Fakhr ad-Dîn AR-RÂZÎ TRAITÉ SUR LES NOMS DIVINS Lawâmi ‘ al-bayyinât fi al-asmâ

Fakhr ad-Dîn AR-RÂZÎ TRAITÉ SUR LES NOMS DIVINS Lawâmi ‘ al-bayyinât fi al-asmâ ’ wa al-çifât (Le Livre des Preuves Éclatantes sur les Noms et les Qualités) Introduction, traduction et annotations par Maurice Gloton Préfacé par Pierre Lory Editions Al Bouraq « Héritage Spirituel » Autres ouvrages de la Collection 1. Enseignements soufis, AbdelQader al-Jîlânî, (1996) 2. Textes sur le jeûne - extraits des jutûhât -, Ibn Arabî, - Traduction et annotations de Charles-André Gilis, (1996) 3. Poèmes métaphysiques, Emir AbdelQader l’Algérien. - Traduction et annotations de Charles-André Gilis, (1996) 4. Les révolutions et les cycles, Ikhwân al-Safa, (1996) 5. Le livre des Chatons des Sagesses, Ibn Arabî (2 tomes) - Traduction inégrale, annotations et commentaire de Charles-André Gilis, (1997-1998) 6. L’Imam Khomeyni, un gnostique méconnu du XXème siècle, Christian Bonaud, (1997) 7. Océans de Miséricorde, Sheikh Nazim An-naqshabandi, Traduction et annotations de AbdelWadoud Bour (1998) 8. Vie et enseignements du Cheikh Ahmadou Bamba, Didier Hamoneau, (1998) 9. Le Soufisme, la réalité de la religion, Hazrat Nader Shah Angha, (1999) 10. Guide du disciple Tidjaarti aspirant à la perfection, Cheikh Ibrahima Sali, (1999) 11. La prophétie, la sainteté et leurs fruits, Cheikh Ibrahima Sali, (1999) 12.Secrets of the Fast - according to the Shaykh al-Akbar Ibn Arabî, - Translated and Introduced by Charles-André Gilis, (2000) 13.Le Secret des Secrets, Abd alQadir al-Jïïanî, Traduction et annotations de AbdelWadoud Bour (2000) Noms Formes Isolées Trans criptions Valeur Numérique Orientale Remarques hamza f » attaque vocalique, explosive alif i â i voyelle longue bâ’ V b 2 tâ’ (Il t 400 thâ’ & th 500 interdentale comme dans le mot anglais « think » jîm n j 3 hâ* c h 8 spirante laryngale sourde khâ’ c kh 600 vélaire spirante sourde dâl 4 d 4 dhâl 4 dh 700 interdentale comme dans le mot anglais « that » râ’ J r 200 roulé ztn J z 7 sîn O* s 60 300 shîn (J> sh 300 çâd o* ç 90 emphatique dâd tA d 800 d emphatique îâ’ b t 9 t emphatique zhâ’ b zh 900 dh emphatique ‘ayn t ‘ 70 laryngale aspirante sonore ghayn t gh 1000 r grasseyé comme dans « route » fâ’ Ufl f 80 qâf J q 10 occlusive amère vélaire sourde kâf d! k 20 lâm J i 30 . mîm P ■ m 40 nûn ù n 50 hâ’ 6 h 5 spirante sonore wâw j w,û 6 . 1 ) consonne comme w de « watt » 2) voyelle longue : oû yâ’ y.> 10 3) consonne comme y de « payer » 4) voyelle longue : i 1) L'article universel al : le, la, les est toujours rendu avec sa valeur, quelle que soit la lettre suivante. Ex. : al-bâb al-najm H n'est assimilé que dans les noms propres ou dans les citations coraniques. Ex. : at-Tirmidht 2) Le tâ marbûta est transcrit t à l’état construit. Ex. : çalât abZhuhr, la prière du midi 3) Les trois voyelles longues : â, î, û (prononcée : ou) sont transcrites avec accent circonflexe. Ex. : bâl), kabîr, nûr 4) Les ensembles : ay et aw sont des diphtongues et se prononcent : aï et aou. 5) On a fait tomber l'article al dans les transcriptions de noms qu'ils soient suivis ou non d'une épithète. Ex. : la Table (lawfi) la Table gardée (lawb maljfCiih) PRÉFACE Depuis une cinquantaine d’année, la pensée musulmane est sortie de l’oubli et de la méconnaissance dans laquelle, par longue habitude, la culture occidentale l’avait reléguée1. Les travaux des orientalistes comme de savants orientaux eux- mêmes commencèrent à être plus largement diffusés, et l’on mit en valeur en un premier temps les domaines ou la culture musulmane avait pu avoir un impact' sur l’Europe latine au Moyen Âge, comme la philosophie ou les sciences, ou bien là où le comparatisme entre les deux cultures pouvait jouer (théologie scolastique, mystique ; architecture, etc.) ; c’était une manière de relier ces données à l’histoire connue de la pensée philosophique et théologique en Occident. Puis l’originalité, les caractères spécifiques des productions des auteurs musulmans ont été plus recherchés, et l’on a tenté de présenter l’éclosion de systèmes de pensée en Islam tels qu’ils se pensaient eux-mêmes ; ainsi le droit musulman, ou la dogmatique hanbalite, sans véritable contrepartie dans la culture chrétienne médiévale, furent-ils à leur tour l’objet de publications suivies. Mieux connue, la pensée musulmane devenait ainsi accessible dans ce qui lui était le plus propre. La présente traduction des Lawâmï al-bayyinât de Fakhr al-Dîn al-Râzî, Traité sur les Noms Divins, correspond d’une certaine manière à un troisième stade de l’accès à la connaissance des doctrines religieuses de l’Islam : celui de la découverte de dimensions proprement universelles de ses démarches