TROISIÈME PARTIE MALA,.DIES NOTIONS PRÉLIMINAIRES Les cas de maladie que je vai
TROISIÈME PARTIE MALA,.DIES NOTIONS PRÉLIMINAIRES Les cas de maladie que je vais citer ne sont pas ima- gi;;;.;; ce sont des faiis réels' observés dans Ia vie iruiiq*, et je garantis I'exactitude du nom de toutes lespersonnesnomméesoualléguées,quidésirentnon nî"î i"t." du bruit, mais instruire et rendre service' Jesaisfortbienquecettetroisièmepartiedemon travail est très défeJtueuse, qu'elle est loin de traiter touteslesmaladies'C'est'enpartie'letempsquim'a a*pe"ire d'aller plus loin, €t' en sornme' je n'ai pas voulu agir autrement' Je n'ai pas voulu faire une simple et sèche nomenclature des diiférentes infirmités et des remèdes appropriés ; eu égara aux -lecteurs que j'avais en vu€' i'ai préféré dlcrire 1-"t "u' cités dans le style de la conversation, de manière toutefois que chaque cas par- tictilier fournit o,, "t'"igttument sur les symptômes de la maladie à guérir et sur le bon choix des applications' Le jardinier' pour faire un bouquet' ne prend ni de toutes les fleurs ni de chaque sorte la même quantité ; de même moi aussi je ne me suis arrêté qu'aux malaclies àti ttot. visitent tË pius fréquemment. et' parmi elles' j" *" ,oi, contenté de traiter les eas qui me paraissaient i"t pf,r" instructifs' Ai-je réussi ? Je ne le sais ; l'inten- tion du moins était bonne' Au reste' je suis persuadé ,1"", ai vous avez cle la bonne volonté et que vous soyez Iibre de préjugés, vous trouverez dans le sable plus d'un grain d'or. NOTIONS PRÉLIMINAIRES t97 Dans I'avant-propos j'ai parlé de ma manière d'écrire ; ici je fais remarquer qu'en raison de la clarté je me suis quelquefois répété dans les procédés d'application, pour lesquels il sera toujours bon de consulter la première partie. Ami lecteur, les maladies sont des croix ! Chacun de nous aura, tôt ou tard, à porter au moins une de ces croix, et peut-être longtemps. Mais il nous est permis de chercher à alléger ces croix. Déjà le prophète Elisée, voulant guérir de la lèpre Naaman, général syrien, lui dit : < Aliez-vous laver sept fois dans lè Jourdain, et votre chair sera guérie et deviendra pure. )) Bénissez, Seigneur, ma bonne intention, ma volonté de donner un coup de main à beaucoup de porte-croix, dont le fardeau est quelquefois bien lourd ! MALADIES CHAPITRE I"" MALADIES DES OS l. - Carie. Un monsieur de la haute société eut un orteil malade' Pensant que I'ongle avait été endommagé, il n'y ajouta aucune importance. L'orteil cependant s'enflamma et rendit I'appel du médecin nécessaire. Celui-ci prescrivit, durant plusieurs semaines, différents remèdes. L'orteil n'a rien, pensait-il, quoique I'inflammation eût augmenté et ç1ue tout le pied fût enflé au point qu'il ne pût servir ni à mareher ni à se tenir debout. Le patient ne soup- çonnait rien, jusqu'à ce qu'un beau jour deux parcelles d'os vinrent à se détacher. Là.dessus il se méfia de son pied et de toutes les personnes qui I'avaient déclaré en très bon état. Cet homme me connaissait, et il vint me prier de pourvoir. La carie était survenue. Je préparai aussitôt une décoction de prêle des champs, j'y trempai des linges et j'en entourai Ie pied malade sur toute l'étendue de I'enflure. En peu de temps la tuméfaction et ia carie encore réoente disparurent ; la plaie se refer- ma, et le membre guéri put servir comme auparavant. Au bout d'un an environ le terrible mal apparut derechef, cette fois à I'autre pied et de nouveau au grand orteil. Le médecin opéra I'orteil et employa des remèdes caustiques pour refermer I'incision. Dans I'intervalle, le patient ressentit à I'autre pied une douleur continue, analogue à celle qu'il avait éprouvée avant I'apparition du premier accident. La guérison de I'orteil avança et finit par être déclarée compùète et réussie, quoique I'orteil opéré et guéri restât de la moitié plus gros et CARIE toujours un peu plus rouge que I'autre. I-e personnage, tout ,ardent à sa charge, put marcher et travailler. et que voulait-il de plus ? Quant à moi, je fus évité comme un homme qui dit franchement la vérité, et je ne fus plus consulté. Je n'en étais pas fâché ; car, dans une consultation j'aurais été obligé de déclarer que la maladie était levée en partie, mais pas éloignée. II en dut résulter, tôt ou tard, un développement de la carie. Je ne m'étais pas trompé, ma prévision se réalisa. Comment aurait-il fallu traiter le pied ? De toute nécessité les deux pieds devaient être traités en même temps, et le traitement ne pouvait cesser que lorsqu'il ne paraîtrait plus la moindre petite tache d'un rouge douteux et que toute 'i-race de douleur aurait disparu. Le