UE PTSC A.AGAËSSE, psychologue clinicienne CRAVS amelie.agaesse@chu-rennes.fr D
UE PTSC A.AGAËSSE, psychologue clinicienne CRAVS amelie.agaesse@chu-rennes.fr Deuxième cours avec elle au second semestre → histoire de la criminologie deuxième module PSYCHO-CRIMINALISTIQUE PLAN 1. Introduction 2. Définition 3. Le profilage ou apport des sciences du comportement 4. Techniques d’interrogatoire et d’audition 5. Expertises psy 6. Conclusion I- Introduction La criminalistique est l’étude du phénomène criminel, c’est comment chaque discipline dans son champ de compétences va contribuer à cette étude. C’est donc une discipline pluridisciplinaire, chaque science apporte son expertise et le tout forme la criminalistique. La science qui va nous intéresser aujourd’hui c’est la psychologie, la psychiatrie et les sciences du comportement notamment. L’objectif de la psycho-criminalistique va donc de contribuer à établir une preuve mais aussi de concourir à la manifestation de la vérité. En psycho-criminalistique la notion de traces, d’indices et de preuves ne sont pas transposables dans le domaine de la psychologie. La psycho-criminalistique intervient à différent temps du parcours judiciaire, il y a plusieurs moments où on peut interpeller cette discipline. Le temps de la scène de crime : avec le profilage (les sciences du comportement) qui peut intervenir. Le temps de l’enquête : avec de la garde à vue (interrogatoire des mis en cause) et les auditions (témoins, victimes). Cela va donc nécessiter les techniques de recueil de la parole et également de profilage. Le temps de l’instruction et du procès : avec les expertises psychiatrique et psychologique, on va être sur des expertises de victimes pour évaluer le retentissement psychologique et la crédibilité d’une victime. Mais également des expertises de mis en causes pour des expertises de responsabilité de discernement et de dangerosité. On va ensuite passer dans une autre temporalité le post-sentenciel : cela va être pour définir la nécessité de soins, là aussi les expertises vont être nécessaire pour la victime et le condamné, si ce dernier a été incarcéré, avant sa sortie de détention on peut demander une expertise pour évaluer sa dangerosité. II- Définitions Il y a différents termes qui sont utilisés, certains se chevauchent, certains sont complétement différents on a les notions de : - Criminologie : C’est la science du crime ou l’étude scientifique du phénomène criminel. Elle recouvre de nombreuses sciences criminel et criminologique comme la médecine légale la PTSC, la psychologie légale, la psychologie criminelle, le droit, la sociologie etc… En criminologie on a 2 versants : L’agressologie et la victimologie - Criminalistique : C’est l’ensemble des sciences et des techniques utilisé pour établir des faits matériels - Psycho-criminalistique : Elle va contribuer à l’analyse du fait judiciaire au sens large. Elle permet l’identification et la compréhension de l’auteur et des victimes à travers des techniques issues des sciences humaines. Il y a celle centrées sur l’étude du psychisme, du fonctionnement psychique (psychiatrie, psychologie, les neurosciences et les sciences du comportement) III- Le profilage ou apport des sciences du comportement Le profilage c’est vraiment collaborer à l’enquête avec un regard différent : celui du psy. C’est une construction virtuelle, ça consiste à construire un profil psychologique, typologique et social et physique d’un auteur criminel non identifié. Donc on a une scène de crime, un fait commis et à partir des éléments qu’on observe sur le terrain on peut construire, se dire tel personne qui a agis qui a commis ce crime, doit fonctionner comme ça, avoir tel profil physique et tel comportement. C’est également une méthode permettant aux enquêteurs de déterminer le profil psychologique d’un suspect. Cette fois-ci on a identifié le potentiel auteur du crime et une fois qu’on l’a sous la main on va avoir besoin, dans l’intérêt de l’enquête de déterminer son profil psychologique parce que ça peut aider à mener les interrogatoires d’une part, savoir quelles techniques utilisées pour obtenir les informations dont on a besoin → Technique d’interrogatoire adapté Quand on construit ce profil virtuel il faut garder en tête que cela reste une hypothèse, on fait l’hypothèse que la personne qui a commis ce crime a tel profil grâce au récit de la victime et à la scène de crime. Ce n’est jamais une preuve, si on arrête un suspect qui ne corresponds pas au profil, on ne va pas se dire que non ce n’est pas lui, ce n’est que des éléments de compréhensions, des hypothèses de travail et ce n’est en aucun cas des preuves. On peut parler de la compatibilité de l’auteur présumé et du crime ou de la scène mais toujours pas une preuve. L’analyse va donc se faire à partir de différentes choses : -L’analyse premièrement de la scène de crime. -Le modus