théologiques. Non que Râzî expose un système de pensée de type syncré-tiste : nous avons affaire avec lui à un théologien sunnite classique, tout à fait orthodoxe2. Sa pensée reste dans le droit fil de la foi majoritaire au sein de la communauté musulmane. Le thème abordé dans ce traité relève en outre d’une problématique strictement musulmane : la question de l’interprétation des Noms Divins dérive en effet directement des questionnements de l’exégèse coranique et de la grammaire arabe. Comme l’écrivait Daniel Gimaret dans la somme qu’il a consacrée récemment à la question : « Pour le non-musulman, une telle [étude] a, je crois, un intérêt supplémentaire, celui de représenter, peut-être, la meilleure voie d’approche pour une intelligence en profondeur de la religion islamique. L’Islam est fondamentalement théocentrique ; son credo est l’affirmation du Dieu unique, révélé à Muhammad. La question essentielle, dès lors, est de savoir qui est ce Dieu de Muhammad ; et cela, ce sont Ses « noms » qui peuvent le mieux nous le dire, les qualificatifs que les musulmans Lui appliquent, et la façon dont ils les comprennent »3. Cependant, la démarche adoptée par l’auteur nous introduit dans un espace de pensée avec lequel des lecteurs de tous les horizons pourront se sentir en familiarité, et où la réflexion pourra se développer dans maintes directions. Le ton adopté par Râzî y est pour quelque chose. Infatigable dialecticien, Râzî, n’abandonne aucun thème de réflexion sans avoir épuisé toutes les questions qui pourraient se poser à leur endroit. Le lecteur y reste donc sur le terrain commun de l’argumentation logique, même si le recours à l’argument d’autorité - citation commentée du Coran ou du hadîth -y est fréquent4. Exigeant dans ces démonstrations, Râzî fut un esprit avide de science et non bridé par les préjugés5. Mais si nous entendons souligner l’aspect universel du propos de ce livre, c’est en fait dans une autre perspective. La question des Noms Divins, nous le disions, est a priori un thème spécifique à la pensée musulmane. Sous la plume de Râzî toutefois, la problématique s’élargit. Laissant au lecteur le plaisir de découvrir toute la richesse de la dialectique doctrinale soulevée, nous nous bornerons à signaler quelques exemples parmi d’autres qui intéressent directement la réflexion vivante dans toute aire religieuse quelle qu’elle soit : - La question philosophique et théologique de la portée du langage est un premier cas. Les humains utilisent des mots pour désigner leurs objets de perceptions, élaborer et échanger leurs estimations. Mais quel est le rapport réel entre le terme prononcé ou écrit, et l’objet concret ou intellectuel auquel il se rapporte ? Le problème, déjà ardu en lui même, se complique dès lors qu’il se rapporte aux domaines métaphysiques (philosophie première, théologie dogmatique, mystique). Quelle réalité atteignent les mots des discours dans ce domaine ? Peuvent-ils devenir des instruments de pensée, de connaissance, dans le cadre d’une foi à un Dieu transcendant et inaccessible ? Certes, la pensée musulmane courante répond promptement : les croyants peuvent utiliser pour désigner Dieu et décrire ses modes de manifestations les mots mêmes que Dieu a transmis dans Sa Révélation. C’est ce qui justifie notamment l’utilisation, liturgique comme théologique, des quatre-vingt dix-neuf Noms Divins dont il est question dans le présent texte. Dieu S’est rendu accessible par Sa Parole, il est par conséquent loisible et même obligatoire de s’adresser à Lui en utilisant ces paroles sacrées. Mais le problème est finalement repoussé un peu plus loin sans être résolu sur le fond : ce qui vaut pour le langage coranique au sens strict vaut- il pour les autres termes de la langue arabe, et a fortiori pour ceux des langues autres que l’arabe ? Dieu, remarquent les théologiens comme les mystiques, a créé le monde par Sa Parole. On peut donc inférer une homologie générale entre la Parole créatrice et le discours coranique. Mais les deux plans sont néanmoins bien éloignés l’un de l’autre. C’est avec toute l’habileté du théologien rompu aux spéculations philosophiques et imprégné également de la ferveur des Soufis que Râzî va tenter de situer l'articulation entre les Noms (divins) et les noms du langage humain. Son approche en ce domaine intéresse tout un pan de la pensée humaine - Le chapitre IX sur la prière individuelle uploads/Religion/ traite-sur-les-noms-divins-le-livre-des-preuves-eclatantes-sur-les-noms-et-les-qualites.pdf

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  • Publié le Sep 19, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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