1 BSP 200.2 - Secours à victimes A. L’hypothermie A.1 Généralités On considère

1 BSP 200.2 - Secours à victimes A. L’hypothermie A.1 Généralités On considère qu’une victime est en hypothermie lorsque la température du corps, normalement aux alentours de 37 °C, devient inférieure à 35 °C. Sa gravité augmente avec la baisse de la température, le seuil de gravité se situant en dessous de 32 °C. Les sans-abri, les personnes âgées, les enfants, les malades ou personnes fragiles sont plus particulièrement exposés aux accidents dus au froid. L’exposition au vent, le séjour dans l’eau, des vêtements humides, la prise d’alcool, de drogues ou de médicaments (intoxications) et le coma génèrent ou aggravent l’hypothermie. L’hypothermie entraîne un ralentissement des fonctions vitales, pouvant aller jusqu’au coma et à l’arrêt cardiaque souvent par fibrillation ventriculaire (FV) qui peut survenir à tout moment si la température avoisine les 28 °C surtout lors de la moindre mobilisation de la victime. A.2 Signes spécifiques Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage: • les circonstances de survenue; • la durée de l’exposition au froid ou du coma. Rechercher ou apprécier: • la température corporelle; • des frissons; • une peau pâle, livide, froide ou sèche; • des troubles de la conscience: confusion, incons- cience… (Score de Glasgow); • une bradypnée; • une bradycardie avec un pouls qui devient très difficile à percevoir et qui peut être pris pour un arrêt cardiaque; • un arrêt cardiaque. A.3 Conduite à tenir générale En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de: Effectuer toute mobilisation avec prudence, en raison du risque de fibrillation ventriculaire. Isoler du froid et mettre dans un endroit chaud si possible (habitation, véhicule, ambulance…). Ôter les vêtements avec précaution, surtout s’ils sont mouillés ou humides. Ne jamais frictionner. Envelopper dans une couverture de survie puis, si possible, dans des couvertures. Limiter à un choc l’action du DSA puis le mettre hors tension. 6 5 4 3 2 1 Lorsqu’il est exposé de façon prolongée au froid, l’organisme utilise plusieurs mécanismes pour préserver une température centrale à 37 °C. Outre ceux qui produisent de la chaleur (frissons), il y a ceux qui limitent la déperdition de chaleur comme la vasoconstriction qui se produit dans certaines zones de l’organisme (extrémités…). Les atteintes liées aux circonstances 12.1 Les accidents dus au froid i Hypothermie et fibrillation ventriculaire Un patient en hypothermie profonde (30 °C) peut survivre longtemps avec une fréquence cardiaque aux alentours de 20 battements par minute et une fréquence respiratoire de 6 mouvements par minute environ. Les fibrillations ventriculaires consécutives à une hypothermie peuvent être résistantes à la défibrillation. La défibrillation doit donc être limitée à un choc après lequel le DSA sera retiré. Il faut préciser dans le bilan à la coordination qu’il s’agit d’un arrêt cardiaque associé à une hypothermie qui doit impérativement être quantifiée (prise de température). Dans le cas des noyés hypothermes, il existe un protocole de prise en charge particulier. 12 BSPP_12:Layout 1 13/05/11 10:48 Page 1 2 B. Les gelures B.1 Généralités Les gelures sont des lésions plus ou moins profondes de la peau et des tissus sous-jacents, dues au froid et qui siègent au niveau des extrémités: nez, oreilles, orteils et pieds, doigts et mains. Le vent, l’humidité, l’immobilité, des vête- ments trop serrés augmentent les risques. Si la vasoconstriction consécutive à l’exposition au froid, se prolonge, elle peut être à l’origine d’une souffrance des zones qui ne sont plus irriguées par le sang. Des cristaux de glace peuvent, dans certains cas, se former à l’intérieur des cellules et entraîner leur destruction (nécroses). On distingue: • Les gelures superficielles. Il existe une pâleur locale avec des zones lésées qui apparaissent grisâtres ou jaunes. La victime ressent une douleur légère comme des « piqûres d’aiguille », suivie d’un engourdissement avec des four- millements. Parfois, il y a présence de phlyctènes ou d’œdèmes au niveau des extrémités. • Les gelures profondes. Les extrémités deviennent brunes, insensibles et durcissent du fait de la présence de cristaux de glace. Les tissus vont progressivement se nécroser. B.2 Signes spécifiques Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage: • les circonstances de survenue; • la durée de l’exposition au froid. Rechercher ou apprécier: • la température corporelle; • la douleur ressentie par la victime; • l’engourdissement ou l’anesthésie des zones atteintes; • la dureté des zones atteintes; • la douleur provoquée par une palpation douce; • la décoloration de la peau. B.3 Conduite à