Bernard Dantier (27 mai 2010) (docteur en sociologie de l’École des Hautes Étud
Bernard Dantier (27 mai 2010) (docteur en sociologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales) Textes de méthodologie en sciences sociales choisis et présentés par Bernard Dantier Le monde, la connaissance et le comportement humain : Martin Heidegger, De l’essence de la vérité Extrait de : Martin Heidegger, De l’essence de la vérité, in Questions I, Paris, NRF, Gallimard, 1968, pp. 159-194. Un document produit en version numérique par M. Bernard Dantier, bénévole, Docteur en sociologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales Courriel: bernard.dantier@orange.fr Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi Site web: Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Le monde, la connaissance et le comportement humain: Heidegger… 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences socia- les, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Le monde, la connaissance et le comportement humain: Heidegger… 3 Un document produit en version numérique par M. Bernard Dantier, bénévole, Docteur en sociologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales Courriel: bernard.dantier@orange.fr Textes de méthodologie en sciences sociales choisis et présentés par Bernard Dantier: “Le monde, la connaissance et le comportement humain : Martin Heidegger, De l’essence de la vérité ” Extrait de: Martin Heidegger, De l’essence de la vérité, in Questions I, Paris, NRF, Gallimard, 1968, pp. 159-194. Utilisation à des fins non commerciales seulement. Polices de caractères utilisée: Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les notes de bas de page: Times New Roman, 12 points. Citation: Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008. Mise en page sur papier format: LETTRE (US letter, 8.5’’ x 11’’) Édition complétée à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec, vendredi soir, le 29 juillet 2010. Le monde, la connaissance et le comportement humain: Heidegger… 4 “ Textes de méthodologie en sciences sociales choisis et présentés par Bernard Dantier: « Le monde, la connaissance et le comportement humain : Martin Heidegger, De l’essence de la vérité » Extrait de: Martin Heidegger, De l’essence de la vérité, in Questions I, Paris, NRF, Gallimard, 1968, pp. 159-194. Par Bernard Dantier, sociologue (27 mai 2010) Le monde, la connaissance et le comportement humain: Heidegger… 5 Le monde, la connaissance et le comportement humain : Martin Heidegger, De l’essence de la vérité S’il y a bien une condition et un but quasi « automatiques », presque réflexes dans leur « évidence », c’est dans les sciences so- ciales, comme d’ailleurs les sciences de la nature, la référence à la « vérité », cette vérité qui préside toujours pour valider chaque éta- pe de la démarche d’une recherche en étant l’adéquation entre un énoncé verbal et son objet. Si la destination et les moyens des sciences résident dans la « vérité », a prudence épistémologique nous enjoint de nous de- mander quelle est l’essence de la vérité. Autrement dit, qu’elle est la condition de la vérité, si celle-ci est correspondance d’une for- mulation à son objet ? l Chez Martin Heidegger la vérité requiert d’abord pour fonde- ment l’expérience existentielle de l’homme « s’ouvrant » à « l’ouverture » de ce qu’il rencontre. Il s’agit de l’ouverture du su- jet à l’égard de son objet de conscience, lequel réclame pour se « dévoiler », autant chez lui que chez son récepteur humain, un « laisser-être ». Voilà « le laisser-être de l’étant », un « laisser être » qui implique, pour s’accomplir purement sans restriction ni limite, un dévoilement total, sans limitation, donc un « laisser-être de l’étant dans sa totalité ». Cette ouverture, cette pleine et illimi- tée réceptivité, permet seule un acte de langage qui constate « l’étant dans sa totalité » tel qu’il est et comme il est, c’est-à-dire qui le constate dans sa vérité, et cela dans une adaptation, un ac- cord du comportement de l’homme par rapport à sa rencontre, Le monde, la connaissance et le comportement humain: Heidegger… 6 adaptation et accord qui constituent la conformité même de toute assertion dite vraie. Le langage « vrai » est pénétré de l’étant total. Toutefois ce processus, en l’occurrence le comportement humain qui s’ouvre à « l’étant dans sa totalité » et permet à l’étant de s’ouvrir dans sa totalité, nécessite la « liberté » qu’il faut envi- sager dans ses deux aspects : d’un côté la liberté du sujet connais- sant, la liberté de l’homme, c’est-à-dire son indépendante et intègre disponibilité, son indétermination qui le rend apte à toute détermi- nation ultérieure résultant de ses rencontres avec « l’étant dans sa totalité », et d’autre part la liberté (octroyée ou laissée) de « l’étant dans sa totalité » qui se dévoile qu’autant qu’on le laisse faire et qu’il se laisse faire. Cette liberté, du côté de l’homme, est immé- diatement confortée et renforcée par les possibilités objectives de comportements et d’actions que lui dévoile « l’étant dans sa totali- té » : face à la liberté de « l’étant dans sa totalité » l’homme « don- ne » sa liberté en toute liberté pour la retrouver plus entière, plus vraie, à partir des moyens de se faire homme dans les voies réelles que lui présente « l’étant dans sa totalité ». À ce moment « l’histoire » commence et les actes des hom- mes s’y décident, en fonction de ce que « l’étant dans sa totali- té » offre en possibilités et contraintes, contraintes tout aussi libé- ratrices que les possibilités, car nécessaires et naturelles, donc « vraiment » conformes à l’être humain. Ces actes humains s’y succèdent alors comme autant d’étapes du dévoilement progressif de « l’étant dans sa totalité » (selon nous, Heidegger rejoint ici quelque peu la pensée de Hegel, mais d’une manière plus matéria- liste et moins spiritualiste ou idéaliste, car le « progrès » chez Hei- degger se déroule dans la mise à jour, par les actions usant des pos- sibilités et des contraintes, de « l’étant dans sa totalité », c’est-à- dire du « monde », tandis que chez Hegel ce progrès historique se développe dans la prise de conscience de l’Esprit par lui-même, en lui-même et pour lui-même; d’ailleurs, pour nous confirmer dans cette interprétation, remarquons qu’Heidegger affirme qu’en son approche toute anthropologie et toute subjectivité de l’homme sont abolies, seul étant l’étant du monde). Le monde, la connaissance et le comportement humain: Heidegger… 7 Mais tout dévoilement de « l’étant » entraîne de prime abord une « obnubilation » de ce qu’il demeure dans sa totalité, car la totalité de l’étant n’est initialement, au « fondement », qu’entraperçue, devinée plutôt, pressentie, au-travers et derrière la partielle particularité de la première superficie de l’étant, son « ap- parence », son « évidence ». La totalité de l’étant nait dans le « mystère ». L’homme se trouve ainsi face au « mystère » du mon- de qui est aussi le mystère de son existence d’homme, puisque se présente encore inconnu ce qui va déterminer son action dans le prochain et futur cours historique de sa rencontre avec les chemins de « l’étant dans sa totalité ». Mis en rapport à ce « mystère », la totalité (l’Etre) de l’étant, mystère qui est conjoint au connu, à l’immédiatement dévoilé, l’homme a l’aptitude alors de se détour- ner de ce mystère pour se limiter à l’étant, aux étants qui lui « ap- paraissent » dans le flux de la « vie courante ». D’où, dès le départ, mêlée à la vérité (à la possibilité de la vérité), la non-vérité à la- quelle l’homme donne cours par la « dissimulation » qu’il se fait de cette obnubilation de la totalité de l’étant, ce qui est mystère n’étant plus seulement encore non conquis, mais purement et sim- plement nié (et nous pourrons nous demander si en ce « mystère uploads/Science et Technologie/ metho-heidegger-essence-verite.pdf
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- Publié le Oct 13, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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