R Lafont-Thomas Cours 1ère HLP. Représentations du monde. Semestre 2. 1 Ce trav
R Lafont-Thomas Cours 1ère HLP. Représentations du monde. Semestre 2. 1 Ce travail constitue une proposition de séquence de cours destinée aux élèves de 1ère HLP dans le cadre du second semestre intitulé « représentations du monde ». Il s’agit d’un plan général plus ou moins détaillé, construit à partir de différentes sources citées dans le document. Il s’agit d’un document de travail. Neuf textes accompagnent cette séquence qui peuvent être autant d’occasions données aux élèves pour s’exercer à partir d’exercices - à construire – pouvant porter sur leur compréhension ou encore sur un travail de réflexion à partir des enjeux qui y sont soulevés. Le document insiste sur les termes importants abordés. Un dialogue avec des œuvres littéraires pourra être envisagé à plusieurs endroits. Des pistes sont données dans ce sens quand l’occasion se présente. R Lafont-Thomas Cours 1ère HLP. Représentations du monde. Semestre 2. 2 Titre de la séquence : Les représentations du monde : le rôle de la science. Le cas de la révolution astronomique. Table des matières Titre de la séquence : Les représentations du monde : le rôle de la science. Le cas de la révolution astronomique. ................................................................................................................................. 2 I) Les modalités du changement scientifique ...................................................................................... 3 I-a) Vision spontanée : progrès continu de la science ..................................................................... 3 I-b) Le changement scientifique comme changement de paradigme ............................................. 4 II) La mise en crise de l’idée de Cosmos et l’émergence d’une nouvelle représentation du monde (illustration de la thèse de Kuhn par la révolution astronomique au XVIIème siècle) ........................ 7 II-a) Le modèle ptoléméo-aristotélicien (Le monde comme Cosmos / théorie du mouvement / concept d’espace) ........................................................................................................................... 7 II-b) Le contexte de la renaissance en Europe ............................................................................... 10 II-c) L’astronomie à la fin du XVè sècle : une situation de crise .................................................... 10 II-d) Le rôle des grandes découvertes ........................................................................................... 11 II-e) Le rôle des outils d’observation ............................................................................................. 11 II-f) Zoom : nouvelle conception du mouvement et de l’espace ................................................... 11 III) Le rôle des mathématiques .......................................................................................................... 13 III-a) Une méthode adaptée et des procédures nouvelles (l’algèbre) ........................................... 13 III-b) L’univers mathématique ? .................................................................................................... 18 IV) Le sens de cette représentation du monde ................................................................................. 21 IV-a) Le monde de la science évacue le sujet ................................................................................ 21 IV-b) La place de l’homme en question ......................................................................................... 25 IV-c) Une représentation du monde située (occidentalo-centrée) ............................................... 28 Conclusion ......................................................................................................................................... 28 R Lafont-Thomas Cours 1ère HLP. Représentations du monde. Semestre 2. 3 I) Les modalités du changement scientifique Un bouleversement scientifique majeur a eu lieu au moment de la renaissance, celui de la révolution astronomique. Or, le changement d'un système de pensée ou de vision du monde ne va pas de soi. De multiples facteurs et arguments sont à prendre en compte. La science est la plupart du temps présentée comme un discours vrai sur le réel. Discours mathématisé qui est généralement peu questionné. Or, ce discours ne représente qu’un état de la science. Lequel est souvent d’ailleurs déjà en partie dépassé quand il est diffusé. Ainsi, comment juger des représentations du monde données par la science ? Quel statut accorder à ces représentations du monde ? Plus largement : qu’est-ce qu’un changement scientifique ? Comment progresse la science ? Comment comprendre nos représentations du monde en lien avec le développement de la pensée scientifique ? I-a) Vision spontanée : progrès continu de la science - représentation commune (naïve) de l’histoire des sciences : accumulation linéaire de connaissance au cours du temps. Edifice du savoir scientifique construit peu à peu. - première approche du changement scientifique : décrit comme accroissement d’un ensemble de connaissances grâce à une enquête empirique méthodique et à un examen rationnel de nos croyances. 