Plume! vulgarisation scientifique apéritive Gènes n°6 - février 2008 - laplume.
Plume! vulgarisation scientifique apéritive Gènes n°6 - février 2008 - laplume.info Plume ! édité par l asso Plume!, 26, rue Pierre d’Auvergne 34080 Montpellier www.laplume.info contact@laplume.info 06.17.25.02.30 . . . Imprimé avec le soutien de l’Université de Montpellier II 1er tirage 500 ex. Edito Plume! n’en finit plus de prendre son envol. L’équipe rembourrée, tassée comme un édredon tout neuf, est chaude comme la braise. Nous comptons aujourd’hui une cinquantaine d’abonnés, les efforts de notre volontaire civile, exploitée à temps plein, portent leurs fruits. La(e) 100ème abonnée se verra couvert(e) de baisers. Voici un nouveau numéro de Plume! qui parle de Gènes. Les emplumés auraient-ils oublié leur passé racoleur pour plonger dans des titres scolaires et tristounets ? Non. Toujours plus people, un calendrier des dieux de la Plume! exhibant nos pieuses glumes est prévu. Plus que jamais, les gènes émoustillent une bonne tripotée (plus ou moins ventripotente) de chercheurs. La génétique fait des émules et se dissémine dans des disciplines aux noms toujours plus abscons : génécologie, génomique comparative, etc. Nous nous devions de tenter d’introduire notre brin de vulgarisation apéritive là-dedans. Comme quoi (même si on vous la sort à chaque fois), « là ou il y a du gène il peut y avoir du plaisir ». Direction l’orgasme neuronal, premier arrêt jubilation zygomatique. Plume!, l’avatar des djeun’s vous livre son dernier opus. Gènes Directeur de Publication Comité de Rédaction Vincent Bonhomme. Léa Menard, Violette Roche, Aimeric Blaud, Olivier �������] �������������������������������� Blarquez et Romain ���������������������� Guerreiro������������� . Emplumé(e)s Aurélie Cailleau, Violette Roche, Jean-Sauveur Ay, Aimeric Blaud, Alexandre Budria, Vincent Calcagno, Alice Rémy, Cédric Gaucherel, Romain Guerreiro, Olivier Rodriguez, Julie Saurel. Dessins Hutt, Ozoé, Gooheg, Hervé. contact : redac@laplume.info p. 2 Toute l’équipe de Plume! fait des bisous ... Aux nouv-aux -elles abonné(e)s, à Claude Combes et Philippe Danton pour avoir accepté de nous parrainer. Merci à ����B��k���������g����F���y������G��������k���; �����������������������N����������������B�������; ��������� Tim Birkhead, Douglas Futuyma et Geoff Parker�; �����������������������N����������������B�������; ��������� ; David Cherpin, Thierry Noell et Thierry Brassac ; Philippe Quentin et Frédérique Landoeure ; Carol-Ann Ohare, Charlène Ruppli, Aglae, Maité,Romain et Ahmed d’Animafac et Animafac in toto, l’asso Contact, les Ecologistes de l’Euzière et Tela Botanica. A 7LTV, Montpellier Notre Ville, Midi Libre, TipTop pour parler de nous. Et puis, bien sûr, toi qui tiens dans tes petites mains une bonne rasade d’espoir. Maquette Violette Roche, Vincent Bonhomme. Prochain Numéro Guerre et Paix dans le vivant Avril 2008 www.laplume.info journal électronique, mail-liste, actualité, radio, bonne humeur, infos, courrier des lecteurs, réagir, s’abonner... 1€, abonnement 10/8 € p. 3 L es temps changent et les modes sont démodées. Le métier de chercheur, du moins celui décrit par la loi de 1982[1], n’est plus ce qu’il était. S’il y a bien une qualité du chercheur moderne qui n’était pas demandée, mais requise tout de même, il y a trente ans, c’est celle de l’interdisciplinarité. Le mot est galvaudé et mérite d’être redéfini : un chercheur interdisciplinaire est celui qui produit une connaissance à l’interface entre deux champs disciplinaires a priori disjoints (la biochimie par exemple), tandis qu’un projet pluridisciplinaire associe pour son objectif plusieurs disciplines différentes (comme comprendre le réchauffement climatique). Un travail transdisciplinaire a sa propre dynamique, la télédétection par exemple, bien qu’elle profite à plusieurs disciplines étrangères. L a S c i e n c e p r o c è d e d e mécanismes complémentaires: u n a p p r o f o n d i s s e m e n t d e s connaissances d’un domaine étroit et un renforcement des ponts entre domaines voisins. Bien que Thomas Kuhn ne le discute pas en temps que tel, je propose que les ruptures de paradigmes [ 2 ] s e p r o d u i s e n t p r i n c i p a l e m e n t à l’interface entre disciplines, après qu’un ou plusieurs chercheurs aient imaginé une analogie fructueuse entre concepts de disciplines différentes. C e t a r g u m e n t d e b o n s e n s e défi de l’interdisciplinarité L devrait suffire à lui seul à justifier l’interdisciplinarité dans la recherche. Pourtant, il n’en est rien ! Un penchant naturel de l’Homme vient en effet contrer cet élan : celui de territorialité ou de protectionnisme intellectuel de son thème de travail. Ce mécanisme est nécessaire à l’argumentation et à la valorisation de travaux déjà réalisés, mais cette « défense » humaine tend à freiner l’apparition de nouvelles idées aux interfaces, d’autres plus