Cette Revue est publiée en anglais sous le titre International social science j

Cette Revue est publiée en anglais sous le titre International social science journal. Des sélections d'articles qui y ont paru sont également préparées régulièrement en arabe et, occasionnellement, en espagnol et en portugais. Les sujets des prochains numéros Relations internationales Problèmes de population L'enseignement en sciences sociales Les correspondants Belgrade : Trivo Indic Buenos Aires : Enrique Oteiza Le Caire : Abdel Moneim El-Sawi Cologne : Axel Schmalfuss Delhi : André Béteille Ibadan : Akinsola Akiwowo Londres : Jeremy Mitchell Manille : Felipe Landa Jocano Mexico : Rodolfo Stavenhagen Moscou : Marien Gapotchka N e w York : David Goslin Nicosie : Elena Nikita et M . Attalides Sydney : Henry Mayer Tokyo : Ikumi Hoshino Vienne : Helmut Ornauer îîWW.'.SW Revue trimestrielle publiée par l'Unesco, Paris Vol. X X V (1973), n° 4 Serge Mosco vici László Garai Gustav Jahoda Donald Light Jr Octave Mannoni Thomas Szasz V. N. Bagadia Harutiun Davidian Eugen Vencovsky revue internationale des sciences sociales Psychologie et psychiatrie au carrefour Introduction : le grand schisme 479 La puissance et l'impuissance de la science psychologique 491 La psychologie et les pays en voie de déve- loppement : ont-ils besoin l'un de l'autre? 505 La prévention du suicide : les illusions des spécialistes 522 Le(s) mouvement(s) antipsychiatrique(s) 538 Idéologie et folie 553 Trois études de pays Problèmes de santé mentale en Inde 563 Application des théories psychologiques dans le contexte culturel iranien 587 Certains aspects des soins psychiatriques en Tchécoslovaquie 604 Le milieu des sciences sociales Régionalisation des sciences sociales en Amérique latine, en Asie et en Afrique 615 Services professionnels et documentaires Calendrier des réunions internationales 621 Littérature du système des Nations Unies : une sélection annotée 624 Livres reçus 631 « Répertoire mondial des institutions de sciences sociales » 635 Rédacteur en chef : Peter Lengyel Rédacteur en chef adjoint : Ali Kazancigil Relèvement des prix N o u s avons le regret d'annoncer que l'augmentation continue des coûts — une réalité sans doute familière à nos lecteurs à travers le monde — qui avoisine actuellement en moyenne les 10 % par an, nous force à relever le prix de la Revue internationale des sciences sociales, à partir du premier numéro de 1974. Le nouveau tarif d'abonnement annuel sera de 45 F, tandis que chaque numéro sera vendu 14 F. Les prix dans les autres monnaies seront aussi rajustés, mais nous rappelons à nos lecteurs que cette Revue, c o m m e d'ailleurs toutes les publications de l'Unesco, peut être achetée en monnaie locale, à condition que les ordres d'achat passent par les distributeurs nationaux, dont les noms se trouvent dans une liste publiée à la fin de chaque numéro. Nous nous efforcerons de maintenir ces prix aussi longtemps que possible, tout en saisissant ici l'occasion de souligner qu'ils restent à un niveau relativement raisonnable, et que la possibilité d'éviter les problèmes de devises étrangères constitue un avantage considérable dans beaucoup de pays. Nous continuerons nos efforts visant à maintenir les standards rédactionnels au plus haut niveau, à diversifier les sujets couverts, à améliorer les différents services mis à la disposition des lecteurs et à rendre la Revue attrayante sur le plan esthétique. E n échange, nous espérons pouvoir compter sur la compréhension de nos lecteurs et sur leur fidélité non seulement à la Revue internationale des sciences sociales, mais aussi à l'entreprise de collaboration scientifique internationale que celle-ci représente et cherche à promouvoir. Prix et conditions d'abonnement [A] Prix du numéro : 8 F Abonnement annuel : 28 F Adresser les demandes d'abonnement aux agents généraux de l'Unesco (voir liste), qui vous indiqueront les tarifs en monnaie locale. Toute notification de changement d'adresse doit être accompagnée de la dernière bande d'expédition. Les articles signés n'engagent que leurs auteurs. Les articles de ce numéro peuvent être reproduits avec l'autorisation de la rédaction. Toute correspondance relative à la présente revue doit être adressée au rédacteur en chef de la Revue internationale des sciences sociales, Unesco, 7, place de Fontenoy, 75700 Paris. La Néogravure, Paris. © Unesco 1973 Psychologie et psychiatrie au carrefour Introduction : Le grand schisme Serge Moscovici La question « Pourquoi la psychologie? » a été posée dans tous ses domaines — psychologie sociale, psychiatrie, psychologie expérimentale, etc. — qui sont très nombreux. Et du coup on a vu naître un mouvement général qui essaie d'y répondre, concrètement, en rendant cette science pertinente (relevant), c'est-à- dire utile à la société, utile à l'homme. Mais il n'y a pas de doute que les réponses que l'on cherche sont le reflet des circonstances dans lesquelles on a posé les questions. C'est pourquoi il semble avisé de commencer par expliciter ces cir- constances (Jahoda et Mannoni ayant déjà esquissé une tentative dans ce sens). Cinq d'entre elles semblent être d'importance primordiale. La première est le mécontentement vis-à-vis d'un programme épistémo- logique qui assigne à la psychologie c o m m e but prioritaire l'acquisition des attri- buts d'une science, de manière à pouvoir s'élever dans la hiérarchie, le pecking order des sciences. Bref, qui lui donne pour objet elle-même, qui met son ambi- tion dans sa propre promotion et le bien-être de ses praticiens. Cette « idéologie scientifique », pour reprendre un terme de Henri Tajfel, présuppose à la fois une volonté de rupture avec l'univers de la philosophie et des valeurs, et une sou- mission non moins aveugle aux canons que les mêmes philosophes et les admi- nistrateurs des fonds de recherche fixent au n o m de la science et pour elle. Aux canons du positivisme, en dernier lieu. Ainsi, afin de devenir scientifiques, les psychologues ont essayé de suivre d'aussi près que possible les habitudes régnantes qui mettent l'accent sur les techniques expérimentales et statistiques et le rituel qui les accompagne. Lorsqu'on lança l'idée que c'est l'existence d'un paradigme qui définit une science « mûre », ce furent les praticiens des sciences humaines et non pas les physiciens ou les biologistes qui prônèrent la nécessité d'en avoir un. Partout un m ê m e souci, une m ê m e règle : si on fait c o m m e les Serge Moscovici est directeur d'études à l'École pratique des hautes études à Paris où il dirige le Laboratoire de la psychologie sociale. Il enseigne également à l'Université de Paris-Vil et à l'École polytechnique. Il a publié, entre autres, L a psychanalyse, son image et son public (1961), Essai sur l'histoire humaine de la nature (1968) et La société contre nature (1972). Il a dirigé la publication de /'Introduction à la psychologie sociale (1972) en deux volumes. H est membre du Comité de rédaction de European journal of social psychology. Rev. int. Sc. soc., vol. X X V (1973), n» 4 480 Serge Moscovia sciences exactes, on est une science exacte. L a méthode à la place de l'objet, le « donné » à la place de la « pensée », la solution à la place du problème, sont des attitudes qui ont répondu à ce souci. Les succès n'ont pas manqué, mais ils n'ont surtout pas manqué de convaincre bon nombre de personnes qu'un langage scientifique n'est pas une science, qu'une partie considérable du savoir échappait à un m o d e de connaissance qui lui a tourné le dos délibérément en n'admettant c o m m e réel que ce qui est scientifique et non pas l'inverse. La deuxième circonstance, il faut le dire haut et fort, est ce qu'on a souvent n o m m é la « révolution des étudiants ». Le mouvement des étudiants a forcé l'ensemble du monde universitaire, leurs professeurs directs en particulier, à une confrontation avec des problèmes que nous avions tendance à oublier, il a obligé les enseignants à regarder en face leurs propres contradictions. Depuis de nombreuses années, on enseigne aux jeunes que la science cherche la vérité, qu'elle a pour rôle de promouvoir les valeurs de la civilisation, d'étendre l'empire de la raison et de créer des êtres humains capables de porter des jugements objec- tifs qui voudraient aider à incarner les idéaux de la démocratie, de l'égalité et de la liberté. Mais les idéaux ont dominé le discours, tandis que la réalité a jugé les actes. Il est apparu aux étudiants que les intérêts privés, les ambitions, les tendances nationalistes, la collusion avec les forces dominantes, la lutte pour les honneurs et pour l'argent baignent la vie des universités, le comportement de leurs maîtres à penser. N o s disciplines psychologiques n'apparaissent plus aux jeunes générations désintéressées et objectives c o m m e on prétendait qu'elles l'étaient. Les jeunes reprochent au monde universitaire de trouver refuge dans la méthodologie sous prétexte que l'emploi d'une méthode appropriée équivaut à une recherche scientifique. Ils nous disent que nous ignorons froidement la discrimination sociale, la violence politique, les guerres, le sous-développement ou les conflits raciaux. En ce qui les concerne, la psychologie et les psychologues sont retranchés en toute sécurité dans Y establishment. E n troisième lieu, beaucoup de limites sont devenues visibles. uploads/Science et Technologie/ moscovici-le-grand-schisme-1973frances.pdf

  • 35
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager