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'y?^ ^9^ 7< \ /\ "v --v Vo MÉMOIRES o Ç ,d DU CxENERAL TOÏSSAINT-I/OÏVIRTMI ÉCRITS PAR LUI-MÊME, POUVANT SERVIR A L'HISTOIRE DE SA VIE, oijif's (Vnn beaxï portrait gravé par CliOHbard , ï*RÉCÉnÉS D'UM ÉTUDE HISTORIQIJE ET CRITIQUE, SUIVIS DE NOTES ET RENSEIGNEMENTS, Avac un APFERDIGE contenant les opinions de l'Enipereur Napoléon sur ïes événements de Saint-!l>onningue, Par SAINT-REMY (des Cayes , Haïti), a'.ocal aux conr? impçrialos de l'Ouest et du Sud. PlilX : 3 FR. PARIS PAGNERBE, LÎBRAÎRE^ÉDITEUR RUE DR SEINE, 18 18 5 3 C^ G}^U V^^^^^- vJ2 ) [Of MÉMOIRES DU GENERAL TOUSSAINT-L'OUVERTURE ÉCRITS PAR LUI-MEME. mmméÊi LE MÊME OUVRAGE SE TROUVE : A Saint-Thomas, chez M. Guillerup. Au Cap-Haïtien, chez M. Therlonges fils. A Jacmel, chez M. Ultimo Lafontant. Au Port-au-Prince, chez M. Romulus Villemeney. A Jérémie, chez M. Richemont Rouzier. Aux Cayes, chez M. Thimagènë Rameau. Aux Gonaives, chez 1'Auteur. SAINT-DENIS. — TYPOGRAPHIE DE PREVOT ET DROUARD. ^^^^^'^^^^I^^^^^ /,,»//;/// /m/i'- -, ,;/, , !''./„, y,„;r. /'„. mtmmmmmmm^' ^Piî"is"5^ ! '.V MÉMOIRES DU GÉNÉRAL TOllSSAINT-l'OMIRTlIll! ÉCRITS PAR LUI-MÊME, POUVANT SERVIR A L'HISTOIRE DE SA VIE, ornés d'un beau portrait gravé par Choubard, PRÉCÉDÉS D'INE ÉTUDE HISTORIQUE ET CRITIQIE, SUIVIS DE NOTES ET RENSEIGNEMENTS, Avec un APPENDICE contenant les opinions de l'Empereur Napoléon I" sur les événements de Saint-Domingue, Par SAINT-REMY (des Cayes, Haïti), avocat aux cours impériales de l'Ouest et du Sud. PRIX : 3 FR. PARIS PAGNERRE, LIBRAIRE-ÉDITEUR RUE DE SEINE, 18 1853 Il II I II. ..III l''J.IW -•'••'*'" ----? 'iiiMjii -'ini -- -T "^<>i tmmmmummmmmm % MXa^ame MisTREss Harriet Befxher STOWE , auteur du roman philosophique : La Case de L'Oncle Tom, ou Vie des Nègres aux Etats-Dnis. Madame, Permettez-moi de mettre sous la protection de votre illustre renom les Mémoires qu'écrivit le Premier des Noirs sur l'histoire de sa vie, ainsi que YÉtude dont j'ai fait précéder ces Mémoires, C'est un hommage que je crois devoir vous rendre, en ma qualité de membre de la race opprimée dont vous avez si généreusement, si glorieusement et si heureu- sement entrepris la cause. Si la splendeur de vos talents assure à votre nom l'immortalité, la grandeur de votre âme n'assure- t-elle pas à votre personne l'estime, l'admiration et la reconnaissance des hommes de ma couleur? mtmmmmmm «••<*w*«w«MMMaMMaMW<flMM C'est au sein des États de l'Union qu'il faut au- jourd'hui attaquer l'esclavage, comme vous l'avez si bien fait; vous réussirez a vaincre le monstre, parce que vous avez pour vous la vérité, — fille du ciel. N'est-ce pas, madame, qu'il est honteux qu'au xix^ siècle du christianisme , la diversité de Tépi- derme puisse servir encore dans quelques contrées de signe de proscription entre les différentes bran- ches de la famille humaine? Daignez, madame, agréer l'expression de mon dévoûment aussi sincère que respectueux. SAINT-REMY. Paris, lel»"" février 1853. m j ÉTUDE HISTORIQUE ET CRITIQUE. L'oligarchie coloniale n'épargna aucun moyen de com- pression, aucun raffinement de barbarie pour maintenir sur la race africaine et ses descendants le poids de sa toute-puissante exploitation. Alors, comme pour légitimer la violation de tous les principes du droit naturel, on proclama tout haut l'inaptitude intellectuelle et morale de cette race. Mais qui s'étonnerait donc que, sous l'empire de l'esclavage, le nègre soit resté si longtemps étranger aux bienfaits de la civilisation? (c Le moyen de marcher, a dit le chancelier Bacon, quand on a un bandeau sur les yeux et des fers aux pieds * 1 » Aussi l'homme noir lui-même se crut fatalement condamné par la nature à l'obéissance et à la servitude. Bien plus n'a-t-on pas vu l'homme blanc dans iVoî)MTO Organum. m^ 8 ÉTUDE HISTORIQUE ET CRITIQUE. ie même état de dégradation, alors que les ténèbres du moyen âge couvraient de leurs voiles Tintelligence des peupleseuropéens? Cedouble phénomène prouve que l'escla- vage enfante partout les mêmes maux. N'est-ce pas alors le comble de la perfidie que de dire au nègre : Tu resteras esclave parce que tu es ignorant. A cela ne pourrait-on pas répondre : s'il est ignorant, c'est qu'il est esclave ? L'Egypte , qui fut le centre d'une grande civilisation , n'était peuplée que de noirs. Ces noirs ne créèrent-ils pas des choses prodigieuses qui jusqu'à présent font Fobjet de notre admiration? — Que si l'on ne veut pas admettre que la population primitive de l'Egypte fût noire, — contre l'autorité d'Hérodote, qui visita ces contrées sous les Pha- raons ^ ; de Volney, qui, par sa propre investigation, con-» firma l'expérience de son devancier '^; d'un grand nombre