1) découverte de nouveaux faits ensuite 2) organisés dans un système rationnel qui les décrit et les explique. Chaque génération garde ce qu’il y a de vrai, corrige le faux et ajoute les nouvelles vérités. => image positiviste de la science. Cette vision peut être dite « inductiviste » *. L’inductivisme est alors cette doctrine qui considère que la science progresse de manière linéaire et cumulative. Il y aurait à chaque étape a) conservation du vrai, b) ajout de nouvelles données d’observation, c) correction ou ajustement des théories. Dans cette conception, les théories* sont induites à partir des faits (ou des « données d’observation »). A partir de ces théories ou de ces lois*, peuvent ensuite être expliquer ou même prédits les nouveaux phénomènes. Le rôle principal de la science résiderait alors dans cette double dimension d’explication* et de prédiction*. L’étape qui fait passer des lois ou des théories aux prédiction se réalise par déduction* à partir de la science de la logique*. R Lafont-Thomas Cours 1ère HLP. Représentations du monde. Semestre 2. 4 Kuhn s’oppose à cette vision du progrès scientifique qu’il qualifie de naïve. Deux raisons principales peuvent être identifiées : 1) Le problème de l’induction* (exercice : chercher en quoi consiste ce problème sur le plan logique) 2) L’objectivité* apparente de cette vision de la science. En effet, pour Kuhn l’observation n’est pas neutre mais au contraire déjà dépendante d’une théorie ou plus largement d’un contexte historique et social. C’est pourquoi il importe de prendre en compte la manière dont les théories sont élaborées historiquement. Transition : Cette conception ignore la manière dont les théories sont élaborées historiquement (critique historiciste – Kuhn). Pour Kuhn, le contenu d’une science (et les méthodes) est en étroite liaison avec son développement historique. Enjeu de prendre l’historicité de la science au sérieux. I-b) Le changement scientifique comme changement de paradigme Kuhn Insiste alors sur le caractère dynamique, historique, de l’activité scientifique. Le « progrès » de la science ne se fait pas pour lui de manière linéaire mais sous forme de révolutions*. Kuhn est très loin de l’idée d’une science unitaire. Le développement des sciences consiste plutôt dans la vie et la mort de sciences successives, avec des périodes d’apogée qui sont celles de la « science normale ». Thomas Kuhn, dans La structure des révolutions scientifiques, invite à ne pas détacher le développement des théories scientifiques de leur contexte social. Il dégage une structure générale des révolutions scientifiques qui fait apparaître ces discontinuités ou changements de paradigmes comme le résultat d’un basculement préparé par un long processus critique. Il définit ainsi : • Le paradigme*, qui sert de fond, une série d’hypothèses, structurant les recherches des scientifiques. Il y a des forces non seulement théoriques mais aussi sociales qui jouent dans la conservation d’un paradigme : la science « normale » * qui définit le domaine de recherche scientifique à une période donnée, ne manifeste aucun esprit critique, elle cherche à éliminer toute anomalie. Dès qu’il y a individuation d’une science, la séquence suivante est suivie : science normale – anomalie - crise – révolution – nouvelle science normale. Science normale * : science de tous les jours dans les labos de recherche, enseignée dans les manuels, celle qui obtient les financements. Les chercheurs résolvent des énigmes. Paradigme* : ensemble de méthodes, valeurs, standards partagés par une communauté scientifiques = « matrice disciplinaire » (généralisation symbolique (F=ma), exemples types (culture commune) …). Paradigme comme vision du monde. Pour Kuhn, le changement scientifique est essentiellement un changement de paradigme. • L’anomalie*, dont la multiplication aboutit à une situation de crise, qui peut être très longue. Une anomalie (qui semble réfuter les paradigmes en place) isolée ne suffit pas à abandonner un paradigme. Il faut qu’il échoue systématiquement, sur un long moment. R Lafont-Thomas Cours 1ère HLP. Représentations du monde. Semestre 2. 5 Anomalies. Crise = multiplication des anomalies. Le paradigme craque. 1ères anomalies : on essaie de les résoudre par ajout d’hypothèse ad hoc. Puis, au fur et à mesure des anomalies, multiplication des théories concurrentes. • Et éventuellement la révolution*, uniquement si un autre paradigme vient rendre compte systématiquement des anomalies. De tels basculements ne sont donc pas imputables aux seuls travaux de scientifiques éminents qui mettraient en échec une théorie en place. Révolution scientifique* : reconsidération complète du matériel théorique et expérimental = révolution, en vue d’éliminer les anomalies. Problème : qu’est-ce qui justifie le passage à un autre paradigme ? H1 : répond mieux aux questions que l’ancien ? non pour Kuhn ; H2 : plus de preuves expérimentales en faveur du nouveau paradigme ? non plus ; Solution de Kuhn : un nouveau paradigme est une nouvelle manière de regarder les choses. Cela constitue de nouveaux problèmes. Les anciens problèmes sont recouverts, oubliés. On passe à autre chose. Les anciennes réponses perdent leur pertinence. Ce sont les paradigmes qui déterminent quelles questions et réponses sont les bonnes. Après un chgt de paradigme, les scientifiques réagissent à un monde différent Même les données (considérées comme particulièrement stables au sein de l’activité scientifique) changent de signification lors d’une révolution scientifique. Les termes eux-mêmes changent de signification. Pour Kuhn, les scientifiques résistent aussi longtemps que possible aux nouveautés menaçant le paradigme, jusqu’au moment où celui-ci implose, en raison des anomalies. Conservatisme important en science. R Lafont-Thomas Cours 1ère HLP. Représentations du monde. Semestre uploads/Science et Technologie/ v3stagehlprepresentation-du-monde-epist-emologie-rlt.pdf
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- Publié le Mai 22, 2022
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