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• • EUROPAEA MEMORIA * * * * Emmanuel Cattin La décision de philosopher Hua W»>ik lut UrMtmwIllliull ||> «t lllll/l IP<IP Vt'lwi>ltUM(| iiulW-iiiiilli (ta (MlgMI (llMWOft (lin I lllli ln I li i llUyi Ii l / n |«| olilir /IINIIIIIIMIIIIK «ION Vl<llit||< O im/ulHni)l|| TLLLIL «Imflwi Urth ||lll itinl» nillilni1 Ml Vi'ivirllllltlgim^rii, l Un iNI I/IIMU' II. Mikit>v< illlitiuiiy il llllll ilic I liii|» i( hennin uiiil VotniUolliiciH In elcktioninclion Syitcmcn Dir DriiiNchc Hibliothck vcr/eiebnot dicsc Publikalion in ili i DCIIINIIICII Nutinnulblbliograllc; detailliortc bibliografischc Daten NIIHI Im Internet liber http://dnb.ddh.de abrufbar. S ISO 9706 Gedruekt auf sâurefreiem und alterungsbestàndigem Papier. Herstellung: KM-Druck, GroB-Umstadt Dmschlagentwurf: Prof. Paul Kônig, Hildesheim © Copyright by Georg Olms Verlag AG, Hildesheim 2005 www.olms.de Aile Reehte vorbehalten ISBN 3-487-12911-6 ISSN 1613-7388 \ Seine Grenze wissen, heifît sich aujzuopfern wissen A la mémoire de mon père DECISION I nloinéc de questions, de chemins, de noms devenus, à force de discipline et •lr délicatesse, familiers, amicaux, eux-mêmes fidèles, la conscience instruite dmin In philosophie fera pourtant d'étranges rencontres. L'une d'elle est la rencontre d'une inquiétude, vague inquiétude lorsqu'elle se présente pour la première fois, expérience indécise qu'elle cherchera peut-être à préciser. C'est i munie si, dans sa fréquentation de la pensée, la conscience avait perdu quelque i hoso de ce qui était là au commencement, de ce qui était le commencement lui- itiPme, comme si, au moins, les sédiments d'une formation où elle est, néces- •.uircinent et difficilement, résolument et patiemment, devenue une autre venuient à présent recouvrir, lui masquer ce qui fut un jour pour elle l'abso- Iliment initial. Quelque chose ainsi émerge en elle, elle s'en aperçoit, c'est une distance qui s'est agrandie en elle. Le chemin lui-même l'aura considérablement éloignée de son commencement, au risque pour elle, aujourd'hui, s'arrêtant et devenue flottante, de ne plus se comprendre elle-même. La conscience formée est devenue étrangère à la conscience naïve, elle a traversé un devenir qui l'a bien plutôt traversée elle-même, dont elle n'est pas sortie indemne - dont elle n'est pas du tout sortie, mais où en effet elle se découvre à présent, se comparant i\ elle-même en sa mémoire de soi, étrangère à soi, étrangère à ce qui l'avait d'abord soulevée, et depuis lors constamment soutenue. Elle a égaré le sens de son propre commencement. Il n'est pas d'oubli plus grand. Pour une conscience cultivée, formée dans la philosophie, le commencement devient, sur le chemin d'une effectuation où il s'est obscurci dans son accomplissement même, une question. Il n'en est peut-être pas, là non plus, de plus difficile : la rencontrer et la poser, pour une conscience qui fut un jour résolue, revient à tout faire trembler. L'inquiétude de son commencement dans la philosophie est en effet, pour la conscience, l'inquiétude totale où son activité, sa vie même, sont questionnées dans leur principe. Toute effectuation est bien la négation de son commencement. L'actualisation de celui-ci l'aura, comme il en va toujours, repoussé dans le lointain. L'initial s'éloignant, la vie même qui fut une fois choisie est devenue fragile. Ce qui tremble avec la question - qui, elle, n'est jamais choisie, mais enveloppée confusément dans la décision première, et seulement tenue, ou non, exactement selon la puissance de la décision initiale -, c'est la détermination d'autrefois pour cette vie dans la figure qui fut requise. Pour une telle conscience, il n'est plus possible de tenir loin la question elle-même, car tout ce qu'elle est, tout ce qui est elle-même, a 4 LA DECISION DE PHILOSOPHER tremblé. Pourtant, elle sait que le plus fragile était en vérité le commencement lui-même, et que ce qui le suivit, son acte déployé, lut bien le sens, fidèle ou non mais fidèle peut-être aussi lorsqu'il en oublie le sens -, de ce commencement- là, dont il souffrait. Elle sait que toute actualisation est bien un tel dépassement qui laisse ce qui n'en fut précisément que le commencement. Cet éloignement aura par conséquent le sens, nécessairement double, de ce qui l'accomplit elle- même et la sépare pourtant de soi. Cependant la question elle-même n'est pas choisie, ou bien elle fut choisie dès le commencement, avant même de pouvoir être posée. C'est sur le chemin de cette effectuatiori de soi que la conscience la rencontre, comme un moment de çelle-là, où toute sa vie est appelée à se reprendre dans une remémoration de soi qui est encore l'un de ses actes formateurs, libérateurs. Elle la rencontre, comme