d'autres savants des temps antiques et modernes, — ne suffirait-il pas, comme on l'a déjà souvent fait remarquer, de voir le célèbre Sphinx ^, pour y reconnaître parfaite- ment le type distinctif de la race éthiopienne? Mais en concédant que la population égyptienne fût d'o- rigine caucasienne, — l'on sait, à n'en pas douter, qu'au moment oii la terre des Pharaons était au plus haut degré de civilisation, l'Europe était dans la plus complète bar- barie ; rien n'y manquait pour caractériser l'état sauvage. * Hérodote, traduction de Larcher, Paris, 1786, livre ii, § 104. - Volney, Voyage en Egypte, Paris, 1787, t. 1, page 72. ' Sphinx, espèce de Dieu de l'antique Egypte. Il se trouve près des Pyramides, à 12 myriamèlres du Caire, vers l'occident. Sa grandeur est telle qu'il a dû être taillé sur place dans un immense rocher. Il est enfoui dans les sables jusqu'aux épaules. Il a, dit Volney, la lete caractérisée NfeGRf:. ÉTUDE HISTORIQUE ET CFJTTOUE. 9 pas même les sacrifices humains. Or, appartenait-il aux Egyptiens de ces temps reculés de proclamer l'inaptitude des peuplades européennes à de meilleures destinées, do dire qu'elles étaient condamnées par Dieu à rester éter- nellement plongées dans les ténèbres de l'ignorance et de la superstition , partant vouées à vivre et à mourir dans l'esclavage? Non, assurément non; car !e sophisme n'appartient pas à l'humanité. J'infère de là qu'il n'est permis aux blancs de raisonner suivant cette hypothèse à l'égard des nègres, pas plus qu'il ne l'eût été aux Egyp» tiens à l'égard des Européens. La civilisation ne visite pas toutes les contrées à la fois. Il lui a fallu des siècles pour se répandre de l'Inde en Egypte, de l'Egypte en Grèce, de la Grèce en Italie , de l'Italie dans le reste de l'Europe. Laissez-lui le temps de se répandre en Afrique. Chaque race, comme chaque peuple, brillera à son tour sur la terre. Les sociétés n'ont jamais toutes progressé à la fois. Ce n'est que quand le soleil disparaît d'une contrée qu'il en éclaire une autre; ainsi va la civilisation : l'histoire nous l'enseigne, « Il ne faut )) jamais et dans aucune circonstance tout vouloir à la » fois, dit M. Jacques Arago. Dieu plus puissant que » l'homme fit le monde en six jours, et quel monde )^ encore! Une semaine de plus n'aurait rien gâté, je )> pense ^ » Et qui sait après tout si en ce moment il ne s'élabore pas dans les masses noires un travail capable un jour d'étonner la civilisation européenne, qui sans doute n'est pas à la pénultième puissance de la force humaine? Car ^ Souvenirs d'un aveugle. Voyage autour du monde, tome 11, p. 335, Paris, 1.838. i»m'* m 10 ÉTUDE HISTORIQUE ET CRITIQUE. enfin les ennemis des noirs n'ont évidemment affirmé l'inaptitude intellectuelle de cette race, que pour mieux consolider l'édifice de l'esclavage. Mais comment et par qui cette inaptitude a-t-elle été constatée? A-t-on démon- tré qu'elle est inhérente à la nature du noir? ÎN'est-ce pas plutôt la position géographique de l'Afrique qui jusqu'à ce jour l'a tenu éloigné du contact bienfaisant de toute civilisation? N'est-ce pas en Amérique la condition politi- que dans laquelle il fut si cruellement relégué qui arrêta l'essor de ses facultés? — Je ne parle pas ici des îles espa- gnoles, ni des États de l'Union, où il faut espérer qu'avant dix ans les noirs redeviendront libres aussi. — Comment alors peut-on loyalement venir reprocher aux nègres leur infériorité morale et intellectuelle? Qu'a-t-on jamais fait pour ouvrir leurs yeux à la lumière? Je dirai de ma race ce que M. Arago dit des habitants des îles Mariannes, dans l'ouvrage déjà cité : « On ne lui a pas encore dit où est la » vérité et ce quest la vérité. Dès quon lui aura appris la » route à suivre, soyez sûr quil ne la déviera pas, et si les » mœurs primitives triomphent quelquefois des nouvelles » institutions, c'est quil y a dans celles-ci tant de misère » et de folie, que le bon sens, quiest une propriété de tout » ce qui respire, en fait prompte et bonne justice. » Or, ceux qui reprochent aux noirs la barbarie qui enveloppe leurs contrées, oublient-ils que ce sont eux- mêmes qui y ont systématiquement entretenu le mal si nécessaire au succès du commerce de la traite, et que l'affreux régime colonial ne nous a jamais donné que travail et indigence, terreurs et supplices? Oublient-ils que leur politique commandait que nous fussions éternellement plongés dans uploads/Religion/ toussaint-l-x27-ouverture-memoires-du-general-toussaint-l-x27-ouverture-ecrits-par-lui-meme-1853.pdf

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  • Publié le Dec 17, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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