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V1 – août 2010 © Le Porteur de Savoir Aucune reproduction, même partielle, de ce document ne peut être faite sans l'autorisation expresse de son auteur Vingt convenances spirituelles (âdâb) concernant le dhikr * Extrait du livre Lawâqîh el-anwâr el-qudussiyyah fî ma’rifati qawâ’id es- sufiyyah du Sheikh Abd el-Wahhâb Cha’rânî * « Les Maîtres ont décompté mille convenances spirituelles relatives au dhikr, puis ils ont dit : " On a regroupé ces règles en vingt : celui qui ne les met pas en œuvre est loin de l'Ouverture ! » 1 Cinq d'entre elles concernent ce qui précède le dhikr, douze autres concernent le temps du dhikr lui-même et trois celui d'après le dhikr2. Cinq règles relatives à ce qui précède le dhikr 1°) Le repentir sincère (at-tawbah en-naçoûh). Elle consiste à se repentir (revenir) de tout ce qui ne nous concerne pas en termes de paroles, actes ou désirs. Dhun en-Nûn l'égyptien disait : " Celui qui prétend au repentir alors qu'il nourrit encore un penchant pour une passion mondaine, est un menteur ! " 2°) La grande ablution (el-ghusl), ou l'ablution simple (el-wudû'), est une condition pour quiconque désire pratiquer l'incantation divine, ainsi que de parfumer ses vêtements et sa bouche (respectivement) par des fumigations (bukhûr) et de l'eau de rose. 3°) La tranquillité (es-sukûn = absence d'agitation) et le silence (es-sukût = absence de parole) afin d'obtenir la sincérité dans le dhikr. Cela consiste à occuper son cœur par "Allah, Allah, Allah " mentalement sans formulation 3 jusqu'à ce que ne 1 La réalisation effective 2 Remarquer le caractère interne et ou externe des règles. 3 L'expression "bi-l-qalb", est définie elle-même par l'absence de parole. Dans le contexte présent (qui est destiné, rappelons le, aux débutants dans la Voie) cette désignation, sans pour autant se réduire à des aspects Vingt règles de convenances dans le dhikr Mohammed Abd es-Salâm © Le Porteur de Savoir | 2 persiste aucune pensée suggestive avec "Allah, Allah, … " puis on accorde alors la langue sur le cœur en disant "Lâ ilâha illâ Allah". On fait cela à chaque fois que l'on désire faire du dhikr.4 4°) La recherche d'assistance (madad) de la force spirituelle (himmah) du Cheikh lors du déroulement du dhikr, en se le représentant (imaginativement) 5 devant soi et en cherchant l'appui de son influx spirituel, afin qu'il soit son compagnon de voyage dans sa marche.6 sentimentaux, ne peut exclure certains aspects mentaux de la concentration (nous pensons notamment à la formation imaginaire formelle, ainsi que nous le verrons plus loin) et ne peut s'appliquer exclusivement, comme cela peut être le cas dans d'autres textes, à des aspects uniquement spirituels, donc supra-individuels, de l'être qui exerce son travail initiatique. 4 Ce préliminaire consiste donc à « mettre en place » le reflet du But visé par le dhikr en tant que la formation de l'image du Nommé constitue l'action, provenant du support du dhikr, que constitue l’incantateur lui-même, et appelant une réaction concordante de même nature mais provenant, quant à elle, du But lui-même. La mention effectuée par l'être étant par nature réflexive et distinctive, du fait de l'état de séparativité dans lequel sa conscience propre le maintient, constitue ainsi un préliminaire, paradoxal puisqu’il met en présence virtuelle la Principe Lui-même avec l’être contingent, à la manifestation d'une réalité transcendante. 5 L'utilisation de la faculté imaginative (takhayyul qui prend appui, notamment, dans le hadîth de Jibrîl, pour la définition de l’ihsân « … d’adorer Allah comme si tu (ka annaka) Le voyais … »), consistant à développer une activité formatrice même d'ordre simplement mental, pourrait paraître étonnante en considération de l'occupation dont il s'agit ici, à savoir l'incantation divine, surtout lorsque cette activité formatrice mentale doit s'appliquer à la représentation d'un Maître (possibilités de critiques exotériques qui peuvent pourtant émaner aussi d'un certain milieu à prétention ésotérique occidental). Sans vouloir développer ici la question de l'utilisation des "intermédiaires" (waçîlah, tawaççul bi-l-awliyah, waçîtah) dans les techniques de dhikr ainsi évoquée, on remarquera simplement que la fonction uniquement médiatrice de l'être en question est clairement affirmée : elle ne pourrait donc poser problème qu'à qui prendrait les moyens pour la fin. Autre question : quel Cheikh se représenter pour celui qui n'a pas actuellement de Cheikh vivant ? La représentation du Maître spirituel pose éventuellement problème à celui qui n'a pas (encore) de Maître formel et qui se trouverait ainsi techniquement privé d'une possibilité technique pouvant s'avérer importante, au moins au début du travail initiatique. Nous