Selon Borst G et Cachia A, « En psychologie, la méthode expérimentale est utili
Selon Borst G et Cachia A, « En psychologie, la méthode expérimentale est utilisée pour établir un lien de causalité entre des variables qui reflètent des processus mentaux ou des comportements. Elle implique, dans sa forme la plus simple, de manipuler une variable indépendante et de mesurer l’effet produit par cette manipulation sur une variable dépendante, tout en contrôlant les variables externes qui pourraient potentiellement avoir une influence. L’effet est mesuré, dans un premier temps, à l’aide de statistiques descriptives avant de déterminer, à l’aide de statistiques inférentielles, s’il se généralise à la population parente. Nous débuterons ce chapitre par une brève présentation des principes de l’analyse descriptive et inférentielle en psychologie. Nous définirons, ensuite, les trois grands types de variables : les variables indépendantes, externes et dépendantes. Nous préciserons notamment la différence entre les variables indépendantes provoquées et les variables indépendantes invoquées. Puis, nous exposerons les principaux plans expérimentaux utilisés en psychologie – les plans à groupes indépendants (plan inter-sujets) et les plans à mesures répétées (plan intra-sujets). Nous aborderons, enfin, les biais liés à l’expérimentateur et aux participants qui peuvent survenir dans les expériences en psychologie. Afin de déterminer si la variable indépendante a un effet sur la variable dépendante, le chercheur doit mener deux types d’analyse statistique. Dans un premier temps, l’effet est mesuré à l’aide de statistiques descriptives… » Méthode expérimentale Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Pour les articles homonymes, voir Expérience (homonymie). Expérience du cerf-volant de Benjamin Franklin. Les méthodes expérimentales scientifiques consistent à tester la validité d'une hypothèse, en reproduisant un phénomène (souvent en laboratoire) et en faisant varier un paramètre. Le paramètre que l'on fait varier est impliqué dans l'hypothèse. Le résultat de l'expérience valide ou non l'hypothèse. La démarche expérimentale est appliquée dans les recherches en biologie, physique, chimie, psychologie, ou encore l'archéologie. Définies par le chimiste Michel-Eugène Chevreul en 1856, elles ont été développées par Claude Bernard en médecine et en biologie. Outil privilégié des sciences de la nature, les méthodes expérimentales sont également utilisées en sciences humaines et sociales. Sommaire 1 Historique et épistémologie o 1.1 Histoire o 1.2 Définition moderne o 1.3 La thèse Duhem-Quine o 1.4 L'expérience qualitative préalable 2 Principes o 2.1 Contrôle des paramètres et test d'hypothèses o 2.2 Expérience scientifique à l'aide de modèle o 2.3 Protocole expérimental o 2.4 Structure théorique d'une expérience o 2.5 Expériences en blocs 3 Instruments fréquemment utilisés en sciences expérimentales o 3.1 Microscopie o 3.2 Analyse structurale o 3.3 Analyse chimique o 3.4 Cinétique chimique o 3.5 Essais mécaniques 4 Sciences humaines 5 Notes et références 6 Bibliographie 7 Voir aussi Historique et épistémologie[modifier | modifier le code] Histoire[modifier | modifier le code] Certains soutiennent que le savant Ibn Al Haytham (Alhazen)[1],[2],[3],[4] a été l'un des premiers à faire la promotion des méthodes expérimentales. Définition moderne[modifier | modifier le code] Claude Bernard La méthode expérimentale est ainsi définie par le chimiste Michel-Eugène Chevreul en 1856 : « Un phénomène frappe vos sens ; vous l’observez avec l’intention d’en découvrir la cause, et pour cela, vous en supposez une dont vous cherchez la vérification en instituant une expérience. Le raisonnement suggéré par l'observation des phénomènes institue donc des expériences (…), et ce raisonnement constitue la méthode que j’appelle expérimentale, parce qu’en définitive l’expérience est le contrôle, le critérium de l’exactitude du raisonnement dans la recherche des causes ou de la vérité »[5]. Cette méthode a été centrale dans la révolution scientifique accomplie depuis le XVIIe siècle, en donnant naissance aux sciences expérimentales. Parmi les précurseurs de la méthode expérimentale, il convient de citer le physicien et chimiste irlandais Robert Boyle, qui est aussi le père de la philosophie naturelle, ainsi que le médecin Claude Bernard. Georges Canguilhem [6] et Jean Gayon[7] relèvent la dette de Claude Bernard envers les thèses méthodologiques de Chevreul, liée au « dialogue ininterrompu entre les deux maîtres du Muséum »[8], dette que le physiologiste reconnaît d'ailleurs dès l'introduction de son ouvrage majeur : « de nos jours, M. Chevreul développe dans tous ses ouvrages des considérations très importantes sur la philosophie des sciences expérimentales. (…) Notre unique but est et a toujours été de contribuer à faire pénétrer les principes bien connus de la méthode expérimentale dans les sciences médicales. »[9]. Claude Bernard distingue nettement les approches empiriques et expérimentales : « L'empirisme est un donjon étroit et abject d'où l'esprit emprisonné ne peut s'échapper que sur les ailes d'une hypothèse »[10]. Il insiste en effet