BTS BLANC N° 1 - NOVEMBRE 2018 SUJET DE CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION (CGE) BT

BTS BLANC N° 1 - NOVEMBRE 2018 SUJET DE CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION (CGE) BTS AG2 ET AM2 - M. POLICARD Les candidats ne peuvent consulter aucune documentation autre que ce sujet. THÈME : CORPS NATUREL, CORPS ARTIFICIEL PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE (/ 40 points) Vous rédigerez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents du dossier. DEUXIÈME PARTIE : ÉCRITURE PERSONNELLE (/ 20 points) L’être humain doit-il essayer de changer sa nature par tous les moyens possibles ? Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures et vos connaissances personnelles. DOCUMENT 1 Article de Lamia Lekbir sur le site web de la médiathèque Ouest Provence, publié en novembre 2014 et mis à jour en mai 2017 De l’homme au robot ? De l’élixir de jouvence à l’exosquelette, l’homme n’a jamais cessé de vouloir surpasser sa condition, d’augmenter ses capacités, de vaincre les maladies et de faire reculer l’âge moyen de sa mort. La science et son alliée la technologie permettent-elles d’atteindre dès aujourd’hui ces objectifs, voire de les dépasser dans un futur proche ? Un aveugle qui voit, un paraplégique qui marche, ce n’est déjà plus de la science-fiction et on parle ici d’homme réparé. Mais il n’y a qu’un pas entre la restitution de ces fonctions élémentaires et la tentation d’accroître les facultés d’un individu qui ne présente pas de handicap. Dans ce second cas, on parle alors d’« homme augmenté », notion phare d’un courant de pensée nommé « transhumanisme ». Le développement des nanotechnologies, des biotechnologies, de la micro-informatique et des sciences cognitives (NBIC) rend de plus en plus possible la réalisation de cette vision d’un homme-machine. Se posent alors de nombreuses questions sociétales et d’éthique sur le devenir d’une société ainsi interrogée par une nouvelle définition du vivant et des règles qui régissent le vivre- ensemble. Notions clés Transhumanisme Trouvant ses racines dans l’Antiquité, le transhumanisme a pris son essor dans les années 1980 aux États-Unis. Il connaît aujourd’hui un développement à l’échelle internationale. Si la 1 Californie reste le lieu où sont concentrés les centres de recherche et de développement des NBIC, l’Europe et la France ne sont pas en reste. Même si plusieurs théories coexistent au sein de ce mouvement, toutes semblent œuvrer pourtant à l’amélioration de la condition humaine en acceptant de dépasser les limites biologiques et espérer contrôler, in fine, l’évolution, comme le souligne la conclusion de cet article. NBIC Ce que l’on appelle les NBIC, c’est un champ scientifique d’étude qui regroupe diverses disciplines telles que les nanotechnologies (N), les biotechnologies (B), l’intelligence artificielle (I) et les sciences cognitives (C). Leurs convergences, en synergie avec la théorie transhumaniste, permettent des avancées aussi spectaculaires qu’effrayantes. De très grands groupes industriels n’hésitent pas à investir des sommes faramineuses dans ces projets. Le transhumanisme sera-t-il l’apanage de capitalistes NBIC ou de philanthropreneurs pour reprendre les termes du neurobiologiste Laurent Alexandre ? Robots Paradoxalement, aujourd’hui la plus grande difficulté pour les créateurs de robots est de faciliter leur motricité, faculté encore trop réduite pour eux. C’est plutôt du côté de leur intelligence artificielle que les progrès ont été les plus saisissants. Dotés d’une capacité de calcul incroyable, de connaissances colossales, les robots de dernières générations sont aussi capables d’analyses pointues. Utilisés dans les domaines militaire, spatial ou civil, les robots investissent notre quotidien, bien loin de leur rôle primaire de simple robot ménager. Risques Aussi extraordinaires que puissent paraître ces avancées biotechnologiques, il n’en reste pas moins qu’elles soulèvent de nombreuses questions et provoquent des inquiétudes légitimes. Les théories des transhumanistes sont en effet controversées car elles nous interrogent sur ce qui définit l’humain, la place faite à son intégrité biologique et son libre arbitre. Perdons-nous déjà le contrôle de nos données personnelles ? Serons-nous sous l’emprise d’une intelligence artificielle qui annihilera nos émotions ? Les travaux de recherche en génétique aboutiront-ils demain à créer des individus tous beaux, brillants et en bonne santé ? Serait-ce de l’eugénisme ? C’est là le principal risque, craint et décrié par les anti-transhumanistes. En France, c’est le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) pour les sciences de la vie et de la santé qui émet un avis sur d’éventuelles dérives. Ce sujet n’a pas fini de faire débat ! 