3 0.641 / LE D I A B L E ET LES MÉDIUMS PAR LE Docteur G eorges SUR BLED S e c
3 0.641 / LE D I A B L E ET LES MÉDIUMS PAR LE Docteur G eorges SUR BLED S e c r é t a ir e d e r é d a c tio n d u « M o n d e I n v is ib le » SECRÉTAIRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES PSYCHIQUES Membre de la Société de St-Luc, de la Société Scientifique de Bruxelles Lauréat de l'Académie de médecine, de l'Assistance publique de Paris, etc. (Extrait de la S cience Catholique). PARIS ANCIENNE MAISON CH. DOUNIOL P. TÉQUI, SUCCESSEUR 2 9 , r u e d e T o u r n o n , 2 9 1899 BIBLIOTHEQUE DE SAINTE-GENEVIEVE LE DIABLE ET LES MEDIUMS Le diable existe. Nous sommes des premiers à reconnaître son action malfaisante dans l’évolution du monde et daus le cours de notre vie mortelle, mais nous la croyons restreinte dans son universalité et limitée d’une part par la liberté humaine, de l’autre par le pouvoir souverain de Dieu. Nous ne sommes pas de ceux qui l’étendent démesurément, l’exagèrent à plaisir et la voient partout au point de provoquer et de justifier cette malheureuse proposition de nos adversaires : « Le diable, c’est l’ignorance ! » Invoquer l’influence satanique toutes les fois qu’un phénomène étrange déconcerte notre jugement et ne trouve pas une explication scientifique toute prête et adéquate, c’est manifestement se jeter dans le merveilleux par bêtise et par peur, c’est abuser du surnaturel, c’est surtout outrager la raison, déconsidérer la foi et servir leurs pires ennemis. Ces réflexions s’imposent particulièrement à l’occasion de la question si importante et si troublante des médiums et de l’influence qu’il faut attribuer au diable dans leurs mystérieuses opérations. La question, qui se rattache étroitement à celle du spiritisme et qui soulève tant de graves et ditïiciles problèmes, a toujours eu le don de passionner et de diviser l’opinion. Les uns y ont vu exclusivement l’ingérence des mauvais esprits, la main du diable ; les autres n’ont voulu jamais croire qu’à une physique supérieure ou amusante. Aucune de ces opinions extrêmes ne nous paraît établie ni acceptable ; et nous espérons montrer dans les pages qui suivent que la vérité, ici comme toujours, se trouve dans une opinion moyenne et pondérée, tenant compte des conditions multiples de la question et faisant la juste part de l’élément diabolique sans mécon naître aucunement celle des causes naturelles. I Qu’est-ce qu’un médium ? Pour le savoir, il faut s’adresser aux spirites ou plutôt à la théorie singulière qu’ils ont imaginée sur le monde et sur l’homme. Trois principes distincts s’unissent pour nous composer. Ce sont : le corps matériel, support et organe des deux autres ; l’esprit ou Ydme, cause de la conscience, de l’intelligence et de la volonté; enfin une sorte LE DIABLE ET LES MEDIUMS d’intermédiaire entre l’esprit et le corps, substance extrêmement tenue, lien (luidique qui tient de l’un et de l’autre, les relie ensemble et suit l’àme après la mort. Ce troisième principe reçoit des spirites le nom de périsprit et est appelé corps astral par les occultistes. Le périsprit — dont l’existence, déclarons-le sans tarder,'est purement hypothétique — permet à l’esprit, séparé par la mort du corps mortel, de se manifester ù nous d’une manière visible, tantôt sous la forçpe humaine, ce qui est rare, et d’ailleurs contesté, tantôt par des phénomènes physi ques ou sensibles, tantôt par des communications intellectuelles. Même pendant cette vie, le périsprit qui nous enveloppe comme d’un fluide subtil et que l’on nomme souvent notre « double » est susceptible de sortir du corps et d’établir des relations entre les vivants et les morts. Cette faculté de correspondance outre-tombe porte le nom de faculté médianimique ou médiumnité. Tout le monde la possède plus ou moins, mais elle est très développée chez certains sujets soit naturellement, soit par un exercice soutenu que viennent corroborer une vie régulière et rangée, la chasteté, la sobriété, le jeûne, l’égalité d’humeur, une bonne conscience et un fond d’altruisme. Être médium, c’est donc servir d'in termédiaire entre le monde invisible et le monde visible, entre les esprits et les hommes qui vivent sur la terre. Nul ne peut interpeller ces esprits, converser avec eux, s’il n’est médium. Allan Kardec, qui est l’importateur et le grand théoricien du spiri tisme en France, reconnaît plusieurs espèces de médiums suivant les moyens usités par les esprits pour se manifester à eux : les médiums à effets physiques, les médiums sensitifs ou imprcssibles ; les médiums audi tifs, les médiums voyants, les médiums parlants, les médiums somnam bules, les médiums guérisseurs, les médiums pneumatographes, les médiums psychographes ou