anciennes. De même, le frein à la nouveauté peut venir d’attitudes plus inconscientes, par exemple lorsque différentes ontologies [3] d’un même objet se confrontent. D’autres facteurs sociaux entrent certainement encore dans ce débat, mais l’essentiel est dit. Ce concept ne ferait pas débat si l’interdisciplinarité était fréquente et promue dans nos recherches. Comment donc se donner les moyens d’encourager l’interdisciplinarité, en particulier au sein des hommes et des femmes qui font, et feront la recherche d’aujourd’hui et de demain? Pourquoi ne pas revoir les critères de formation et d’évaluation des chercheurs, au profit de la pluridisciplinarité ? Il serait regrettable d’exclure l’enseignement de ce débat, tant il paraît évident que les recherches interdisciplinaires percoleraient mieux dans des esprits entraînés à l’analogie, préparés à ces croisements disciplinaires. La question de la pluridisciplinarité au sein des thèmes de recherche viendra d’elle-même dans un second temps. Il ne s’agit pas de négliger les travaux mono-disciplinaires (si tant est que cela existe encore ?), car ce sont bien ceux qui serviront de « piles de pont » aux passerelles entre disciplines. L’idée est de s’assurer de ne pas dévaloriser, voire de soutenir, les approches interdisciplinaires. Voici une liste non exhaustive de critères d’évaluation favorables selon moi à l’interdisciplinarité, voire à la pluridisciplinarité du scientifique : le bouquet de journaux différents touchés, les concepts et/ou méthodes liés à plusieurs disciplines et identifiés par les titres et mots clés des articles, la mobilité institutionnelle et thématique, la contribution aux activités de la recherche avec un souci d’interdisciplinarité : colloques, formations, etc. Cette estimation aura néanmoins du mal à éviter les pièges de toute synthèse à base d’indices. Ces modestes propositions n’ont pas l’ambition d’éviter l’impasse dans laquelle nous nous sommes inconsciemment jetés, mais elle a l’espoir de contribuer à la prise de conscience nécessaire de notre recherche. N’oublions pas que si « nous sommes des nains sur les épaules de géants », le nain a le choix de se poster sur un seul géant comme à cheval sur deux ! Pour aller plus loin [1] cf. www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/ RIEAE.htm [2] Modèle théorique de pensée guidant la réflexion scientifique jusqu’à l’apparition du nouveau paradigme. [3] Une ontologie est la signification accordée à un terme, qui diffère généralement entre personnes de cultures différentes. Moutons à cinq pattes C. Gaucherel travers l’étude des flux de gènes, issus des transports de pollen et de graines pour les végétaux, la génétique des populations fournit une illustration du mouvement végétal. Rappelons qu’un gène est une séquence d’ADN ou, de manière plus imagée, un morceau du plan nécessaire à la construction de chaque être vivant. Et comme chacun le sait, certains de ces gènes sont transmis à la descendance permettant ainsi la survie mais également l’évolution des espèces. Dans cet article, nous nous intéressons aux espèces de chênes qui dominent largement les forêts européennes depuis la dernière glaciation, il y a de cela 18 000 ans. De part leur grande variabilité génétique dans l’espace et dans le temps, les chênes constituent d’excellents sujets d’étude de la diversité génétique et de son évolution. En 2001, les études de Rémy Petit et d’Antoine Kremer sur l’ADN de chênes montrent que plus les individus sont proches géographiquement, plus ils sont proches g é n é t i q u e m e n t . Jusque là, rien de t r è s s u r p r e n a n t puisqu’on peut aisément imaginer qu’on se reproduit plus facilement avec le voisin qu’avec un individu habitant l’autre bout de la planète, et cette règle est d’autant plus vraie quand on est fixé par des racines. En revanche, chose surprenante, la vitesse de dispersion des chênes observée à travers l’étude de leurs gènes apparaît très rapide. En effet, les chênes avancent en moyenne de 380 mètres par an. Non, non, les arbres n’ont pas encore de jambes, mais ce sont des vecteurs biotiques (des oiseaux ou le sanglier du coin) ou abiotiques (le vent, l’eau…) qui assurent le transport et la dispersion du pollen puis des graines. Cette dispersion se fait classiquement par une diffusion continue (de proche en proche) mais également grâce à une diffusion par « sauts de puce » (comparables à des bons de quelques dizaines de kilomètres), certes plus rares mais jouant un rôle d’accélérateur de la vitesse de propagation. De plus, on s’aperçoit que les espèces de chênes partagent de nombreux gènes quand elles cohabitent en forêt. Deux courants de pensée cherchent à expliquer uploads/Science et Technologie/ plume-6.pdf
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- Publié le Dec 06, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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