mentionnerons simplement ici que cette difficulté semble pouvoir trouver une solution dans les modalités, toujours possibles quelle que soit la situation d'un membre ayant été rattaché à une organisation régulière, d'appel au Maître fondateur de la Tarîqah dont on dépend, modalités (pouvant prendre les formes plus ou moins directes) sur le détail desquelles nous reviendrons à l'occasion ; disons simplement ici qu’il peut s’agir du Maître éponyme de la Tarîqah dont on fait partie, ou, ultimement, du Prophète lui-même. Par ailleurs, la nécessité de l'utilisation de la faculté de représentation imaginative semble dictée par la grossièreté même de l'état corporel dans lequel se situe l'être au début de son travail initiatique et pour autant qu'un être n'est pas parvenu à un stade effectif de sa réalisation, stade où il pourra être, par l'accès direct qu'il aura des états supérieurs de son propre être, à lui-même son propre Maître. Il ne s’agit, en réalité, ici que d’une application particulière de la règle générale qui est veut que les modalités de mise en œuvre du dhikr permettent nécessairement de tenir compte des conditions dans lesquelles se trouve l'être au moment de son incantation, faute de quoi celle-ci serait proprement sans effet pour lui. 6 Application technique particulière du hadith prophétique : « Er-rafîq qabla et-tarîq » = le compagnon de voyage avant le voyage (autre partie : « el-jâr qabla ed-dâr » = le voisin avant la maison) (Note des considérations techniques reviendront plus loin dans le texte, dans des modalités comparables à ce qui est dit du Tao dans la Tradition extrême-orientale) Vingt règles de convenances dans le dhikr Mohammed Abd es-Salâm © Le Porteur de Savoir | 3 5°) Considérer que la recherche du soutien spirituel de son Cheikh est la recherche d'un soutient spirituel émanant, en réalité, du Prophète –qu'Allah prie sur lui et le salue- car il [le Maître] constitue un intermédiaire (waçîtatun) entre l'un et l'autre. * Douze règles relatives à la période du dhikr en elle-même 1°) S'asseoir dans un endroit pur dans la position que l'on prend, lors la prière rituelle, dans le premier tachahhud.7 2°) Poser ses mains sur ses cuisses. On recommande de s'asseoir dans la qiblah si l'incantateur est seul, et si l’on est en assemblée, de former un cercle (halaqah). 3°) Parfumer l'assemblée du dhikr de bonnes odeurs. 4°) Revêtir des vêtements licites. 5°) Choisir un endroit qui aura été rendu obscur, à l'écart du monde (khalwah) ou dans une cave (sirdpab). 6°) Fermer les yeux. En effet, lorsque l'incantateur ferme les yeux il ferme à lui, peu à peu, les voies des sens extérieurs et cette fermeture sera le moyen par lequel l'ouverture du cœur se produira.8 7°) Se représenter la personne de son Cheikh, en face de lui, tant qu'il pratique le dhikr. Cette disposition fait partie, pour eux, des plus importantes règles à observer car le murîd progresse grâce à elle dans la relation adéquate (adab) avec Allah et dans la quête des fruits qu'il attend de Lui. 8°) La sincérité dans le dhikr, qui consiste en ce que le caractère secret (intérieur) ou manifeste (extérieur) du dhikr soit égal aux yeux de celui qui le pratique. 7 Cette position présente donc bien une particularité par rapport à d’autres, contrairement à ce que l’on peut voie affirmé ici où là. Bien qu’il n’y ait certainement pas là une condition absolue, certains Maîtres insistent sur cette position et prescrivent d’éviter, autant que possible, la position « jambes croisées ». C’est également la position qui est généralement prescrite dans le rite de rattachement. 8 La toute première recommandation du Prophète à Ali, qui lui avait demandé un moyen de se rapprocher d’Allah, est celle de fermer les yeux pendant le dhikr ; elle implique de pouvoir mettre en œuvre la mémoire lorsqu'il s'agit d'oraisons complexes. Vingt règles de convenances dans le dhikr Mohammed Abd es-Salâm © Le Porteur de Savoir | 4 9°) La pureté (ikhlaç) et l'épuration des actes de tout mélange. Par la sincérité et la pureté le serviteur parvient à la station de la véridicité (çiddiqiyah). 10°) Choisir la formule de dhikr consistant à dire Lâ ilâha illâ Allah car elle a des effets extraordinaires, selon les initiés, que l'on ne trouve dans aucun autre mode d'invocation. Si ses illusions et ses passions s'éteignent complètement on pourra invoquer Allah –Elevé- sur le seul nom de Majesté (Allah), dégagé de la formule de négation (lâ ilâha), tant que l’on témoigne (en soi) de la persistance de quelque chose de créé, l’usage du uploads/Religion/ vingt-convenances-spirituelles-adab-concernant-le-dhikr 1 .pdf

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  • Publié le Sep 21, 2022
  • Catégorie Religion
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