operandi (=mode opératoire) -La personnalité de la victime sera précieuse en sciences du comportement. Ce n’est pas la même chose d’agresser une personne âgée seule chez elle qu’un homme dans la rue en plein jour … -On va prendre en compte la totalité de la procédure d’enquête tous les éléments récoltés par tous les enquêteurs vont être utiles pour les analystes comportementaux. Chaque détail compte. La « signature de l’auteur » il y a des particularités dans le mode opératoire selon les individus. On a plus de chance de subir un crime par quelqu’un de sa famille que par un inconnu. Le but de l’analyse n’est pas d’identifier un auteur mais d’établir le type psychologique probable de l’individu qu’on recherche, et que ce profil soit compatible avec le passage à l’acte et en adéquation avec les éléments concrets qu’on a établi. → Le métier de profiler n’a pas de réalité professionnelle en France (invention télévisuelle) On préfère le terme d’analyste comportementaux « analyse comportementale » L’analyse criminelle comportementale est une forme particulière d’analyse criminelle, on va s’attarder aux comportements. Cela va aider l’enquête. C’est donc un psychologue qui est formé en criminologie, l’origine de cette discipline c’était dans les Etats-Unis notamment dans les missions du FBI, ils étaient confrontés à des tueurs en série dont on avait l’impression qu’elles agissaient sans raisons apparentes. Ils ont donc cherché à comprendre et surtout prévoir la récidive et établir le plus tôt possible le profil d’un tueur en série. En France, il n’y a pas eu beaucoup de tueurs en série contrairement aux USA. On est davantage sur les situations de crimes sexuels, c’est plutôt dans ce domaine qu’on a une sérialité. La gendarmerie a un département des sciences du comportement basé à Rosny sous-bois en région Parisienne. Il y a 4 analystes qui traitent environ 50 affaires par an. Ils ont 3 activités principales : Ils établissent le profil d’un auteur connu. Ils assistent à la conduite d’audition en Garde à Vue (GAV) Ils font également une analyse comparative de crime pour rechercher une éventuelle sérialité. Faire des regroupements dans les affaires est intéressant, mettre en lien certaines affaires non élucidées avec un profil connu. Ils utilisent certains outils notamment le logiciel SALVAC (Système d’Analyse et de Liens de la Violence Associé au Crime) crée en janvier 2003. Et le logiciel ANACRIM qui permet de rentrer une quantité importante d’informations (les auditions de témoins, victimes, d’auteurs tous les éléments matériels etc…), et le logiciel recoupe et fait les rapprochements sous une forme de graphique. Un être humain n’aurait pas la capacité de faire tout ça. On a donc plusieurs types d’analyse pour cerner la personnalité du mis en cause : - L’examen psychiatrique de responsabilité mentale, régi par les articles 122-1 et 122-2 du code pénal. - Il peut y avoir l’examen médico-psychologique pour évaluer le risque de récidive. - Et puis le profilage psycho-criminologique ou analyse criminelle comportementale pour dresser un portrait abouti de l’individu. C’est donc une étude des caractéristiques et des traits du fonctionnement des criminels, en parallèle on fait une étude des preuves afin d’en déduire des possibles suspects impliqués dans un crime. Tout cela n’est pas fait que pour tirer un profil général mais surtout de reconstruire un comportement criminel. On croise toutes les données, on fait plusieurs analyses, plusieurs études, les preuves, les traits de fonctionnement, de personnalité… Il y a deux courant de pensées qui s’oppose : La méthode inductive : elle est anglo-saxonne et utilisé au FBI. Elle consiste en la généralisation à un individu criminel des caractéristiques comportementales partagés par d’autres criminels déjà étudiés. Cela permet de faire et d’induire des prédictions, estimations et statistiques. Par exemple : on a déjà eu un tueur en série, roux, grand, niveau intellectuel normal. Il était obsessionnel et en même temps très réservé très asocial. Donc on se dit, que quand on va rencontrer quelqu’un près d’une scène de crime qui a le même profil (roux, grand etc…), de ça on vient déduire que possiblement il a la capacité d’avoir commis le crime. La méthode déductive (européenne) : Il s’agit-là d’interpréter des preuves légales, des photos, des éléments matériels… C’est-à-dire d’avoir la connaissance parfaite du dossier d’instruction et à partir de là on en dégage un profil. L’apport des sciences du comportement dans les crimes complexes : on compare les personnalités suspectes avec le profil dégager par l’analyse des informations du dossier ou de l’audition. On se sert uploads/Science et Technologie/ cours-5-psycho-crimina-odt.pdf
Documents similaires










-
72
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 24, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.0940MB