Session Parasitologie Médecine Tropicale • 2009 • 69 • 4 393 Communications aff

Session Parasitologie Médecine Tropicale • 2009 • 69 • 4 393 Communications affichées CAP 01 Ulcérations digestives secondaires à la prise de chloroquine-proguanil Digestive ulcers after chloroquine proguanil treatment Roux X, Rivière F, Mechai F, Imbert P, Rapp C Service des maladies infectieuses et tropicales, Hôpital militaire Bégin, St Mandé, France. I Correspondance : xavier.roux1@voila.fr L es effets indésirables des molécules utilisées dans la chimioprophylaxie du palu- disme à Plasmodium falciparum sont fréquents (32 à 45% selon le type de molé- cule). Le plus souvent bénins, ils touchent majoritairement l’appareil digestif. Nous rapportons une complication digestive inhabituelle survenue chez un voyageur sous chloroquine-proguanil. Observation. Un homme de 32 ans, sans antécédent, était rapa- trié d’Haïti pour un tableau digestif associant des nausées, une anorexie, des diarrhées et des douleurs abdominales diffuses. Il séjournait à Haïti depuis un mois sous chi- mioprophylaxie antipaludique associant chloroquine et proguanil (Savarine®). L’examen montrait un amaigrissement de 10 kg, l’abdomen était souple, indolore. Le reste de l’examen était sans particularité. L’hémogramme était normal. La fibrosco- pie œsogastroduodénale révélait une duodénite érosive non hémorragique (Fig. 1). La coloscopie était normale. Les biopsies duodénales effectuées étaient sans anomalie (absence de Strongyloides stercolaris). La recherche d’Helicobacter pylori était néga- tive. La toxicité de l’association chloroquine-proguanil était évoquée entraînant son arrêt. Un traitement par inhibiteur de la pompe à proton (IPP) double dose était pres- crit pendant 4 semaines. L’évolution clinique était rapidement favorable avec dispa- rition des épigastralgies en 48 heures et reprise pondérale en un mois. Commentaire. L’association chloroquine-proguanil (Savarine®) est une chimioprophylaxie anti-palu- dique recommandée dans les zones d’endémie palustre de groupe 2 de chimiosensi- bilité. Elle se compose de 2 principes actifs : la chloroquine et le proguanil qui sont chacun, responsable de troubles digestifs (9 à 54% des cas). Les symptômes minimes ou modérés, connus, cèdent le plus souvent spontanément lors de la poursuite du trai- tement. Le proguanil peut également être responsable d’aphtes buccaux, voir de sto- matites. Nous rapportons à notre connaissance le premier cas d’ulcération duodénale documenté sous Savarine®. La chronologie des symptômes, l’absence d’étiologie (absence d’Helicobacter pylori) et la régression spectaculaire des troubles digestifs à l’arrêt du traitement plaident en faveur de l’imputabilité extrinsèque de la Savarine®. La responsabilité du proguanil est l’hypothèse la plus plausible. La présence d’un retentissement général à type d’amaigrissement sous Savarine® justifie la réalisation d’une fibroscopie gastro-duodénale et l’interruption de la molécule. Schlagenhauf P. Tolerability of malaria chemoprophylaxis in non-immune travellers to sub- Saharan Africa: multicentre, randomized, double blind, four arm study. BMJ 2003;329 : 573. CAP 02 Rupture pathologique de rate au cours du paludisme : analyse de 55 cas publiés dans la littérature de 1958 à 2008 Pathological rupture of the spleen in malaria: analysis of 55 cases (1958-2008) Imbert P1, Buffet PA2,3, Roux X1, Rivière F1, Mechai F1, Rapp C1 1. Service des maladies infectieuses et tropicales, Hôpital militaire Bégin, Saint-Mandé, France. 2. Unité de mycologie moléculaire, Institut Pasteur, Paris, France. 3. Service de parasitologie mycologie, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France. I Correspondance : patrick.imbert@santarm.fr L a rupture de rate au cours du paludisme est un événement rare, dont l’incidence est probablement sous-estimée. Elle constitue une complication grave, potentiellement fatale. Sa physiopathologie et sa prise en charge font toujours l’objet de débats. Méthodes. Nous avons recherché puis analysé les cas de rupture pathologique de rate palustre publiés dans 5 langues au cours des 50 dernières années. Les observations incomplètes et celles de rupture traumatique ont été rejetées. Résultats. De 1958 à 2008, ont été incluses 55 observa- Figure 1. fibroscopie œsogastroduodénale Médecine Tropicale • 2009 • 69 • 4 394 tions, dues à Plasmodium falciparum (n = 26), P. vivax (n = 23), P. ovale (n = 2), P. malariae (n = 2), et P. vivax-falciparum (n = 2). Les patients ont été répartis en voyageurs (n = 24), autochtones vivant en zone d’endémie (n = 21), expatriés (n = 6) et migrants (n = 4). L’âge médian était de 31,5 ans (extrêmes : 3-80) et le sex ratio M/F était de 3,2. La durée médiane de la fièvre avant le diagnostic de rupture était de 5 jours, et le délai médian de rupture après le diagnostic de paludisme était de 3 jours. Les aspects cliniques de la rupture étaient comparables quelle que soit l’espèce plasmodiale. La rupture splénique était le plus souvent complète avec hémopéritoine (n = 50) et plus rarement partielle (n = 5). Le traitement a été soit médical exclusif chez 14 patients, soit la splénectomie, d’emblée (n = 29) ou différée (n = 4) ; 8 patients n’ont reçu aucun traitement du