2 DOCUMENT 2 Page d’un site web sur les techniques de l’ingénieur, postée le 31 mars 2016 Décryptage - L’homme du futur : plus rapide, plus fort et plus intelligent ? De l’homme réparé à l’homme augmenté, il n’y a qu’un pas. Les NBIC permettent d’ores et déjà de décupler nos sens, jusqu’à nous permettre de communiquer par télépathie, comme des Superman 2.0. « Nous voulons voir les infrarouges, écouter les ultrasons, sentir les phéromones, cultiver nos gènes, remplacer nos neurones, ajouter de nouveaux sens, vivre vingt ans ou deux siècles, habiter la Lune, tutoyer les galaxies », écrit Ray Kurzweil, chef de file des transhumanistes, dans son livre Humanité 2.0. Un fantasme de fan de science-fiction ? Pas seulement. Les « human enhancement products » (produits destinés à augmenter nos capacités) se développent lentement, nous permettant déjà de devenir des Superman. Aujourd’hui, les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) permettent d’aller plus loin que la simple réparation. Selon le biologiste français Serge Picaud, qui conçoit, à l’Institut de la Vision à Paris, la rétine artificielle qui succédera à Argus II, les interfaces homme-machine, qui permettent de bouger une prothèse ou un exosquelette par la pensée grâce à des implants, « feront partie du quotidien d’ici dix ans ». Superforce : les exosquelettes décuplent vos forces Côté exosquelettes, l’idée n’est pas juste de permettre aux paralytiques de remarcher. Ainsi, la DARPA, agence de recherche de l’armée américaine, planche sur des combinaisons robotiques permettant aux soldats de porter des charges lourdes, décuplant ainsi leur force. De tels exosquelettes intéressent aussi le monde de l’assistance à la personne, notamment pour aider les infirmières à porter les patients. Muscle Suit, conçu par des chercheurs de l’Université des Sciences de Tokyo, se sangle dans le dos. Il permet de rendre une charge trois fois plus légère. En France, Exhauss commercialise déjà une gamme d’exosquelettes du même type. D’autres sont notamment utilisés par les ouvriers japonais de Panasonic : ils leur permettent de porter facilement des poids de 30 kilos. Supervitesse : des chaussures bioniques Les prothèses de jambes peuvent quant à elles, d’ores et déjà, permettre de courir plus vite. On se souvient du coureur handicapé Oscar Pistorius et de ses prothèses en fibre de carbone, les Flex-Foot Cheetah, qui lui conféraient un avantage sur ses concurrents valides. L’inventeur américain Keahi Seymour s’en est inspiré, pour concevoir des chaussures permettant de courir à 40 km/h. Grâce à des matériaux en fibre de carbone et à un système de ressorts imitant le talon de l’autruche, ses Bionic Boots permettent de courir plus vite et de sauter plus haut, sans se fatiguer. Selon Seymour, la prochaine version de ses chaussures sera munie d’un retour de force électronique, qui permettra de courir jusqu’à 70 km/h. 3 Supervision : les lentilles bioniques améliorent la vue Les rétines artificielles, les implants cochléaires, les systèmes de feedback tactile et les nez électroniques seront-ils un jour utilisés pour autre chose que la simple récupération d’une faculté perdue - jusqu’à décupler nos sens ? Certains transhumanistes se sont déjà lancés, allant jusqu’à bricoler leur corps pour augmenter leurs capacités, tel un mécano humain. Ils se sont surnommés les « body hackers ». Plutôt que de simplement rendre la vue, des dispositifs permettent déjà de voir autrement. En 2015, Science for the Masses, un groupe de « body hackers », a mené une expérience. L’un de ces chercheurs indépendants s’est injecté une molécule chimique, qui transforme temporairement le fonctionnement de l’œil. Cette molécule photosensibilisante, la chlorine e6 (Ce6), absorbe les rayons lumineux - on la retrouve dans l’organisme de certains poissons des abysses. Le « body hacker » qui a mené l’expérience, Gabriel Licina, indique dans son étude avoir été capable d’identifier sans erreur des formes d’objets en forêt et des individus en pleine nuit à une distance de 25 à 50 mètres. Rêvant d’aller plus loin que les rétines artificielles comme Argus II, un optométriste canadien, Garth Webb, fondateur d’Ocumetics, a conçu une lentille bionique, qui pourrait remplacer les lunettes et les lentilles de contact actuelles. Selon l’optométriste, il serait possible d’offrir, avec ses lentilles bioniques, d’améliorer la vision et de voir trois fois mieux que quelqu’un ayant une vision de 20/20. Garth Webb repousse encore les limites en imaginant que ses lentilles puissent être un jour équipées d’une connexion Bluetooth, afin de les transformer en un dispositif bionique de réalité augmentée, façon Google Glass. Superintelligence : l’interface homme-machine Le cerveau n’est pas non plus en reste. Les scientifiques essaient de le stimuler, d’activer ou d’inhiber certaines de ses zones. L’interface cerveau-machine, c’est-à-dire la connexion du cerveau et d’une machine via des électrodes, a déjà permis de supprimer les symptômes de 40 000 malades atteints de la maladie de Parkinson. uploads/Science et Technologie/ sujet-bts-blanc-novembre-2018.pdf

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