tenir générale En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de: Soustraire la victime du froid et la placer dans une zone chauffée. Enlever les gants, bijoux et chaussures avec délicatesse. Prendre la température corporelle pour rechercher une hypothermie associée. En cas de gelures superficielles, réchauffer les zones lésées: Placer la victime près d’une source de chaleur ne dépassant pas la température corporelle. Placer les zones lésées au contact de la peau de la victime (mains sous les aisselles…). Séparer les doigts avec des compresses afin de diminuer l’irritation cutanée et éviter toute adhérence entre eux. En cas de gelures profondes: Ne pas tenter de réchauffer les zones atteintes en les frottant ou en les massant; Emballer les zones lésées. Le réchauffement doit être pratiqué de préférence en milieu hospitalier car c’est un processus rigoureux et très douloureux. Les extrémités deviennent rouges, chaudes et des phlyctènes apparaissent. 2 1 3 2 1 3 2 1 BSP 200.2 - Secours à victimes Photo de gelures superficielles Photo de gelures profondes BSPP_12:Layout 1 13/05/11 10:48 Page 2 3 BSP 200.2 - Secours à victimes A. L’insolation A.1 Généralités L’insolation est due à une exposition prolongée aux rayons du soleil. Elle se traduit par des céphalées, des vertiges, une photophobie, parfois par une obnubilation ou un état délirant. La peau est brûlante et sèche et peut présenter des brûlures (coup de soleil). La température du corps est rarement supérieure à 40 °C. A.2 Signes spécifiques Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage: • les circonstances de survenue; • la durée d’exposition; • une sensation de soif ou de fatigue intense (déshydra- tation). Rechercher ou apprécier: • des céphalées; • une température corporelle moyennement élevée (< 40 °C) ; • une peau sèche, rouge et très chaude; • des nausées et vomissements; • des vertiges et une photophobie; • des troubles du comportement (obnubilation, état délirant…); • une somnolence. A.3 Conduite à tenir En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de: Installer la victime dans un endroit frais et à l’abri. Respecter la position qu’elle adopte spontanément, si elle est consciente. Déshabiller la victime complètement si possible, à l’exclusion des sous-vêtements. Refroidir au moyen de linges humides posés sur le corps. Donner à boire, de l’eau, par petites gorgées, seulement si la victime est consciente et ne vomit pas. Chez un nourrisson ou un enfant, la conduite à tenir est la même que chez l’adulte. B. L’épuisement lié à la chaleur B.1 Généralités Il survient chez les personnes exposées à la chaleur extérieure (canicule, incendie) pendant une durée variable, en fonction des circonstances et de l’individu (les nourris- sons, les personnes âgées, les malades sont plus sensibles à la chaleur). L’organisme réagit au début par des sueurs abondantes, qui peuvent atteindre 4 litres par heure, conte- nant jusqu’à 4 g de sel par litre de sueur. Si les pertes ne sont pas compensées, une déshydratation va s’installer plus ou moins rapidement. L’urgence est la réhydratation avec de l’eau et du sel en quantité suffisante. En l’absence de soustraction au risque ou de réhydratation efficace, des troubles de conscience et un coma peuvent survenir. On parle alors de coup de chaleur d’ambiance. B.2 Signes spécifiques Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage: • les circonstances de survenue (été, extinction d’un incendie, travail sous des verrières, au soleil, etc.); • la durée de l’exposition à la chaleur. Rechercher ou apprécier: • des céphalées; • des sueurs importantes présentes ou ayant existé; • une fatigue intense; • des nausées; • des vertiges; • une température moyennement élevée (< 40 °C) ; • une peau pâle et moite; • des dépôts blanchâtres de sel sur la peau. B.3 Conduite à tenir En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de: Installer la victime à l’abri, dans un endroit frais. Respecter la position qu’elle adopte spontanément, si elle est consciente. Contrôler la température régulièrement. Déshabiller la victime complètement si possible, à l’exclusion des sous-vêtements. Donner à boire de l’eau, par petites gorgées si la victime est consciente et ne vomit pas. L’apport de sel pourra se faire dès l’arrivée des secours médicalisés. Refroidir à l’aide de linges humides sur le corps, de glace aux plis de l’aine et au creux des aisselles, d’un ventila- teur ou mieux avec les éléments du « lot canicule ». 6 5 4 3 2 1 uploads/Sante/ bsp-200-2-12-atteintes-liees-aux-circonstances-pdf.pdf

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  • Publié le Mar 27, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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