fait du décès précoce. Le décès est survenu chez 12 patients (22%), dont 7 sont décé- dés de collapsus irréversible dès la prise en charge, 4 sont décédés plusieurs jours après la rupture et un est décédé inopinément à son domi- cile. Le taux de décès était significativement plus élevé chez les voyageurs que chez les autres patients (9/24, 38%, versus 3/31, 10%, p = 0,01). Le type de traitement, conservateur ou non, n’a pas influencé le pronostic. Conclusions. Chez le voyageur, la gravité des rup- tures pathologiques de rate doit inciter à un diagnostic et à un traitement du paludisme plus précoces, et incite à effectuer une éradication de P. vivax ou de P. ovale dès le premier accès, comme recommandé en France. Les succès du traitement conservateur confirment la vali- dité de cette méthode chez des patients soigneusement sélectionnés. La conservation de la rate est particulièrement précieuse en zone d’en- démie, non seulement vis-à-vis du risque d’infection bactérienne, mais aussi pour réduire le risque de forme grave du paludisme lors des expositions ultérieures. Imbert P et al. Travel Med Infect Dis 2009 (in press). CAP 03 Etude de l’activité antiplasmodiale de dix plantes utilisées en médecine traditionnelle au Gabon Study of antiplasmodial activity of ten plants used in traditional medicine in Gabon Lekana-Douki JB, Bongui JB, Oyegue Liabagui SL, Dzang Edou SE, Bisvigou U, Lebibi J, Toure Ndouo F, Kombila M Service de parasitologie-mycologie et médecine tropicale, Faculté de médecine, Université des sciences de la santé, Libreville, UPARAM-CIRMF, Franceville, Gabon. I Correspondance : lekana_jb@yahoo.fr L e paludisme causé par P. falciparum, première endémie parasitaire dans le monde et celle dont la mortalité est la plus élevée, repré- sente encore un problème de santé publique majeur en Afrique Subsaharienne. Il suscite à l’heure actuelle un effort sans précédent de la part des organisations internationales. Malgré les stratégies d’utilisation des médicaments antipaludiques mises en place, l’effica- cité de ceux-ci est confrontée à l’apparition des résistances du parasite. Il est donc urgent de rechercher des nouvelles molécules actives contre P. falciparum. Cette recherche peut s’appuyer sur les pharmacopées traditionnelles. En effet, parmi les antipaludiques les plus effi- caces, l’artémisinine et la quinine sont des dérivés de plantes (Atermisia annua, Cinchona spp. respectivement). Au Gabon, les popula- tions utilisent des plantes dont l’activité antiplasmodiale reste à démontrer, pour traiter les symptômes du paludisme. Dans cette étude, nous avons analysé les effets des extraits des plantes gabonaises sur la croissance du parasite in vitro. Après une enquête ethnobotanique dans la province du Haut-Ogooué, (Sud-Est du Gabon), dix plantes ont été sélectionnées. Cent grammes de tronc de chaque plante ont été séchés et broyés. Les extraits ont été préparés dans du méthanol et du dichlorométhane puis concentrés à l’aide d’un Rotavapor. Les souches FCB et W2 de P. falciparum ont été ensuite cultivées en présence de concentrations croissantes de chaque extrait pendant 44 H. L’effet des extraits sur la croissance parasitaire a été évalué par la méthode du DELI-test. Les CI50 ont été déterminées. Les extraits métha- nolique de Staudtia gabonensis et dichlorométhanique de Adhatoda latibracteata ont montré une forte activité antiplasmodiale (CI50<1 µg/mL). Les extraits méthanoliques de Monodora myristica et Nauclea latifolia ainsi que les extraits dichlorométhaniques de Afromomum giganteum, et Tetrapleura tetraptera ont montré une bonne activité (1<CI50<10 µg/mL). Les extraits méthanoliques de Dorstenia klaineana et Tetrapleura tetraptera, ainsi que les extraits dichlorométhaniques de Copaifera religiosa, Monodora myristica, Leonotis afri- cana ont montré des activités modérées (10<CI50<40 µg/mL). Les extraits méthanoliques de Rinorea subintegrifolia, Copaifera religiosa et Afromomum giganteum ont montré des activités négligeables (CI50> 300 µg/mL). Les tests de cytotoxicité révèlent que les extraits actifs sont majoritairement peu toxiques pour les cellules embryonnaires humaines. Neuf des plantes étudiées sont plus ou moins actives sur P. falciparum. Le fractionnement des extraits actifs et la caractérisation chimique des composés qu’ils contiennent permettront de détermi- ner les molécules qui sont à l’origine de l’activité antiplasmodiale. Celles-ci pourraient constituer, à long terme, de potentiels principes actifs. Communications affichées CAP 04 Investigation d’une épidémie de paludisme, Saül (Guyane française), janvier 2009 Investigation of a malaria outbreak, Saül (French Guiana), January 2009 Berger F1, Girod R1, Rosine J2, Grenier C3, Djossou F3, Musset L1, Ruello M4, Sanquer MA4, Gaborit P1, Besançon L5, Flamand C2 1. Institut Pasteur de la Guyane. 2. Cellule interrégionale d’épidémiologie Antilles Guyane. 3. Centre hospitalier Andrée Rosemon. 4. Direction de la santé et du développement social. 5. Groupe de uploads/Sante/ 393-400-com-affichees-session-parasitologie.pdf

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  • Publié le Nov 22, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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