion sert donc bien de multiples intérêts ; elle remplit une fonction théorique, une fonction psychologique et une fonction politique. Remarquons que le texte proposé à notre analyse ne fait que signaler la fonction théorique et la fonction politique. Il n'approfondit pas ces aspects du phénomène religieux même s'il est suffisamment explicite pour interdire de faire l'impasse sur leur importance. L'analyse freudienne se concentre sur la dimension psychologique du fait religieux, ce qui ne saurait nous étonner. Freud n'est ni un épistémologue ni un penseur politique. C'est un spécialiste de la psychologie des profondeurs qui sait par expérience combien le déterminisme psychique conscient ou inconscient œuvre dans tout ce qui est humain. L'enjeu de sa conférence et par là même de ce texte est donc de psychanalyser la religion et de mettre en perspective le discours religieux et le discours scientifique afin de montrer que dans le conflit qui les oppose de manière récurrente la science est vaincue d'avance ; elle ne peut pas rivaliser avec la religion parce que les requêtes de la psyché sont infiniment plus puissantes que celles de la raison. Explication détaillée. Pourquoi la religion (Thème) a-t-elle une place si importante dans la vie des hommes d'hier, d'aujourd'hui et sans doute de demain ? Et pourquoi dans sa concurrence avec le discours religieux, le discours scientifique ne peut-il pas rivaliser ? Telles sont les questions que Freud affronte dans ce texte où il analyse le statut de la religion dans l'économie de l'existence humaine. Il prend en considération le phénomène religieux en général, non telle ou telle religion et établit que toute religion remplit une triple fonction. (Thèse) Dans la première phrase du texte il énumère ces trois fonctions. La religion, apprend-on satisfait la curiosité humaine, elle apaise l'angoisse et entretient l'espoir ; elle normalise les rapports sociaux en consacrant de son autorité un code de conduite et un système de représentation. A partir de la troisième phrase, Freud explicite la nature des deux premières fonctions nommées en mettant en concurrence la religion et la science. Il s'agit pour lui de faire apparaître pourquoi la science ne peut pas rivaliser avec la religion. (Enjeu du texte) Constat amer pour un homme de science, mais constat d'une grande clairvoyance. On comprend clairement pourquoi le combat des Lumières n'est jamais achevé et même pourquoi il est perdu d'avance. 1) La rivalité science / religion du point de vue théorique. L'une et l'autre satisfont la curiosité humaine. La curiosité est l'expression de la nature spirituelle de l'être humain. Parce qu'il est esprit l'homme se pose des questions, il a besoin de s'expliquer le monde dans lequel il vit ou sa propre existence. D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Il veut savoir et soumet la totalité du réel à l'interrogation. Voilà pourquoi les hommes médiatisent leur rapport au réel par des paroles, des récits ayant pour fonction de réduire l'étrangeté des choses et de se les approprier symboliquement. Ils élaborent ainsi des systèmes de représentation du réel qui leur donnent une vue d'ensemble et expliquent par un principe unique un ensemble de phénomènes. C'est ce que Freud appelle dans sa conférence une conception de l'univers. Il faut entendre par là une construction intellectuelle ayant un caractère systématique et unifié. La religion et la science proposent l'une et l'autre de tels systèmes mais comme l'écrit Freud elles ne procèdent pas du tout de la même manière. Leur point commun (elles produisent de l'intelligibilité) propice à des amalgames douteux (au fond prétend-on complaisamment elles procèdent l'une et l'autre d'un souci de savoir et l'une a autant autorité que l'autre dans leur domaine respectif) ne doit pas minimiser l'hétérogénéité radicale de ces discours et leur antinomie. Freud n'élucide pas, dans ce passage, cette hétérogénéité mais dans sa conférence il s'emploie à pointer les différences afin d'établir que la science et la religion n'ont pas des droits égaux à la vérité. Prétendre le contraire est de son aveu le propre d'une représentation anti-scientifique de la réalité. « La vérité, écrit-il, ne peut pas être tolérante, elle ne doit uploads/Religion/ quel-est-le-ro-le-de-la-religion-freud-philolog 1 .pdf

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  • Publié le Jul 11, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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