Psychologie médicale Place de la famille dans les soins Semaine 3 Date : 28/10/
Psychologie médicale Place de la famille dans les soins Semaine 3 Date : 28/10/2021 Heure : 9h – 10h Professeur : Picard Remarques du professeur : en médecine, on s’intéresse beaucoup aux patients, et aux familles sous l’angle des antécédents familiaux, alors que ce que peut apporter la famille, à travers l’histoire du patient, c’est particulièrement important et intéressant. I. Histoire de la désinstitutionnalisation Dans la région, nous avons de gros EPSM (Établissement Public de Santé Mentale), anciennement les asiles, qui se trouvent à Bailleul, Armentières et Saint-André. Avant, ces hôpitaux étaient entourés de grands murs, et ils étaient en dehors de la ville, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui (l’EPSM d’Armentières est dans la ville). À l’époque, on plaçait donc dans ces asiles tous les patients que l’on considérait fous. Les fous de l’époque, au 19ème siècle, n’étaient pas les fous d’aujourd’hui ; ils pouvaient être des patients avec des problèmes neurologiques, comme par exemple la chorée de Huntington : ils faisaient la Danse de Saint Guy, ils avaient des mouvements anormaux et donc on les considérait comme des personnes folles qui devaient être dans un asile. On y trouvait aussi les déficients intellectuels ou encore les marginaux. Ces placements dans les asiles étaient à l’origine de séparations brutales entre les parents et les enfants. Les questions de l’importance du lien mère-enfant sont nées beaucoup plus tard, et surtout après la WW2, dans les années 50. Au 19ème siècle, il y avait une réelle exclusion de toutes ces personnes-là, avec l’idée qu’ils pouvaient y rester des années et des années ; en particulier les schizophrènes, qui encore jusqu’au milieu des années 70, pouvaient y rester des années voire toutes leurs vies. Au début du 20ème siècle, surtout pour les patients psychotiques (principalement schizophrènes), il y avait cette idée que la maladie était forcément à cause de la mère (notion de mère pathogène, mère toxique, mère intrusive). On introduit le concept de lien symbiotique, le père finissait par devenir un peu pathogène mais moins que la mère, car il représente l’autorité et il travaille et c’était la mère qui s’occupait des enfants. Autour du 19ème et du 20ème siècles, c’était plutôt des concepts psychanalytiques qui ont baigné la psychiatrie, l’explication des troubles psychiques... Notamment avec Freud, qui a participé à la constitution de la psychiatrie française. L’idée principale était que le mal venait forcément de la famille, ce qui entraînait un grand sentiment de culpabilité. Ce qui a conduit, dans le courant du 20ème siècle, à une « révolte » des familles. En même temps, la psychiatrie a évolué ses concepts grâce à des enquêtes plus poussées, de la recherche, des IRM... La schizophrénie est liée à un tas de petits événements dans notre vie, peut-être une fragilité génétique qui rencontre un environnement, qui fait que cela développe une pathologie psychiatrique. Pour l’instant, on n’a pas trouvé un gène qui entraîne forcément une schizophrénie, un autisme ou une maladie bipolaire, donc l’idée est de dire que c’est multifactoriel, il y a une part génétique qui rencontre un environnement. Au cours du 20ème siècle, il y a eu ce qu’on appelle une sorte de désinstitutionnalisation, avec la création de secteurs. Selon l’endroit où l’on habite, on dépend d’un hôpital psychiatrique et d’un lieu de consultation en ville. C’est ce que l’on appelle les CMP (Centre Médical Psychologique). Chez les adultes, cela concerne une population de 70 000 habitants, chez les enfants, c’est 150 000. La pédopsychiatrie, c’est souvent jusqu’à 16 ans, et à partir de 16 ans on considère que c’est de la psychiatrie adulte. On est passés de services où il y avait 120 lits, aujourd’hui il n’y en a pas plus de 20. Pourtant, la schizophrénie représente 1% de la population générale, les troubles bipolaires représentent 3% et cela n’a pas diminué et reste assez stable car pour les patients, il y a eu des traitements et cela les a stabilisé (même si les patients en psychiatrie ne sont pas ceux qui prennent le plus facilement leurs traitements). Il y a eu des Page 1 sur 5 suivis dans des centres médicaux psychologiques donc ces patients sont maintenant dans nos villes plutôt que dans les asiles. C’est donc leur entourage qui s’occupe d’eux. Par exemple, aux urgences, c’est souvent un proche qui demande de l’aide. C’est en générale les familles qui portent ça. Il y a eu aussi la création d’associations de familles, certains médecins n’aiment pas trop, mais c’est une