Geoffrey François Méthodologie Aide pratique à la rédaction d’un travail musico

Geoffrey François Méthodologie Aide pratique à la rédaction d’un travail musicologique (Conservatoire Royal de Mons - 2011) 2 Méthodologie Aide pratique à la rédaction d’un travail musicologique Ce syllabus se veut résolument pratique. Il présente quelques pistes éclairantes pour la gestion méthodique et pratique du savoir musical. I- Méthodologie générale : de la recherche à la rédaction. Propositions : La méthode : possibilité pour l’Homme de pouvoir faire évoluer par la conscience et la réflexion, son action (corollaire : naissance de la pédagogie et de la culture). La recherche : tentative de réflexion objective autour de sources précises. La musicologie serait alors l’étude objective du phénomène musical à travers l’histoire et les différentes cultures de l’humanité. 3 Schéma global de la recherche Intuition Hypothèse (formulation d’un sujet - premières collectes - élaboration d’un plan) Recherche (recueil des sources, analyse puis classement) (élaboration d’un plan - écriture) Thèse (reformulation du sujet - écriture) Vérification de la thèse (reformulation du sujet - restructuration du plan si nécessaire – écriture) Conclusion, bilan et intérêts de la thèse 4 A- Cerner un sujet Vous avez une intuition liée à un contexte (géographique, historique, sociale, esthétique, conceptuel). La première tâche sera donc de définir ce contexte et de vérifier qu’il est bien en adéquation avec votre intuition. Cette délimitation pourra être culturelle ou dépendante d’un corpus d’oeuvres, d’un matériau ou d’un concept (le tout s’entremêlant, bien évidemment…). Attention : il est essentiel de rétrécir au maximum la portée de ce contexte pour que votre intuition puisse se révéler valable. Savoir cerner son sujet et sans cesse le redéfinir fait partie des phases prioritaires d’une bonne recherche. B- Définition du corpus (première phase de sources) Ce corpus peut se présenter concrètement sous plusieurs formes : - Concept : œuvres, ouvrages ; - Supports écrits : livres, partitions, transcriptions ; - Supports oraux : entretiens écrits, terrains, pratiques personnelles ; - Supports audio/visuels : entretiens, disques, vidéos ; - Supports numériques : web etc. La délimitation de votre corpus reflète la pertinence de votre sujet. Vous collectez des informations pour nourrir votre intuition (bibliothèques, médiathèques, achats, collectes de terrains). C- Formulation de l’hypothèse Ici, les premières informations collectées confirment votre intuition. Vous pouvez formuler votre hypothèse qui sera le vecteur de votre recherche. C’est à ce moment que vous définissez un premier plan (stratégie de recherche aussi bien que cadre de votre futur écrit) et rédigez une première version de votre introduction. Une introduction se compose : - d’une entame (vous présentez le sujet au lecteur novice et ignare) ; - d’une formulation de l’hypothèse (reflétant la profondeur de votre sujet) ; - d’une formulation de la thèse (se définissant clairement lors de la rédaction finale de l’introduction) ; - d’une présentation de votre stratégie de recherche ; - d’une présentation de votre plan. 5 D- Construire un plan Nous conseillons fortement l’utilisation du " plan en 27 parties " avant de se lancer dans de fantaisistes démonstrations qui n’ont, le plus souvent, d’intérêt que dans la forme… Les méthodes scolaires restent assez efficaces malgré leur apparente pauvreté. I- (présentation détaillée des enjeux du sujet) A- 1- 2- 3- B- 1- 2- 3- C- 1- 2- 3- II- (résumé des recherches, analyses, techniques, classements) A- 1- 2- 3- B- 1- 2- 3- C- 1- 2- 3- III- (conclusions du traitement des informations précédentes) A- 1- 2- 3- B- 1- 2- 3- C- 1- 2- 3- Au sein de votre plan, on doit pouvoir sentir le vecteur de la démonstration (souvent du plus simple au plus compliqué). De même dans la rédaction, votre démonstration se déroulera le plus souvent de cette façon : -hypothèse ; -argumentation ; -exemple ; -conclusion (celle-ci, étant partielle, menant à une autre hypothèse). 6 Ce schéma de rédaction est une brique qui par agencement avec les autres vous permettra d’édifier votre recherche. Nous conseillons également d’écrire le plus simplement possible. Des phrases courtes, s’enchaînant de manière logique les unes aux autres. Une idée en appelle une autre. Vous devez toujours guider le lecteur pour qu’il soit véritablement passionné par votre sujet ! E- La recherche en elle-même (deuxième phase de sources) Ici les questions de méthode, relatives à votre recherche, se révèlent concrètement. En général, cette phase se déroule en trois grandes parties interactives : - collecte (vous accumulez les informations diverses autour de votre sujet) ; - analyse (vous découpez, vous décortiquez ses informations par critères de pertinences) ; - classement (vous présentez et classez le résultat de votre