LE MONDE OCCULTE — HYPNOTISME TRANSCENDANT EN ORIENT Par A. P. SINNETT (1840-19
LE MONDE OCCULTE — HYPNOTISME TRANSCENDANT EN ORIENT Par A. P. SINNETT (1840-1921) — 1881 Traduit de l'anglais par F.-K. GABORIAU Original : Éditions Georges Carré — 1887 — Droits : domaine public — Édition numérique finalisée par GIROLLE (www.girolle.org) — 2014 Remerciements à tous ceux qui ont contribué aux différentes étapes de ce travail NOTE DE L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE L'éditeur numérique a fait les choix suivants quant aux livres publiés : - Seul le contenu du livre à proprement parler a été conservé, supprimant toutes les informations en début ou en fin de livre spécifiques à l'édition de l'époque et aux ouvrages du même auteur. - Le sommaire de l'édition papier originale a été supprimé sauf dans certains ouvrages où le sommaire, sous forme de liens hypertextes renvoyant au chapitre concerné, est thématique sommaire rappelé en tête de chapitre. - Certaines notes de bas de page ont été supprimées ou adaptées, car renvoyant à des informations désuètes ou inutiles. - L'orthographe traditionnelle ou de l'époque a été remplacée par l'orthographe rectifiée de 1990 validée par l'académie française. JE DÉDIE AFFECTUEUSEMENT CE LIVRE Après avoir sollicité et obtenu sa permission, à celui que sa compréhension de la Nature et de l'Humanité place si loin au-dessus de la science et de la philosophie de l'Europe, que leurs représentants les plus avancés admettront seuls l'existence dans l'homme de pouvoirs semblables à ceux qu'il emploie constamment : – au MAHATMA KOUT-HOUMI, dont la bienveillante amitié donne un titre suffisant à l'auteur du présent ouvrage pour attirer l'attention du monde Européen. A. P. SINNETT LIVRE PRÉFACE DU TRADUCTEUR Le livre que nous présentons aujourd'hui au public français est la quatrième édition de l'ouvrage 1 de M. Sinnett, ancien éditeur du journal le Pioneer, organe officiel publié aux Indes anglaises. La première édition du Monde occulte parut en juin 1881, et produisit une certaine sensation, en faisant connaitre l'existence de la Société théosophique, fondée par M. le colonel Olcott et Mme Blavatsky. Le livre de M. Sinnett s'occupe principalement des [II] phénomènes extraordinaires, produits en sa présence et devant de nombreux témoins, par Mme Blavatsky, qu'il nous montre comme étant en rapport avec une vaste association de savants occultes, passés maitres en matières hypnotiques, psychiques et même spirituelles. D'après M. Sinnett, ces savants ermites, qui n'ont rien de commun avec nos moines ventrus et ignares, et qui vivent dans la région sereine dominant la synthèse où toutes les religions se fusionnent, auraient décidé de faire entrevoir au monde entier leur existence mystérieuse et de laisser tomber sur nos langues enfiévrées par la lutte d'une période critique, quelques gouttes de l'Élixir de vie qui ranime les générations. Ils ont donc cherché à attirer l'attention d'un certain public à une époque où la négation, le scepticisme, l'étude obstinée de la matière dans ses combinaisons banales et ses lois stérilisantes étaient sur le point de produire une réaction [III] en faveur de superstitions pires que les précédentes, ou d'amener un despotisme où les savants remplaceraient la science. S'ils ont été obligés de descendre jusqu'à la production de faits dans des conditions peut-être bien banales pour des êtres qui sont en somme des demi-dieux, c'est, nous a-t-on dit, parce que pour instruire les enfants, il faut se résigner à jouer un peu avec eux. Aussi le lecteur français ne trouvera-t- il guère dans ce livre, – le premier d'une série qui sera continuée, – que des jeux, parfois enfantins, parfois titanesques, précédés ou suivis de la leçon du maitre. Quant à ce dernier point, nous appelons toute l'attention de nos lecteurs sur les lettres remarquables, dont M. Sinnett n'a publié qu'une partie, et qui se trouvent à la page 161 de cette traduction. 1 Occult World. L'existence de cette Fraternité occulte, répandue par le monde, mais ayant ses centres privilégiés d'habitation du côté des [IV] hauts plateaux de l'Asie, fera sourire plus d'un lecteur. Nous ne nous arrêterons pas ici à discuter le pour ou le contre de cette question, n'étant que le traducteur de M. Sinnett, qui, lui, prétend avoir les preuves matérielles de l'existence de cette association dont la Société théosophique, fondée par Mme Blavatsky et le colonel Olcott, serait la fille bienaimée. Mais il nous parait intéressant de citer ici les récentes paroles 2 de M. Guyau au sujet de la possibilité scientifique d'existence d'êtres différents de nous : "… Malgré l'imagination qu'a montrée la nature sur notre globe même dans la variété de ses flores et de ses faunes, on peut supposer que le génie de la vie sur notre terre offre des points de similitude avec le génie qui travaille sur les autres globes. Malgré l'intervention des différences de température, de lumière, d'attraction, [V] d'électricité, les espèces sidérales, si différentes qu'elles soient des nôtres, ont dû être poussées par les éternelles nécessités de la vie dans le sens du développement intellectuel et scientifique, et, dans cette voie, elles ont dû aller tantôt plus loin que nous, tantôt moins loin. On peut donc admettre sans trop d'invraisemblance, une infinité d'humanités analogues à la nôtre pour les facultés essentielles, quoique peut-être différentes pour la forme des organes, et supérieures ou inférieures en intelligence. Ce sont nos frères planétaires. Peut-être quelques-uns d'entre eux sont-ils comme des dieux par rapport à nous." Si l'hypothèse de M. Guyau est rationnelle, à plus forte raison le sera celle d'êtres humains assez avancés pour n'avoir plus, pour ainsi dire, qu'un pied sur notre planète et possédant une constitution mixte qui leur permette d'être nos intermédiaires entre ce monde et ces "dieux". [VI] Comme on devait bien s'y attendre, Mme Blavatsky fut attaquée par les missionnaires de la propagation de la mauvaise foi, qui se trouvent partout où il y a des cerveaux faibles à façonner ; car ses doctrines d'une science et d'une philosophie supérieures, qu'elle disait renfermées dans les livres sacrés des anciens sages indous, nuisaient aux intérêts commerciaux de la chrétienté anglaise aux Indes. Ne pouvant s'en prendre aux doctrines, qui 2 Les hypothèses sur l'immortalité, page 196. (Revue des Deux-Mondes, 1er septembre 1886). étaient inattaquables, on s'en prit aux personnes ; la Revue du collège chrétien de Madras dénonça violemment, en septembre 1884, les phénomènes produits avec le concours de Mme Blavatsky, comme des fraudes honteuses ; et la Société des recherches psychiques de Londres, lui emboitant le pas, envoya (novembre 1884) un M. R. Hodgson dans l'Inde pour faire un semblant d'enquête à ce sujet. M. R. Hodgson se fit héberger au quartier général de la Société [VII] théosophique à Adyar (Madras), il poussa même la gentlemanerie jusqu'à se faire photographier avec les délégués de cette Société, venus de tous les points de l'Inde pour leur fête annuelle ; puis, ayant jeté aux cactus sa fausse peau de brebis, il quitta la bergerie, emportant son dossier, fourni, en grande partie, par les deux calomniateurs – français, j'ai le regret de l'écrire – qui avaient déjà vendu aux missionnaires anglais de prétendues lettres de leurs anciens bienfaiteurs. Et voilà comment, après une enquête insuffisante, pour ne pas dire plus, M. Hodgson fit déclarer publiquement, à la face de l'Angleterre et de ses colonies, que Mme Blavatsky : "… n'est pas le portevoix de voyants que le public ignore, ni une aventurière vulgaire ; mais qu'elle a conquis sa place dans l'histoire comme l'un des plus accomplis, des plus ingénieux et des plus intéressants [VIII] imposteurs dont le nom mérite de passer à la postérité 3." Et pourtant, M. Hodgson se demande, étant donnée l'intelligence hors ligne de Mme Blavatsky, à quel mobile elle a bien pu obéir en faisant de toute son existence de luttes, de privations et d'études philosophiques une vaste comédie humaine, dont les actes divers déroulaient leur intrigue sur toute la surface de notre terre habitable et inhabitable. Après avoir bien cherché, M. Hodgson annonce qu'il a trouvé : Mme Blavatsky est une espionne russe travaillant pour le compte du tsar, et, à l'en croire, les récents évènements d'Afghanistan prouveraient son dire. L'ours russe muselé et conduit sur le bœuf anglais par une vieille femme impotente, cela rappelle [IX] le fameux tuyau sous-marin devant débarquer, sans mal de mer, toute l'armée de la République, de l'autre côté du détroit calaisien ! Décidément la cause que défend M. Hodgson, au nom d'une Société de recherches plus ou moins psychiques, doit être bien mauvaise, et M. Sinnett peut dormir tranquille, la tête sur son livre, tant qu'il n'aura affaire qu'à des adversaires aussi peu terribles. 3 Proceeding of the Society for Psychical Research, (Décembre 1885, page 207). Quant à nous, nous n'endossons nullement les phénomènes racontés dans ce livre ; nous nous bornerons à avouer courageusement que notre expérience personnelle nous les fait admettre comme possibles. Dans le cas actuel, les témoins de ces faits sont seuls responsables de leur témoignage, et le lecteur du Monde occulte peut les questionner et faire sa petite enquête, lui aussi, si cela lui plaît, puisqu'il a sous la main des dates, des noms de personnes et des noms de localités. uploads/Religion/ sinnett-a-p-le-monde-occulte.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 09, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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