M M M M A A A A R R R R T T T T I I I I N N N N E E E E Z Z Z Z I I I I S S S S
M M M M A A A A R R R R T T T T I I I I N N N N E E E E Z Z Z Z I I I I S S S S M M M M E E E E ET ET ET ET M M M M A A A A R R R R T T T T I I I I N N N N I I I I S S S S M M M M E E E E Il nous serait impossible – d’où l’accolement obligé des deux vocables – de dissocier l’étude du Martinézisme (C'est-à-dire de la doctrine et des pratiques de Martinès de Pasqually) et celle du Martinisme, au sens strict du terme (les idées et les enseignements de Louis-Claude de Saint-Martin). Les deux courants s’insèrent en fait dans tout un courant d’illuministe (au sens noble du mot) qui jalonne des étapes importantes de la théosophie chrétienne. Aux deux s’appliquerait fort bien en fait ces mots tirés du «Manifeste» de l’actuel Ordre Martiniste fondé par Papus en 1888-1891 (nous aurons à parler de l’un comme de l’autre) : «Le Martinisme est chrétien, essentiellement et intégralement chrétien, et l’on ne saurait concevoir un martiniste qui ne fût pas un fidèle du Christ, du Christ- Jésus, seul Sauveur et Réconciliateur, Incarnation du Verbe». Il s’agit bel et bien d’une manière christique de connaître les grandes vérités spirituelles : cet autre adjectif (christique) serait plus exact en fait que le premier. En effet, l’accès actuel du Martinisme n’est nullement réservé aux seuls fidèles d’une dénomination, d’une Église : il suffit pour y adhérer de trouver son réel épanouissement, un écho intérieur, dans l’idée, même simplement spirituelle, d’un Médiateur, d’un Rédempteur divin, qui unit toutes les âmes et qui sauve l’ensemble du règne des esprits. LES ORIGINES Si le Martinisme est issu, historiquement (nous verrons les différences développées de l’un à l’autre courant) du Martinézisme, ce dernier s’appuyait lui- même sur toute une tradition théosophique et magique antérieure. Cela nous entraînerait donc à méditer sur le grand développement, dès la Renaissance, d’une théosophie chrétienne, avec (tout spécialement) des formes christianisées d’ésotérisme s’appuyant sur une exégèse Kabbalistique de la Bible et sur l’hermétisme. Il n’est pas jusqu’à certains détails des rituels martinistes modernes qui nous obligent à en retrouver l’existence dans le passé. Prenons, par exemple, un symbole martiniste tel que le masque. S’est-on demandé si le philosophe René Descartes, lorsqu’il prenait pour devise : Lavatus prodeo (je m’avance masqué), ne pouvait pas – au-delà du sens banal (nécessité de dissimuler des opinions et des théories gênantes à son époque) – formuler un adage initiatique? N’oublions pas que, dans sa jeunesse, Descartes avait été en relation avec les Frères de la Rose-Croix. Dans une liste de groupements secrets signalés à Paris, en 1645, à l’attention de la police royale, par la Confrérie du Saint-Sacrement, figurait un Ordre des Supérieurs Inconnus – désignation qui était celle-là même que reprendra le troisième degré de L’Ordre Martiniste (1 ). Louis-Claude de Saint-Martin sera tellement enthousiasmé par les ouvrages de Jacob Boehme (1575-1624), le fameux cordonnier théosophe silésien, qu’il entreprendra la tâche écrasante d’une traduction intégrale de ses œuvres, qu’il n’aura d’ailleurs pas le temps de mener jusqu’à son terme. On a crue longtemps qu’il ne s’agissait – cela se produit volontiers dans l’histoire des idées – que d’une influence posthume indirecte : à Strasbourg, découverte, par Louis-Claude de Saint- Martin, d’une œuvre dans laquelle il trouve une extraordinaire parenté avec sa propre quête de Dieu intérieur. Chez Boehme notamment, Saint-Martin retrouvait une doctrine qui lui était bien chère : celle des noces cosmiques et spirituelles entre le Verbe divin et la Sophia ou sagesse divine. Mais les spécialistes de l’histoire des courants théosophiques ont pu établir l’existence d’une chaîne humaine de transmission (d’homme à homme, de groupuscule à groupuscule) allant de Jacob Boehme à ses premiers disciples puis, à partir de ceux-là, descendant, jusqu’au 18e siècle, en divers pays (l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre et ses colonies d’Amérique du Nord). Rien ne s’oppose même à ce que Saint-Martin ait pu, pourquoi pas? Recevoir, par l’un de ses amis alsaciens, une transmission spirituelle se réclamant de certains disciples de Boehme. Mais nous voici amenés à l’étude de l’homme qui sera le maître vénéré de Saint-Martin, puis à partir de l’enseignement duquel il divergera (sans s’opposer directement, insistons-y) pour construire et prêcher sa propre voie. MARTINES DE PASQUALLY ET LE MARTINEZISME Malgré les patientes recherches de plusieurs historiens, tout spécialement Gérard Van Rijnberk, qui consacra une vie entière à l’étude du personnage et de son temps (voyez son monumental Martines de Pasqually, publié à Lyon chez Derain) mais citons aussi (entre autres) nos grands amis Robert Amadou et Antoine Faivre, le personnage demeure toujours quelque peu mystérieux par ses origines. On pense simplement (le patronyme semblerait lui-même significatif) – malgré le titre français de la Tour qu’il y joindra (nul rapport avec le peintre de ce nom) qu’il était d’une famille juive portugaise convertie. On possède son «certificat de catholicité». Précisons, pour contrer tout de suite une utilisation antisémite trop facile (les services antimaçonniques de la France occupée n’y manquèrent pas hélas) qu’il serait absurde de penser à une conversion hypocrite, de pure forme, d’un ennemi diabolique de l’Église. Il suffit, outre la lecture attentive de ses écrits, de se reporter au témoignage direct de ses élèves, tous chrétiens pratiquants et même dévots, pour se rendre compte que sa ferveur chrétienne n’était nullement une ruse. On connaît les dates de sa naissance (à Grenoble en 1727) et de sa mort (en 1774, dans l’île de Saint-Domingue). On sait aussi qu’il était marié, et qu’il eut deux fils, dont on a malheureusement perdu les traces. Signalons seulement – à titre personnel – que nous connaissons, à Marseille, une dame qui nous raconta cette tradition familiale : Martinès figurerait bel et bien parmi ses aïeux : malheureusement pour l’historien, il s’agit d’une tradition orale, qui n’est étayée sur aucun document. On n’a encore pu retrouver, malgré tous les efforts des chercheurs, aucun portrait authentique de Martinès de Pasqually. Celui donné par Waite (historien très sérieux pourtant) est, malheureusement, de pure fantaisie. A partir de 1758 (peut-être dès 1754, pensent certains historiens), Martinès parcourt la France, y nome (à Bordeaux, Lyon et Paris surtout) des liens dans les milieux maçonniques. Monté à Lyon et à Paris, il se fait un grand ami : Jean-Baptiste Willermoz, riche soyeux lyonnais passionné de maçonnerie et d’hermétisme chrétien. Willermoz s’enthousiasme pour le système spécial qu’a méticuleusement mis au point et organisé Martinès : l’Ordre des Chevalier Maçons Élus Cohen (on trouve aussi l’orthographe Coëns) de l’Univers. Signalons qu’en hébreu, Cohen signifie : prêtre : chez les juifs orthodoxes, l’homme qui porte ce nom vénéré a, aujourd’hui encore, le plein droit héréditaire, même s’il n’est pas rabbin, de diriger le service religieux à la synagogue. L’ordre est pleinement organisé en 1767, une adhésion de poids : celle d’un jeune officier au régiment de Foix, Louis-Claude de Saint-Martin. Enthousiasmé, Saint-Martin se fait le bras-droit de Martinès de Pasqually, lui sert bénévolement de secrétaire, ce qui n’était pas un mince travail. Non seulement Martinès maîtrisait fort difficilement les subtilités de la langue française, qu’il parlait avec un accent terrible (ceci atteste pleinement ses origines étrangères), mais c’était un homme à peu près totalement inadapté aux impératifs pratiques (profession, argent) de la vie en société, signalons d’ailleurs à ce sujet que, constatant son incapacité totale et incurable à se préoccuper des impératifs financiers élémentaires (il aurait bien vite abouti à la misère totale de son foyer et même à la prison pour dettes, sans même avoir compris pourquoi), ses disciples les plus aisés décidèrent une fois pour toutes – ce qui leur était facile (précisons que Willermoz, entre autres, était très riche) – de lui verser une pension régulière lui permettant de se consacrer totalement à ses activités les plus chères sans avoir même besoin de songer aux problèmes financiers. En 1772, Martinès de Pasqually quitte la France pour aller recueillir un héritage à Saint-Domingue; il mourra deux années après. Dernière touche de mystère : on ne retrouvera jamais la tombe de Martinès; personne, une fois écoulées les terribles années marquées par la révolte des esclaves noirs de l’île à la Révolution française, et par les veines tentatives de reconquête militaire, ne pourra en indiquer l’emplacement. Souhaitons qu’un chercheur de la République d’Haïti trouve un jour la clef du mystère… * * * L’Ordre des Élus Cohen se présente comme un système maçonnique de hauts grades. Aux degrés corporatifs (ceux de la Maçonnerie de Saint-Jean) (c’est-à-dire d’Apprenti, Compagnon et Maître), dont la possession préalable se trouve exigée du postulant, et qui forment la 1e classe du système, il superpose trois autres classe : la seconde (avec les degrés d’Apprenti Cohen, Compagnon Cohen et Maître Cohen), la troisième (avec deux grades : Maître Élu Cohen, dit aussi «Grand Architecte»; Commandeur d’orient, dit aussi «Grand Élu de Zorobabel»); uploads/Religion/m-a-r-t-i-n-e-z-i-s-m-e-et-m-a-r-t-i-n-i-s-m-e.pdf
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- Publié le Jan 18, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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