ÉTUDE PHILOSOPHIQUE, HISTORIQUE & CRITIQUE SUR LE MAGNÉTISME DES MÉDECINSSPAGIR

ÉTUDE PHILOSOPHIQUE, HISTORIQUE & CRITIQUE SUR LE MAGNÉTISME DES MÉDECINSSPAGIRISTES AU XVIeSIÈCLE PAR (E. ~~et~i, Docteur, MÉDECIN DU DISPENSAIREDE LA VILLE DE CAEN, Membre de la Société Linnéenne de Normandie, de la Société de Médecine de Caen, Correspondant de la Société Médicale du Haut-Rhin, De la Société de Médecine de Nancy, de la Société des sciences médicales de la Moielle, De la Société impériale d'Emulation d'Abbcville, cfc, etc. q~li2~Imu Avril 1S«O Propriété exclusive dé l'auteur. Tirage de 200 exemplaire.. ÉTUDE PHILOSOPHIQUE, HISTORIQUE ET CRITIQUE SOB LE MAGNÉTISME DES MÉDECINS SPAGIRISTES AU XVIe SIÈCLE E CAEN, MPRIJIERIE G. PHILIPPE, RUE FROIDE, 1. A MON TRÈS-SAVANT MAITRE flfot U Mutent l«w, Médecin de l'hôpital de la Cliarîté, Agrégé libre do la Faculté de Médecine do Paris, Memlirc de l'Acadûaiie impériale de Médecine, etc., etc. Tribut spontané d'une respectueux* sympathie qui restera toujours gravée dans mon coeur. A ~$1~, 1.~ ~~ttJtU1t 8. aJtmit:ftkitn~, Médecin-Major à l;hû|>i(al de Pjidjelj (Algérie), Son ami tout dévoué, L,M~ett€J' ~<\)tcj'. p 11 devrait employer son temps à quelque chose de mieui cela n'est pas digne d'un homme grave. Les critiques ne manquent jamais ces sortes d'observations, parce qu'on les peut faire sans essayer besu- coup son esprit. Lettiifi Persases, Prtf, Ce que je vais écrire ne doit pas être regardé comme une sorte d'apologie du Magnétisme, mais comme un avertissement que rien n'est plus déplorable pour la science que la présomption et l'orgueil de l'homme qui jette un blâme sur le passé pour n'admirer que le présent. Le Magnétisme fût-il, d'ailleurs, le plus insigne monu- ment de la folie humaine, en doit-on pour cela négliger l'étude? Il est bon, selon les expressions d'un savant contemporain (1), de suivre l'activité de la pensée jusque dans ses aberrations les plus étranges. Détourner les yeux des égarements de l'humanité, ce n'est point la servir; rechercher, au contraire, en quels abîmes a pu tomber la raison, c'est ajouter à l'orgueil légitime que ses triomphes nous inspirent. Ces modestes études rappelleront plusieurs noms recommandables à la mémoire des amis de la science nous avons pris un grand soin de recueillir certaines (1)L. Figuier,l'Alchimie et lesAlchimistes. Paris,Y.Lecou,1855, Introd. p. 11. 8 de ces médailles que la poésie antique célébrait et que Bacon (1) ne nous a point fait oublier. « A l'extrémité du fil qui représente la vie de chaque mortel, est suspendue une médaille qui porte son nom. Au moment de sa mort, le temps détache ces médailles et les jette dans le fleuve de l'oubli. Mais, autour du fleuve, voltigent quelques cygnes, qui rassemblent les noms qui flottent à la surface, les saisissent, et les portent à l'immortalité. » Sans doute, il faut considérer les bouleversements et les révolutions, dans le camp de la science, comme un état maladif, comparable à la dentition ou à la puberté, travail plein de récifs et d'orages, mais salutaire en ce sens que l'état révolutionnaire doit amener l'humanité, aussi bien que l'homme, à un point plus élevé de son évolution. Mais il serait blâmable celui qui n'aurait pas reconnaissance et respect pour cette civilisation antique qui, sous ses formes sociales successives, (fétichisme, polythéisme, monothéisme) tint d'une main bienfaisante les rênes du monde, pour ces âges où nos pères déposèrent les germes de ce qui se développe pour nous (2). Quand cette civilisation antique s'évanouit sous l'influence simul- tanée des barbares et du christianisme, de mystérieuses formules voilèrent aux yeux de l'homme les connaissances qui ne devaient jamais disparaître, et même celles qui (1) Deaugmenta scientiarum, liv. ri, c. vi. P.-A.Cap,Etudes biographiques poursertir à l'histoiredessciences. Paris,V Alasson 1857,Introd. (2) E. Littré, Conservation, révolution et positivisme.Paris, Ladrangc, 1852.Préf.p. xxvx 9 71Û avaient encore un peu de vie. Tel fut le sort du Magné- tisme, comme celui des autres parties du savoir humain. Qu'on ne regarde pas ce que j'avance comme une hypothèse. Sans faire, ici de rapprochement déplacé, que l'on prenne la peine de remarquer le christianisme, à son apparition dans le monde. Il venait à peine de se montrer avec son bref et ferme symbole, sa morale philanthropique, ?a hiérarchie graduellement puissante, sun @éo?et son AîaSoXo?, toujours en action sur la tête des générations, au milieu de la pieuse préoccupation des esprits à l'égard des desiderata qui se trouvent aux extrémités de la science, que l'antiquité païenne, ses Dieux, ses croyances, sa morale plus ou moins austère, son orgueil que justifiaient plusieurs siècles de beauté, de grandeur, de sublimes fictions, ses vertus si fort admirées et si fort applaudies, tout, en un mot, de ce qui se rattachait à l'Olympe