■ L’Actualité Poitou-Charentes ■ N° 96 ■ 35 35 «T ransmettre notre savoir fait
■ L’Actualité Poitou-Charentes ■ N° 96 ■ 35 35 «T ransmettre notre savoir fait partie de notre mission.» C’est avec cette philosophie que Françoise Lapierre, neu- rochirurgienne à Poitiers, part depuis 1992 au Vietnam. Des missions qu’elle effectue deux à trois fois par an. «Dans les années 1990, des universitaires vietnamiens ont contacté plusieurs neurochirurgiens français pour les aider. Ils sont allés en éclaireurs dans le pays. J’ai moi-même été contactée par le professeur Guy Borne de Perpignan et Françoise Roux de Paris», raconte Françoise Lapierre. Depuis, elle a porté cette mission à Poitiers avec beaucoup de force. Dans les hôpitaux d’ Hô-Chi-Minh- Ville et de Hanoï. L’objectif, sur place, est de structurer un enseignement avec des cours, des examens, des ateliers pratiques avec dissection et des opérations en équipe. Des neurochirurgiens de toute la France partent en équipe pendant deux à trois semaines. Ils agissent dans trois hôpitaux à Hô-Chi-Minh-Ville et Hanoï. Pour financer ces missions, le programme compte sur le soutien du CHU de Poitiers par le biais de l’accord de coopération : une aide matérielle, une aide financière pour l’achat des billets d’avion, mais aussi en ressources humaines puisque le CHU finance des «postes fléchés». Ce sont des neurochirurgiens vietnamiens qui viennent un ou deux ans au CHU de Poitiers pour se former. Ensuite, ils deviennent référents à Hô-Chi-Minh-Ville et Hanoï. Cécile Béneux, directrice des relations internationales, explique pour- quoi le CHU soutient cette coopération : «C’est une coopération pragmatique et évaluable, emblématique de ce que l’hôpital recherche dans les échanges internationaux.» La Région Poitou- Charentes, le Département de la Vienne, des associations et des laboratoires aident également au financement. 80 chirurgiens vietnamiens. Depuis 2008 qu’elle est retraitée, Fran- çoise Lapierre s’occupe davantage de l’organisation des missions : «Je planifie les opérations qui sont à faire sur place.» Elle se concentre sur un programme de neurochirurgie pédiatrique. Au mois de mars 2012, elle est trois semaines sur place et a établi un programme de formation sur les séquelles neurologiques. Depuis le début de cette coopération, une quaran- taine de neurochirurgiens ont obtenu l’un des deux diplômes interuniversitaires, en plus de la formation postuniversitaire qui porte alors à quatre-vingts le nombre de chirurgiens aidés par cette coopération. Et si Françoise Lapierre continue de se rendre au Vietnam, même en retraite, c’est qu’elle «veut continuer un travail commencé. Quand les neurochirurgiens vietnamiens seront prêts, nous pourrons les laisser se débrouiller seuls. C’est d’ailleurs l’objectif.» Son souhait pour les missions à venir : «Cette coopération avec le Vietnam permet de former des jeunes des pays émergents. Mais pour le faire au mieux, il faut qu’eux puissent venir en France. Je regrette que cela soit de plus en plus difficile dans le contexte actuel.» Quoi qu’il en soit, Françoise Lapierre et les autres chirurgiens participant à cette coopération font en sorte de partager leur savoir-faire dans une discipline qui demande une formation solide, parfois trop superficielle lors de la formation initiale vietnamienne. Gaëlle Chiron Neurochirurgie Vingt ans de coopération avec le Vietnam Vue de Hanoï dans le vieux quartier. uploads/Sante/ actu096avr2012-035.pdf
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- Publié le Aoû 21, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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