elle rencontre toute pensée, sans la choisir, comme ce qui vient au- ilcvant d'elle, s'impose à elle en elle-même, question nécessaire, surgissant à quoique détour de ses chemins coutumiers, qu'elle aura pourtant, une fois encore, à poser elle-même. La question qui ainsi la mobilise pour une remé- morât ion de son commencement ne l'arrête alors qu'en apparence, puisqu'une telle rencontre est elle-même l'un des lieux qu'allant de l'avant elle aura à traverser - si du moins elle est capable de passer de l'autre côté. Si la question est sérieuse, en effet, une telle traversée n'est jamais absolument sûre. Mais alors ëlle ne regarde pas en arrière lorsqu'elle se demande ce qu'elle est devenue, et pourquoi, en vue de quoi elle continue. Elle va son chemin, qui la rappelle à soi, comme chemin de la pensée. La question sur elle-même et sur son commencement ne pouvait être la première de ses questions, la conscience ne pouvait la rencontrer, encore bien moins la poser, au commencement : elle ne pouvait commencer et demander en même temps. Poser aujourd'hui cette question - pourquoi alors une telle vie fut- elle choisie ? - revient précisément à se demander quelle fut la première question, et d'abord s'il s'agissait bien d'une question. Pour elle-même alors, la conscience se tenait beaucoup moins dans la question que, bien plutôt, dans ce qui lui apparaît désormais, lui apparaissait déjà comme une affirmation, et c'est bien celle-ci qui par après pouvait devenir une question, en~cë"qiï'eïle fut, très '•Hurlement, décisive. Commencer-absolument n'est jamais questionner, la question doit bien elle-même procéder d'une affirmation qui la,précédé, lors même qu'elle confirme celle-ci et, à sa façon, commence à nouveau. Pourtant, cette puissance affirmative initiale demeure cachée. Remonter jusqu'à elle est le plus (li Un i le. I c commencement fut une affirmation d'abord au sens où il était un ai le, l'acte par lequel cette vie décidait de se penser elle-même. Comment elle en est venue à cet acte, comment elle s'est alors déterminée pour la pensée, ou comment la pensée, .si elle était bien déjà au fondement de cet acte, ou elle- DECISION 5 même active en lui, s'est saisie de cette vie, s'est instituée elle-même comme pensée de la vie ou, en tant que pensée vivante qui est vie pensante, pensée de soi de la vie, ce sont là les premiers contours de l'jnquiétude qui aujourd'hui sait ou estime qu'elle saura se dépasser en question. Si cet acte était bien une affirrnation, il était déjà en effet, en tant que décision pour la pensée, ou détermination pour une vie pensante, un acte de la pensée elle-même, et ainsi, comme toute pensée, un agir sur soi-même: cogitare sive agere in seipsum, ^ 3 agere intra se. La décision ou détermination pour la pensée est l'affirmation de ? = soi de celle-ci. Mais en cet acte, initial, de soi sur soi-même, c'était toute une vie cJ c'"<- qui s'affirmait comme yie pensante. Comment la pensée deviendrait-elle ainsi cet acte total d'affirmation de soi, et d'un certain genre de vie qu'elle détermine ? Comment serait-elle l'affirmation elle-même active de cet agir, comme agir sur soi-même, tourné à l'intérieur de soi ? Et que veut dire, pour elle : se décider ainsi pour elle-même ? Pourquoi une vie en est-elle venue là, jusqu'à se poser elle-même entièrement, ou, du moins, essentiellement, comme active en ce sens, celui de la pensée ? Quel tournant a-t-elle pris ici, quelle inflexion est ainsi, comme spontanément, venue marquer son cours ? En quelle sorte de crise de la vie elle-même - et de quelle vie -, ou en quelle indécision, en quelle hésitation cette affirmation pouvait-elle, sinon absolument ouvrir une issue, au moins intervenir, avec une radicalité dont la pensée ne pouvait peut- être alors elle-même prendre la mesure ? Et de quels autres chemins possibles d'elle-même s'est-elle alors détournée fC^est cette intervention de la philo- i sophie dans une vie (encore une fois : dans quelle vie ?) qui est bien d'abord lerj* ;; plus étrange, c'est elle qui est premièrement à comprendre, pour une conscience . ; - qui veut aujourd'hui, se reprendre soi-même en sa formation de soi et procéder, parcourant un moment d'elle-même, à la clarification de son affirmation initiale, rendre intelligible, autrement dit, son propre commencement dans la philo- sophie. Il convient pourtant de séjourner un moment dans la rencontre qui est la sienne aujourd'hui, celle de la réflexion lorsqu'elle a le sens de la mémoire, ou de la tentative de remémoration de soi. Cette rencontre survient dans son labeur, niais en apparence elle le brise, fragilisant ses fins. uploads/Science et Technologie/ cattin-la-de-cision-de-philosopher.pdf

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