d'Homère recevait un rude et puissant ébranlement. Contre cette religion si belle dans ses conceptions, mais encore ignorée, mais faisant des prosélytes partout, autant dans les palais des Césars, que chez les peuplades barbares qui se groupaient sous ses bannières, consacrant des prêtres, bâtissant des cha- pelles, les Alexandrins composèrent en quelque sorte le parti de la résistance. Plolin, Longin, Erennius, Origène, Porphyre et Jamblique déploient, dans cette lutte de deux civilisations, toute l'énergie de la pensée, une érudition immense, une élévation de style incompa- rable (1) à eux seuls, ils concentrent, en quelque sorte, (1)Voyez l'Histoiredela médecine,parDaniel Leclerc,1" partie. M.J. Matter,Essai historiquesur l'Ecole d'Alexandrie,t. II, p. Su, 209,220, 2hU.Paris, 1820. M. Jules Simon,Histoirede l'Ecole d'Alexandrie. M. Vachcrot,Histoirecritique(le l'École 10 n at ilc toutes les forces de la Grèce et de l'Orient qui vont suc- comber, pour mieux fourbir leurs armes contre l'esprit nouveau c'est ainsi qu'ils offrent à leurs neveux un sublime exemple, celui de la liberté d'examen. Eu se cachant, comme nous le disions, sous de mysté- rieuses formules, nous voulons croire que le Magnétisme se trouva relégué dans l'esprit de quelques sectaires il tint sa place parmi les Sciences occultes, et il se confondit avec la Magie. La Kabbale (1) conserva même plusieurs d'Alexandrie. Et le Rapport de M. Barthélémy Saint-Hilaire à l'Académie des sciences morales et politiques sur le concours ouvert par elle à propos de l'école d'Alexandrie, 1845, in-8°. – Ch. Renou- vier, Manuel de philosophie ancienne. Paris, Paulin, 2 vol. in-12, i8hk: t. I, hl t. II, 233, 338 sq. (1) La Kabbale (ilbip tradition) contient en partie toutes les doc- trines mystiques et les pratiques magiques de l'antiquité. Elle a pour ori- gine les travaux des Esséniens sur l'interprétation des mots et des lettres de l'Écriture (1), et a été rédigée vers les premiers siècles de l'ère chré- tienne (-2) par le rabi Akibda, son disciple Siméon ben Jochaï avec son fils et ses amis (3). C'est de la Kabbale que nous viennent les abraxas, les talismans de toute espèce; c'est d'elle aussi que nous vient la théorie de la vertu des nombres, que les Kabbalistes du ir siècle cherchèrent à étayer sur des écrits faussement attribués à Hippocrate, et qui a été aussi attribuée à Pythagore (4). M. l'abbé Constant (Eliphas Lévi) regarde la Kabbale comme la tradition des enfants de Seth, emportée de Chaldée par Abraham, enseignée au sacerdoce égyptien par Joseph, recueillie et épurée par Moïse, cachée sous des symboles dans la Bible, révélée par le Christ à Saint-Jean, et contenue encore tout entière (1) Cf. Ch. Nisard, Histoiredes livres populaires, 2 vol. in-8'. Paris, Amyot, 1S54.– T. I, c. m, p. 158, 159. (2) Sprengel, II, 177. Journal de l'amateur de livres. (3) F. Hoefer, Histoirede la chimiedepuis les tempsles plus reculés jusqu'à notre époque,2 vol. in-8°, 1843. T. I, p. 242, 243,,244. (4) «La Kabbale, dit M. le dr F. Hoefer, lac, cit., a la plus grande analogie avec la philosophie de Pythagore l'une et l'autre proviennent probablement de la même source. » 11 de ses rites, si Ton en croit M. Ch. Fauvety (1) et il est présumable que les Juifs, qui pratiquèrent l'art de guérir tant que dura le moyen âge, tirèrent parti des sous des figures hiératiques analogues à celles de toute l'antiquité dans l'Apocalypse de cet apôtre (1). La culture des sciences occultes est un des objets de ma prédilection, parmi les branches des études que j'ai entreprises et qui se rattachent le plus directement à l'art deguérir. Mes connaissances encore trop impar- faites de la langue hébraïque et de la littérature chaldéenne, autant que l'insuffisance de mes recherches, ne me permettent point de m'étendre sur la Kabbale qui paraît, à mon point de vue, devoir être envisagée sous plusieurs faces, que l'on soit ou non de l'école de Moïse Corduero ou de celle d'Isaac Loria, et surtout à l'abri de toute systématisation religieuse. En ce qui regarde la médecine, qu'il me suffise de dire au- jourd'hui que les Kabbalistes ont pensé surtout comprendre la volonté du Créateur et la loi de la création dans la composition et le résultat hiéro glyphique et mystérieux des dix Sephiroths (cercles lumineux) s'harmoni- sant avec les dix organes de l'homme terrestre (cerveau, poumon, cœur, estomac, intestins, foie, rate, rein, vésicule séminale, matrice), aux dix membres de l'homme céleste (Erapyrée, premier Mobile, Firmament, Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune), avec les mem- bres mystiques de l'homme archétype, avec les dix noms du Dieu suprême uploads/Sante/ postel-etude-sur-le-magnetisme-1860.pdf

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  • Publié le Mai 09, 2021
  • Catégorie Health / Santé
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