La doctrine de la création : « Talon d’Achille » des évangéliques, ou : Une déf
La doctrine de la création : « Talon d’Achille » des évangéliques, ou : Une défense d’une création récente –Douglas Kelly Page 1 LA DOCTRINE DE LA CRÉATION: «TALON D’ACHILLE» DES ÉVANGÉLIQUES? Douglas KELLY* Ne pas reconnaître le caractère central de la représentation dans le premier Adam revient à vider le dernier Adam de sa réalité. Si le premier représentant de l’alliance n’avait pas apporté, par sa désobéissance, la mort et la condamnation au monde physique réel, il est improbable que le dernier Adam, par son obéissance, ait pu apporter pardon, vie et guérison, ou du moins pas au monde réel. 1. La doctrine de la création et la gloire du Christ Le dernier livre de la Bible tire le léger rideau qui sépare le temps de l’éternité pour nous faire voir et entendre toutes les beautés du ciel. L’Apocalypse nous le révèle : dans le ciel, il n’y aura pas seulement à voir, il y aura aussi beaucoup à entendre. L’écho des harpes d’or et des trompettes d’argent de la rédemption résonne au-dessus d’une mer de cristal et se fond avec les hymnes des anges et des rachetés. Leurs voix chantent avec une telle beauté que le plus sublime de nos chants grégoriens, la plus majestueuse des fugues de Bach, la plus émouvante des sonates de Mozart, le plus grandiose des oratorios de Haendel ne sont que de pâles reflets de la douceur poignante et de la pureté extatique d’une seule portée, d’une seule mesure, et même d’une seule note de cet imposant chœur céleste. L’un des hymnes entonné par cette immense assemblée, dans les lieux très hauts, magnifie la gloire du Christ à travers l’univers qu’il a créé. En voici le texte (nous entendrons la musique plus tard, quand nous aurons tous été élevés là-haut!) : Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles sont créées. (Apocalypse 4:11)1 Immédiatement après, le chapitre 5 de l’Apocalypse décrit la rédemption de notre monde par celui-là même qui l’a créé. Au verset 9, le majestueux chœur céleste se fait entendre encore dans toute sa beauté et c’est vraiment prodigieux comme il exalte, en la personne divine, celui qui a créé toutes choses pour sa propre joie. Mais, cette fois-ci, il a un autre sujet de louange: des myriades de myriades d’anges, d’êtres vivants et de vieillards glorifient Dieu d’avoir sauvé ce qu’il a créé. Écoutons-les : Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation… D’ailleurs, vous le savez bien, ce n’est pas seulement l’Apocalypse, c’est toute la Bible qui unit – et très étroitement – création par le Christ et rédemption par le Christ. L’association de la création et de la rédemption se retrouve constamment dans la loi, les psaumes et les prophètes, tout comme dans le Nouveau Testament. Le prologue de l’évangile de Jean – Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu (1:1) – nous fait découvrir un peu plus loin qui se trouve derrière cette Parole de la création du monde: c’est le Sauveur du monde: «(La Parole) est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçue» (Jean 1:11). Pour ce qui est rendu en français par «les siens», l’auteur de l’évangile emploie une expression qui, en grec, veut dire «ses propres choses» ou «ses propres gens», ou peut-être même «sa propre maison» (je dirais en anglais his very own home). La doctrine de la création : « Talon d’Achille » des évangéliques, ou : Une défense d’une création récente –Douglas Kelly Page 2 Ce n’est pas un point mineur, car en fait ces deux mots, «les siens», sont chargés du pathos le plus émouvant. Car l’incarnation du Rédempteur n’a pas été l’atterrissage d’un extraterrestre devant des hommes et des femmes effarés. Non, il est venu comme sang de notre sang, comme chair de notre chair; ici, sur notre terre, c’est sa terre, sa maison, son chez lui, sa race, son humanité, sa création. La tragique horreur du péché est bien là tout entière: mis en présence de l’infini de sa pureté et de son amour descendus dans une chair semblable à la leur, les siens ont rejeté et finalement assassiné celui qui était l’image même de cette chair en laquelle ils ont été créés. Quelle bénédiction que l’évangile de Jean nous dise un peu plus loin : «Jésus, qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.» (Jean 13:1) (On peut traduire aussi : les aima à l’extrême.) Aussi faudra-t-il qu’en conclusion de cette conférence nous écoutions les saints et le chœur des anges nous rappeler jusqu’à quel extrême il est allé pour mettre un comble à son amour. Mais, auparavant, il nous faut contempler un instant la gloire qu’ils lui rendent pour avoir créé toutes choses sur la terre et dans les cieux. C’est ce sujet, la gloire du Christ dans la création, qui sera au centre de mon propos, plus même que le thème vers lequel il est conduit tout naturellement, celui de la puissance du salut et de la précieuse rédemption de ce monde perdu. Laissez-moi vous dire mon étonnement de ce que, dans le culte de nos églises évangéliques, tandis que les louanges célestes sont tellement tournées vers le Christ créateur de toutes choses, le chant et la prédication paraissent tellement vides de référence sérieuse à sa divine création, et plus encore de simple extase dans sa contemplation, de passion dans sa prédication, d’allégresse dans son chant de louange. Si les lieux très hauts glorifient le Christ pour les merveilles de sa création, pourquoi nos églises modernes négligent-elles autant de le faire? J’espère ne pas aller trop loin si je dis que beaucoup d’entre nous sommes embarrassés dans l’instruction biblique, et qu’au lieu d’enseigner la création comme faisant partie de la gloire du Christ, nous cherchons plutôt à éviter le sujet. Dans un remarquable petit livre, Nigel Cameron, aujourd’hui professeur à la Trinity Evangelical Divinity School (près de Chicago), faisait bien ressortir, voici plus d’une dizaine d’années, une étrange anomalie chez des chrétiens par ailleurs très fondamentalistes : « Dans tous les autres sujets, les chrétiens évangéliques ont affirmé leurs positions sur l’enseignement de la Bible et refusé de se laisser dicter leur opinion par le consensus du monde chrétien libéral et humaniste. Mais là [dans le débat entre créationnistes et évolutionnistes], il y a eu chez eux, malgré les enseignements de l’Écriture, une disposition { rentrer dans le rang qu’il faut bien faire ressortir. » Il doit bien y avoir une raison pour qu’une telle corruption, intellectuelle et spirituelle, se soit introduite dans le domaine de la doctrine de la création. N’y aurait-il pas une relation entre la primauté de la création en tant que doctrine fondamentale de l’Écriture et sa primauté intellectuelle en tant que pierre angulaire de toute éducation? Cette doctrine de toute première importance, cette occasion de rendre gloire à Jésus-Christ, cette base solide pour la conception de l’Eglise sur le monde et sur la vie, est-il surprenant qu’elle soit si violemment combattue par toute l’opposition de la culture humaniste? On comprend bien le refus des humanistes à joindre leur voix à celles du chœur des saints et des anges qui rendent gloire à celui vers qui les gloires empruntées de l’ordre de la création les dirigeraient inévitablement: car, une fois qu’ils auraient reconnu qu’il y a un Créateur, ils devraient plier leur genou, livrer leur cœur, leur esprit et leur volonté devant lui. Mais ce qui n’est pas compréhensible, c’est le refus des saints sur la terre de reconnaître l’implication pourtant claire de la création et d’en rendre grâces à Jésus à ce titre. Et pourtant, c’est ce qui arrive tout autour de nous! C’est pourquoi je voudrais saisir cette occasion – pour être positif – d’adresser un appel, à vous et à ces milliers d’autres dans l’Eglise militante du Christ ici-bas; oui, je vous appelle, je les appelle à joindre leurs voix à celles de l’Eglise triomphante et céleste d’en haut en un grand chant de louange à celui qui a créé toutes choses par sa volonté (Apocalypse 4:11) et qui les a par la suite lavées La doctrine de la création : « Talon d’Achille » des évangéliques, ou : Une défense d’une création récente –Douglas Kelly Page 3 du péché par son sang précieux, son propre sang. N’est-ce pas, dans notre civilisation si rapidement déclinante, un appel d’une urgence particulière pour tous les fidèles de l’Eglise? *** Voici le XXe siècle achevé : à ses débuts, il a vu paraître des livres extrêmement lus comme Le déclin de l’Occident (The Decline of the West). uploads/Religion/la-doctrine-de-la-creation-douglas-kelly.pdf
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- Publié le Jul 11, 2021
- Catégorie Religion
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