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Innovation et croissance Rapport Robert Boyer Michel Didier Annexes préparées par l'INSEE, l’Observatoire des Sciences et des Techniques, Jean-Hervé Lorenzi et Dominique Bureau © La Documentation Française, Paris, 1998 - ISBN : 2-11-004091-2 « En application de la loi du 11 mars 1957 (art. 41) et du code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992, toute reproduction partielle ou totale à usage collectif de la présente publication est strictement interdite sans autorisa- tion expresse de l’éditeur. Il est rappelé à cet égard que l’usage abusif et collectif de la photocopie met en danger l’équilibre économique des cir- cuits du livre. » La création du Conseil d’Analyse Économique « répond à la nécessité pour un gouvernement trop souvent confronté à l’urgence, de pouvoir se référer à une structure de réflexion qui lui permette d’éclairer ses choix dans le domaine économique. J’ai souhaité aussi créer un lien entre deux mondes qui trop souvent s’ignorent, celui de la décision économique publi- que et celui de la réflexion économique, universitaire ou non. J’ai pris soin de composer ce Conseil de façon à tenir compte de toutes les sensibilités. Le Conseil d’Analyse Économique est pluraliste. C’est là un de ses atouts principaux, auquel je suis très attaché. Il doit être un lieu de confrontations sans a priori et les personnes qui le composent doivent pouvoir s’exprimer en toute indépendance. Cette indépendance — je le sais — vous y tenez, mais surtout je la souhaite moi-même. Ces délibérations n’aboutiront pas toujours à des conclusions parta- gées par tous les membres ; l’essentiel à mes yeux est que tous les avis puissent s’exprimer, sans qu’il y ait nécessairement consensus. ... La mission de ce Conseil est essentielle : il s’agit, par vos débats, d’analyser les problèmes économiques du pays et d’exposer les différentes options envisageables. » Lionel Jospin, Premier ministre Discours d’ouverture de la séance d’installation du Conseil d’Analyse Économique, le 24 juillet 1997. Salle du Conseil, Hôtel de Matignon. 3 INNOVATION ET CROISSANCE 5 INNOVATION ET CROISSANCE Sommaire Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Pierre-Alain Muet Innovation et croissance : relancer une dynamique de croissance durable par l'innovation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Robert Boyer et Michel Didier Annexe A. Économétrie de l'innovation. Synthèse des résultats récents sur données microéconomiques françaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 Nicolas Iung Annexe B. Politique de concurrence, innovation et croissance : quelques éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 Dominique Bureau Annexe C. Systèmes d'innovation, systèmes techniques et approche évolutionniste du progrès technique . . . . . . . . . . . . . . 155 Jean-Hervé Lorenzi Annexe D. L'évolution des industries françaises de haute technologie : éléments descriptifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 Nicolas Iung et Philippe Lagarde Annexe E. Quelques indicateurs de la compétitivité technologique de la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173 Rémi Barré, Pierre Papon et Françoise Laville Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 Summary . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 Composition du groupe « Innovation et croissance » . . . . . . . . . . . 197 7 INNOVATION ET CROISSANCE Introduction « La compétition économique de demain sera une bataille de la création et de l’invention. Notre insertion dans la compétition internationale reposera de plus en plus sur notre capacité d’innovation et de recherche et sur la qualité de notre éducation et de notre formation. Je sais que la théorie économique contemporaine accorde à ces facteurs, qui sont les investissements et les emplois de demain, une place déterminante pour la croissance à long terme. Quelles conclusions peut-on tirer de ces travaux pour une politique de développement à long terme ? Quelles sont les places respectives de l’intervention publique et de l’initiative privée dans la mise en œuvre des investis- sements à réaliser dans le domaine des grandes infra- structures et des nouvelles technologies ? Quel rôle doit jouer la coopération européenne dans ce domaine ? » Lionel Jospin, Premier ministre Discours d’ouverture de la séance d’installation du Conseil d’Analyse Économique, Matignon, 24 juillet 1997. Dans la perspective de la préparation des Assises de l’Innovation qui se sont tenues le 12 mai 1998, et pour répondre aux questions posées par le Premier ministre dans son introduction aux travaux du Conseil d’Analyse Économique en juillet 1997, le CAE a réuni un groupe de travail, animé par Robert Boyer et Michel Didier, sur le thème « Innovation et croissance ». Le rapport préliminaire a fait l’objet d’une première discussion à la séance du 30 avril du Conseil d’Analyse Économique et le rapport définitif a été discuté à la séance du 30 juin, en présence de Dominique Strauss-Kahn, Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. 8 CONSEIL D’ANALYSE ÉCONOMIQUE Le rapport de Robert Boyer et Michel Didier fait tout d’abord le point des connaissances tant théoriques qu’empiriques sur les relations entre innovation et performance économique. L’innovation n’est pas une succession de phases isolées, mais une interaction permanente entre les possibilités offertes par la technologie ou le marché, les moyens privés et publics mis en œuvre et les stratégies d’acteurs. De cette inter- action dépend la performance collective en matière d’innovation. Les enquêtes montrent que la principale source d’innovation est la recherche interne à l’entreprise. Mais les sources externes, telles que les relations avec les fournisseurs de composants et d’équipements et avec les clients, ainsi que les réunions professionnelles jouent également un rôle important. Le fait que le rendement social de la recherche et de l’innovation soit supérieur à son rendement privé justifie les politiques d’encouragement à la recherche et à l’innovation. La théorie et les études empiriques font apparaître en effet l’existence d’externalités globalement positives. Les auteurs notent d’ailleurs que ces politiques publiques se sont plutôt renforcées ces dernières années dans la plupart des pays, alors même que les États se désengageaient de nombreux autres domaines d’intervention. La politique économique doit s’efforcer d’agir sur les diverses compo- santes du processus : formation du capital régulière et soutenue, législation sur les brevets, amélioration de la qualité des liens entre recherche publique et firmes privées, mobilité des chercheurs et des ingénieurs, environnement économique et social favorisant l’adaptabilité des firmes. Les institutions et les formes d’interventions publiques qui avaient permis les succès scientifiques, technologiques et économiques de la France de l’après-guerre doivent être adaptées aux caractéristiques nouvelles de la compétitivité des firmes. La France se caractérise par une meilleure situation en recherche qu’en innovation, par le poids du finan- cement public de la recherche et par la concentration des interventions sur quelques secteurs et grands groupes. Au contraire, l’un des traits caracté- ristique du « miracle américain » est la diffusion de l’innovation à l’ensemble de l’économie, y compris les services. À la lumière des ces analyses, les auteurs plaident pour favoriser l’organisation de réseaux de recherche et d’innovation. Ils soulignent aussi la nécessité de mettre en œuvre des procédures d’évaluation rigoureuses des interventions publiques dans le domaine de la recherche et de l’innovation. Ils évoquent également la question du partage des responsabilités entre l’Union européenne, les États et les régions en matière de politique d’innovation Ils soulèvent enfin des questions qui méritent d’être approfondies : Comment articuler politique de l’innovation et politique de la concur- 9 INNOVATION ET CROISSANCE rence ? Comment répartir les moyens entre recherche scientifique et sti- mulation de l’innovation ? Faut-il élargir le crédit d’impôt recherche ? L’essor du capital-risque est-il suffisant pour lever les obstacles au dynamisme de l’innovation ? Le rapport est complété par des annexes établies par l’INSEE et l’Observatoire uploads/Science et Technologie/ innovation-et-croissance-cae.pdf

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