avancée pour les droits des usagers et les droits des patients. Il ne faut pas oublier que ces familles portent une partie des soins du patient pour que le retour à domicile soit possible. Aujourd’hui, on est dans une médecine , une chirurgie, une psychiatrie où l’on diminue le nombre de lits, on diminue la durée du séjour (par exemple en chirurgie ambulatoire). Après, tout repose sur l’entourage du patient. Ainsi, lorsqu’on est médecin, l’information donnée au patient est aussi importante que l’information donnée à l’aidant. Travail de crise : hospitalisation courte où la thérapie individuelle s’axe sur le travail de crise Thérapies familiales sont primordiales, particulièrement chez l’enfant et l’adolescent, en complément de la théorie individuelle. II. Patients majeurs et mineurs A. Le patient majeur de plus de 18 ans En psychiatrie, il y a plusieurs types de soins. Il y a les soins libres, le patient majeur peut alors consentir aux soins. Seulement parfois, un patient qui a des troubles psychiques n’est pas en capacité de consentir aux soins, comme un individu sous alcool, sous cannabis ou sous médicament (donc dans un état second, il n’est pas en capacité de dire oui ou non). Être capable de consentir à un soin, c’est d’être capable de comprendre l’information qu’on reçoit sur les soins que l’on va avoir, de raisonner dessus et de pouvoir maintenir notre décision dans le temps. En psychiatrie, lorsqu’un patient est dans un état second, il n’est pas capable de consentir au soin, on a donc des soins sous contrainte. Le médecin (généraliste ou psychiatre), fait un certificat médical à la demande d’un tiers : le plus souvent un membre de la famille consentir à la place de Il faut donner la même information à la famille que ce que l’on donnerait à un patient : une explication la plus claire et la plus honnête possible. Il faut surtout tout dire pour ne pas perdre l’alliance avec la famille. Par exemple, un patient en cardiologie qui est en train de faire un infarctus et qui veut s’en aller. On ne peut pas faire des soins sous contrainte en soins somatiques. Il faut appeler la famille qui va nous aider à travailler avec le patient. Le médecin peut facilement être attaqué et mis en procès, donc il faut être assez prudent sur le plan médico-légal. Mesures de protection Tutelle, curatelle : pour les personnes qui ne sont pas en capacité de se gérer (curatelle plutôt sur le plan financier, tutelle plutôt pour prendre des décisions avec eux ou parfois à leur place) C’est parfois des associations, parfois la famille. Lorsque c’est la famille, cela peut entraîner des difficultés et ternir la relation du patient avec son proche. En psychiatrie, il y a souvent des patients qui ne veulent pas se faire soigner ou qui ne se rendent pas compte de leur maladie comme dans les troubles alimentaires. C’est ce que l’on appelle le déni, c’est-à-dire la non reconnaissance de la maladie. Qui demande ? Parfois, l’entourage vient formuler la demande à la place du sujet. Exemple 1 : des parents qui s’inquiètent pour leur fils de 30 ans qui boit trop, il est barman et quand il ne travaille pas c’est le capharnaüm chez lui. Seulement, il n’est pas au courant de sa démarche et il ne veut pas rencontrer de médecins. Les parents ont été reçus 3-4 fois, pour leur expliquer comment dire à leur fils qu’ils s’inquiètent avec le bon langage. Il faut donc comprendre le fonctionnement familial. Le patient a finalement été d’accord pour venir dans les locaux, il a donc suivi un accompagnement pour son sevrage en ambulatoire. Le travail avec la famille a donc permis d’emmener le patient aux soins. Page 2 sur 5 Exemple 2 : un jeune de 17 ans qui fumait beaucoup de cannabis et qui s’enfermait dans sa chambre. Il vivait de façon totalement désynchronisée, il sortait lorsque les autres dormaient. La mère souffrait d’une dépression chronique et le beau-père avait un cancer assez important sur le plan neuro. C’était donc une famille déjà très en souffrance, donc demande aux psychiatres de venir même s’il n’était pas d’accord. Les psychiatres sont venus 4 fois pour parler derrière la porte, puis il est venu de lui-même 2 semaines plus tard et ils ont pu entamer un suivi. Même si là on n’avait pas travaillé avec la famille, cette visite à domicile a permis, au fur et à mesure, que les personnes arrivent. Ce travail, dans les pathologies psychiatriques, est particulièrement important. Donc, le travail avec uploads/Sante/ 4-place-de-la-famille-dans-les-soins-ok-prio.pdf
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- Publié le Nov 07, 2021
- Catégorie Health / Santé
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