découpage pour en tirer vos conclusions). Deux conditions essentielles président à la validité de votre recherche : la pertinence et la transparence de vos sources. Pour ces raisons, il vous est obligatoire d’établir et de mentionner une bibliographie, discographie ou webographie. Quelques critères de sélection des sources ; Conseils du directeur de recherche Critères contextuels (critères grossiers, attention !) : – Date de publication – Page de titre – Autorité reconnue de l’auteur – Réputation de l’éditeur – Réputation de la collection – Politique éditoriale d’un périodique (cf. le comité de lecture du périodique) – Réputation scientifique (fréquence des périodiques, auteurs des articles) · Critères textuels formels : – Analyse rapide du sommaire ou de la table des matières – Préface, bibliographies, annexes… – Présentation : le document est-il organisé structurellement ? – Style : abordable, didactique, compliqué, prétentieux – Vocabulaire : ésotérique, précis, approprié · Critères textuels du contenu : – Vérifier que l’auteur cite ses sources (sinon, méfiance). – Observer l’argumentation 7 F- En résumé Au moment de la rédaction finale, rappelez-vous que le mémoire porte bien son nom. Il est la formulation claire et résumée de votre recherche et de votre raisonnement. Il explique pas à pas votre questionnement et les réponses apportées jusqu'à la validation de votre thèse, conclusion finale de votre hypothèse. La partie nommée conclusion, ne sera qu’un bilan, un résumé de tout ce trajet. Quelques principes de la recherche, Selon Bruno CAMUS 1 1. Bien saisir le contexte et la finalité du [mémoire]. 2. Identifier les destinataires du document. 3. Se fixer des objectifs précis. 4. Planifier son temps et ses actions. 5. Mesurer les moyens et les contraintes. 6. Organiser son environnement personnel en fonction des points précédents. 7. Collecter l'information. 8. Classer l'information au fur et à mesure. 9. Trier et ventiler les données en fonction de leur intérêt. 10. Ebaucher son plan dès que possible. 11. Elaborer, avant la rédaction, une maquette du [mémoire] (la plus précise possible). 12. Rédiger un plan détaillé. 13. Soigner son style et son écriture. 14. Vouloir rendre le [mémoire parfaitement lisible]. 15. Ne rien [affirmer] sans justification ou développement. 16. Ne pas conclure par un point final mais par un point d'interrogation. 17. Travailler l'esthétique et la lisibilité du [mémoire]. 18. Harmoniser le texte avec les illustrations et annexes. 19. Prévoir des synthèses. 20. Traiter les copies comme l'original. 1 1 Bruno CAMUS, Rapports de stage et mémoires, Paris, Les éditions d’organisations, 1994, p.77 8 II- Normes de rédaction L’ensemble de ces normes s’inspirent des Règles typographiques en usage à l’Imprimerie Nationale2 et d’une sélection pratique de M. Vincent Tiffon (Maître de conférences et Chargé du cours de méthodologie à l’Université de Lille 3). A- Normes de typographie 1- Les majuscules (ou capitales) et minuscules Règles pour l'usage des majuscules : dans le corps du texte, les noms propres prennent seulement une majuscule à la première lettre. - Pour un nom propre ou nom désignant la haute fonction ou le titre d’un personnage. - Au début d’un texte, après un point. - Pour un nom commun lorsque l’on veut personnifier ou donner une valeur particulière. Préférer les PETITES CAPITALES, pour : - Les noms propres dans les bibliographies et les notes infrapaginales : André BOUCOURECHLIEV, Le Langage musical, Paris, Fayard, 1993. Nb : la place différente du nom et prénom peut varier… - La bibliographie : BOUCOURECHLIEV André, Le Langage musical, Paris, Fayard, 1993. Pas de majuscule après deux-points ou un point-virgule. Une majuscule pour le premier mot des notes infrapaginales. Ecrire plutôt « novembre 2009 » que « Novembre 2009». 2- Les espaces Pas d’espace : - avant ou après une apostrophe (l’enregistrement). - avant une virgule. - entre (des parenthèses) ou [des crochets]. Espace simple : - espace simple après la virgule (idem pour le point). - De manière générale : une espace avant et après les signes à deux entités ( ?!: = etc. ). Ou : espace insécable avant et espace normale après les doubles points de ponctuation (deux points, point-virgule). Nb : L’espace insécable avant se fait automatiquement avec Word. - espaces autour du mot encadré par un tiret de dialogue ou un chevron. Par exemple – un tiret – et des « chevrons ». 2 Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie Nationale, Paris, Imprimerie Nationale, 1990. 9 3- Les italiques Sont en italiques : - les titres des oeuvre citées, qu’elles soient musicales, filmiques ou autres. - les mots étrangers (et latins) insérés dans un texte sont en italiques uploads/Science et Technologie/ me-thodologie-aide-pratique-a-la-re-daction-d-x27-un-travail-musicologique.pdf

  • 21
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager