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■ ■ ■ ■ ■ L’ACTUALITÉ POITOU-CHARENTES ■ ■ ■ ■ ■ N° 68 ■ ■ ■ ■ ■ 6 tôt intéressés à la biologie marine. Une équipe du laboratoire de biologie et d’en- vironnement marins (LBEM) rattaché à l’Université – trois chercheurs ensei- gnants et trois doctorants – étudie l’éco- logie alimentaire des mammifères ma- rins. Vincent Ridoux, enseignant-cher- cheur, et sa doctorante Claire Pusineri conduisent un travail sur le régime ali- mentaire de ces animaux à partir de l’ana- lyse des contenus stomacaux, afin d’es- timer le degré de compétition entre ces différentes espèces de prédateurs et l’ac- tivité de pêche. Cécile Vincent, enseignant-chercheur, mène une étude sur les stratégies de déplacement des phoques en fonction de la répartition de la ressource alimentaire dans le golfe de Gascogne, à partir des observations réalisées par suivi satellitaire sur des animaux équipés de balises Argos. Florence Caurant, ensei- gnant-chercheur, et sa doctorante Virgi- nie Lahaye utilisent les concentrations en métaux lourds présents dans les tis- sus des cétacés comme indicateurs de leur alimentation, ou de leur origine géographique. Rattaché à l’Université de La Rochelle, le Centre de recherche sur les mammifères marins (CRMM) centralise et analyse en continu toutes les données collectées, au travers du Réseau national des échoua- ges, par ses 250 correspondants répartis sur les côtes françaises. «A partir des L’écologie alimentaire des mammifères marins Organisé conjointement par le LBEM, le CRMM et le Centre d’études biologiques de Chizé, le colloque de La Rochelle réunit, du 2 au 8 avril 2005, près de 500 scientifiques, chercheurs et étudiants, venus du monde entier. Le thème, «les mammifères marins et leur nourriture», est décliné selon trois volets : à l’échelle individuelle (quels types de proies sont consommés, en quelles quantités, suivant quelles stratégies ), à l’échelle plus large des écosystèmes (consommation globale, stratégies de déplacements en fonction des ressources), et des saisons tions.» Dans ce but, trois programmes de recherche ont été mis en place, en colla- boration avec ces partenaires. Le pro- gramme européen Petracet – Procet dans sa version nationale – devrait permettre, à partir de données recueillies par des observateurs embarqués à bord de ba- teaux de pêche (à l’anchois, au germon, au bar) de quantifier la mortalité acciden- telle induite par ces pêcheries. Le pro- gramme européen Necessity porte sur la caractérisation biologique des différen- tes espèces de mammifères marins captu- rées dans les chaluts pélagiques. Il con- cerne aussi la mise au point d’outils de pêche nouveaux pour limiter les captures accidentelles : chaluts modifiés, systè- mes d’effarouchements… Le CRMM participe aussi au programme Scans 2, dont l’objectif est une estimation globale des populations de mammifères marins de la côte atlantique européenne à partir d’un recensement réalisé par avion et par bateau. «Les résultats de ces re- cherches auront des conséquences di- rectes sur le plan économique et social, notamment sur les modes de gestion future des pêcheries. Ils devraient per- mettre, sur la base de données chiffrées, d’aboutir à un compromis acceptable par tous les partenaires.» Mireille Tabare (corrélations entre transferts de nourriture et transferts de contaminants et pathogènes). C’est aussi de débattre, au sein d’ateliers, de sujets de recherche plus spécifiques et très actuels comme, par exemple, la «photo identification» (technique permettant l’identification individuelle des animaux), l’impact des sonars sur les baleines à bec, ou les avantages et inconvénients comparés des «pingers», sortes d’avertisseurs sonores utilisés lors de la pêche pour stimuler la vigilance des cétacés et réduire les captures accidentelles. observations réalisées sur les animaux échoués et des estimations quantitatives établies lors de campagnes océanogra- phiques, il nous est possible d’obtenir une vision globale à un instant donné de l’état des différentes populations de mam- mifères marins, explique Vincent Ridoux, directeur du CRMM. Nous nous intéressons également aux interactions avec les activités humaines et aux sour- ces de mortalité accidentelle. Ainsi, nous travaillons depuis quelques années en collaboration avec les professionnels de la pêche, l’Iremer, le ministère de l’Agri- culture et de la Pêche, et le ministère de l’Environnemen, pour rechercher en- semble des solutions au problème des captures accidentelles de mammifères marins par les chaluts pélagiques. Ceci implique d’abord de réunir les données scientifiques permettant d’évaluer l’im- pact réel des pêcheries sur ces popula- recherche P roximité de l’océan oblige, les scien- tifiques de La Rochelle se sont très Abdelkrim Kallouche Vincent Ridoux, principal organisateur du colloque de La Rochelle sur «les mammifères marins et leur nourriture». Rorqual commun (Balaenoptera physalus) échoué au Verdon-sur- mer, le 21 novembre 