écrivains, etc. Les médiums à effets physiques sont de beaucoup les plus nombreux et les plus accrédités : llome est le maître du genre, et actuellement la Napolitaine Eusapia Paladino marche sur ses traces. On obtient avec eux les phénomènes matériels les plus extraordinaires, mouvements des corps, déplacements et apports, bruits divers, lévitations, etc. Les médiums sensitifs ou imprcssibles perçoivent la présence des esprits par des sensations légères, attouchements, frôlements, etc. Les médiums auditifs ont l’avantage d’entendre les esprits leur parler soit par voie psychique ou intérieure, soit par les sons d’une parole véri table, comme si une personne invisible conversait. C’est par l’organe même des médiums parlants que l’esprit fait entendre ses communications. 2 V Faculté plus extraordinaire encore, les médiums voyants ont le com merce le plus intime avec les esprits : ils les voient, les appellent, con versent avec eux, les suivent partout. Le médium somnambule obéit dans le sommeil magnétique à l’impul sion des esprits et non à son propre mouvement. Le médium guérisseur se définit de lui-même : c’est par ses mains qu’opèrent les esprits bienfaisants pour amener la guérison des maladies les plus graves et les plus invétérées. Le médium pneumatographe sert d’agent ou plus exactement de com missionnaire aux esprits qui écrivent directement, en caractères ordi naires, ce qu’ils ont à communiquer ; il lui suffît de prendre une feuille de papier, de la plier et de la placer sur un meuble ou dans un tiroir. Regardez ce papier au bout de quelque temps : il est couvert de signes, de caractères, de dessins, parfois de lettres et de phrases entières. Le tout est plus ou moins compréhensible pour les humains, mais les esprits appartiennent à une sphère supérieure et savent sans doute ce qu’ils veulent dire. Le médium psychographe ou écrivain est plus commun et moins fort que le précédent : il prête sa main aux esprits, et cette main trace aus sitôt sur le papier des lettres et des mots qui constituent une réponse aux questions posées. Naturellement cette main agit automatiquement, et le sujet est inconscient de ce qu’elle écrit. Parfois, sur la demande du médium, on adapte un crayon à une table, à une planchette, à une cor beille, on met à proximité une feuille de papier, et c’est la table, la plan chette qui actionne le crayon sous la direction de l’esprit. Enfin, sans crayon, on voit les tables entrer en mouvement sous certaines conditions et donner, par les coups qu’elles scandent sur le plancher, les réponses des esprits aux interrogations qui leur sont faites sur les choses les plus diverses : ce sont les tables tournantes et parlantes. Comme on le voit, le médium a avec les esprits ou soi-disant tels deux sortes de communications très différentes et qui doivent être étudiées séparément, bien qu’elles aillent souvent de compagnie : ce sont des rap ports physiques et des relations intellectuelles. Les phénomènes physiques de la médiumnité ont été plus particuliè rement étudiés de nos jours : nombre de sujets s’en contentent, et la vogue leur appartient. Les médiums manifestent leur pouvoir et déploient leurs talents de bien des manières, mais les séances qu’ils dirigent sont faites pour frapper et convaincre les spectateurs : elles s’entourent de mystérieux apprêts et d’une obscurité toujours salutaire. Tantôt ce sont des tables qui s’agitent et qui tournent ; tantôt ce sont des bruits insolites LE DIABLE ET LES MEDIUMS 3 4 LE DIABLE ET LES MÉDIUMS inexplicables, des coups dans les murs, l’ébranlement et le déplacement de meubles, l’apport de cailloux ou de pierres, des impressions sensibles analogues à la vue d’un chien, au frôlement d’une robe, au toucher d’une main froide,etc.Les apparitions de fantômes sont plus sujettes à caution. Le médium qui nous transmet les communications des esprits doit être également l’objet d’une légitime suspicion. Ces communications ont en effet un intérêt et une valeur des plus variables : il en est d’incompré hensibles, de sérieuses, de stupides, de frivoles, de grossières. Parfois le médium écrit ou raconte des choses qu’il ignore complètement et qui constituent des révélations instructives; mais le fait est rare. Des défunts connus et aimés, des personnages fameux de l’histoire sortent de la tombe et viennent, à l’appel du médium, témoigner leurs sentiments et leurs pensées. Le fait serait extraordinaire si l’on ne remarquait une frappante concordance entre les idées du médium uploads/Science et Technologie/ bsg-br30641.pdf
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- Publié le Oct 25, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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