sur l'importance de l'hypothèse, et Canguilhem qualifie l'Introduction à l’étude de la médecine expérimentale de « long plaidoyer pour le recours à l’idée dans la recherche, étant entendu qu’une idée scientifique est une idée directrice et non une idée fixe. »[11]. Les étapes de la méthode expérimentale ont été résumées par le sigle OHERIC, schéma très simplificateur, et des modèles plus proches d'une méthode expérimentale authentique ont été proposés. La thèse Duhem-Quine[modifier | modifier le code] Le schéma de la vérification d’une hypothèse à l’aide de l’expérience est demeuré en vigueur dans les sciences expérimentales de Francis Bacon jusqu’au XXe siècle, date à laquelle certains l'ont remis en cause (Pierre Duhem en 1906[12]). En effet, selon l'article de Quine Les deux dogmes de l'empirisme, il n'existe aucune « expérience cruciale » qui puisse permettre de confirmer, ou non, un énoncé scientifique. Quine soutient en effet une position holiste, qui ne dénie pas tout rôle à l'expérience, mais considère que celle-ci ne se rapporte pas à un énoncé scientifique, ou hypothèse, en particulier, mais à l'ensemble de la théorie scientifique. Aussi, à chaque fois qu'une expérience semble apporter un démenti à l'une de nos hypothèses, nous avons en fait toujours le choix entre abandonner cette hypothèse, ou la conserver, et modifier, à la place, un autre de nos énoncés scientifiques. L'expérience ne permet pas, ainsi, d'infirmer ou de confirmer une hypothèse déterminée, mais impose un réajustement de la théorie, dans son ensemble. Nous avons toujours le choix de procéder au réajustement que nous préférons : « On peut toujours préserver la vérité de n'importe quel énoncé, quelles que soient les circonstances. Il suffit d'effectuer des réajustements énergiques dans d'autres régions du système. On peut même en cas d'expérience récalcitrante préserver la vérité d'un énoncé situé près de la périphérie, en alléguant une hallucination, ou en modifiant certains des énoncés qu'on appelle lois logiques. Réciproquement (…), aucun énoncé n'est à tout jamais à l'abri de la révision. On a été jusqu'à proposer de réviser la loi logique du tiers exclu, pour simplifier la mécanique quantique »[13]. L'expérience qualitative préalable[modifier | modifier le code] Wolfgang Köhler constate que « les physiciens ont mis des siècles à remplacer graduellement des observations directes et surtout qualitatives par d'autres, indirectes, mais très précises »[14]. Il cite quelques exemples où tel savant fait une observation singulière mais uniquement d'ordre qualitatif avant que ce fait - une fois découvert - serve de fondement à une méthode d'évaluation quantitative du phénomène ; ces méthodes se concrétisent souvent en instruments de mesure toujours plus perfectionnés. Il généralise ce constat historique en posant que toute nouvelle science se développe naturellement par le passage progressif des « expériences directes et qualitatives » aux « expériences indirectes et quantitatives », celles-ci étant une caractéristique majeure des sciences exactes. Il insiste sur la nécessaire accumulation préalable des expériences essentiellement qualitatives ; conditions indispensables des investigations quantitatives ultérieures. C'est le défi qu'il propose à la psychologie qu'il considère comme une « jeune science ». Il invite ainsi à résister à l'imitation de la physique, à ne pas plaquer les méthodes d'une science mûre sur les tâtonnements de celle qui se cherche et donc à favoriser avant tout la croissance des expérimentations qualitatives préalables indispensables aux futures expériences quantitatives rigoureuses. Reconnaissant la complexité de l'objet de la psychologie comparée aux simplifications que la physique autorise, il assure après avoir évoqué la question des tests qu'« on ne saurait assez souligner l'importance de l'information qualitative comme complément nécessaire du travail quantitatif ». L'exemple type est celui de Galilée, qui découvre le mouvement des planètes par l'observation avec une lunette astronomique. Principes[modifier | modifier le code] Contrôle des paramètres et test d'hypothèses[modifier | modifier le code] La méthode expérimentale repose sur un principe : il s'agit de modifier un ensemble de paramètres à l'aide d'un dispositif expérimental conçu pour permettre le contrôle de ces paramètres, dans le but de mesurer leurs effets et si possible de les modéliser. Dans le cas le plus simple on cherche à modifier un seul paramètre à la fois, « toutes choses égales par ailleurs ». Cependant il n'est pas toujours possible ni souhaitable de modifier un seul paramètre à la fois. Ainsi en chimie lorsqu'on opère sur les constituants d'une seule phase (liquide, solide, gazeuse ou sous forme de plasma) la somme des concentrations des constituants reste égale à un ; modifier la valeur de l'une d'entre elles modifie inévitablement la concentration d'un autre constituant au moins. D'autres fois le résultat d'une expérimentation uploads/Science et Technologie/ methode-experimentale.pdf
Documents similaires










-
29
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 07, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1583MB