2004. CRMM ■ ■ ■ ■ ■ L’ACTUALITÉ POITOU-CHARENTES ■ ■ ■ ■ ■ N° 68 ■ ■ ■ ■ ■ 7 inra échographies de début de grossesse, l’em- bryon de cochon n’est pas plus gros qu’un haricot.» Guy Renaud, technicien à l’unité expérimentale d’insémination caprine et porcine de l’Institut national de recherche agronomique (Inra), à Rouillé dans la Vienne, est d’autant plus ému et enthousiasmé par les échographies d’ani- maux réalisées par son département de recherche, que celles-ci sont parfois l’aboutissement d’inséminations artifi- cielles pratiquées par la vingtaine de cher- cheurs, sur des cheptels de porcs et de chèvres appartenant à des éleveurs de la région. «Les premières échographies sont pratiquées une vingtaine de jours après l’insémination. Après avoir mis en con- tact des gamètes mâles et femelles, on observe l’évolution des choses…» L’échographie des truies et des chèvres, réalisée avec des appareils très sembla- bles à ceux utilisés en médecine humaine, repose sur le même principe : elle génère une imagerie de l’intérieur de l’appareil génital, grâce à une exploration par ultra- sons. Permettant de mieux comprendre la physiologie de la reproduction, elle est d’un intérêt scientifique évident pour les chercheurs. Mais elle a aussi une utilité économique immédiate pour les profes- sionnels concernés : «Grâce à l’échogra- phie, les éleveurs de truies peuvent ratio- naliser la gestion de leurs bêtes, en sa- chant de façon sûre si elles sont gestantes ou vides. Les premières iront prendre leur place à la maternité du cheptel, et les secondes seront selon les cas de nouveau fécondées, soignées ou partiront à la réforme.» L’échographie animale, déve- loppée par l’Inra depuis 1983, a permis d’améliorer la prophylaxie, en détectant kystes ovariens, calculs de la vessie, cystites. «Nous faisons un premier cons- tat, avant un diagnostic approfondi du vétérinaire. Au début, on voyait surtout l’intérêt de cette technique pour la recher- che, mais les éleveurs l’ont très vite adoptée. Aujourd’hui, ils nous disent qu’ils ne peuvent pas s’en passer.» En vingt ans, Guy Renaud a acquis une grande expérience de l’échographie ani- male et de l’interprétation des images ef- fectuées. Il se trouve également qu’il a un bon coup de patte lorsqu’il dessine, et du goût pour partager son savoir… Des qua- lités utilisées pour un livre sur le sujet, Echographie et reproduction chez la truie (Inra éditions, 1998) réalisé sous la direc- tion de Françoise Martinat-Botté, devenu aujourd’hui un ouvrage de référence. Le technicien de l’Inra s’est penché pendant plusieurs mois sur des feuilles de dessin pour réaliser des croquis clairs et précis à partir d’échographies, de photographies de fœtus ou d’organes. «C’est un travail qui s’adresse à toutes les personnes ame- nées à pratiquer l’échographie animale, et qui explique ce que l’on voit. Car une fois l’image collectée, la difficulté est de la comprendre et de l’interpréter.» Effectuant régulièrement des échogra- phies de truies et de chèvres d’élevage, Guy Renaud et ses collègues ont aussi l’occasion d’étudier des espèces plus sauvages. Une étude menée depuis 1987 dans la Réserve nationale de la faune sauvage de Chizé, en collaboration avec l’Office national des forêts et le CNRS, permet d’effectuer régulièrement des échographies de boas femelles, de laies ou de chevrettes. «La reproduction des chevreuils, que nous surveillons chaque année, est très particulière, précise Guy Renaud. La fécondation a lieu l’été, mais le développement de l’embryon est stoppé pendant cinq mois. Il reprend en décem- bre, afin que les faons naissent au prin- temps. C’est au début de cette seconde période de développement que nous réa- lisons les échographies.» Alexandre Bruand Exploration de la maternité animale «C ’est formidable de voir le déve- loppement d’un être vivant. Aux TOUT SUR LE GORET Pour ceux qui cherchent une petite encyclopédie sur le cochon dans tous ses états, Eric Rousseaux a concocté ce guide complet, précis et abondamment illustré. Sont décrites pêle-mêle les péripéties du porc à travers les âges, les techniques d’élevage et les différentes races, le tout agrémenté d’un florilège d’anecdotes, de récits d’époque et de recettes de cuisine. Un surprenant mélange de fantaisie, où croyances populaires côtoient la rigueur scientifique. A. D. Geste éditions, 56 p., 10 € MAI EN PLEIN AIR Jean-Marie Pelt est invité à parler des orchidées le dimanche 1er mai à la journée des Jardiniers du paradis, à Champdeniers dans les Deux-Sèvres. Rencontres insolites le long d’un parcours semé de surprises aquatiques et échanges de savoir- faire, trucs et astuces. Dans un autre champ de culture, le printemps est idéal pour fréquenter les salons des bouquinistes, notamment ceux de Saintes le uploads/Science et Technologie/ actu68avr2005-06-09.pdf
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- Publié le Jul 10, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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