traitement consiste en maillots de pieds, trempés dans une décoction de paille d'avoine : les pieds sont enveloppés plusieurs fcis par jour, et les linges d'appli- cation dépassent un peu les parties malades et endolories. La guérison complète et reelle ne tardera pas trop long- temps à se présenter. D'où vient-il que dans notre cas la carie se soit mise justement dans les pieds et non point p. ex. dans les mains ou les bras ? C'est que ce monsieur avait fait autrefois une longue et grave maladie, dont les suites consistaient dans une grande faiblesse, qui se manifestait surtout dans les pieds. Il est possible qu'il y soit resté quelque matière morbide et virulente. Toujours est-il que chez ce convalescent les pieds, à cause du lourd fardeau (ils ont eonstamment à porter le corps, et parfois quel corps !), n'avaient jamais pu se nefaire convenable- ment et que, étant la partie faible du corps, ils succom- bèrent facilement aux attaques des éléments délétères. Notre homme vit encore. Qu'il soit sur ses gardes, s'il ne veut plus être repris de la carie. Qu'il suive, aux rooindres symptômes, mon bienveillant conseil et qu'il n'hésite pas à user des compresses trempées dans une décoction Ce prêle ou de paille d'avoine. Sero ueni,entibus o,sso J Comme il est latiniste, il sourit et me comprend. Si vous ne savez pas le latin, ne vous creusez pas la tête l4 199 200 MALADIES et ne vous faites pas de soucis, si cétte fois, contre mon habitude, je ne traduis pas les mots étrangers' Je passe d'autres cas de carie, parce qu'ils concernent cles plrsonnes jeunes, chez lesquelles, dès le début du mal, la guérison s'opère facilement. 2. - Exostose. Il se produit souvent des tuméfactions dures autour des os, surtout à la mâchoire inférieure, à la cheville' au genou etc... L'on dirait que I'os lui-même s'est déve- toppé. Cette affecticn n'est pas sans gravité: la plupart dri-temps, elle rend. le corps fiévreux et ne se laisse guérir que lentement (2 à 3 semaines)' I-e traitement à" """ tuméfactions osseuses exige toujours beaucoup de circonspection, non moins que de promptitude éner- gique. Si ion procède avec négligence, la carie peut s'y *ett"e, et alors la guérison n'est plus facile, souvent impossible. Les remèdes les plus efficaces consistent dans des compresses appliquées sur la partie enflée et renouvelées Z ou S fois. ôè qui m'a toujours donné les meilleurs ré- sultats, ce sont les compl€sses trempées dans une décoction de fleurs de fo n ou de paille d'avoine, puis les emplâtres de fenugrec cuit et de fromage à la pie' Pour l'exostose à la cheville, le maillot inférieur et le demi-maillot rendront de bons s€rvices et accéléreront la guérison ; pour I'exostose au genou' ce serait I'emmail- l-otement dà ta iambe entière. Il suffit d'une application par jour. 3. - Colonne vertébrale. Un offieier supérieur du train s'était enfoncé une vertèbre du rachis et, au dire des rnédecins, tellement lésé la moelle épinière que, la plupart du temps, il avait à endurer les plus horribles douleurs et que son état n'était supportable que par moments. Si cette infirmité lui causait des douleurs, elle exerçait une action plus funeste encore sur son moral. Il consulta les premiers COLONNE VERT]iBRALI: 20r médecins de la capitale, mais aucun ne put Ie se.courir. Le plus célèbre de la ville et du pays lui déclaia même qu'il n'avait plus à es1Érer de guérison et que le temps a,mènerait la phtisie. Dans cet état I'officier malade chercha, son salut da.ns I'eau, qui le rétablit en 6 sernaines. A I'heure qu,il est, 26 ans plus tard, il jouit encore d'une bonne santé. La maiadie morale a disparu complètement avec la malad.ie physique. Je ne sais plus exactement quelles applications d.'eau ont été employées dans ce cas spécial. Mais si jamais vous deviez, ami leeteur, avoir le même cas, je vous couseillerais la cure ,suivante : prenez pendant la semaine 3 fois le manteau espagnol, 3 fois un demi-bain av€c lotion du haut du corps et 2 fois une affusion supérieure et inférieure. Continuez ce traitement durant plusieurs semaines, mais très ponctuellement. L'organisme entier se remettra, s'afferrnira, les affections provenant de la partie lésée et rnalade partiront l,une après I'autre, ld* vertèbre effondrée restera tranquille et ,s'ossifiera de la même manière que, .dans le cas d.,une fracture d'os, la partie blessée se cicatrise. Je répète : si un organe ou une partie du corps uploads/Sante/ abbe-kneipp-bis-part-2.pdf
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- Publié le Aoû 04, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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